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anticonformisme

Une partie de ce qui nous attire chez les artistes est leur altérité, leur refus du conformisme, leur majeur brandi au visage de la société, de sorte que c'est précisément leur a- ou immoralité qui confère à leur travail une valeur artistique et non académique. On sait que Gauguin était dégoûté par la civilisation. Il déclara aussi que l'art était plagiat ou révolution. Et personne n'a envie de passer pour un plagiaire. Les peintres sans le sou se consolent en rêvant au jour lointain où leur folie sera admirée comme génie précurseur.

Auteur: Kellerman Jesse

Info: Les visages

[ beaux-arts ] [ égoïsme ] [ exister ]

 

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réparties

Antoine Houdard de Lamotte ne survit guère aujourd'hui que par sa formule "l'ennui naquit un jour de l'uniformité". Mais sa traduction de L'Iliade en douze chants fut très admirée en son temps. Ce qui déchaîna la fureur de l'obscur François Gascon, écrivaillon spécialisé dans les libelles stipendiés. Fidèle à lui-même, celui-ci publia aussitôt un Homère vengé, ouvrage qui agita fort la république des lettres. Houdar de La Motte, réfugié dans un méprisant silence, ne répondit pas
- Pourquoi restez-vous si calme face à si basses attaques ? s'inquiète l'un des siens.
- Mon cher ami : on n'a rien à gagner avec ceux qui n'ont rien à perdre.

Auteur: La Motte Antoine Houdard de

Info:

[ . ]

 

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pensée-de-femme

La peur de ne pas plaire, de ne pas correspondre aux attentes, la soumission aux jugements extérieurs, la certitude de ne jamais être assez bien pour mériter l’amour et l’attention des autres traduisent et amplifient tout à la fois une insécurité psychique et une autodévalorisation qui étendent leurs effets à tous les domaines de la vie des femmes. Elles les amènent à tout accepter de leur entourage ; à faire passer leur propre bien-être, leurs intérêts, leur ressenti, après ceux des autres ; à toujours se sentir coupables de quelque chose ; à s’adapter à tout prix, au lieu de fixer leurs propres règles ; à ne pas savoir exister autrement que par la séduction, se condamnant ainsi à un état de subordination permanente ; à se mettre au service de figures masculines admirées, au lieu de poursuivre leurs propres buts. Ainsi, la question du corps pourrait bien constituer un levier essentiel, la clé d’une avancée des droits des femmes sur tous les autres plans, de la lutte contre les violences conjugales à celle contre les inégalités au travail en passant par la défense des droits reproductifs.

Auteur: Chollet Mona

Info: Beauté fatale

[ femmes-par-femme ]

 

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capitalisme

En Inde, Gandhi n'était pas le seul à dénoncer cette "vaste entreprise de pourvoyeurs" qu'est devenue la civilisation, tout entière occupée à maintenir "des festins permanents à une population de gloutons" qui, pour mieux s'empiffrer, sèment la mort autour d'eux. "Une civilisation animée d'un appétit anormal doit faire d'innombrables victimes pour subsister, et ces victimes se trouveront dans les parties du monde où la chair humaine ne vaut pas lourd. Le bonheur des populations en Afrique et en Asie est sacrifié pour fournir aux caprices de la mode une suite sans fin de respectables déchets." Dans sa critique de l'égoïsme des peuples riches, Tagore, par la même occasion, fait le procès du fonctionnement même des sociétés occidentales où la cupidité se développe sans contrôle, encouragée, voire admirée, tandis que le système laisse ses nombreuses victimes sur les bas-côtés de la route : "Ce qui en Occident se nomme démocratie... ressemble à quelque éléphant, destiné uniquement aux promenades et aux amusements des plus habiles et des plus riches." Encore une fois, c'est l'esprit de profit qui est accusé. Pas plus que Gandhi, il ne croyait l'Occident en possession de la "vraie" civilisation ("Je ne m'oppose pas au progrès, mais si, par amour pour lui, la civilisation doit vendre son âme, je préfère demeurer dans l'état primitif").

Auteur: Jordis Christine

Info: Gandhi

[ nord-sud ] [ colonialisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

teutons

Je crois qu’un excès d’ambition dans l’âme d’un homme comme dans l’âme d’un peuple détruit des valeurs précieuses, et que le vieux dicton viennois, "vivre et laisser vivre", est non seulement plus humain, mais aussi plus sage que toutes les maximes sévères et les impératifs catégoriques. […]

Pour le peuple allemand, le concept de jouissance est lié à la performance, à l’activité, au succès, à la victoire. Pour se sentir pleinement soi-même, chacun doit surpasser l’autre et le rabaisser dès que possible. Même Goethe, dont la grandeur et la sagesse sont admirées par-delà toutes les frontières, a placé ce dogme dans un poème qui m’a, depuis ma plus tendre enfance, semblé contre nature. Il en appelle aux hommes :

Tu dois dominer et gagner

Ou bien servir et perdre,

Souffrir ou triompher,

Être l’enclume ou le marteau.

[…] Je crois qu’un homme - tout comme un peuple – ne doit ni dominer ni servir. Il doit avant tout demeurer libre et laisser à tous les autres la liberté, il doit, comme nous l’avons appris à Vienne, vivre et laisser vivre et n’avoir pas honte d’être joyeux dans toutes les choses de la vie. La jouissance me paraît être pour l’homme un droit, et même une vertu, du moment qu’elle ne l’abrutit ni ne l’affaiblit.


