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homme-animal

L'école qu'il fallait construire se trouvait dans un village de Karens, au nom cool de Keng Hom (Ragoût parfumé). Gens chiens cochons volailles vivaient ensemble en bonne intelligence. Les cochons n'étaient pas parqués mais libres de se nourrir à leur guise. En revanche, les carrés de légumes étaient entourés de solides clôtures tressées serré. Les experts en développement à la page avaient dit à ces Karens que les gens développés, vous savez, ils parquent leurs cochons: les clôtures autour des plants potagers, ça ne se fait pas. Les Karens leur avaient répondu qu'agir de la sorte était absurde: les cochons, ils avaient des jambes pour se déplacer, alors autant les laisser aller où ils voulaient, non? Quant aux légumes, c'est bien connu, ils ne peuvent pas marcher, de sorte que les protéger d'une clôture, c'était le bon sens même. En outre, les légumes, quand ils sont dans un enclos, ils ne protestent pas, mais les cochons - comme les Karens crédules qui avaient suivi les conseils des experts en développement n'avaient pas tardé à s'en apercevoir -, si on les parque, ils n'arrêtent pas de grogner, ils ne sont pas heureux, et ils s'échappent souvent. Telle était la sagesse du terroir.

Auteur: Saneh Sangsuk

Info: L'Ombre blanche : Portrait de l'artiste en jeune vaurien, p. 329

[ bon sens ] [ littérature ]

 

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bordel

Ce qui voulait dire que s'en était fini des dérives dans les nuits fébriles de Bangkok, de toutes ces fois où je rentrais saoul pendu à ton cou, vacillant titubant parmi les lumières de couleur qui font de tout homme un immortel provisoire, de ces nuits où je commençais à m'habituer aux poses provocantes des voyous protecteurs de bars; aux obscénités con-cul-pissantes des filles de bars à gogo, les filles les moins vêtues au monde, qui se contorsionnent lascives au rythme de la musique et qui, parfois, quand elles ôtent sournoisement leur dernière frusque, lèvent haut la jambe pour frapper du pied un mobile fait de coquillages accroché au plafond bas; à la solitude des filles au coeur brisé, qui vernissent de gaieté feinte leur esseulement d'oiseau loin du nid; aux débits de boissons aux serveuses aux seins nus et aux débits de boissons qui ont un miroir pour plancher et des serveuses en minijupe sans sous-vêtement et aux bordels en tout genre qui pullulent, autant d'endroits où la morale est raide morte, mais c'est dans ces putains d'établissements qu'on voyait une barquette d'offrande aux bonzes dont l'arbuste artificiel était fleuri de billets de banque de dénominations diverses que les papillons de la nuit iraient offrir à quelque monastère, celui de leur village natal probablement. Telle était la beauté triste de la vie. Peut-être avait-elle toutes sortes d'autres beautés cachées, mais toutes tristes.

Auteur: Saneh Sangsuk

Info: L'Ombre blanche : Portrait de l'artiste en jeune vaurien, p. 317

[ littérature ]

 

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littérature

Quand il racontait des histoires, on aurait dit qu'il s'adressait aux enfants uniquement, car il voulait voir le sourire des enfants, l'effroi des enfants et l'émerveillement des enfants, alors qu'il ne prêtait guère attention aux adultes. C'était là un comportement dont il n'avait pas conscience. Il savait bien que ces adultes étaient trop léthargiques, trop mesquins, trop contusionnés, trop désespérés et navrés "au point que l'enveloppe de leur coeur est insensible, épaisse et dure comme la plante de pieds qui ont trop marché", et il semblait qu'il n'y avait que les enfants qui l'écoutaient avec attention. La Prè Antchane, la fille de M. Poute Antchane, une enfant de dix ans aux grands yeux et aux cheveux emmêlés d'un noir roux de dévitaminée et avec une cicatrice bistre au bord de l'oeil gauche, qui avait une écriture étonnamment belle, lisait couramment, était meilleure en calcul que n'importe lequel des enfants de sa classe, avait reçu en secret pour instruction de la part de madame l'institutrice Prayong Sîssane-ampaï de coucher par écrit toutes les histoires que le révérend père Tiane racontait. La Prè avait la plume facile et elle notait même des choses que l'institutrice ne lui avait pas demandées, telles que l'apparition d'arcs-en-ciel, notant le jour, l'heure et l'endroit où elle en voyait un, sa durée et même ce qu'elle faisait alors, avec qui elle était ou si elle était seule et quels arbres étaient en fleurs, quels oiseaux chantaient, rédigeait ce que racontait le révérend père Tiane et ses notes sur les arcs-en-ciel (que l'institutrice finit par découvrir) et lisait ses compositions chaque après-midi à l'école pendant le cours de thaï.

