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homme-végétal

Les premiers câlins d'arbres étaient 294 hommes et 69 femmes qui appartenaient à la branche bishnois* de l'hindouisme. Ils sont morts en 1730 alors qu'ils essayaient de protéger les arbres de leur village afin qu'ils ne soient pas coupés et transformés en matière première pour construire un palais. Ils se sont littéralement accrochés aux arbres et furent massacrés par les forestiers. Mais leur action a conduit à un décret royal interdisant la coupe d'arbres dans tous les villages des Bishnois. Et maintenant ces villages sont des oasis boisés au milieu d'un paysage désertique.

Au delà, les Bishnois ont inspiré le mouvement Chipko (chipko signifie "s'accrocher" en hindi) qui a commencé dans les années 1970, lorsqu'un groupe de paysannes dans les collines de l'Himalaya au nord de l'Inde ont enserrés de leurs bras les arbres désignés pour être abattus. En quelques années, cette tactique, aussi connue sous le nom de satyagraha des arbres, s'est répandue à travers l'Inde, forçant finalement des réformes dans la foresterie et un moratoire sur les coupes d'arbres.

Auteur: Attenborough David

Info: L'origine du terme "Câlin d'arbre". *vishnouïte

[ historique ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

mourir

Trois stratégies s'ouvrent à qui se sent vieillir : certains se sentent tellement abattus par la vieillesse qu'ils sombrent dans la dépression et l'abandon. d'autres tentent d'éviter les méfaits de l'âge, nient l'approche de la mort, renoncent à la recherche du sens et se réfugient dans la routine quotidienne. D'autres enfin affrontent consciemment leur situation acceptent les transformations liées à l'approche de la fin de l'âge mûr et parviennent au point où ils sont prêts à " s'éteindre avec la vie ", pour reprendre la formule de Jung. Opter pour cette stratégie, c'est embrasser la vie et la mort comme un couple d'opposés intimement liés et affirmer son désir de participer de plain-pied à un processus qui transcende ces deux entités. La conscience des fins dernières progresse et l'individu discerne le rhizome qui sous-tend la splendeur et la mort du monde tangible. Dans le cadre de l'évolution personnelle qui mène du moi au Soi, la fin de la maturité constitue une période de métamorphose qui prépare l'ultime transition vers la mort et offre à chacun la chance de définir son existence individuelle comme une partie infime mais nullement négligeable de l'inflexible volonté du cosmos.

Auteur: Stevens Anthony

Info: Jung, Editions du Félin, 1994

[ affronter ] [ psychanalyse ] [ triades ]

 

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cobaye

Avant cela, j'ai eu un autre ami. Un artiste. Il peignait. Nous voulions également nous marier. Tout allait bien jusqu'au jour où je l'ai entendu, par hasard, parler au téléphone avec un ami. Je suis entrée dans son atelier alors qu'il criait dans le combiné: "Quelle chance! Tu ne te rends même pas compte de la chance que tu as!" C'était surprenant de le voir aussi agité, lui qui était tellement calme et flegmatique d'habitude. J'ai vite compris ce qui motivait son enthousiasme. Son copain habitait dans un foyer d'étudiants et, dans une pièce voisine, il venait de voir une jeune fille qui s'était pendue. Il l'avait décrochée. Et mon ami me racontait cela avec des trémolos d'excitation dans la voix: "Tu ne peux pas t'imaginer ce qu'il a vu! Ce qu'il a vécu! Il l'a portée dans ses bras! Il a touché son visage... Elle avait de l'écume aux lèvres... Viens! Viens vite, on arrivera peut-être à temps pour la voir!" Il n'a pas eu la moindre compassion pour la fille morte. Il voulait juste la voir et la graver dans sa mémoire pour la dessiner... Je me suis aussitôt rappelé les questions qu'il me posait: quelles étaient les couleurs de l'incendie de la centrale, si j'avais vu des chiens et des chats abattus, dans les rues, comment les gens pleuraient, si j'en avais vu mourir... Après cela, je n'ai pas pu rester avec lui... (Après un silence.) Je ne sais pas si je serai d'accord pour vous revoir. Il me semble que vous me percevez de la même manière que lui. Que vous m'observez, tout simplement. Que vous essayez de garder mon image, comme pour une expérience... Je ne peux pas me défaire de cette impression. Je ne le pourrai plus...

Auteur: anonyme

Info: Témoignage de Katia P. recueilli par Svetlana Alexievitch dans La Supplication, Tchernobyl, chronique du monde après l'apocalypse

[ froideur ]

 

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instant de la mort

Le nazi mit en rang ses hommes pour atteindre, selon les règles, la cible humaine. Le jeune homme dit: "Faites au moins rentrer ma famille". Soit: la tante (94 ans), sa mère plus jeune, sa sœur et sa belle-sœur, un long et lent cortège, silencieux, comme si tout était déjà accompli.

Je sais - le sais-je - que celui que visaient déjà les Allemands, l'attendant plus que l'ordre final, éprouva alors un sentiment de légèreté extraordinaire, une sorte de béatitude (rien d'heureux cependant), - allégresse souveraine ? La rencontre de la mort et de la mort ?

A sa place, je ne chercherai pas à analyser ce sentiment de légèreté. Il était peut-être tout à coup invincible. Mort - immortel. Peut-être l'extase. Plutôt le sentiment de compassion pour l'humanité souffrante, le bonheur de n'être pas immortel ni éternel. Désormais, il fut lié à la mort, par une amitié subreptice.