Auteur: Zweig Stefan

Info: Vienne, ville de rêves

 

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révélation tactile

Hier, après midi, ma maîtresse Sœur Marguerite m'a conduite à voir et à toucher la poule qui couve treize oeufs sur la paille, dans une caisse ; je l'ai touchée et j'ai examiné comment elle couve, elle ne s'irritait pas et ne se fâchait pas, elle était tranquille et douce, je l'ai admirée, j'ai vu et touché cinq poussins qui sont sortis de la coque ; ils sont gentils et vifs, ils restent près de leur mère, la mère leur donne à manger les miettes du pain, j'ai vu d'autres œufs que la poule couve, j'ai vu un œuf qui commence à éclore; quand les poussins sont sortis de la coque, ils sont mouillés, la mère les couvre pour les faire sécher. Je ne comprends pas comment les poussins peuvent sortir des oeufs, c'est vraiment un mystère, c'est Dieu qui les a faits, c'est une merveille.
Ordinairement au printemps, les poules, après avoir pondu leurs œufs, elles les couvent pendant vingt et un jours ; quand les poussins sortent des œufs, la mère les conduit à se promener et à leur apprendre à chercher les grains et les vers pour les nourrir.
La mère a grand soin de ses poussins, elle veille sur eux, elle les défend et les protège quand un danger leur arrive. C'est une bonne et vigilante mère pour ses poussins. Quand les poussins deviennent plus grands, alors leur mère les abandonne. Je remercie le bon Dieu de nous avoir donné des poules et des œufs. Qu'il est bon pour nous !
La poule est un oiseau domestique, elle est utile, elle nous donne des œufs, sa chair est un mets délicat. Elle a des ailes courtes, elle vole un peu, elle a une crête sur la tête, son bec est arrondi, ses pattes sont grandes, ont chacune quatre ongles crochus, sa queue est courte et droite. Il y a des poules de différentes couleurs.
La poule se nourrit de grains et de vers qu'elle arrache de la terre, elle a des plumes. Quand on tue les poules, on leur arrache les plumes, qui servent à faire les oreillers, les traversins, les couettes, les coussins.

Auteur: Heurtin Marie

Info: Description de la poule couvant des oeufs, 13 mars 1904

[ handicap ] [ homme-animal ] [ découverte ] [ émerveillement ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

représentation de soi

Le développement de la photographie nous a permis de démultiplier notre image. Qu’on y songe : il se prenait moins d’un milliard de photographies par an en 1930 alors qu’on en compte aujourd’hui, chaque année, près de 1 000 milliards ! L’un des objectifs les plus évidents de cette compulsion photographique est de proposer ces images de nous-mêmes à l’ensemble des membres de notre réseau social en scrutant le nombre de notifications que cette exhibition produit. Nous poussons parfois l’impudeur jusqu’à photographier le contenu de nos assiettes pour faire savoir combien même nos repas ne sont pas banals. Mais, puisque nous sommes des légions à alimenter ainsi ce narcissisme, d’où vient qu’il soit unanimement condamné ?

Il est vrai que cette passion photographique peut avoir des conséquences inattendues et regrettables. Certains paysages naturels, par exemple, sont défigurés par des légions d’instagrameurs avides de prendre et de diffuser la photo exceptionnelle. Le parc canadien de Joffre Lakes n’est plus le même depuis que, ces dernières années, sa fréquentation s’est accrue de plus de 250 % ! La raison en est qu’il abrite trois magnifiques lacs d’eau turquoise qui, surmontés par un glacier, offrent un décor magnifique ne demandant qu’à être immortalisé. Cerise sur le gâteau, un tronc d’arbre large et solide échoué depuis une rive permet de s’aventurer au-dessus d’un des lacs. Ce tronc a même été renommé Instalog. La raison ? Sur ce tronc pouvant soutenir le poids de plusieurs individus, on peut se faire prendre en photo en donnant l’impression qu’on est absolument seul face à la nature sauvage. Un produit parfait pour récolter des cœurs sur le réseau Instagram dévolu au partage de photographies. Faire cette photo est même devenu un passage obligé de la visite du parc. Si chacune de ces photos était décadrée, le sentiment qu’elle inspirerait serait bien différent : on verrait que devant le tronc s’allonge une file d’attente composées d’individus impatients et agressifs, attendant de faire la même photo pour pouvoir partager ce moment unique sur les réseaux sociaux.

Le destin d’un grand nombre de lieux de la planète a été modifié parce que le paysage qu’ils offrent est devenu viral sur les réseaux sociaux. C’est encore le cas de Trolltunga en Norvège, spectaculaire pic rocheux qui avance dans le vide à 700 mètres de hauteur. En 2010, quelques centaines de personnes seulement bravaient la difficile randonnée qui permettait d’accéder à ce graal. En 2016, il croulait sous les 90 000 visiteurs voulant à tout prix prendre la photo emblématique.

Le propriétaire d’une ferme de la province de Manitoba, au Canada, se souviendra lui aussi longtemps de ces milliers de personnes qui, en un week-end, ont débarqué dans ses champs de tournesol pour tenter de prendre la même photographie qu’elles avaient admirée quelques jours avant sur Instagram. Il en va de même pour la petite ville californienne de Lake Elsinore qui, à la Saint-Patrick, a vu l’un de ses champs de pavot piétiné par les 100 000 personnes avides de reproduire les photos qu’avait prises une influenceuse. Ce type de situation conduit parfois à des décisions radicales. Dans l’État de Washington, aux États-Unis, on a préféré détruire le Vance Creek Bridge, un magnifique pont abandonné traversant la forêt, plutôt que de subir le vandalisme plus ou moins volontaire de la légion des individus voulant faire la photo unique et cependant identique à toutes les autres.

Auteur: Bronner Gérald

Info: Apocalypse cognitive

[ destruction ] [ phénomène de masse ] [ mimétisme ] [ panurgisme ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson