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écrivains-par-écrivain

Il semble qu’à toute période cruciale de ma vie je sois tombé sur l’auteur même dont j’avais besoin pour me soutenir. Nietzsche, Dostoïevski, Elie Faure, Spengler : quel quatuor ! Il y en eut d’autres, naturellement, eux aussi importants à certains moments, mais ils ne possédaient jamais tout à fait l’amplitude, tout à fait la grandeur, de ces quatre-là. Les quatre cavaliers de mon Apocalypse personnelle ! Chacun exprimant pleinement sa qualité unique propre : Nietzsche, l’iconoclaste ; Dostoïevski, le grand inquisiteur ; Faure, le magicien ; Spengler, le bâtisseur de schémas. Quelle fondation !

Auteur: Miller Henry

Info: La Crucifixion en rose, tome 2 : Plexus

[ modèles ] [ mentors ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

lecture

...A l'heure actuelle voici, à mon sens, les raisons pour lesquelles nous lisons : un, pour nous délivrer de nous-mêmes ; deux, pour nous armer contre des dangers réels ou imaginaires ; trois, pour nous "maintenir au niveau" de nos voisins, ou pour les impressionner, ce qui revient au même ; quatre, pour savoir ce qui se passe dans le monde ; cinq, pour notre plaisir, ce qui veut dire pour stimuler et élever nos activités et pour enrichir notre être.
On peut ajouter d'autres raisons à ces cinq-là, mais elles me paraissent être les principales...

Auteur: Miller Henry

Info: Lire aux cabinets

[ motivation ]

 

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en surpoids

Il me vint à l’esprit que c’était là un trait que j’avais fréquemment relevé chez les gros hommes. Ils ressemblent aux méduses du monde marin – orgues flottantes, baignant dans les échos de leur propre voix. Polypiens en apparence, ils sont remarquables par l’acuité et l’extrême concentration des facultés mentales. Les obèses sont souvent très dynamiques, très engageants, très charmants et séduisants. Leur paresse, leur laisser-aller ne sont que faux-semblant. Leur cerveau renferme souvent des diamants. Et à l’encontre des maigres, c’est quand ils engloutissent à pleine auge la nourriture que leur esprit mousse et scintille le plus.

Auteur: Miller Henry

Info: La Crucifixion en rose, tome 1 : Sexus

[ aliments drogue ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

question

L’individu créateur, au cours de la lutte qui l’oppose à son milieu, est censé connaître une joie qui compense, quand elle ne les dépasse pas, la souffrance et l’angoisse de l’être qui cherche à s’exprimer parfaitement. Il vit dans ses œuvres, disons-nous. Mais ce genre de vie, unique de son espèce, varie extrêmement selon les individus. Ce n’est que dans la mesure où l’on est conscient d’une vie plus large, plus abondante, que l’on peut prétendre vivre dans ses œuvres. Là où il n’y a pas réalisation, quel objet, quel avantage peut-on trouver à substituer la vie imaginative à celle, purement aventureuse, du réel ?

Auteur: Miller Henry

Info: La Crucifixion en rose, tome 1 : Sexus

[ création artistique ] [ égoïsme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

oblation artistique

Mainte et mainte fois Van Gogh répète qu’il n’a d’autre désir que de mener la vie simple. Il n’est extravagant que dans l’emploi de sa matière. Tout va dans l’art. C’est un sacrifice si total qu’en comparaison, la vie de la plupart des peintres semble pâle et sans valeur. Van Gogh sait qu’il ne sera jamais reconnu de son vivant ; il sait qu’il ne récoltera jamais la moisson de son labeur. Mais les artistes à venir –peut-être son renoncement leur rendra-t-il les choses plus faciles ! C’est là son vœu le plus profond. De mille manières différentes, il dit : "Pour moi-même je n’attends rien. Nous sommes condamnés. Nous vivons hors de notre temps."

Auteur: Miller Henry

Info: La Crucifixion en rose, tome 2 : Plexus

[ don de soi ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

résumé

Sa carrière, parmi celle des conducteurs spirituels, est unique. Salué dans sa jeunesse comme le sauveur qui devait venir, Krishnamurti a renoncé au rôle qu’on lui offrait, écarté tous les disciples, rejeté tous guides et précepteurs. Il n’a été le fondateur d’aucune foi nouvelle, n’a proposé aucun dogme nouveau, remettant tout en question, cultivant le doute (surtout dans les moments d’exaltation), il s’est libéré par un effort et une persévérance héroïques de l’illusion et de l’enchantement, de l’orgueil, de la vanité, et de toute forme subtile de domination exercée sur autrui. Il est remonté à la source même de la vie pour y puiser son inspiration et sa force. Pour résister aux pièges de ceux qui voulaient l’asservir et l’exploiter, il a dû faire appel à l’éternelle vigilance.

