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humain-animal

Le sauvage coupe l'arbre pour cueillir le fruit, il dételle le bœuf que les missionnaires viennent de lui confier, et le fait cuire avec le bois de la charrue. Depuis plus de trois siècles il nous contemple sans avoir rien voulu recevoir de nous, excepté la poudre pour tuer ses semblables, et l’eau-de-vie pour se tuer lui-même ; encore n'a-t-il jamais imaginé de fabriquer ces choses : il s'en repose sur notre avarice qui ne lui manquera jamais. Comme les substances les plus abjectes et les plus révoltantes sont cependant encore susceptibles d'une certaine dégénération, de même les vices naturels de l'humanité sont encore viciés dans le sauvage. 

Auteur: Maistre Joseph de

Info: Dans "Les soirées de Saint Petersbourg", Deuxième entretien, 1836, pages 83-84

[ archétype philosophique ] [ diatribe ] [ figure mythique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

plaisirs faciles

Ce que nous voyons aujourd'hui, c'est la preuve que le peuple, la multitude, ne peut rien faire de la liberté sinon de la corrompre instantanément et en faire une constellations de micro-servitudes plus abjectes que tout ce qu'une souveraineté décadente pourrait nous imposer. Ce que le "bon peuple" fait de la liberté sexuelle, c'est le viol en réunion, l'inceste et la pédopornographie organisée. Ce que le "bon peuple" fait de l'art, c'est de la chansonnette en tubes et des installations multimédias. Ce que le "bon peuple" fait du progrès techno-scientifique, c'est la stupidité en réseau, la vulgarité interactive. Ce que le "bon peuple" fait des traditions, ce sont des musées pour touristes.

Auteur: Dantec Maurice

Info: Laboratoire de catastrophe générale

[ dégradation ] [ dégénérescence ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

vacuité thétique

Houellebecq est un écrivain animé par un unique thème sous-jacent : le vide de l’existence humaine dans une société de consommation dénuée de croyance religieuse, de projet politique, de continuité culturelle, où de plus, grâce à l’abondance matérielle et à la Sécurité sociale, il n’existe aucune véritable lutte pour l’existence, qui pourrait donner un sens à la vie de millions de gens. Une telle société ne vous laissera pas avoir faim ou vivre dans cette pauvreté abjecte qui était jadis la rançon de l’oisiveté, volontaire ou involontaire. Dans la vision du monde de Houellebecq, cela confère une intense inutilité à toute l’activité humaine, qui n’est plus que lutte pour l’acquisition de biens de consommation superflus incapables d’apporter le moindre bonheur, ni de nous distraire de ce vide même. Pour Houellebecq, donc, la vie intellectuelle ou culturelle est de l’ordre du soap opera pour personnes intelligentes, plutôt qu’un exercice possédant une importance ou une valeur intrinsèque.

Auteur: Daniels Anthony

Info: https://www.books.fr/houellebecq-bien-au-dela-du-desespoir/

[ résumé ] [ ennui ] [ confort occidental ]

 
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misère

Nulle part, dans les rues de Londres, on ne peut échapper au spectacle de l'abjecte pauvreté qui s'y étale. Cinq minutes de marche vous conduiront à un quartier sordide. Mais la région où s'engageait ma voiture n'était qu'une misère sans fin. Les rues grouillantes d'une race de gens complètement nouvelle et différente, nabots d'aspect miteux, la plupart ivres de bière. Nous roulions (Jack London était dans un cabby, voiture à chevaux) devant des milliers de maisons de brique d'une saleté repoussante, et à chaque rue transversale apparaissaient de longues perspectives de murs et de misère. çà et là, un homme ou une femme, plus ivre que les autres, marchait en titubant. L'air même était alourdi de mots obscènes et d'altercations. Devant un marché, des vieillards des deux sexes, tout chancelants, fouillaient dans les ordures abandonnées dans la boue pour y dénicher quelques pommes de terre moisies, des haricots et d'autres légumes, tandis que de petits enfants, agglutinés comme des mouches autour d'un tas de fruits pourris, plongeaient leurs bras jusqu'aux épaules dans cette putréfaction liquide, pour en retirer des morceaux, en état de décomposition déjà fort avancée, qu'ils dévoraient sur place.

Auteur: London Jack

Info: Le Peuple de l'abîme, page 29

[ ville ] [ british ]

 

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littérature

[…] Thomas Mann lui-même, et c’était extrêmement grave, avait été incapable d’échapper à la fascination de la jeunesse et de la beauté, qu’il avait finalement placées au-dessus de tout, au-dessus de toutes les qualités intellectuelles et morales, et devant lesquelles il s’était au bout du compte lui aussi, sans la moindre retenue, abjectement vautré. Ainsi toute la culture du monde ne servait à rien, toute la culture du monde n'apportait aucun bénéfice moral ni aucun avantage, puisque dans les mêmes années, exactement dans les mêmes années, Marcel Proust concluait, à la fin du "Temps retrouvé", avec une remarquable franchise, que ce n'étaient pas seulement les relations mondaines, mais même les relations amicales qui n'offraient rien de substantiel, qu'elles étaient tout simplement une perte de temps, et que ce n'était nullement de conversations intellectuelles que l'écrivain, contrairement à ce que croient les gens du monde, avait besoin, mais de "légères amours avec des jeunes filles en fleurs". Je tiens beaucoup, à ce stade de l'argumentation, à remplacer "jeunes filles en fleurs" par "jeunes chattes humides" ; cela contribuera me semble-t-il à la clarté du débat, sans nuire à sa poésie (qu'y a-t-il de plus beau, de plus poétique, qu'une chatte qui commence à s'humidifier ? Je demande qu'on y songe sérieusement, avant de me répondre. Une bite qui entame son ascension verticale ? Cela pourrait se soutenir. Tout dépend, comme beaucoup de choses en ce monde, du point de vue sexuel que l'on adopte).
Marcel Proust et Thomas Mann, pour en revenir à mon sujet, avaient beau posséder toute la culture du monde, ils avaient beau être à la tête (en cet impressionnant début du XXe siècle, qui synthétisait à lui seul huit siècles et même un peu plus de culture européenne) de tout le savoir et de toute l’intelligence du monde, ils avaient beau représenter, chacun de leur côté, le sommet des civilisations française et allemande, c’est-à-dire des civilisations les plus brillantes, les plus profondes et les plus raffinées de leur temps, ils n’en étaient pas moins restés à la merci, et prêts à se prosterner devant n’importe quelle jeune chatte humide, ou n’importe quelle jeune bite vaillamment dressée – suivant leurs préférences personnelles, Thomas Mann demeurant à cet égard indécidable, et Proust au fond n’étant pas très clair non plus.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: Dans "Sérotonine", pages 333-335

[ défaite ] [ instincts primaires ] [ bestialité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson