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dernières paroles

Bonjour Madame Rouge.

Auteur: Augsbourg Gertrude

Info: accueillit ainsi sa voisine venue lui rendre visite

[ . ]

 

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réveil

Le jour se leva. Qui-a-une-plume ferma les yeux et murmura des paroles de reconnaissance. Il passa la main sur la cicatrice de sa joue, goûta au silence de la terre et se dit qu'il avait devant lui une bonne vie. En descendant, il récolta le premier chant d'un oiseau et accueillit l'univers dans le tambour de son coeur.

Auteur: Récit amérindien Lakota

Info: Le choix de l'aigle

[ aube ] [ réintégration ] [ émerveillement ]

 

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paysage

Le fjord les accueillit sous le gris oppressant d'un ciel chargé. Des nuages traversés de bourrasques escamotaient l'encerclement des montagnes, empêchant le paysage de révéler toute sa splendeur. Sous la faible lumière, les toits des maisons se fondaient dans un monochrome uniforme ; une mince couche de neige tapissait leurs jardins, traversée çà et là par des touffes rebelles qui paraissaient refuser l'hiver. Tout autour se dressait la masse écrasante des montagnes.

Auteur: Jonasson Ragnar

Info: Snjór

[ décor ]

 

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dernières paroles

Il accueillit ainsi son dernier visiteur, Barthe :
- Je n'ai plus que quelques heures à vivre, je sens que je touche au but, j'ai déjà les pieds glacés. Mais Barthe voulut absolument lui lire sa dernière pièce. Colardeau se résigna et dit après la lecture: - Il manque à votre personnage un trait bien précieux: c'est de forcer un ami qui se meurt à entendre encore la lecture d'une comédie en cinq actes... et en vers.

Auteur: Colardeau Charles Pierre

Info:

[ . ]

 

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femmes-homme

Un soir, tard, Kathe pria Jim d'aller lui chercher un livre à l'auberge. Quand il revint la maison dormait. Kathe l'accueillit dans la grande salle à manger rustique, sentant bon le bois ciré. Elle était vêtue d'un pyjama blanc et avait poudré sa figure lisse. Il l'avait espérée toute la journée. Elle fut dans ses bras, sur ses genoux, avec une voix profonde. Ce fut leur premier baiser, qui dura le reste de la nuit. Ils ne parlaient pas, ils s'approchaient. Elle se révélait à lui dans toute sa splendeur. Vers l'aurore ils s'atteignirent. Elle avait une expression de jubilation et de curiosité incroyables. Ce contact parfait, le sourire archaïque accru, tout enracinait Jim. Il se releva enchaîné. Les autres femmes n'existaient plus pour lui.

Auteur: Roché Henri-Pierre

Info: Jules et Jim

[ rencontre ] [ amour ]

 

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célébrité

L'Empereur ressemblait à bien des choses.
A un tennisman pour commencer, car c'est en short blanc et raquette à la main qu'il nous accueillit et nous pria de l'attendre au "salon de conversation" où serait servi le déjeuner. A un noceur sans entrain quand il nous eut rejoints, en costume blanc, ses yeux fatigués protégés par des lunettes noires. A un chef de gang qui s'entourait, selon la rumeur, de jolis drôles, cercles de pouvoir où se cotoyaient les membres d'une secte qui vénérait Bouddha, Jésus et Victor Hugo, une poignée de bonzes fous, quelques catholiques enclins à confondre goupillon et matraque, et un ancien chauffeur de taxi promu chef de la sécurité.
A le voir si fatigué, si mou, on songeait aussi au joueur effréné qui dilapidait des fortunes sur les tapis verts des casinos de la Côte d'Azur, au séducteur auquel ses bonnes fortunes valaient le titre d'Empereur des boîtes de nuit, à un quadragénaire au visage d'adolescent mal dégrossi qui se défiait d'une destinée qui l'avait fait monter sur le trône à l'âge de douze ans. Et enfin au père attentionné qui livrait ses seules batailles dans la chambre de son fils, à coups de polochons, pendant que son pays menacé d'éclatement s'enlisait dans la guerre.
Bref, l'Empereur ressemblait à bien des choses, sauf à un empereur.

