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océanique

Et parmi ces espèces vivant aujourd'hui issus d'ancêtre aquatiques et dotés de parties dures, plusieurs sont retournées à leur environnement maritime. Les reptiles ichtyosaures (nageurs) de l'ère mésozoïque se sont développés sur terre et plus tard, soumis à une différente conjoncture de pressions sélectives, ils sont retournés à l'océan. De même les phoques et les otaries que l'on admire dans les aquariums ne sont, au vrai sens du terme, rien de plus que des "chiens de mer", bien différents des poissons du point de vue de l'évolution, les précurseurs des phoques, des otaries, des dauphins et des baleines ont tous évolués comme quadrupèdes terrestres. Tous les organismes terrestres, l'homme compris, dérivent en fin de compte d'ancêtres aquatiques. Le processus de fécondation trahit l'ascendance aquatique commune des tous les animaux humains vivants. L'acte essentiel de la création d'un animal continue toujours de se produire dans l'eau. Qu'il provienne de la mer, d'une rivière, d'une mare ou des fluides sécrétés par les tissus de l'organisme, spermatozoïdes et ovules se rencontrent toujours dans un environnement humide.

Auteur: Margulis Lynn

Info: L'univers bactériel, p 202 .

[ évolution ]

 

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évolution

Les microbes, en raison de leur petite taille et de leur nombre gigantesque, réagissent relativement vite à des changements d'environnements majeurs. Ils se reproduisent sans hésitation s'ils disposent de nourriture et d'énergie. Des bactéries rapides se divisent environ toutes les vingt minutes, ce qui donne en principe 2 puissance 144 d'individus en deux jours. Un nombre largement supérieur à celui de tous les êtres humains ayant jamais vécus sur Terre. En 4 jours de croissance sans borne il y aura donc environ 2 puissance 286 de bactéries. Ce nombre est largement supérieur au nombre de protons ou de quarks dans l'univers tel qu'estimé par les physiciens (environ 2 puissance 266), il ne sert qu'à rappeler au lecteur la nature de la croissance exponentielle. Environ une division sur un million donne un descendant différent de son parent. (Comme les bactéries se reproduisent de manière asexuée par simple division, elles n'ont qu'un seul parent) la plupart des mutants sont moins bien pourvus que leurs parents et meurent. Mais un seul mutant survivant avec succès peut rapidement s'étendre dans tout son habitat.

Auteur: Margulis Lynn

Info: L'univers bactériel. Le microcosme fait son entrée, p. 75. Ecrit avec Dorion Sagan

[ nanomonde ] [ hétérogénie ]

 

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unité vivante

[Vladimir] Vernadsky s'est distingué des autres théoriciens par son refus constant d'ériger une catégorie spéciale pour la vie. Rétrospectivement, nous pouvons voir la valeur de ce point de vue ; parce que la vie est effectivement devenue une catégorie, les théoriciens de la vie ont cherché à concrétiser quelque chose qui n'existe pas en elle-même. La référence de Vernadsky à la "matière vivante" n'était pas un subterfuge rhétorique. En une attaque verbale habile, Vernadsky a coupé court à des siècles de fatras mystique attaché au mot "vie". Il a tout fait pour considérer la vie comme une partie d'autres processus physiques et a utilisé invariablement le gérondif "vivant" pour souligner le fait que la vie était moins une chose qu'un événement, un processus. Les organismes, pour Vernadsky, sont des formes spéciales, décentralisées de minéral commun et d'eau. L'eau animée, la vie dans toute son humidité, montre un pouvoir de mouvement surpassant celui du calcaire, du silicate, et même de l'air. Elle façonne la surface de la Terre. Soulignant la continuité de la vie liquide et des roches, […] Vernadsky a noté la façon dont ces couches apparemment inertes sont des "traces du passé des biosphères".

Auteur: Margulis Lynn

Info: Dans "What is life ?" avec Dorion Sagan

[ interaction ] [ mouvante ] [ panpsychisme ] [ synéchisme ] [ abiogenèse ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

évolution humaine

La naissance prématurée de petits enfants très sensibles a aussi ses inconvénients. Ces esprits intelligents habitaient des corps minuscules et pathétiquement sans défense. Pourtant - cela est étrange - la famille et la civilisation viennent de l’impuissance de ses nouveaux nés. Les femelles étaient forcées de modifier leur stratégie de sélection sexuelle. Elles désiraient un nouveau type d'homme singe. Les jeunes mères s'attachaient à des mâles qui s'occuperaient d'elles pendant qu'elles prendraient soin de leurs enfants, fragiles et pas encore formés. Les femelles choisissent des mâles pourvus d'un gros cerveau et les mâles pourvus d'un gros cerveau choisissaient des femelles avec des hanches larges : des boucles de rétroaction s’amorçaient. L'intelligence commençait à engendrer l'intelligence. Plus précisément, les anthropologues pensent que les premiers hommes, en jetant des pierres, en assommant ou en tuant des petites proies, ont été catapultés dans une nouvelle niche évolutive. Les talents psychomoteurs nécessaires pour estimer la trajectoire des projectiles, pour tuer à distance, dépendaient de l'augmentation de la taille de l'hémisphère gauche du cerveau. Les facultés du langage (associées à l'hémisphère gauche du cerveau qui commande la main droite) sont peut-être apparues fortuitement en même temps que cette augmentation de la taille du cerveau.

