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psychanalyse

Quand la première lecture de Freud s’est faite, que s’est-il passé ? Notez qu’il n’avait pas encore produit toute son œuvre et, très vite, il est devenu manifeste que le niveau d’élaboration où était parvenue la pensée de ce découvreur génial n’était pas accordé à celui de ses lecteurs Sans doute, parmi les gens qui furent attirés vers lui, beaucoup n’étaient pas négligeables et, surtout, ils ressentaient eux aussi la pauvreté du maniement des maladies mentales, si bien que ses premiers adeptes, médecins, psychologues…, ont été touchés de manière très personnelle.

Seulement, ils ont cherché à faire admettre Freud et, dans ce but, se sont livrés à une exégèse apologétique de son œuvre par laquelle ils ont tenté de justifier, puis d’excuser ses textes, pour finir par en émousser le tranchant. Freud avait édifié tout seul une œuvre qui marquait une ouverture inconcevable sur la réalité. Ses élèves, au contraire, ont mis en valeur tout ce qui rattachait Freud à ce que l’on connaissait avant lui, marquant une parenté avec ce qui avait été déjà formulé. On n’a pas à s’étonner que tels exercices aboutissent au pire. On s’est livré, par exemple, à des exercices d’homonymie en jouant sur le mot inconscient. Certains ont voulu que l’inconscient de Freud recouvre la notion d’instinct – notion tout à fait étrangère à Freud, qui n’emploie jamais ce mot.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Entretien avec Gilles Lapouge Le Figaro Littéraire 1er décembre 1966 n° 1076

[ réductionnisme philosophique ] [ peur de l'inconnu ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

philosophie

Montaigne a eu de la chance : celle de naître "d’une race fameuse en prud’homie* et d’un très bon père", d’avoir été élevé "en toute douceur et liberté, sans rigueur et contrainte", d’avoir eu des précepteurs aussi intelligents et savants que débonnaires, enfin de n’avoir pas, au cours de sa vie, été trop maltraité par le sort : "Je dois beaucoup à la fortune de quoi jusqu’à cette heure [il a cinquante-cinq ans] elle n’a rien fait contre moi outrageux, au moins au-delà de ma portée" (III, IX, 83). Montaigne se doit à des rencontres heureuses, une chance complétant l’autre. Et comme, "par long usage,… fortune [passe] en nature" (III, X, 101), que le fortuit perd sa contingence dès lors que nous sommes ce que nous devenons, les hasards, sous le commandement du principal d’entre eux, celui de la naissance, ne composent pourtant qu’une seule et même nature. C’est cette nature changeante, mais qui change sans devenir autre, comme un fruit s’enrichit au dedans, qui va s’exprimer en une certaine manière d’envisager le monde et la vie, une sagesse.

(On peut admettre cette prud'homie à la condition qu'elle soit aimable, joyeuse... festive aussi... et on verra se développer une religion du laïc tout fondée précisémment sur la prud'homie, c'est à dire sur une conscience joyeuse, juge du bien et du mal, qui n'a pas besoin d'autre chose.)**

Auteur: Conche Marcel

Info: In "La sagesse comme art d'être heureux". *probité, sagesse dans la conduite. ** Pierre Magnard, https://www.youtube.com/watch?v=h5-CHNOfb7w 17 min 32 sec

[ renaissance ] [ Gaule ] [ bon sens ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

évanescence

Aucun moyen expérimental, commence par remarquer Schrödinger, ne nous donne accès à tous les points d'une trajectoire continue. Pour pouvoir parler malgré cela de la trajectoire parcourue par un certain corpuscule, il faut effectuer une interpolation unissant par des segments de courbes les positions et les temps effectivement mesurés. Mais cette méthode d'interpolation s'appuie sur l'hypothèse, que rien n'empêche en principe d'admettre, que des mesures intermédiaires nombreuses et précises auraient pu être effectuées sans remettre en cause la validité des résultats effectivement obtenus. Or, ainsi que l'expriment les relations de Heisenberg, cette hypothèse reste parfaitement injustifiée dans la situation quantique. Il est alors clair que "nous ne devons pas admettre la possibilité d'une observation continue", et que le concept de trajectoire doit corrélativement être abandonné.

