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dévitalisation

Mille ans de guerres consolidèrent l’Occident ; un siècle de “psychologie” l’a réduit aux abois.

Auteur: Cioran Emil Michel

Info: Dans "Syllogismes de l'amertume"

[ anti ] [ vacherie ] [ épuisement moral ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

déchéance

L'image de Vincent, broyé pendant toutes ces années, s'intercale entre les phrases. Je revois ses cheveux tomber en même temps que sa fierté. Je le vois passer du statut de salarié à celui de rouage. Du rouage à la bête aux abois. De la bête aux abois au légume. Du légume à l'oubli.

Auteur: Ledun Marin

Info: Les visages écrasés p. 114

[ progression ]

 

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crépuscule

La route est recouverte de boue à perte d'horizon, l'horizon que camouflent les sombres taches de la forêt, la nuit tout en tombant dissout le solide, absorbe la couleur, fait frémir l'immobile, fige le mobile, la route ressemble à une chaloupe qui se balance avec mystère, échouée dans le marécage du monde. Aucun vol d'oiseaux ne vient déchirer le ciel alourdi, aucun animal ne vient par son cri, par son murmure égratigner le silence qui comme la brume crépusculaire se déverse au-dessus de la terre, seule une biche aux abois lève la tête puis - comme aspirée par le marécage - s'affaisse, prête à s'enfuir dans le vide.

Auteur: Krasznahorkai Laszlo

Info: Tango de Satan, p 51-52

 

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crépuscule

Bientôt la nuit amenait ses ombres sur la terre ; en mer, les matelots sur leur navire avaient fixé leur regard sur Héliké et les étoiles d'Orion ; déjà, le voyageur et le gardien de portes aspiraient au sommeil ; même la mère qui avait perdu ses enfants sombrait dans une profonde torpeur ; plus d'abois de chiens à travers la ville, plus de rumeur sonore, le silence régnait sur les ténèbres toujours plus noires. Mais le doux sommeil n'envahit pas Médée ; car les soucis en foule, dans sa passion pour l'Aisonide, la tenait en éveil : elle craignait la brutale fureur des taureaux qui devaient le faire périr d'une mort pitoyable dans la jachère d'Arès.

Auteur: Apollonios de Rhodes

Info: Les Argonautiques

[ couchant ] [ transition ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

Helvétie

Je repense à ce pauvre Julien F., guitariste convenable, selon la terminologie helvète. Un bon gars de chez nous, qui pourrait bien avoir fait sa petite révolution interne parce que ses parents ont divorcé. A la première seconde on voit combien il a la tête bien plombée, fils d'une mère députée socialiste, ce qui ici signifie "de la petite bourgeoisie bien calibrée". Bref on se retrouve à parler d'improvisation musicale chez les jeunes et lui qui annonce, avec le calme des gens confits de certitudes :
- Dans ce domaine, en ce qui me concerne, je n'ai jamais vu de différence entre les filles et les garçons... ¨
Bref l'école de jazz et de musiques actuelles de Lausanne était vraiment sur la bonne voie avec de tels pédagogues, à l'instar du nouveau directeur, un rital tout juste naturalisé, verrouillé bourgeois dans sa tête, larbin considérable, ("il vendrait sa mère" disait en riant un avocat qui avait eu affaire à lui) un peu comme on imagine ces conducteurs de locomotives du troisième Reich : au ordres, fournissant le plus impeccable des travail, sans se soucier du contenu des wagons, le cerveau au congélateur. Avec cette arrogance souriante du "moi je", nourrie de théories confortables et assommantes sur la "discipline" de l'éducation musicale, l'exemple du Conservatoire en arrière plan puisque c'est là qu'il avaient étudié et qu'ils restaient incapables de fournir un modèle alternatif.. Bref, du rêve bulgare l'école était passée au cauchemar fédéral, appliqué par des musiciens majoritairement suisses allemands et ritals, aux abois financièrement, donc le doigt sur la couture du pantalon. Des musiciens locaux il ne restait rien, ou presque. Ainsi va la vie.

Auteur: Mg

Info: 2 juin 2011

[ musique ] [ enseignement ] [ vacherie ]

 

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femmes-hommes

Le désir des hommes a des façons qui sont étranges. Il arrive à des heures inattendues. Quelque gêne qu'il apporte avec lui, il est parfois difficile d'accueillir comme il faut le plus étrange des hôtes.
Les femmes laissent croire que nous sommes maîtres de cette crampe douloureuse, ou bien que son surgissement à la fin de la nuit n'est qu'un événement mécanique dont nous pourrions parfois leur éviter l'importunité.
C'est un visiteur, comme il est en elles, même si son aspect est plus visible. Nous l'espérons parfois des nuits durant. Nous allumons la lampe, nous lisons, nous regardons des images, nous nous servons à boire, nous buvons, nous rêvons mais il ne vient pas. Quand il arrive, il réclame sa place, il tend l'étoffe, il se presse contre la cuisse de la dormeuse. S'il n'est pas reçu très vite, avec joie et avec chaleur, il se vexe et il s'en va.
C'est une joie qu'il faut accueillir à quelque heure qu'elle se présente. C'est un orphelin qui hurle et dont les pieds trépignent pour réclamer le sein et le lait tiède de sa mère. C'est un fils prodigue qui revient à la demeure de son père. C'est un parasite singulier des rêves, des arts, des nuits, du vin, des doigts, des lèvres, des odeurs, des humeurs.
Nulle part il n'est pensionnaire. Nulle part il ne s'installe à demeure. Personne ne le commande. Il déserte on ne sait pourquoi. Il envahit on ne sait quand. Il peut surgir dans le deuil lui-même.
Il faut accepter de ne pas le comprendre. Et profiter, quelque lassitude ou quelque gêne qui s'ensuivent, de son arrivée inopinée, de sa fureur imprévisible. Il est la chose aussi lumineuse que rare dont parlait le philosophe qui polissait des verres de loupe à La Haye, et que lisait Elena quand elle n'était pas plongée dans les essais de Martin Heidegger. Il est le contraire de la mort, hôte qui le corrompt souvent, mais à qui il ne présente jamais.
(... ) Je me disais : "le réel met aux abois le langage. Dans la musique aussi, dans les livres aussi, le désir tient table ouverte. Les femmes préféreraient-elles un banquet de sentiments, de mort et de reproduction ? Qui ne tient pas la porte ouverte sur le désir, la refermant sur une ou deux apparitions, referme la porte sur soi et sur la mort. Il ne se représente plus. Qui le boude, la vie le boude."

Auteur: Izquierdo Quignard Agustina

Info: Un souvenir indécent, Gallimard folio, 1994, pp. 108-109

[ sexualité ] [ hommes-par-femme ] [ envie ]

 

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