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émerveillement

La prodigieuse variété des formes des coquilles, tant terrestres qu'aquatiques, soit de mer, soit de rivière, offre un spectacle si admirable à qui sait le considérer : quelle régularité dans leur structure ! quelle beauté, quelle vivacité & quel éclat dans leurs couleurs ! quelle justesse dans leurs compartimens ! enfin, quelles demeures agréables, souvent même précieuses pour loger une famille d'animaux qui semblent en mériter si peu la peine !

Il est bien étonnant que la plupart de ceux que les beautés de la Nature enchantent, se soient bornés au plaisir du coup d'oeil en contemplant seulement l'extérieur de ces petits asyles si artistement travaillés, sans qu'aucun d'eux nous ait encore donné une explication satisfaisante de leur formation ni de leur accroissement ; cependant combien de merveilles sont demeurées inconnues par cette sorte d'indifférence, & combien nous en découvririons s'il nous étoit possible de dévoiler parfaitement la structure intime de ces êtres naturels si délicatement organisés.

Auteur: Hérissant David François

Info: in "Mémoires de l'Académie royale des sciences", 1766, p. 508-509

[ conchyliologie ] [ quête ] [ coquillages ] [ émergences minérales ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

christianisme

La religion chrétienne, qui n’a jamais vécu que l’irreprésentabilité de ce vide [du tombeau], s’en est d’autant plus fortifiée qu’elle a encouragé la prolifération, autour de ce vide, d’images inspirées des épisodes évangéliques, d’autant plus denses, d’autant plus admirables et multiples, qu’elles ne tirent leur légitimité que de ce vide irreprésentable et central, de ce gouffre hors-jeu, inintégrable, irréductible à la raison, et qui est aussi un trou dans l’Histoire. Le tombeau vide, parce qu’il interdit les rites funéraires et le culte des morts, ouvre l’histoire des arts, qui est l’histoire des vivants dans leur réalité concrète et leur volonté de jouir de cette réalité. Sans ce trou, sans ce puits à images où résident toutes les promesses de la vie éternelle, la progression du réalisme à travers l’art n’aurait jamais eu lieu, puisque c’est l’irreprésentable de la résurrection qui aura toujours été le garant, la garantie, la caution a contrario des avancées successives du représenté et du représentable.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, pages 1489-1490

[ mystère ] [ imaginaire ] [ saturation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

analyser

Dans mon jeune âge - ce n'est pas d'hier !-, j'ai beaucoup fréquenté le vieil Aristote, qui m'a fortement marqué par sa manière de voir le monde, de poser et de résoudre les questions universelles et essentielles, dont on ne s'occupe plus guère, aujourd'hui, et desquelles, pourtant, tout dépend, en un sens. Aristote m'a donc appris, entre autres maximes, que, pour bien comprendre les choses, il faut les voir naître et grandir. Si je veux acquérir la connaissance totale d'un insecte, il ne me suffit pas de le disséquer, car je n'ai alors sous les yeux qu'un cadavre, un mécanisme figé et devenu tout autre chose que le véritable insecte : pour le voir, pas seulement comme une machine, admirable bien qu'inerte, mais comme un être remuant, inattendu, se dirigeant lui-même et soumis à des lois autrement plus compliquées que celles de la mécanique, il me faut l'observer vivant, le regarder vivre - c'est-à-dire naître, se développer et agir. Aristote avait raison.

Auteur: Bottéro Jean

Info: L'Orient ancien et nous, Incipit

[ examiner ] [ Grèce antique ] [ modèle ]

 
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verbalisation

Il y a un proverbe juif admirable : "L'homme pense, Dieu rit". Inspiré par cette sentence, j'aime imaginer que François Rabelais a entendu un jour le rire de Dieu et ce que c'est ainsi que l'idée du premier grand roman européen est née. Il me plaît de penser que l'art du roman est venu au monde comme l'écho du rire de Dieu.

