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homme-animal

La vraie bonté de l'homme ne peut se manifester en toute pureté et en toute liberté qu'à l'égard de ceux qui ne représentent aucune force. Le véritable test moral de l'humanité (le plus radical, qui se situe à un niveau si profond qu'il échappe à notre regard), ce sont ses relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux. Et c'est ici que s'est produite la faillite fondamentale de l'homme, si fondamentale que toutes les autres en découlent.


Auteur: Kundera Milan

Info: L'insoutenable légèreté de l'être, p 421

[ humain trop malin ]

 

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horizon

Car les questions vraiment graves ne sont que celles que peut formuler un enfant. Seules les questions les plus naïves sont vraiment de graves questions. Ce sont les interrogations auxquelles il n'est pas de réponse. Une question à laquelle il n'est pas de réponse est une barrière au-delà de laquelle il n'y a plus de chemins. Autrement dit : ce sont précisément les questions auxquelles il n'est pas de réponse qui marquent les limites des possibilités humaines et qui tracent les frontières de notre existence.

Auteur: Kundera Milan

Info: L'insoutenable légèreté de l'être, p.201, Folio no2077

 

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révélateur

Je pense, donc je suis est un propos d'intellectuel qui sous-estime les maux de dents. Je sens, donc je suis est une vérité de portée beaucoup plus générale et qui concerne tout être vivant. [...] Le fondement du moi n'est pas la pensée mais la souffrance, sentiment le plus élémentaire de tous. Dans la souffrance, même un chat ne peut douter de son moi unique et non interchangeable. Quand la souffrance se fait aiguë, le monde s'évanouit et chacun de nous reste seul avec lui-même. La souffrance est la Grande École de l'égocentrisme.

Auteur: Kundera Milan

Info: L'immortalité, p.299, Folio no2447

 
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nordiques

Il est significatif que Rilke, admirateur de Bettina, ait admiré aussi la Russie, au point de la considérer pendant quelques temps comme sa patrie spirituelle. Car la Russie est, par excellence, le pays de la sentimentalité chrétienne. Elle a été préservée du rationalisme de la scolastique médiévale, elle n'a pas connu de Renaissance. Les Temps modernes, fondés sur la pensée critique cartésienne, l'ont atteinte avec un ou deux siècles de retard. L'homo sentimentalis n'a donc pas trouvé en Russie de contrepoids suffisant et il y est devenu sa propre hyperbole, que l'on appelle communément l'âme slave.

Auteur: Kundera Milan

Info: L'Immortalité

[ moscou ] [ serbocroate ]

 

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surprise

L'amour, par définition, est un cadeau non mérité ; être aimé sans mérite c'est même la preuve d'un vrai amour. Si une femme me dit : "Je t'aime parce que tu es intelligent, parce que tu es correct, parce que tu m'achètes des cadeaux, parce que tu ne cours pas après les femmes, parce que tu fais la vaisselle", me voilà déçu ; cet amour me semble plutôt intéressé. Combien il est plus agréable d'entendre : Je suis folle de toi, même si tu n'es ni intelligent ni décent, même si tu es un menteur, un égoïste, un salaud.

Auteur: Kundera Milan

Info: La lenteur

[ gratuité ] [ murphisme ]

 

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lecture

Le romancier apprend au lecteur à appréhender le monde comme question. Il y a de la sagesse et de la tolérance dans cette attitude. Dans un monde construit sur des certitudes sacro-saintes, le roman est mort. le monde totalitaire, qu'il ait pour base Marx ou l'islam, est un monde de réponses plutôt que de questions. le roman n'y a pas sa place. En tout cas, il me semble qu'à travers le monde les gens préfèrent aujourd'hui juger plutôt que comprendre, répondre plutôt que demander, si bien que la voix du roman peine à se faire entendre dans le fracas imbécile des certitudes humaines.

Auteur: Kundera Milan

Info: Entretien avec Ph. Roth. 1980

[ quête ] [ littérature ]

 

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randonnée

Chemin : bande de terre sur laquelle on marche à pied. La route se distingue du chemin non seulement parce qu'on la parcourt en voiture, mais en ce qu'elle est une simple ligne reliant un point à un autre. La route n'a par elle-même aucun sens ; seuls en ont un les deux points qu'elle relie. Le chemin est un hommage à l'espace. Chaque tronçon du chemin est en lui-même doté d'un sens et nous invite à la halte. La route est une triomphale dévalorisation de l'espace, qui aujourd'hui n'est plus rien d'autre qu'une entrave aux mouvements de l'homme, une perte de temps.

Auteur: Kundera Milan

Info: L'immortalité, p.330, Folio no2447

[ comparaison ]

 

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rupture amoureuse

Le drame d'une vie peut toujours être exprimé par la métaphore de la pesanteur. On dit qu'un fardeau nous est tombé sur les épaules. On porte ce fardeau, on le supporte ou on ne le supporte pas, on lutte avec lui, on perd ou on gagne. Mais au juste qu'était-il arrivé à Sabina? Rien, elle avait quitté un homme parce qu'elle voulait le quitter. L'avait-il poursuivie après cela ? Avait-il cherché à se venger? Non. son drame n'était pas le drame de la pesanteur, mais de la légèreté. Ce qui s'était abattu sur elle, ce n'était pas un fardeau, mais l'insoutenable légèreté de l'être.

Auteur: Kundera Milan

Info: L'insoutenable légèreté de l'être

[ indépendance ]

 

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vieillir

... Notre expérience la plus banale nous apprend (surtout si la vie derrière nous se prolonge trop) que les visages sont lamentablement pareils (l'avalanche démographique insensée augmentant encore cette sensation), qu'ils se laissent confondre, qu'ils diffèrent l'un de l'autre par quelque chose de très menu, d'à peine saisissable, qui, mathématiquement, ne représente souvent, dans la disposition des proportions, que quelques millimètres de différence. Ajoutons à cela notre expérience historique qui nous a fait comprendre que les hommes agissent en s'imitant l'un l'autre, que leurs attitudes sont statistiquement calculables, leurs opinions manipulables, et que, donc, l'homme est moins un individu (un sujet) qu'un élément d'une masse.

Auteur: Kundera Milan

Info: Une Rencontre, p.20, Gallimard,nrf, 2009

[ grégaire ] [ automate ]

 

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liberté

Suspendre le jugement moral ce n'est pas l'immoralité du roman, c'est sa morale. La morale qui s'oppose à l'indéracinable pratique humaine de juger tout de suite, sans cesse, et tout le monde, de juger avant et sans comprendre. Cette fervente disponibilité à juger est, du point de vue de la sagesse du roman, la plus détestable bêtise, le plus pernicieux mal. Non que le romancier conteste, dans l'absolu, la légitimité du jugement moral, mais il le renvoie au-delà du roman. Là, si cela vous chante, accusez Panurge pour sa lâcheté, accusez Emma Bovary, accusez Rastignac, c'est votre affaire ; le romancier n'y peut rien.

Auteur: Kundera Milan

Info: Les Testaments trahis, 1995

[ littérature ] [ ouverture ]

 

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