Auteur: Saneh Sangsuk

Info: Une histoire vieille comme la pluie, p. 32

[ conteur ] [ public ]

 

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sexualité

"Ô hommes aveugles, vous seriez mieux avisés de placer votre organe de vie dans un four brûlant que dans le yoni de la femelle, vous seriez mieux avisés de glisser votre organe de vie dans la bouche d'un serpent venimeux que dans le yoni de la femelle". C'est ainsi que le Bouddha s'est adressé à des moines mendiant surpris en congrès sexuel. Je ne sais pas grand-chose sur la religion bouddhiste, mais le Bouddha est super. Je sais bien qu'il est super. Je l'admire en tant qu'homme sublime. Mais je n'aime pas tellement les bonzes. Peut-être que je les aimerais un peu plus s'ils produisaient quelque chose de leur propres mains. Gandhi respectait scrupuleusement le voeu de célibat des brahamanes Gandhi est un autre homme sublime que j'admire et il est vraiment super, autant que le Bouddha. Il s'est contenu jusqu'au bout. "The road of excess leads to the palace of wisdom". Dixit William Blake. Le sexe vu avec les yeux d'un saint est quelque chose de dégoûtant, manifestement une activité bestiale, mais c'est foutrement fragrant et une source de bonheur et félicité indescriptibles. J'ai fait l'expérience du bonheur sous bien des formes et bien des fois, mais quand j'essaie de mesurer la taille et le volume et la qualité de ces expériences, il se trouve que celles qui m'ont donné le plus de bonheur c'était lorsque je couchais avec une femme, non pas lorsque je suivais les préceptes out tâtais de l'opium de la marie-jeanne de l'héroïne de la philosophie des arts de la musique et de la littérature à la con. Avant de prendre l'habit, avec combien de femmes le Bouddha a-t-il couché? Essaie d'en faire le compte. Et il n'a jamais mis de femme enceinte - tu en es sûre? - mise à part Yasodhra, son épouse. En tant que prince, il lui revenait de procréer plusieurs autres petites princesses. Rahul n'était sans doute pas la seule chair de sa chair. Et sa progéniture née de ses nombreuses concubines a des descendants, aujourd'hui encore, dans le nord de l'Inde ou au Népal, tout comme la progéniture de Confucius, qui existe encore aujourd'hui. Ne vas pas croire que c'est une question historique, une question qui relève des sciences humaines. Passons. En tout cas, le sexe est quelque chose de merveilleux et qui vaut la peine qu'on s'y adonne. Mais le Bouddha l'a rejeté alors qu'il était encore dans la force de l'âge. Il n'était plus performant? C'est là un soupçon d'individu au coeur vil. Il a rejeté le monde des jouissances en tout genre car il savait qu'il est des choses plus sublimes, plus délicates, plus subtiles, plus profondes et c'est vers ces choses qu'il s'est tourné et il lui était indispensable de rejeter le mode de vie ancien. Parfois je me surprends à penser à lui, surtout quand je lis le Tripitaka en essayant de voir à travers le brouillard de l'illusion. Je sais. Il est vraiment super. J'essaie seulement de le voir de façon réaliste. Je ne suis pas du tout présomptueux.

Auteur: Saneh Sangsuk

Info: L'Ombre blanche : Portrait de l'artiste en jeune vaurien, pp. 357-358

[ littérature ] [ Asie ] [ fesse ] [ religion ]

 

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