Mais pourquoi Dieu rit-il en regardant l'homme qui pense ? Parce que l'homme pense et la vérité lui échappe. Parce que plus les hommes pensent, plus la pensée de l'un s'éloigne de la pensée de l'autre. C'est à l'aube des Temps modernes que cette situation fondamentale de l'homme, sorti du Moyen Âge, se révèle : don Quichotte pense, Sancho pense, et non seulement la vérité du monde mais la vérité de leur propre moi se dérobent à eux. Les premiers romanciers européens ont vu et saisi cette nouvelle situation de l'homme et ont fondé sur elle l'art nouveau, l'art du roman.

Auteur: Kundera Milan

Info: L'Art du roman

[ virtualisation ] [ écriture ] [ séparation ] [ illusoire esprit ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

manipulation

Quoique derrière des barbelés le travail vous libère, vous apporte dignité, vertu, justice, vous êtes encore un homme puisque vous travaillez. Vous êtes un homme libre parce que le travail c'est la garantie et l'assouvissement de votre liberté intérieure. Et cette admirable trouvaille, que seuls de mauvais esprits peuvent considérer comme dérision, peut s'appliquer partout : ouvriers soumis au patron, le travail rend libre, c'est la même démonstration. Russe soumis à la dictature stalinienne, le travail rend libre, c'est la même démonstration. Et toi homme tout court, n'importe quel homme, qui vis dans une société absurde, qui n'as plus de foi an Jésus-Christ, qui es livré aux puissances déchaînées, qui ne sais pas si demain existera encore, qui es saisi par l'angoisse de ta condition, et trouves que ta vie n'a pas de sens, tu as de la chance, une bien grande chance : tu travailles, tu travailles beaucoup, tu travailles de plus en plus, et alors par là, tu le vois bien, tout est en place, tu es un homme libre. Même démonstration.

Auteur: Ellul Jacques

Info: Dans "Pour qui, pour quoi travaillons-nous ?"

[ survie ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

auto-observation

Dans un admirable texte où Michaux décrit "le dépouillement par l’espace", l’on trouve ces lignes : "Le voyageur était émerveillé. Le participant était brassé. Cependant l’observateur incorruptible assistait. Telles étaient les trois faces de celui qui pourtant ne se sentait plus personne." L’observateur incorruptible est partout présent chez Henri Michaux. Tous les feux d’artifice, tous les désastres, toutes les dérives internes, il les vit avec le souci de les percevoir, d’en prendre consignation. Il sauvegarde à tout prix une faculté vigile qui, dans le pire dérèglement de la perception, parvient encore à enregistrer l'expérience traversée, pour en donner, après coup, dans une réminiscence aiguë, la description complète. L’écriture, la peinture deviennent ainsi chez Michaux des expériences secondes, mais sans lesquelles l’expérience première serait demeurée improductive : expériences où l'ivresse est revécue lucidement (et qui attestent qu'au sein même de l’ivresse une lucidité veillait) ; expériences qui récupèrent une aventure antécédente demeurée jusque-là inexprimée ; relation narrative développée à distance d’une épreuve révolue, mais où s’engage une nouvelle épreuve, une nouvelle aventure : celle de la narration écrite ou peinte. 

Auteur: Starobinski Jean

Info: "H M : témoignage, combat, rituel", Catalogue illustré de l’exposition, Galerie Engelberts, Genève, 1966. En référence au chapitre V. des Grandes épreuves de l’esprit, op. cit., p. 377.

[ triade ] [ témoignage ] [ création ] [ beaux-arts ]

 
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femme-par-homme

Céline était conscient de vivre avec une femme admirable sans laquelle il n’aurait peut-être pas survécu aux épreuves qu’il a rencontrées sur son chemin pendant les années noires. Il s’en ouvrit dans les cahiers qu’il tenait en prison : 

"Bien sûr je devrais être mort depuis longtemps, depuis 1914. J’ai triché avec la mort. Lucette toute mignonne est venue me chercher. Je l’ai compris la première fois qu’elle est montée me voir rue Lepic (...) Lucette est venue pour m’emmener, cela c’est sûr je l’ai vu tout de suite."