Auteur: Miller Henry

Info:

[ trajectoire ] [ à revers ] [ lucidité ] [ dégoût ] [ fascination ] [ gourou ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

Dostoïevsky

Quand je pense à Stravoguine, par exemple, je pense à quelque monstre divin dressé sur un sommet, et qui nous jette ses entrailles lacérées. Dans Les Possédés la terre tremble : ce n'est pas la catastrophe qui s'abat sur l'individu imaginatif, mais un cataclysme dans lequel une vaste portion de l'humanité est ensevelie, effacée à jamais. Stravoguine était Dostoïevsky, et Dostoïevsky était la somme de toutes ces contradictions qui paralysent un homme ou le conduisent jusqu'aux sommets. Il n'y avait pas de monde trop bas qu'il n'y entra, pas d'endroit trop haut qu'il craignit d'y monter. Il parcourait toute la gamme, des abîmes jusqu'aux étoiles. Dommage que nous n'ayons plus jamais l'occasion de voir un homme placé au coeur du mystère, qui, par les éclairs qu'il jette, illuminerait pour nous la profondeur et l'immensité des ténèbres.

Auteur: Miller Henry

Info: Tropique du cancer

[ littérature ]

 

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ville

Suivez la première rue venue, dans cette tendresse de lumière violette. Faites le vide dans l’esprit. Aussitôt, mille sensations vous assaillent de tous côtés. Ici l’homme est encore créature de poil et de plume ; ici le kyste et le quartz ont encore la parole. On y trouve des maisons qui parlent, des édifices volubiles, avec leurs visières de tôle et leurs fenêtres qui suent ; des lieux saints aussi, où les enfants se drapent autour des portiques, tels des contorsionnistes ; des rues roulantes, ambulantes, où rien n’est immobile, rien n’est fixe, compréhensible, sauf aux yeux et à l’esprit du rêveur. Des rues hallucinantes, également, où tout, soudain, n’est que silence, désert, comme après le passage d’un fléau des rues qui toussent, d’autres qui battent comme des tempes en fièvre, d’autres encore où l’on peut bien mourir, qui s’en soucie ? Des rues étranges, frangipaniques, où l’essence de rose se mêle à l’âcre morsure du poireau et de l’échalote. Des rues en pantoufles, répercutant le flip, flap de nonchalances mouvantes. Des rues droit sorties d’Euclide, qui ne s’expliquent qu’à coups de logique et de théorèmes…

Auteur: Miller Henry

Info: La Crucifixion en rose, tome 1 : Sexus

[ venelles ] [ onirique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

société

Nous avons coutume de considérer que nous formons un grand corps démocratique dont les membres sont liés entre eux par une communauté de sang et de langage, et dont l'unité indissoluble est assurée par tous les modes de communication qu'ait pu tramer l'ingéniosité de l'homme ; nos vêtements, notre alimentation sont identiques ; nous lisons les mêmes journaux (exactement, titre, poids et tirage mis à part) ; nous sommes le peuple le plus collectiviste du monde, hormis quelques peuplades primitives que nous tenons arriérés dans leur développement. Et pourtant...
Pourtant, malgré tant d'apparences qui sembleraient prouver que nous sommes étroitement liés et apparentés ; que nous vivons en bons voisins ; que nous avons bon caractère ; que nous sommes serviables, compatissants, fraternels presque, nous sommes un peuple solitaire, un troupeau morbide et dément, se démenant de tous côtés dans une rage frénétique et jalouse ; un peuple qui voudrait oublier qu'il n'est pas ce qu'il croit, un peuple qui n'est pas réellement uni ; dont les individus n'ont, les uns pour les autres, aucun dévouement réel, aucune attention réelle, ne sont, en vérité, que des unités brassées par Dieu sait quelle main invisible, selon une arithmétique qui n'est pas notre affaire.

Auteur: Miller Henry

Info: La Crucifixion en rose, tome 1 : Sexus

[ solitude ] [ égoïsme ]

 

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beaux-art

Côte à côte avec la race humaine, coule une autre race d'individus, les inhumains, la race des artistes qui, aiguillonnés par des impulsions inconnues, prennent la masse amorphe de l'humanité et, par la fièvre et le ferment qu'ils lui infusent, changent cette pâte détrempée en pain et le pain en vin et le vin en chansons. De ce compost mort et de ces scories inertes ils font lever un chant qui contamine. Je vois cette autre race d'individus mettre l'univers à sac, tourner tout sens dessus dessous, leurs pieds toujours pataugeant dans le sang et les larmes, leurs mains toujours vides, toujours essayant de saisir, d'agripper l'au-delà, le dieu hors d'atteinte : massacrant tout à leur portée afin de calmer le monstre qui ronge leurs parties vitales. Je vois que lorsqu'ils s'arrachent les cheveux de l'effort de comprendre, de saisir l'à-jamais inaccessible, je vois que lorsqu'ils mugissent comme des bêtes affolées et qu'ils éventrent de leurs griffes et de leurs cornes, je vois que c'est bien ainsi, et qu'il n'y a pas d'autre voie. Un homme qui appartient à cette race doit se dresser sur les sommets, le charabia à la bouche, et se déchirer les entrailles. C'est bien et c'est juste, parce qu'il le faut! Et tout ce qui reste en dehors de ce spectacle effrayant, tout ce qui est moins terrifiant, moins épouvantable, moins fou, moins délirant, moins contaminant, n'est pas de l'art. Tout le reste est contrefaçon. Le reste est humain. Le reste appartient à la vie et à l'absence de vie.

Auteur: Miller Henry

Info: Tropique du cancer

[ vie ] [ révolte ]

 

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