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théologie

Il y a une guerre et elle existe bien. Condamner la guerre en tant que guerre [...], ce n'est pas abolir la guerre, absolument pas; c'est la criminaliser, voilà pourquoi, dès lors, la guerre ne peut plus être conduite que dans les pires formes. Celui d'en face, ici et maintenant, ne saurait plus être qu'un criminel à éliminer. Autrement dit, la guerre s'aggrave, devient plus brutale, se déchaîne quand on refuse d'admettre que l'état de guerre peut aussi régner entre les hommes, un état de guerre qui amènera ensuite une paix. Le nier, c'est vouloir non pas la paix, mais bien l'aggravation de la guerre. Je crois que ce n'est pas un discours apologétique de ma part, car Schmitt a bien souvent souligné dans ses écrits, ainsi dans Ex captivate salus [...]: "L'ennemi est notre propre question prenant figure".

Auteur: Taubes Jacob

Info: En divergent accord, A propos de Carl Schmitt

[ conflit ] [ miroir ]

 

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manifeste

Le théâtre doit reconnaître ses propres limites. S'il ne peut pas être plus riche que le cinéma, qu'il soit pauvre. S'il ne peut être aussi prodigue que la télévision, qu'il soit ascétique. S'il ne peut être une attraction technique, qu'il renonce à toute technique. Il nous reste un acteur "saint" dans un théâtre pauvre. [...] Il n'y a qu'un seul élément que le cinéma et la télévision ne peuvent voler au théâtre : c'est la proximité de l'organisme vivant.[…] Il est donc nécessaire d'abolir la distance entre l'acteur et le public, en éliminant la scène, en détruisant toutes les frontières. Que les scènes les plus âpres se produisent en face à face avec le spectateur et que celui-ci soit à la portée de la main de l'acteur, qu'il sente sa respiration et sa sueur. Cela implique la nécessité d'un théâtre de chambre.

Auteur: Grotowski Jerzy

Info: Dans "Vers un théâtre pauvre"

[ différenciation ] [ concurrence ] [ scène vivante ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

commander

"Soyons indulgents ; car ils ont beaucoup souffert, et ils souffriront encore";. Ce raisonnement se trouve toujours mauvais, parce que la moindre partie de liberté conduit à réfléchir. Les vues du praticien sont plus justes. "Soyons très sévères, car ils ont beaucoup souffert ; ils ne nous le pardonneront jamais, s'ils ont le loisir d'y penser". Alors tombent les coups de marteau, et sur le point sensible ; alors la moindre liberté est pourchassée. Les exercices et les sanctions, tout, jusqu'aux faveurs, a pour fin d'abolir entièrement l'idée même d'un droit et le moindre mouvement d'espérance. Ainsi, quand on veut faire agir un gaz, on le comprime. Toute cette force jeune étant ainsi comprimée et contrariée avec suite, sans une faiblesse par l'action d'un système parfait, alors il n'y a plus échappée que contre l'ennemi ; et c'est lui qui paiera. Voilà en bref l'histoire d'un régiment d'élite, et la pensée constante d'un vrai chef.

Auteur: Alain

Info: Mars ou la guerre jugée, Les Passions et la Sagesse, la Pléiade Gallimard 1960 <p.557-558>

[ machiavélisme ] [ armée ] [ pensée de droite ]

 

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méta-moteur

Il est exact que d'habitude nous jugeons le monde d'une narration à partir de notre monde de référence et que nous faisons rarement l'inverse. Mais que signifie alors affirmer avec Aristote (Poétique, 1451b et 1542a) que la poésie est plus philosophique que l'histoire parce que dans la poésie les choses arrivent nécessairement tandis que dans l'histoire elles arrivent accidentellement ? Que signifie reconnaître, à la lecture d'un roman, que ce qui s'y passe est plus "vrai" que ce qui se passe dans la vie réelle ? Que signifie dire que le Napoléon pris pour cible par Pierre Besuchov est plus vrai que celui qui est mort à Sainte-Hélène, que les caractères d'une œuvre d'art sont plus "typiques" et "universels" que leurs prototypes réels, plus effectifs et plus probables ? Il nous semble que le drame d'Athos, qui ne pourra jamais abolir, en aucun monde possible, sa rencontre avec Milady, est le témoin de la vérité et de la grandeur de l'œuvre d'art, au-delà de toute métaphore, par la force des matrices structurales de mondes, nous faisant entrevoir ce que signifie la "nécessité poétique".

Auteur: Eco Umberto

Info: Lector in fabula

[ beaux-arts ] [ imaginaire ] [ femmes-hommes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

planète océan

Pendant un certain temps, l'opinion prévalut (répandue avec zèle par la presse quotidienne) que "l'océan pensant" de Solaris était un cerveau gigantesque, prodigieusement développé, et en avance de plusieurs millions d'années sur notre propre civilisation, une sorte de "yogi cosmique", un sage, une figuration de l'omniscience, qui depuis longtemps avait compris la vanité de toute activité et qui, pour cette raison, se retranchait désormais dans un silence inébranlable. L'opinion était inexacte, car l'océan vivant agissait ; il ne bâtissait pas des villes ou des ponts, il ne construisait pas des machines volantes ; il n'essayait pas d'abolir les distances et ne se souciait pas de la conquête de l'espace (critère décisif, selon certains, de la supériorité incontestable de l'homme). L'océan se livrait à des transformations innombrables, à une "autométamorphose ontologique" - les termes savants ne manquent pas dans le relevé des activités solaristes ! D'autre part, tout scientifique s'attachant à l'étude des multiples solariana éprouve l'impression irrésistible qu'il perçoit les fragments d'une construction intelligente, géniale peut-être, mêlés sans ordre à des productions absurdes, apparemment engendrées par le délire. Ainsi naquit, à l'opposé de la conception "océan-yogi", l'idée de "l'océan-débile".

Auteur: Lem Stanislaw

Info: Solaris

[ science-fiction ] [ gaia extraterrestre ] [ incompréhension ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

mythe

Osiris : le dieu au pouvoir de renaissance spirituelle Comme Caïn a tué son frère Abel par jalousie, Osiris a été sournoisement assassiné par son frère Seth. Il est le grain qui meurt et qui renaît tantôt du Nil, tantôt de la lune croissante, ou même du soleil. Dieu des morts et du recommencement de la vie, il est le roi-juge qui préside le tribunal céleste qui récompense ou punit les âmes appelées à traverser le monde souterrain de la mort terrestre. Osiris étant le pilier, la pierre d'angle de la nouvelle religion qui invite au ciel par l'escalier de la pyramide. Précurseur du Christ également mis à mort par ses frères de religion, Osiris est déjà tout un symbole transmis par un étranger nommé Imhotep qui semble venu d'un autre temps pour apporter aux générations futures un message qui leur permettra de vivre, de souffrir et de renaître dans une autre vie. Le message d'Imhotep ressemble à la mission d'un prophète qui va bouleverser (sans les abolir) les anciennes croyances et superstitions. Travail de longue haleine qui connaîtra bien des hauts et des bas dans les 2 millénaires à venir !

Auteur: Internet

Info:

[ ancienne Egypte ] [ légende ] [ genèse ]

 

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pessimisme

Voici venu le temps où les catastrophes humaines s'ajoutent aux catastrophes naturelles pour abolir tout horizon. Et la première conséquence de ce redoublement catastrophique est que sous prétexte d'en circonscrire les dégâts, réels et symboliques, on s'empêche de regarder au-delà et de voir vers quel gouffre nous avançons de plus en plus sûrement.(...)

Trop d'objets, trop d'images, trop de signes se neutralisant en une masse d'insignifiance, qui n'a cessé d'envahir le paysage pour y opérer une constante censure par l'excès.

Le fait est qu'il n'aura pas fallu longtemps pour que ce "trop de réalité" se transforme en un "trop de déchets". Déchets nucléaires, déchets chimiques, déchets organiques, déchets industriels en tous genres, mais aussi déchets de croyances, de lois, d'idées dérivant comme autant de carcasses et de carapaces vides dans le flux du périssable. Car s'il est une caractéristique du siècle commençant, c'est bien ce jetable qu'on ne sait plus ni où ni comment jeter et encore moins penser.

De là, un enlaidissement du monde qui progresse sans que l'on y prenne garde, puisque c'est désormais en-deçà des nuisances spectaculaires, que, d'un continent à l'autre, l'espace est brutalisé, les formes déformées, les sons malmenés jusqu'à modifier insidieusement nos paysages intérieurs.

Auteur: Le Brun Annie

Info: Ce qui n'a pas de prix

[ anthropocène ] [ surproduction ] [ infobésité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

enchaînement

Nous daubons tous allègrement sur les particularismes de classe, mais bien peu nombreux sont ceux qui souhaitent vraiment les abolir.

On en arrive ainsi à constater ce fait important que toute opinion révolutionnaire tire partie de sa force de la secrète conviction que rien ne saurait être changé. […]

Tant qu'il ne s'agit que d'améliorer le sort des travailleurs, les honnêtes gens sont unanimes. […]

Malheureusement, c'est à cela et rien de plus qu'on aboutit quand on se borne à souhaiter que disparaissent les distinctions de classe.

Plus exactement, il est nécessaire de souhaiter qu'elles s'effacent, mais votre souhait demeure parfaitement vain si vous ne saisissez pas tout ce qu'il implique.

