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nourriture

En termes d'évolution, ces explications ont bien sûr le dessus. Nous n'aimons pas le sucre parce qu'il a bon goût et détestons le vomi parce qu'il pue. Au contraire, l'un est agréable et l'autre répugnant parce que nous avons été conçus pour rechercher le premier et éviter le second. Nous avons évolué dans des environnements où le sucre était assez rare pour que le fait d'en ramasser le plus possible soit la bonne stratégie, et où le vomi était certainement plein de toxines et autres agents pathogènes. Les individus ayant un peu plus ces préférences que les autres extrayaient plus de calories et moins de substances dangereuses de leur biotope. De manière générale ces individus augmentaient leurs chances d'avoir une progéniture que les autres.

Auteur: Boyer Pascal

Info: Minds Make Societies: How Cognition Explains the World Humans Create

[ survie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

atroce

Ce ne fut pas pour apaiser leur douleur, ni même pour se concilier leurs victimes, que les soldats allemands organisèrent la musique dans les camps de la mort.
Ce fut pour augmenter l'obéissance et les souder tous dans la fusion non personnelle, non privée, qu'engendre toute musique.
Ce fut par plaisir, plaisir esthétique et jouissance sadique, éprouvés à l'audition d'airs aimés et à la vision d'un ballet d'humiliation dansé par la troupe de ceux qui portaient les péchés de ceux qui les humiliaient.
Ce fut une musique rituelle.
Primo Levi a mis à nu la plus ancienne fonction assignée à la musique. La musique, écrit-il, étant ressentie comme un "maléfice". Elle était une "hypnose du rythme continu qui annihile la pensée et endort la douleur".

Auteur: Quignard Pascal

Info: La haine de la musique

[ beaux-arts ] [ camp de concentration ]

 

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avarice

De même ; il est dit dans l’Evangile : Donnez l’aumône de votre superflu. Cependant plusieurs casuistes ont trouvé moyen de décharger les personnes les plus riches de l’obligation de donner l’aumône. Cela vous paraît encore contraire ; mais on en fait voir facilement l’accord, en interprétant le mot de superflu, en sorte qu’il n’arrive presque jamais que personne en ait ; et c’est ce qu’a fait le docte Vasquez en cette sorte, dans son traité de l’aumône, c. 4 :

Ce que les personnes du monde gardent, pour relever leur condition et celle de leurs parents n’est pas appelé superflu ; et c’est pourquoi à peine trouvera-t-on qu’il y ait jamais de superflu dans les gens du monde, et non pas même dans les rois. […]

Auteur: Pascal Blaise

Info: Les Provinciales

[ justification ] [ pingrerie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

jésuites

Voici quelle est leur pensée. Ils ont assez bonne opinion d’eux-mêmes pour croire qu’il est utile et comme nécessaire au bien de la religion que leur crédit s’étende partout, et qu’ils gouvernent toutes les consciences.

Et parce que les maximes évangéliques et sévères sont propres pour gouverner quelques sortes de personnes, ils s’en servent dans ces occasions où elles leur sont favorables. Mais comme ces mêmes maximes ne s’accordent pas au dessein de la plupart des gens, ils les laissent à l’égard de ceux-là, afin d’avoir de quoi satisfaire tout le monde.

C’est pour cette raison qu’ayant affaire à des personnes de toutes sortes de conditions et des nations si différentes, il est nécessaire qu’ils aient des casuistes assortis à toute cette diversité.

Auteur: Pascal Blaise

Info: Les " Provinciales ", Cinquième lettre, éditions Gallimard, 1987, pages 85-86

[ démagogues ] [ à deux vitesses ] [ puissance terrestre ]

 

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philosophe-sur-philosophe

Les défauts de Montaigne sont grands. Mots lascifs ; cela ne veut rien dire, malgré Mlle de Gournay. Crédule, gens sans yeux. Ignorant, quadrature du cercle, Monde plus grand. Ses sentiments sur l’homicide volontaire, sur la mort. Il inspire une nonchalance du salut, sans crainte et sans repentir. Son livre n’était pas fait pour porter à la piété, il n’y était pas obligé : mais on est toujours obligé de n’en point détourner. On peut excuser ses sentiments un peu libres et voluptueux en quelques rencontres de la vie ; mais on ne peut excuser ses sentiments tout païens sur la mort ; car il faut renoncer à toute piété, si on ne veut au moins mourir chrétiennement ; or, il ne pense qu’à mourir lâchement et mollement par tout son livre.