Auteur: Masson Christophe

Info: Le Manuel de Géographie

[ démystifier ]

 

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biographie

[A propos de Simone Weil] Née à Paris en 1909, ancien élève d'Alain, elle entra très jeune à l'Ecole normale supérieure et passa brillamment l'agrégation de philosophie. Elle enseigna ensuite dans divers lycées et se mêla très tôt à la politique. Il va sans dire que ses convictions révolutionnaires qu'elle manifestait sans le moindre souci des convenances professionnelles ou mondaines lui attirèrent quelques ennuis administratifs qu'elle accueillit avec un dédain transcendant. À un inspecteur général qui la menaçait de sanctions pouvant aller jusqu'à la révocation, elle répondit en souriant : "Monsieur l'Inspecteur, j'ai toujours considéré la révocation comme le couronnement normal de ma carrière."  Elle milita dans les rangs de l'extrême-gauche, mais elle n'adhéra jamais à aucune formation politique, se bornant à défendre les faibles et les opprimés quels que soient leur parti ou leur race. Voulant partager à fond le sort des pauvres, elle demanda un congé et s'embaucha dans les usines Renault où, sans révéler à personne sa qualité, elle travailla pendant un an comme fraiseuse. Elle avait loué une chambre dans un quartier ouvrier et vivait uniquement du maigre produit de son travail. Une pleurésie vint interrompre cette expérience. Au moment de la guerre d’Espagne, elle s’engagea dans les rangs des Rouges, mais elle eut à cœur de ne jamais se servir de ses armes et fut une animatrice plutôt qu’une combattante. Un accident physique (elle s’était par inadvertance ébouillanté les pieds) la fit ramener en France.

Auteur: Thibon Gustave

Info: Préface à "La pesanteur et la grâce" de Simone Weil, Librairie Plon, 1988, pages 9-10

[ caractère ] [ intransigeance ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

sécularisation

Le xvie siècle fut un équinoxe historique, où l’Idéal bafoué par les giboulées du sensualisme s’abattit enfin, racines en l’air. Le spirituel christianisme, sabordé dans ses méninges, saigné au tronc des carotides, vidé de sa plus intime substance, ne mourut pas, hélas ! Il devint idiot et déliquescent dans sa gloire percée.

Ce fut une convulsion terrible pendant cent ans, accompagnée d’un infiniment inutile et lamentable rappel des âmes. Notre circulante sphère parut rouler au travers des autres planètes comme un arrosoir de sang. Mais le martyre même ayant perdu sa vertu, la vieille bourbe originelle fut réintégrée triomphalement, toutes les portes des étables furent arrachées de leurs gonds et l’universelle porcherie moderne commença son bréneux exode.

Le christianisme, qui n’avait su ni vaincre ni mourir, fit alors comme tous les conquis. Il reçut la loi et paya l’impôt. Pour subsister, il se fit agréable, huileux et tiède. Silencieusement, il se coula par le trou des serrures, s’infiltra dans les boiseries, obtint d’être utilisé comme essence onctueuse pour donner du jeu aux institutions et devint ainsi un condiment subalterne, que tout cuisinier politique put employer ou rejeter à sa convenance. On eut le spectacle inattendu et délicieux, d’un christianisme converti à l’idolâtrie païenne, esclave respectueux des conculcateurs du Pauvre, et souriant acolyte des phallophores.

Miraculeusement édulcoré, l’ascétisme ancien s’assimila tous les sucres et tous les onguents pour se faire pardonner de ne pas être précisément la volupté, et devint, dans une religion de tolérance, cette chose plausible qu’on pourrait nommer le catinisme de la piété. Saint François de Sales apparut, en ces temps-là, juste au bon moment, pour tout enduire. De la tête aux pieds, l’Église fut collée de son miel, aromatisée de ses séraphiques pommades. La Société de Jésus, épuisée de ses trois ou quatre premiers grands hommes et ne donnant déjà plus qu’une vomitive resucée de ses apostoliques débuts, accueillit avec joie cette parfumerie théologique, où la gloire de Dieu, définitivement, s’achalanda. Les bouquets spirituels du prince de Genève furent offerts par de caressantes mains sacerdotales aux explorateurs du Tendre, qui dilatèrent aussitôt leur géographie pour y faire entrer un aussi charmant catholicisme… Et l’héroïque Moyen Âge fut enterré à dix mille pieds !…

Auteur: Bloy Léon

Info: Dans "Le Désespéré", Livre de poche, 1962, pages 226-228

[ décadence ] [ religion traîtresse ]

 

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