femmes-par-femmes

Elle ne semblait pas exactement asexuée, mais inconsciente de son sexe, sans parler de sa sexualité, comme une sculpture magnifiquement ciselée dont les vêtements de pierre ne dissimulaient que de la pierre.

Auteur: Oates Joyce Carol

Info: Le département de musique

[ personnage ] [ froide ] [ innocente ]

question

Il fallut qu'elle fut retrouvée pour qu'on se rende compte qu'elle avait disparu.
Des dizaines d'années plus tard, elle soumettrait ce casse-tête à un colloque de philosophie. Si les mots cessent d'exister, leur sens cesse-t-il d'exister lui aussi ?

Auteur: Oates Joyce Carol

Info: Mudwoman

[ langage ] [ verbalisation ]

langage

Combien fascinants sont les mots pour un enfant : les formes, les sons, les textures et leurs significations mystérieuses ; la façon dont ils se lient entre eux pour former des motifs élastiques appelés "phrases". Et ces phrases en paragraphes, et au-delà.

Auteur: Oates Joyce Carol

Info:

[ âge tendre ] [ imagination ] [ associations d'idées ] [ apprentissage ] [ mystère ]

indépendance

Seule dans sa maison d'Echo Lake, propriété de l'Université, M.R. vivait plus intensément que ses collègues mariés. Seule, M.R. vivait plus intensément que si elle avait vécu avec quelqu'un. Car la solitude est la plus grande fécondité de l'esprit, quand elle ne signe pas sa destruction.

Auteur: Oates Joyce Carol

Info: Mudwoman

[ présence ]

mariage

Peu à peu, si progressivement que le changement serait presque imperceptible, les étreintes de la journée (avec leur côté illicite, comme des chocolats avant un repas), pâliraient, comme doit pâlir la nouveauté agitée de la vie conjugale, mais les étreintes nocturnes, passionnées et déférentes, se poursuivraient un certain temps.

Auteur: Oates Joyce Carol

Info: Les Chutes

[ décrue sexuelle ] [ libido ] [ régression ] [ couple ]

deuil

Quand nous aimons nos parents, nous les prenons en nous. Ils nous habitent. Très longtemps j’ai cru que je ne supporterais pas de vivre sans mon père et ma mère–que je ne supporterais pas de leur "survivre" - car être une fille sans parents me paraissait impossible. Aujourd’hui, je pense différemment. Aujourd’hui, je n’ai pas le choix.

Auteur: Oates Joyce Carol

Info: J'ai réussi à rester en vie

[ réalité ] [ incontournable ]

lire

Le mot écrit, évidemment, est très intérieur, et quand nous lisons, nous pensons. C'est une sorte d'activité spirituelle et méditative. Lorsque nous regardons des objets visuels, je pense que nos yeux sont évidemment dirigés vers l'extérieur, donc il n'y a pas autant de temps de réflexion. Et c'est la réflexion et l'intériorité spirituelle de la lecture qui m'attirent.

Auteur: Oates Joyce Carol

Info:

[ vocables ] [ quasi esprit ]

amour filial

Quand nous aimons nos parents, nous les prenons en nous. Ils nous habitent. Très longtemps j’ai cru que je ne supporterais pas de vivre sans mon père et ma mère – que je ne supporterais pas de leur "survivre" – car être une fille sans parents me paraissait impossible. Aujourd’hui, je pense différemment. Aujourd’hui, je n’ai pas le choix.

Auteur: Oates Joyce Carol

Info:

[ deuil ]

parents-enfants

Les parents n’imaginent pas. Ils ne peuvent deviner. La vie (secrète) des enfants, des adolescents. Parce que nous sommes silencieux ou dociles (en apparence), parce que nous sourions quand il le faut et paraissons heureux, parce que nous ne leur causons pas de problème, ils pensent que nos vies intérieures sont paisibles, et non aussi bouillonnantes, tumultueuses et terrifiantes que le Niagara dans sa course vers les Chutes.

Auteur: Oates Joyce Carol

Info: Ma vie de cafard

[ décalage ]

égoïsme

- C'est étrange, n'est-ce pas, on tient tous à la vie, ça se voit chez les autres, ils ont peur, sont désespérés, c'est tellement risible, tous ces gens, trop de gens, dit-il en faisant un grand geste de la main, lâchant imprudemment le volant alors qu'il remontait Gratiot Street. Mais quand il s'agit de soi, on ne le voit pas, ou on ne veut pas le voir, ajouta-t-il en riant.

Auteur: Oates Joyce Carol

Info: Au commencement était la vie

[ aveuglement ]