Auteur: Margulis Lynn

Info: L'univers bactériel, l'homme égocentrique, pp 233 et 234

[ nourrissons ] [ palier ]

 

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mémoire collective

Sorin Sonea et Maurice Panisset ont comparé les activités grouillantes du super organisme bactérien planétaire aux fonctions d'un ordinateur doté d'une gigantesque banque de données - les gènes bactériens - et d'un réseau mondial de communications qui traite "plus d'informations que le cerveau de n'importe quel mammifère". Ils soulignent que l'extension mondiale de la résistance des bactéries aux antibiotiques fournit la preuve spectaculaire "qu'elles agissent comme une entité unie, capable de résoudre des problèmes complexes, chaque fois avec efficacité". L'intelligence humaine, qui a évolué avec le super organisme bactérien, utilise des techniques très similaires pour résoudre des problèmes et transmettre l'information. Les bactériologistes canadiens proposent deux analogies : comme les micros organismes, les êtres humains disposent de nombreux outils qu'ils manient habilement mais qu'ils ne transportent pas toujours avec eux ; les humains transmettent des informations à la fois à leur enfants et à leurs voisins ; de la même manière les bactéries peuvent transmettre des gènes à la fois verticalement à leurs descendants et horizontalement à d'autres bactéries. En conséquence l'humanité et le microcosme entretiennent tous deux un réservoir de savoir faire technique en perpétuelle augmentation. La connaissance acquise ne meurt pas avec chaque individu ou à chaque génération.

Auteur: Margulis Lynn

Info: L'univers bactériel, pp 96,97

[ évolution ] [ staphylocoque doré ] [ Gaïa ]

 

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inerties

J'ai toujours été insoumis, paresseux donc réfractaire actif... séditieux, fouteur de binz par fuite, refuge ou refus, et toutes autres justifications possibles pour conforter mon existence.

Ce matin je me suis trouvé une analogie avec le staphylocoque doré ; plus le système tente de me contrôler, me confiner, m'éliminer... plus je suis résistant, virulent et dangereux. Même conscient qu'au final je perdrai et disparaitai, comme tout système, mais bien plus rapidement. Avec cette "égoïste illusion" de faire partie de la minorité qui pose des questions moins superficielles, répétitives, casse-pieds et terre-à-terre que la plupart, insistant, plus je vieillis, sur la dangerosité de l'uniformisation, de la surpopulation et du vieillissement des hommes. Bref je ne crois pas à la déification d'un humain qui fonce avec allégresse dans le brouillard de la compétition et du progrès technologique, armé de bons sentiments anthropocentriques qui font de sa race une prédatrice stupide pusiqu'elle scie la branche sur laquelle elle est assise.

Disant ceci j'ai d'une part l'impression de parler comme tout le monde, et de l'autre, le sentiment être incapable d'adapter mon comportement. Les habitudes sont plus fortes que nous, ce ne sera que contraints et forcés que nous en changerons.

Auteur: Mg

Info: 8 oct. 2019. A l'orée 2022, influencé par mes lectures de Lynn Margulis, je m'identifie désormais encore mieux au spirochète.

[ sociologiques ] [ psychologiques ] [ sur son erre ] [ autoportrait ] [ confession ]

 
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interdépendances

La première idée de Gaïa naît donc du raisonnement suivant  : "Si les humains actuels, par leur industrie, peuvent répandre partout sur Terre des produits chimiques que je détecte par mes instruments, il est bien possible que toute la biochimie terrestre soit, elle aussi, le produit des organismes vivants. Si les humains modifient si radicalement leur environnement en si peu de temps, alors les autres vivants peuvent l’avoir fait, eux aussi, sur des centaines de millions d’années." La Terre est bel et bien une sorte de technosphère artificiellement conçue dont les vivants seraient les ingénieurs aussi aveugles que les termites. Il faut être ingénieur et inventeur comme Lovelock pour comprendre cette intrication.

Gaïa n’a donc rien d’une idée New Age sur l’équilibre millénaire de la Terre, mais émerge au contraire d’une situation industrielle et technologique très particulière : une violente rupture technologique, mêlant la conquête de l’espace, la guerre nucléaire et la guerre froide, que l’on résume désormais par le terme d’ "anthropocène" et qui s’accompagne d’une rupture culturelle symbolisée par la Californie des années 1960. Drogue, sexe, cybernétique, conquête spatiale, guerre du Vietnam, ordinateurs et menace nucléaire, c’est la matrice où naît l’hypothèse Gaïa : dans la violence, l’artifice et la guerre. Toutefois le trait le plus étonnant de cette hypothèse est qu’elle tient au couplage de deux analyses diamétralement opposées. L’analyse de Lovelock imagine la Terre vue de Mars comme un système cybernétique. Et celle de Lynn Margulis regarde la planète par l’autre bout de la lorgnette, à partir des plus minuscules et des plus anciens des organismes vivants.

