automne

Ivre du silence

des jardins abandonnés

ma mémoire s'ouvre et se ferme

comme une porte au vent.



 

Auteur: Pizarnik Alejandra

Info: Approximations

[ poème ]

écriture

Écrire, c'est donner un sens à la souffrance.
J'ai tellement souffert qu'on m'a déjà chassée de l'autre monde.
Écrire, c'est vouloir donner un sens à notre souffrance.

Auteur: Pizarnik Alejandra

Info: Journal novembre 1971

[ thérapie ] [ poème ]

squelette

Inénarrable, oxydée. Et quand je serai morte depuis déjà longtemps, je sais que mes os se dresseront encore, en attente : mes os seront comme des chiens fidèles, infiniment tristes, cime de l'abandon.

Auteur: Pizarnik Alejandra

Info: Marine Landrot, Telerama n° 3151

[ post-mortem ] [ désespoir ]

quête

Chercher
Ce n’est pas un verbe mais un vertige. Ça n’indique pas une action. Ça ne veut pas dire je vais à la rencontre de quelqu’un mais je gis parce que quelqu’un ne vient pas.

Auteur: Pizarnik Alejandra

Info:

[ défini ] [ paradoxe ] [ infini ] [ vacuité existentielle ]

désespoir

Je n'appartiens tout simplement pas à ce monde. J'habite la Lune avec frénésie. Je n'ai pas peur de mourir, j'ai peur de cette terre étrangère, agressive. Je n'arrive pas à penser aux choses concrètes, elles ne m'intéressent pas. Je ne sais pas parler comme tout le monde. Mes mots sont bizarres et viennent de loin, d'un endroit où personne ne se rencontre. Que ferais-je une fois plongée dans mes mondes fantastiques et incapable de remonter à la surface ? Parce que c'est bien ce qui risque de m'arriver. Je partirai et ne saurai pas revenir. Je ne saurai d'ailleurs pas qu'il existe un "savoir revenir". Et je n'en aurai peut-être tout simplement pas envie.

Auteur: Pizarnik Alejandra

Info: Correspondance avec Léon Ostrov, p 49

[ perdue ]