Il faut regarder en face la réalité: abolir les distinctions de classe, c'est abolir une partie de soi-même.

Me voilà, par exemple — moi, typique représentant de la classe moyenne.

Rien de plus facile que d'affirmer mon désir de faire table rase des particularismes de classe ; mais la quasi-totalité de ce qui forme ma pensée et mon être repose sur des particularismes de classe. […]

Je dois opérer en moi une transformation si profonde qu'au bout du compte il ne restera pratiquement plus rien de la personne que j'étais.

Auteur: Orwell George

Info: Le quai de Wigan, Éditions Champ libre, 1982)

[ lutte ] [ impossible ] [ inégalités essentielles ] [ constitutif ] [ division interne ] [ contrastes nécessaires ] [ monde discriminé ]

 
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rétrocausalité

Ce que nous appelons "réalité" est en fait l’objectivation de nos formations de pensées antérieures. J’ai lu le Livre des morts tibétain à la fin des années 1950 ou au début des années 1960 et j’ai senti que c’étaient en fait notre monde, notre condition qui y étaient décrits, et non un monde, une condition qui suivent la "vie". Les êtres du Bardo Thödol n’ont pas conscience de se trouver dans cet état précis : ils ignorent que les bons et les mauvais esprits (événements, êtres, choses) qu’ils y rencontrent sont leurs propres idéations (antérieures) projetées sur un pseudo-monde, et que contrairement aux apparences, ils peuvent créer, modifier et abolir la réalité future (et non pas présente, puisqu’il y a un décalage).

Avant de lire le Livre des morts tibétain je tendais vers un acosmisme radical (gnostique) ; c’est pourquoi j’ai (inconsciemment, c’est-à-dire par l’effet de ma volonté) correctement déconstruit le Livre des morts comme peu de gens l’ont fait. Très vite, des choses impossibles ont commencé à arriver ; je me suis retrouvé dans le genre d’univers métastatique en pâte à modeler que je décrivais dans mes livres.

C’est de la gnose ésotérique au degré le plus élevé. Nous ne vivons pas dans un univers réel. C’est un rêve. Mais qui ne réagit pas ouvertement à nos croyances (nos peurs et aspirations, notre vision du monde/idéologie). Sa réaction est retardée, randomisée. Pour s’en rendre maître, il faut absolument bénéficier des conditions sine qua non (sagesse, idéologie pragmatique, etc.), savoir formuler les bonnes hypothèses, en faire une évaluation juste.

Nous devons changer de "sillon" afin d’améliorer notre condition.

Auteur: Dick Philip K.

Info: L’Exégèse vol.2 (trad. Hélène Collon)

[ intentionnalité ] [ performatif ] [ responsabilité individuelle ] [ monde intermédiaire ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

intellectualisme non pragmatique

Barthes n'a évidemment pas tort d'opposer Voltaire, Pascal et Rousseau : il est lui-même auprès de ces derniers. Du côté du signe, de l'expérience intime, de la nostalgie de l'être ; et le travail du langage est chargé de réaliser les desseins de l'histoire. Le marxisme vient culminer et s'abolir dans le dévoilement heideggerien. On ne peut s'étonner si les tenants de cette philosophie supportent mal ce que l'on désignerait, par opposition à l'ontologie, comme philosophie de la vérité. Voltaire est essentiellement du côté de l'énoncé, de la proposition, du vrai, non du côté des mots et de la sémantique. La philosophie du sens ou la philosophie se moque du langage se moque de la science et se soucie de l'être. La philosophie de la vérité se moque de l'être et se préoccupe de la science. L'une est sans doute capable de penser la littérature, de ne pas préférer à tout le texte. Une semblable dichotomie est, à coup sûr, grossière. Mais Barthes commentant Voltaire en vérifie les alternatives principales. Si la vérité est, comme le veut Poe, dans la consistance, (celui qui ne supporte pas la consistance se ferme à une éthique de la vérité, il lâche le mot, la proposition, l'idée, dès qu'ils "prennent" et passent à l'état de solide, de "stéréotypé"). Ce n'est pas Voltaire que gênerait le stéréotype de la vérité. Il la répéterait plutôt à la manière d'un slogan. On ne saurait abuser du langage en ce sens. Aussi l'anathème dont il frappe Voltaire engage-t'il Barthes gravement, et avec Barthes notre époque ostensiblement anti-voltairienne, parfois jusqu'à la caricature. Il vaut mieux ne pas lire Candide, de peur de se reconnaître en Pangloss.

Auteur: Dagen Jean

Info: En réaction, 20 ans plus tard, aux commentaires de Barthes dans sa préface au "Romans et contes" de Voltaire. https://www.persee.fr/doc/litts_0563-9751_1984_num_9_1_1273

[ vacherie ] [ prestige du parisianisme ] [ France ]

 

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