A l’époque, dans les années 1970, Margulis est l’exemple typique de ce que les Anglais appellent une maverick : une dissidente qui secoue les néodarwiniens alors en plein essor. L’évolution, dans leur esprit, suppose l’existence d’organismes suffisamment séparables les uns des autres pour qu’on leur attribue un degré de réussite inférieur ou supérieur aux autres. Or Margulis conteste l’existence même d’individus séparables : une cellule, une bactérie ou un humain. Pour la simple et excellente raison qu’ils sont "tous entrelacés", comme l’indique le titre d’un livre récent.

Une cellule est une superposition d’êtres indépendants, de même que notre organisme dépend non seulement de nos gènes, mais de ceux des bestioles infiniment plus nombreuses qui occupent notre intestin et couvrent notre peau. Il y a bien évolution, mais sur quel périmètre porte celle-ci et quels sont les participants entrelacés qui en tirent profit, voilà qui n'est pas calculable. Les gènes ont beau être "égoïstes", comme l’avançait naguère Richard Dawkins, le problème est qu’ils ne savent pas où s’arrête exactement leur ego ! Chose intéressante, plus le temps passe, plus les découvertes de Margulis prennent de l’importance, au point qu’elle s’approche aujourd’hui de l’orthodoxie grâce à l’extension foudroyante du concept de holobionte, terme qui résume à lui seul la superposition des vivants pliés les uns dans les autres.

Que se passe-t-il quand on combine l’intuition de Lovelock avec celle de Margulis ? Au cours du séminaire auquel je participe le lendemain avant que la neige ne vienne ensevelir le sud de l’Angleterre, la réponse m’apparaît assez clairement : la théorie Gaïa permet de saisir les "puissances d’agir" de tous les organismes entremêlés sans aussitôt les intégrer dans un tout qui leur serait supérieur et auquel ils obéiraient. En ce sens, et malgré le mot "système", Gaïa n’agit pas de façon systématique, en tout cas ce n'est pas un système unifié. Comme Lenton le démontre, selon les échelles d’espace et de temps, la régulation est très forte ou très lâche : l’homéostasie d’un organisme et la régulation plutôt erratique du climat ne sont pas du même type. C’est que la Terre n'est pas un organisme. Contrairement à tous les vivants, elle se nourrit d’elle-même en quelque sorte, par un recyclage continu avec très peu d’apport extérieur de matière (en dehors bien sûr de l’énergie solaire). On ne peut même pas dire que Gaïa soit synonyme du globe ou du monde naturel puisque, après tout, les vivants, même après plusieurs milliards d’années d’évolution, ne contrôlent qu’une mince pellicule de la Terre, une sorte de biofilm, ce que les chercheurs avec qui je travaille maintenant appellent "zones critiques".

Je comprends alors les erreurs commises dans l’interprétation de la théorie Gaïa par ceux qui l’ont rejetée trop vite comme par ceux qui l’ont embrassée avec trop d’enthousiasme : les premiers autant que les seconds ont projeté une figure de la Terre, du globe, de la nature, de l’ordre naturel, sans prendre en compte le fait qu’il s’agissait d’un objet unique demandant une révision générale des conceptions scientifiques.

Ah mais alors j’avais bien raison d’établir un parallèle avec Galilée ! Bloqué sous ma couette en attendant qu’il pleuve assez pour que les Anglais osent se risquer hors de chez eux, je comprenais cette phrase étonnante de Lovelock : "L’hypothèse Gaïa a pour conséquence que la stabilité de notre planète inclut l’humanité comme une partie ou un partenaire au sein d’un ensemble parfaitement démocratique." Je n’avais jamais compris cette allusion à la démocratie chez un auteur qui ne la défendait pas particulièrement. C’est qu’il ne s’agit pas de la démocratie des humains mais d’un renversement de perspective capital pour la suite.

Avant Gaïa, les habitants des sociétés industrielles modernes, quand ils se tournaient vers la nature, y voyaient le domaine de la nécessité, et, quand ils considéraient la société, ils y voyaient, pour parler comme les philosophes, le domaine de la liberté. Mais, après Gaïa, il n’y a plus littéralement deux domaines distincts : aucun vivant, aucun animé n’obéit à un ordre supérieur à lui et qui le dominerait ou auquel il lui suffirait de s’adapter – cela est vrai des bactéries comme des lions ou des sociétés humaines. Cela ne veut pas dire que tous les vivants soient libres au sens un peu simplet de l’individualisme puisqu’ils sont entrelacés, pliés, intriqués les uns dans les autres. Cela veut dire que la question de la liberté et de la dépendance vaut autant pour les humains que pour les partenaires du ci-devant monde naturel.

Galilée avait inventé un monde d’objets, posés les uns à côté des autres sans s’influencer et entièrement soumis aux lois de la physique. Lovelock et Margulis dessinent un monde d’agents qui interagissent sans cesse entre eux.

Auteur: Latour Bruno

Info: L’OBS/N°2791-03/05/2018

[ interactions ] [ redistribution des rôles ]

 
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