On peut bien sûr se demander quelle est la pertinence de ce type d'argument dans la critique d'ensemble que Schrödinger met en oeuvre à l'égard du concept d' "objet réel". Il semble qu'ici, le résultat obtenu soit très partiel, puisqu'il consiste seulement à dénier tout sens à celles des observations virtuelles qui sont supposées sous-tendre le concept de trajectoire d'un "objet réel" de nature corpusculaire. Cet "objet réel" lui-même ne pourrait-il pas persister en dépit de la mise en cause de sa trajectoire ? Schrödinger ne le pense pas, et c'est probablement là l'une des options les plus cruciales de son interprétation de la mécanique quantique.

Auteur: Bitbol Michel

Info: "Esquisses, forme et totalité (Schrödinger et le concept d'objet)", in "Erwin Schrödinger, philosophy and the birth of quantum mechanics", éd. Frontières, p.67

[ physique fondamentale ] [ incertitude ] [ particules élémentaires ] [ nano-monde - macro-univers ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

islam

L'Occident est également très redevable de la science arabe, surtout celle qui a rayonné entre les VIIIe et XIVe siècles. Il lui doit non seulement la traduction d'ouvrages scientifiques de la Grèce antique, mais aussi des découvertes et inventions remarquables encouragées par des khalifes tels que Harun-al-Rachid et Al-Ma'mun qui vécurent au IXe siècle. Grâce à Al-Birumi, Al-Sufi Ibn Yunnus parmi d'autres, l'astronomie fait à cette époque des progrès considérables. Le grand mathématicien Al-Khawarizmi (à l'origine du mot "algorithme"), peut être considéré comme le père de l'algèbre (Al-Jabr en arabe). Le travail de ce savant s'appuie sur une longue tradition qui puise ses origines dans les mathématiques babyloniennes, grecques, hébraïques et indiennes. L'introduction de chiffres arabes (eux-mêmes d'origine indienne) a débloqué une arithmétique qui stagnait depuis Euclide. La trigonométrie et la géométrie font des percées décisives grâce à Ibn Rushd (plus connu sous le nom d'Averroès), Al-Battani et Al-Khayyami. La médecine n'est pas non plus en reste notamment avec Avicenne ("le Galien de l'Islam"), Maïmonide (juif espagnol de culture arabe, médecin de Saladin et auteur d'une dizaine de livres), Al-Nafis (spécialiste de la circulation pulmonaire) et Ibn-Al-Quff (auteur d'un traité de chirurgie). [...] Pourquoi l'Europe, si prompte à reconnaître l'héritage de la culture scientifique de la Grèce antique, est-elle donc si réticente à admettre que la civilisation musulmane a largement contribué au patrimoine scientifique de l'humanité sans laquelle elle n'aurait pu se développer ?

Auteur: Girod Michel

Info: Penser le racisme, Calmann-Levy, 2004, pages 101-102

[ histoire ] [ sciences ]

 

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témoignage

Déposition du révérend James Galbraith, pasteur de l'église d'Ecosse, Camusterrach, 13 août 1869.
Je crains que les faits abjects récemment commis dans cette paroisse ne représentent qu'un frémissement à la surface de l'état naturel de sauvagerie des habitants de ce lieu, sauvagerie que l'Eglise est dernièrement parvenue à éradiquer. L'histoire de ces contrées est, dit-on, entachée de crimes noirs et sanglants, et ces populations font preuve d'une certaine férocité et d'une certaine veulerie. De tels traits de caractère ne sauraient être éliminés en l'espace de quelques générations, et bien que les enseignements du Consistoire exercent une influence civilisatrice, il est inévitable que les vieux instincts se réveillent de temps à autre.
Pour autant, l'on ne peut manquer d'être choqué en prenant connaissance d'actes tels que ceux commis à Culduie. De tous les habitants de cette paroisse, cependant, l'on est moins surpris d'apprendre que Roderick Macrae en est l'auteur. Même si cet individu a assisté à mes offices depuis l'enfance, j'ai toujours eu l'impression que mes sermons tombaient dans ses oreilles comme des graines sur un sol pierreux. Je suis contraint d'admettre que ses crimes constituent, dans une certaine mesure, un échec de ma part, mais il arrive que l'on doive sacrifier un agneau pour le bien général du troupeau. Il y a toujours eu du vice chez ce garçon, facilement discernable, sur lequel j'ai le regret de dire que je n'ai jamais eu de prise.

Auteur: Graeme Macrae Burnet

Info: L'Accusé du Ross-Shire

[ dix-neuvième siècle ] [ religieux ] [ sociologue ]

 

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égrégore

Bien que les théories spirites soient tirées des "communications" des prétendus "esprits", elles sont toujours en rapport étroit avec les idées qui ont cours dans le milieu où elles s’élaborent ; cette constatation appuie fortement la thèse que nous avons exposée, et d’après laquelle la principale source réelle de ces "communications" se trouverait dans le "subconscient" du médium et des assistants. Nous rappelons qu’il peut d’ailleurs se former une sorte de combinaison des divers "subconscients" en présence, de façon à donner tout au moins l’illusion d’une "entité collective" ; nous disons l’illusion, parce qu’il n’y a que les occultistes qui, avec leur manie de voir en tout et partout des "êtres vivants" (et ils reprochent aux religions leur prétendu anthropomorphisme !), peuvent se laisser prendre aux apparences jusqu’à croire qu’il s’agit là d’un être véritable. Quoi qu’il en soit, la formation de cette "entité collective", si l’on veut conserver cette façon de parler, explique le fait, remarqué par tous les spirites, que les "communications" sont d’autant plus nettes et plus cohérentes que les séances sont tenues plus régulièrement et toujours avec les mêmes assistants ; aussi insistent-ils sur ces conditions, même sans en connaître la raison, et hésitent-ils souvent à admettre de nouveaux membres dans des groupes déjà constitués, préférant les engager à former d’autres groupes ; du reste, une réunion trop nombreuse se prêterait mal à l’établissement de liens solides et durables entre ses membres.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "L'erreur spirite", Editions traditionnelles, 1952, page 135

[ démystification ] [ influence ] [ modes consensus ] [ psycho-sociologie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

existence

Ainsi, la plus dure bataille, ce ne fut pas contre le monde que l’auteur dut la livrer ; mais ce fut le dévoilement progressif des mensonges, des faux semblants, des masques dont il s’était couvert ; puis, ce fut la découverte des mythes et croyances dégénérés dont était constitué son Moi. En ce temps-là encore il ne distinguait pas le Moi référentiel de la Personne. Il se crut "fait de vide" et renonça à vouloir.
Par cet ultime piège, nos sociétés s’emparent de ceux qui avaient su éviter tous les autres. "Si je ne suis rien, pourquoi combattre - et comment ? Pourquoi ne pas accorder le peu qu’on me demande, ne serait-ce qu’un faux semblant, et taire mes angoisses ? Si je ne suis rien, que me prendra la mort ? Pourquoi ne pas admettre que le Passé me pousse et que le Néant me guette, comme on me dit que cela est ?"
Mais il faut croire qu’au cœur de la pire lâcheté demeure (dans l’âme ou dans l’esprit) une évidence muette et brûlante comme un soleil. Cette voix silencieuse, un jour, s’exprima. Elle disait : "La vie t’a été donnée." Et cela voulait dire : "Tu n’es pas à l’origine de ta propre existence ; tu en ignores les fins. Tu ne l’as pas créée et tu es incapable de la prolonger une heure, une seconde, car tu ne sais même pas de quoi elle est faite. Tu ne dois donc pas craindre ; tu ne peux qu’espérer."

Auteur: Pichon Jean-Charles

Info: L'homme et les Dieux - l'univers secret des religions

[ mystère ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

dualisme

Satan, qui est d’abord Lucifer, le "Porte-Lumière", est voué, comme tout ange, à la réverbération cosmique de la Gloire divine : il est lui-même seulement dans la mesure où il se tourne vers la Lumière principielle pour la refléter. Mais, se tournant vers lui-même, il découvre alors sa propre splendeur qui l’éblouit et l’aveugle. Oubliant qu’il n’est que le reflet du rayonnement divin, il veut s’en emparer et se l’approprier. Par un véritable cogito angéliste, il identifie son être à la conscience possessive qu’il en prend. En conséquence, occultant la Source lumineuse qui l’irradie, il "actualise" la "face obscure" du miroir, en même temps que son incompréhension de l’Absolu. Car toute autre créature lui paraît indigne de lui et du Créateur, nul n’ayant, plus que lui, le souci de l’honneur de Dieu. Comment admettre que le Très-Haut ait aussi créé ce "bas-monde" et qu’il y ait une "essence de la boue, de la crasse et du cheveu" ?

