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alimentation

J’ai été obligé de renoncer au régime végétarien. La nature ne veut rien savoir de nos vertus. Après vous avoir écrit, j’ai été pris durant la nuit d’un tel tremblement nerveux que le lendemain, j’ai décidé de commander un beefsteak et mes malaises ont disparu comme par enchantement.

Auteur: Répine Ilia

Info: Lettre à Tatiana Tolstoï, 20 août 1891, trad. Laure Troubetzkoy, "Lettres à Tolstoï et à sa famille", éditions Vendémiaire, 2021

[ effets secondaires ] [ végétarisme ]

 

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lassitude

J’ai tellement voyagé que je n’ai plus envie de bouger ; en fait, je n’aime pas les voyages, mais il faut bien s’y résoudre, comme on doit se résoudre à trouver dans la vie de plus en plus de choses indésirables, alors que les choses désirables s’éloignent, et ceci sans retour.

Auteur: Répine Ilia

Info: Lettre à Tatiana Tolstoï, 2 mai 1894, trad. Laure Troubetzkoy, "Lettres à Tolstoï et à sa famille", éditions Vendémiaire, 2021

[ contraintes ] [ fatigue ] [ vieillir ] [ périples ]

 

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autocritique

Quand on est en train de peindre, on est dans le feu de l’action et on a l’impression d’exprimer ce que l’on souhaite ; plus encore, on croit avoir fait quelque chose d’exceptionnel, d’extraordinaire. Mais dès que l’on est dégrisé, dès que l’on prend un peu de recul, on voit combien tout cela est mauvais, faible, caricatural ! Comment se remettre à peindre après cela ?

Auteur: Répine Ilia

Info: Lettre à Tatiana Tolstoï, 18 novembre 1892, trad. Laure Troubetzkoy, "Lettres à Tolstoï et à sa famille", éditions Vendémiaire, 2021

[ jugement dégrisé ] [ découragement ] [ peinture ]

 

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art pictural

Vous dites que nous devons nous tourner vers la lumière, les couleurs. Non, notre objectif, c’est le contenu. Le visage, l’âme de l’homme, le drame de son existence, les impressions de la nature, sa vie et son sens, l’esprit de l’histoire, voici nos sujets, me semble-t-il ; les couleurs sont pour nous un instrument, elles doivent exprimer nos idées, notre coloris ne se résume pas à des taches élégantes, il doit exprimer l’atmosphère du tableau, son âme, il doit attirer et subjuguer le spectateur tout entier, comme un accord de musique.

Auteur: Répine Ilia

Info: Lettre du 31 mars 1874 à Ivan Kramskoï

[ quête ] [ recherche ] [ beaux-arts ] [ peinture ]

 

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vision de peintre

Le ciel est gris. Il tombe une petite pluie fine. J’ai passé toute la matinée à Iasnaïa Poliana, dans la forêt. Lev Nikolaïevitch [Tolstoï] était allongé non loin de moi, un livre à la main, dans un petit coin tranquille, à l’ombre des arbres, dans sa blouse bleue, une couverture blanche sur les jambes. Comme elles étaient pittoresques, les taches lumineuses que posaient sur lui par endroits les rayons du soleil passant à travers les branches ! ... Je les étudiais sans relâche, me les remémorais et me délectais ; cela va donner un beau tableau.

Auteur: Répine Ilia

Info: Lettre à Tatiana Tolstoï, 31 juillet 1891, trad. Laure Troubetzkoy, "Lettres à Tolstoï et à sa famille", éditions Vendémiaire, 2021

[ regard ] [ écrivain ] [ peinture ] [ composition ]

 
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portrait

Ses farouches sourcils broussailleux, ses yeux perçants lui donnent un air d’incontestable majesté. Personne ne se risquerait à l’aborder de but en blanc, à se gausser de lui. Mais c’est une âme très bonne, le plus délicat des hommes et un authentique aristocrate par ses manières et par l’élégance particulière de son expression. Et avec quel raffinement et quelle maîtrise il parle les langues étrangères ! Comme il est prévenant, magnanime et simple dans ses relations avec tous ! Quelle vitalité, quelle passion il y a dans cet ermite ! Jamais encore je n’avais rencontré d’homme au rire si communicatif.

Auteur: Répine Ilia

Info: A propos de Léon Tolstoï dans "Souvenirs de mes échanges avec Léon Tolstoï", dans "Lettres à Tolstoï et à sa famille", trad. Laure Troubetzkoy, éditions Vendémiaire, 2021, page 195

[ physique ] [ psychologique ] [ description ]

 

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ascétisme

La nature nous a ménagé un paradis de fleurs, de fruits, elle charme nos yeux de magnifiques couleurs, à commencer par le ciel bleu, crée une infinité de formes insolites, belles ou laides. Elle offre tout cela à l’esprit et à l’ingéniosité de l’homme ; il peut en user s’il le souhaite, à moins d’être apathique – le paradis et les palais sont à votre service. je comprends que l’on aspire à devenir meilleur, c’est légitime. Mais se détourner de tout, vivre comme un porc, s’abaisser au niveau d’un animal en se nourrissant de légumes crus et en dormant par terre avec une bouteille sous la tête, c’est de la démence et n’a de sens que comme un phénomène négatif, comme une tumeur, comme une aberration capable de vous dégoûter à jamais de sa doctrine insensée. C’est tout simplement révoltant, ignoble.

