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progrès

Les jours passent et moi je glande, je repasse voir ce Farfadet qui a rien pour moi, et je le regarde utiliser son téléphone comme télécommande pour la télé parce qu'il a une appli pour ça. Il doit juste attendre que la pub passe sur les deux écrans pour pouvoir changer de chaîne, ou payer vingt euros pour l'enlever du téléphone et pouvoir zapper quand il veut. Si on avait su que c'était ça le futur on y serait pas allés, moi en tout cas je serais pas venu. Je suis comme le reste, parachuté dans le triste débile de l'époque.

Auteur: Johannin Simon

Info: Nino dans la nuit, Page 227, Allia, 2019

[ hyper-consumérisme ] [ téléphones portables ] [ assujettissement publicitaire ]

 

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dérisoire

A côté de moi ça va serpiller, enfilmer, transpaletter, déballer, étudier et sans doute se faire chier jusqu'au soir. Personne ne parle sauf deux jeunes trentenaires au niveau médian de la déprime hivernale, bien emballés dans des trois-quarts aux cols avachis, et comme j'ai rien d'autre à faire je les écoute. Ils ont fait la même fac d'économie et je comprends rapidement que ça leur a pas servi à grand-chose de suer pendant cinq ans, puisqu'ils roulent vers une formation de gestion des énergies avec laquelle ils ont l'air d'espérer trouver un travail qui corresponde un peu à ce pour quoi ils ont effrité leur jeunesse. Ils ont même pas l'air d'y croire vraiment.

Auteur: Johannin Simon

Info: Nino dans la nuit, Pages 142-143, Allia, 2019

[ jeu social ]

 

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adultes

Il faut s'asseoir en mangeant les odeurs qui font tourner la tête, et surtout fermer sa gueule car on ne parle pas à table nous les enfants.

On se contient tant que ça dure. On bouge les pieds en sous-marin pour ne pas être repérés dans le grand calme qui doit régner pendant qu'ils parlent au-dessus de nous, de la journée, des problèmes ou de ceux qui font la même chose dans la maison d'à côté. Du mal qu'ils ont dans le dos à force d'emmener tous les jours leur grosse existence au travail, et des échardes et des dards qu'ils ont dans les mains et qu'il faudra enlever avec une pince après le repas. Et nous on brûle de mordre et défoncer la viande, d'exploser la soupe mais on attend. On la ferme en bougeant des pieds sans faire trembler la table, sinon torgnole.

Auteur: Johannin Simon

Info: L'été des charognes, p. 74, Allia, 2017

[ hiérarchie ] [ gamins impatients ]

 

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adultes résignés

Il y a aussi deux ou trois jeunes dans la boîte, des jeunes un peu moins jeunes que moi. On se ressemble pas. Ils ont pas l'air en forme non plus. Trop de cul posé, de docilité intégrée depuis la première école. Sur les rails de la vie ils roulent le chemin tracé, et laissent poliment les flaques de paternalisme des bides en surplomb leur mouiller les oreilles de ce qu'il faudrait savoir du monde. Et tout ça tombe de bouches pleines du lard rance des années passées à attendre d'être assez vieux pour justifier leur dégaine de gros sac et se dire que ça y est, à leur âge on va la fermer en face d'eux et les écouter parler, parce que c'est comme ça qu'ici tout fonctionne. Trente ans de carrière pour parader devant un résidu de jeunesse, des puits de science creusés dans l'eau, rien sous la couche, juste le vent qui fait siffler les bords du trou et clapoter mes oreilles.

Auteur: Johannin Simon

Info: Nino dans la nuit, pp 89-90, Allia, 2019

[ conservateurs fatalistes ]

 

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sdf

Dans la fin du ciel sombre je vois les putes qui frissonnent sur les trottoirs et qui lancent des Bébé l'amour plus que fatigués aux voitures, et puis les cloches qui dorment sous les bancs, puisque à cause de tout ce qu'on y soude impossible de s'allonger dessus. Le clochard à Paris il passe après le pigeon, le chien, le chat. Il est grosso merdo sur le même barreau que le rat sur l'échelle de la sympathie. Moi je m'en bats les couilles, je préfère les rats aux pigeons, au moins ils se contentent de chier par terre et pas depuis des hauteurs insoupçonnables. D'ailleurs pour prendre un peu d'air, un peu d'empathie dans le regard des gens, ils sont de plus en plus de clochards à se coller un lapin ou un autre truc mignon dans le col du manteau ou dans le creux des genoux. Ça donne aux autres une bonne raison de les regarder. Ça les fait remonter un peu dans le monde des humains.

Auteur: Johannin Simon

Info: Nino dans la nuit, pp 60-61, Allia, 2019

 

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