Auteur: Pascal Blaise

Info: Pensées, 63-680

[ critique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

insoumission

Quand, en 1548, Etienne de La Boétie théorisa la désobéissance civile, il écrit : Je ne vous demande même pas d’ébranler le pouvoir mais seulement de ne plus le soutenir.
Commencez par arrêter de voter pour vos ennemis. Arrêtez de vous donner des maîtres. Arrêtez de payer des surveillants pour vous épier. Arrêter d’offrir par votre travail, au prince, l’or et les armes dont vous serez ensuite les victimes. Arrêtez de donner la liste de vos biens à ceux qui exigent de vous piller. Pourquoi constituez-vous ces files qui montent au bûcher et qui alimentent le sacrifice pour quelques-uns ou pour un seul ? Pourquoi tenez-vous tant à être le complice préféré du meurtre et l’ami fidèle du désespoir ? Les bêtes ne souffriraient pas ce que vous consentez. Ne servez plus.

Auteur: Quignard Pascal

Info: Dernier royaume, tome 7 : Les désarçonnés, p 124

[ refus ] [ révolte ]

 
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affliction

Semblable à la marée, la vie s'est retirée. Mes pieds nus se délectent et marquent mon passage sur ce sable doré. Un squelette de poisson ballotte doucement, bercé bien tendrement par un souffle léger. Voilà que ton visage vient se superposer au vestige d'une vie passée. Et la vue de ces vagues, qui tout au loin se brisent, embrume pour un temps mes yeux si fatigués. Je fixe l'horizon, je me dis que bientôt la mer va remonter, emportant avec elle ce qu'elle a déposé. Et la vie reprendra juste là sous mes pieds. Subitement je suis bien, je profite de l'instant, le soleil me réchauffe, mon amour est présent. Le deuil est comme la mer, il subit les marées qui déposent çà et là les traces d'un temps révolu.

Auteur: Bauwens Pascale

Info: Petit Ogre, Témoignage sur le suicide chez l'enfant 2014

[ souffrance ]

 

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fuite

Nous ne nous tenons jamais au temps présent. Nous anticipons l'avenir comme trop lent à venir, comme pour hâter son cours ; ou nous rappelons le passé pour l'arrêter comme trop prompt : si imprudents, que nous errons dans les temps qui ne sont pas nôtres, et ne pensons point au seul qui nous appartient ; et si vains que nous songeons à ceux qui ne sont plus rien, et échappons sans réflexion le seul qui subsiste. C'est que le présent ordinaire nous blesse. Nous le cachons à notre vue parce qu'il nous afflige; et s'il nous est agréable, nous regrettons de le voir s'échapper. Nous tachons de le soutenir par l'avenir, et pensons à disposer les choses qui ne sont pas en notre puissance, pour un temps où nous n'avons aucune assurance d'arriver.

Auteur: Pascal Blaise

Info: Les Pensées

[ . ]

 

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monarchie

Les choses du monde les plus déraisonnables deviennent les plus raisonnables à cause du dérèglement des hommes. Qu'y a-t-il de moins raisonnable que de choisir, pour gouverner un État, le premier fils d'une reine ? L'on ne choisit pas pour gouverner un bateau celui des voyageurs qui est de meilleure maison. Cette loi serait ridicule et injuste ; mais parce qu'ils le sont et le seront toujours, elle devient raisonnable et juste, car qui choisira-t-on ? Le plus vertueux et le plus habile ? Nous voilà incontinent aux mains, chacun prétend être ce plus vertueux et ce plus habile. Attachons donc cette qualité à quelque chose d'incontestable. C'est le fils aîné du roi ; cela est net, il n'y a point de dispute. La raison ne peut mieux faire car la guerre civile est le plus grand des maux.

Auteur: Pascal Blaise

Info: Pensées, 320-977

[ sagesse ] [ utilité ] [ arbitraire apparent ]

 

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canevas

Il avait fallu si peu de choses pour que deux vies basculent. L’ennui et le mal-être d’une adolescente, la grossièreté des garçons, la volonté de bien faire de deux enseignants, la célérité d’un gendarme, le bovarysme d’une juge d’instruction, les rumeurs malfaisantes d’une petite ville, la conviction établie d’une mère, la mauvaise conscience d’un père. Alice leur dirait, à ces hommes et à ces femmes, qu’elle leur faisait confiance pour comprendre tout cela et ne pas accabler Lisa. Elle leur dirait qu’on n’est pas coupable quand on ment à quinze ans. Que le plus dérangeant, dans toute cette affaire, n’est pas tant de savoir pour quelles raisons Lisa a menti, mais pourquoi tant de gens ont eu envie de la croire.

Au fond, dans cette affaire, il n’y a pas de coupable, il n’y a que de bonnes intentions.


Auteur: Robert-Diard Pascale

Info: La petite menteuse

[ perspectiviste ] [ certitudes illusions ]

 

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Ajouté à la BD par miguel