Il veut donc arrêter à son propre miroir le rayonnement de la Beauté divine. Ce faisant, tout ce qui est en dessous de lui se trouve couvert de son ombre et plongé dans la nuit : le mal est ainsi comme la réverbération ténébreuse et l’ombre de Satan sur le monde. N’ayant pas compris qu’aimer l’Absolu, c’est consentir au relatif, il espère pouvoir effacer la création inférieure que son amour jaloux de Dieu ne saurait supporter. Telle est l’essence angélique du mal. C’est pourquoi la révolte contre toutes les formes et leur destruction esthétique, relève bien de l’angélisme et de sa face obscure.

Auteur: Borella Jean

Info: La crise du symbolisme religieux, pp. 218-219

[ jugement de valeurs ] [ hiérarchie imaginaire ]

 

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prière

Il faut que la mort vienne à nous tôt ou tard. Dans quelle occupation nous surprendra-t-elle ? Un laboureur sera occupé du soin de son labourage, un jardinier de celui de son jardin ; un marchand de celui de son commerce. Et toi à quoi seras-tu occupé ? Pour moi, je souhaite de tout mon cœur que dans ce dernier moment elle ne me trouve occupé qu'à régler ma volonté, afin que sans trouble, sans empêchement et sans contrainte, je fasse en homme libre cette dernière action, et que je puisse dire aux dieux : "Ai-je violé vos commandements ? Ai-je abusé des présents que vous m'avez faits ? Ne vous ai-je pas soumis mes sens, mes vœux, mes opinions ? Me suis-je jamais plaint de vous ? Ai-je accusé votre providence ? J'ai été malade, parce que vous l'avez voulu, et je l'ai voulu de même. J'ai été pauvre, parce que vous l'avez voulu, et j'ai été content de ma pauvreté. J'ai été dans l'esclavage, parce que vous l'avez voulu, et je n'ai jamais désiré en sortir. M'avez-vous jamais vu triste de mon état ? M'avez-vous surpris dans l'abattement et dans le murmure ? Je suis encore tout prêt à subir tout ce qu'il vous plaira ordonner de moi. Le moindre signal de votre part est pour moi un ordre inviolable. Vous voulez que je me retire de ce spectacle magnifique, j'en sors et je vous rende mille très humbles grâces de ce que vous avez daigné m'y admettre pour me faire voir tous vos ouvrages, et pour étaler à mes yeux l'ordre admirable avec lequel vous gouvernez cet univers."

Auteur: Épictète

Info: Entretiens, Livre III, VII

[ gratitude ]

 

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adolescence

Tout ceci, d’ailleurs, peut aboutir au suicide véritable, équivalent d’une scène primitive, celle de sa conception, dont l’adolescent se refuse à reconnaître qu’il a pris sa part dans l’acte initial de sa vie. Ces jeunes gens ne peuvent admettre que c’est de leur propre désir qu’ils sont nés, qu’il a été au jour le jour réassumé, et qu’ils ont survécu par lui jusqu’à aujourd’hui. On entend fréquemment un "Je n’ai pas demandé à vivre", sur un ton persécuté et revendiquant ; parfois, c’est un "Personne ne m’aime" qui, en réalité, traduit un "Je n’ai personne à aimer", et on peut dire même plus : "Moi-même, je me supporte avec difficulté." Ce désespoir de la solitude du cœur, au lieu de le reconnaître et d’en parler clairement, cet adolescent le retourne en revendications magnifiées, il se phallicise, oserais-je dire, dans un "Je m’aime vaincu". Et c’est dans un transport d’amour pour soi-même, un acting impulsif du désir de quelque chose d’autre, de quelque chose de nouveau, du désir d’en sortir, qu’ils se suicident, je crois, dans un ultime désespoir de sensation érotique-nirvanique. Heureusement il y en a qui se ratent (et c’est à partir de là qu’on peut psychanalytiquement étudier avec eux les processus qui les ont menés à ce point). Le sujet a veillé au cours de ce coma, et il est plus lucide après la tentative de suicide du Moi qu’avant. Et puis il est peut-être déculpabilisé de vivre, après avoir dépassé une occasion de mort imminente : puisque celle-ci a été refusée, cela veut peut-être dire qu’il faut jouer le jeu de la vie.

Auteur: Dolto Françoise

Info: "L'image inconsciente du corps", éditions du Seuil, 1983, page 341

[ révolte ] [ provocation ]

 

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