À cet instant, brusque retour au monde, éclata le bruit considérable d'une proche bataille. Les camarades du maquis voulaient porter secours à celui qu'ils savaient en danger. Le lieutenant s'éloigna pour se rendre compte. Les Allemands restaient en ordre, prêts à demeurer ainsi dans une immobilité qui arrêtait le temps.

Mais voici que l'un d'eux s'approcha et dit d'une voix ferme : "Nous, pas allemands, russes", et, dans une sorte de rire : "armée Vlassov", et il lui fit signe de disparaître.

Je crois qu'il s'éloigna, toujours dans le sentiment de légèreté, au point qu'il se retrouva dans un bois éloigné, nommé "Bois des bruyères", où il demeura abrité par les arbres qu'il connaissait bien. C' est dans le bois épais que tout à coup, et après combien de temps, il retrouva le sens du réel. Partout, des incendies, une suite de feu continu, toutes les fermes brûlaient. Un peu plus tard, il apprit que trois jeunes gens, fils de fermiers, bien étrangers à tout combat, et qui n'avaient pour tort que leur jeunesse, avaient été abattus.

Auteur: Blanchot Maurice

Info: L'instant de ma mort

[ sauvé par le gong ] [ miraculé ] [ in extremis ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

dernières paroles

On dit que le lieutenant Roger Degueldre (1925 - 1962) du 1er régiment étranger de parachutistes, fut le créateur des commandos Delta de l'OAS. Issu d'une famille ouvrière, il avait fuit l'occupation allemande en 1940 pour se réfugier dans le sud de la France. En 1942, il rentre clandestinement dans la zone occupée et s'engage dans le maquis auprès des partisans communistes. Membre ensuite de la 10e Division d'infanterie motorisée qui participe à la réduction de la poche de Colmar en janvier 1945 il part ensuite à la Légion à la Libération, sous une fausse identité suisse. Identité qui lui sera rendue par décision ministérielle en 1955. Il gagne ses galons en Indochine puis en Algérie. Durant la semaine des barricades à Alger de janvier 1960 il reste, avec son régiment, fidèle au gouvernement français. Il est ensuite soupçonné d'avoir participé au complot avorté de 1960, contre le général de Gaulle peu après sa visite à Alger. Muté au 4e REI il nie les faits. Mais, convaincu de la nécessité de la lutte armée il passe alors dans la clandestinité en décembre 1960. A la mi-mars 1962 un "commando Delta", pénètre au centre social de Château-Royal dans la commune d'El-Biar, près d'Alger. Dans la salle de réunion sont rassemblés six dirigeants des centres sociaux qui sont alignés contre un mur de la cour et abattus à l'arme automatique. Degueldre est arrêté le 7 avril en tant que chef des commandos Delta. Il est traduit en justice et condamné à mort. De Gaulle prend la décision de faire fusiller le lieutenant qui, fidèle à son engagement "La mort plutôt que le déshonneur !", avait justifié son action dans l'OAS par ces mots : "Mon serment, je l'ai fait sur le cercueil du Colonel Jeanpierre. Plutôt mourir, Mon Colonel, que de laisser l'Algérie aux mains du FLN, je vous le jure !" Le 6 juillet, à l'aube, au fort d'Ivry, Degueldre se présente devant le peloton d'exécution en tenue de parachutiste, drapeau tricolore sur la poitrine. Autour de son cou, un foulard de la légion. Dans la poche intérieure de sa vareuse, la photo de son fils bébé qu'il n'a jamais vu. "Dites que je suis mort pour la France !" demande t'il à son défenseur. Puis il refuse qu'on lui bande les yeux et, au poteau crie : "Messieurs, Vive la France !" avant d'entonner la Marseillaise. Les soldats qui doivent l'exécuter, hésitent à tirer. La première salve le blesse seulement, une unique balle l'ayant atteint sur les douze qui furent tirées (au ventre dirent certains... au bras affirmèrent d'autres, on ne sait). L'adjudant chargé de donner le coup de grâce se précipite, l'arme à la main, et réalise que le condamné est toujours en vie. Sa tâche ne consiste plus à achever un quasi-mort avec douze balles dans le corps mais un vivant. Sa main tremble et le revolver se décharge dans le vide. Stupéfaction de l'assistance. Le procureur, mal réveillé, mécontent, fait signe à l'adjudant de se dépêcher. Degueldre est à demi recroquevillé, l'adjudant, peu sûr, pointe une nouvelle fois son arme sur sa tête, ferme les yeux et appuie sur la détente. Rien ne se produit, l'arme est enrayée. Une rumeur monte. Degueldre tourne la tête vers son exécuteur, de l'incompréhension dans le regard. Exaspéré, le procureur ordonne qu'une nouvelle arme soit amenée. Mais personne parmi les militaires présents n'en a avec lui. Il faut courir en chercher une... Pendant ce temps, pétrifié par la scène, glacé d'effroi, celui qui aurait du intervenir, le défenseur du condamné, demeure inerte. Degueldre le regarde. Enfin on remet un pistolet à l'adjudant qui, blanc comme un linge s'exécute. Le coup de feu claque. Stupeur ! Il a été tiré, non pas au-dessus de l'oreille comme l'exige le règlement, mais dans l'omoplate... Enfin une nouvelle détonation retentit. Les thuriféraires de l'officier porteront longtemps l'étendard de leur héros, citant la maxime du Delta : "Je ne vous garde pas rancune, je vous plains."

Auteur: Internet

Info:

[ exécution ] [ nationalisme ] [ patriotisme ]

 

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