Auteur: Répine Ilia

Info: Lettre à Tatiana Tolstoï, 10 juin 1892, trad. Laure Troubetzkoy, "Lettres à Tolstoï et à sa famille", éditions Vendémiaire, 2021

[ mortification ] [ pénitence ] [ incompréhension ] [ critique ]

 

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bovins

La berge, le jardin, les palissades sont pour l’instant oubliées... Et même les vaches et les veaux ; je ne vois plus ces braves créatures que de temps à autre. Mais comme ces animaux sont sensibles !! Leur instinct maternel, par exemple, est étonnant ! Comme elles aiment tendrement leurs enfants, comme elles souffrent quand elles sont séparées, comme leurs larmes et leurs gémissements sont touchants et avec quel profond soupir de joie elles les retrouvent !! En outre, elles ont un instinct particulier quand il s’agit du sang de leurs semblables. Là où un veau avait été égorgé, alors que le sang avait déjà été recouvert de terre, tout le troupeau s’est arrêté net, terrifié, les vaches ont reniflé l’endroit, frémissant, labourant le sol de leurs sabots et ont reculé sans vouloir rien entendre. Ensuite, levant le museau, elles ont poussé d’étranges meuglements sourds...

Auteur: Répine Ilia

Info: Lettre à Tatiana Tolstoï, 10 août 1892, trad. Laure Troubetzkoy, "Lettres à Tolstoï et à sa famille", éditions Vendémiaire, 2021

[ bétail ] [ admiration ] [ observation ] [ instinct maternel ] [ sensibilité ]

 

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emploi du temps

L’été, à Iasnaïa Poliana, Lev Nikolaïevitch [Tolstoï] se lève entre dix heures et dix heures et demie. Après avoir fait sa toilette et revêtu toujours la même blouse noire, il boit son café et du thé en compagnie de sa femme. Il en boit à son content, sans se presser. S’il fait beau, le thé est servi en plein air, dans le jardin, entre les acacias, sous un grand tilleul à la vaste frondaison ; s’il pleut, la comtesse attend Lev Nikolaïevitch au salon.

Une fois terminé son thé, qu’il accompagne de deux œufs à la coque, Lev Nikolaïevitch descend dans son petit cabinet de travail aux murs entièrement couverts de rayonnages à livres de facture toute simple et se plonge dans son activité intellectuelle.

Il s’y consacre assidûment, sérieusement, jusqu’à trois heures et plus, après quoi il va travailler dans les champs s’il a quelque chose à y faire. ce n’est pas toujours le cas, car le comte ne travaille que pour les pauvres, les faibles, les veuves et les orphelins. S’il n’a rien à faire aux champs, Lev Nikolaïevitch prend un panier et s’en va en forêt ramasser des champignons, ce qui lui permet de passer quelques heures seul avec la nature et avec lui-même.

Il arrive qu’il consacre ce temps entre trois et six heures à un hôte de passage. Des personnes de connaissance ou totalement inconnues viennent parfois exprès de régions très lointaines de Russie ou de pays étrangers pour lui poser les questions les plus diverses sur la vie.

[...]

Lev Nikolaïevitch revient vers six heures et retrouve pour le repas sa nombreuse famille qui comprend dix enfants de tous âges, depuis son fils aîné de 26 ans à un nourrisson de deux mois. Il faut y ajouter les invités, les camarades des fils, les cousines et les amies des filles, les précepteurs, les gouvernantes et parfois des amis du comte et de la comtesse venus leur rendre visite. Une immense table traverse sur toute sa longueur la grande salle blanche de la vieille demeure familiale aux murs couverts de portraits d’ancêtres, qui résonne durant le repas de conversations joyeuses et bruyantes de tous les âges sur les sujets les plus divers.

Après le repas, Lev Nikolaïevitch trie et lit le volumineux courrier qui vient de lui être apporté de Toula : des lettres, des revues, des brochures et diverses correspondances en provenance du monde entier. Il est aidé dans cette tâche très fatigante par sa fille aînée Tatiana, qui souvent rédige aussi les réponses selon les instructions de son père.

Vers neuf heures, toute la famille, à l’exception des plus petits, qui vont se coucher, se réunit à nouveau dans la grande salle pour le thé du soir accompagné de fruits et se livre aux divertissements les plus variés. C’est tantôt la lecture à haute voix d’une œuvre littéraire [...], tantôt du chant [...].

Auteur: Répine Ilia

Info: "Le Comte Lev Nikolaïevitch Tolstoï. Souvenirs personnels", dans "Lettres à Tolstoï et à sa famille", trad. Laure Troubetzkoy, éditions Vendémiaire, 2021

[ organisation des journées ]

 

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