Il lui donna Voyage au bout de la nuit avec cette dédicace :   "À Lucette déjà si secrète au seuil de la vie."

Au Danemark, il fut aussi le témoin admiratif de ses baignades en toutes saisons. Ainsi dans une lettre à Marie Bell (une maîtresse) : 

"Même que Lucette plus vicieuse que moi y prend encore deux bains par jour - à travers la glace, trésor ! Le tempérament des femmes m’a toujours étonné - Quel brasier là-dedans !"

Auteur: Gibault François

Info:

[ éloge ] [ époux ] [ gratitude ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

art pictural

C'est une si belle chose que la lumière, que Rembrandt, presque avec ce seul moyen, a fait des tableaux admirables. On ne conçoit point de rayons et d'obscurité qui appellent plus puissamment les regards. Il n'a, le plus souvent, représenté qu'une nature triviale, et cependant on ne regarde pas ses tableaux sans gravité et sans respect. Il se fait, à leur aspect, une sorte de clarté dans l'âme, qui la réjouit, la satisfait et la charme. Ils causent à l'imagination une sensation analogue à celle que produiraient les plus purs rayons du jour, admis, pour la première fois, dans les yeux ravis d'un homme enfermé jusque-là dans les ténèbres. Dans ses belles figures, comme son rabbi, la lumière, il est vrai, n'est plus l'objet principal dont l'imagination soit occupée ; mais elle est encore le principal moyen employé par l'artiste pour rendre le sujet frappant. C'est elle qui dessine ces traits, ces cheveux, cette barbe, ces rides et ces sillons qu'a creusés le temps. Ce que Rembrandt a fait avec le clair-obscur, Rubens l'a fait avec l'incarnat.

Auteur: Joubert Joseph

Info:

[ beaux-arts ] [ texte-image ] [ peinture ]

 
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drogue psychotrope

Une certaine araignée chaque matin fait dans la nature et en tout lieu qui s’y prête une toile admirablement régulière. Après ingestion d’un extrait de champignon hallucinogène — que par ruse on lui a fait prendre — elle commence une toile dont petit à petit les spires ne se suivent plus et partent de travers, et d’autant plus que la quantité absorbée est plus considérable : une toile de folle.

Des parties s’affaissent, s’enroulent, Zygiella notata, c’est son nom, ne s’arrête pas avant d’avoir obtenu la dimension habituelle mais, devenue incapable de suivre son plan, un plan qui pourtant ne date pas d’hier, mais de dizaines ou de centaines de siècles, passant intact et parfait de mère en fille, elle commet des erreurs, des redoublements, ailleurs laisse des trous, elle, si soigneuse, et passe outre. Les der-

nières spires sont un balbutiement, un vertige, c’est comme si elle avait eu un éblouissement. Œuvre en ruine, ratée, humaine.

Araignée si proche de toi maintenant. Nul sur la drogue n’a plus justement, plus directement exprimé le trouble des enchevêtrements. En frère, regarde ses ruines en fil. Mais qu’a-t-elle donc vu, Zygiella ?”

Auteur: Michaux Henri

Info: Oeuvres complètes, tome 3. Poteaux d’angle, pp 1062-1063

[ insecte ]

 

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états-unis

Lee, hissé à bien des égards au rang de héros national américain malgré une certaine éclipse, fut et reste plus encore le champion du Sud. Mais de quel Sud ? "Le Sud a été humilié et battu par sa propre chair et son propre sang du Nord, et il est difficile de savoir ce qui est le plus admirable, le bon sens avec lequel le résultat fut accepté dans les soi-disant États confédérés, ou la sage magnanimité montrée par les vainqueurs. Nordistes et sudistes sont désormais une fois encore un peuple uni, avec devant lui un avenir auquel nulle autre nation ne peut aspirer", pouvait-on encore écrire au début du XXe siècle. Plus aujourd'hui. Car ce Sud vaincu et parfois magnifîé, celui dont Robert Edward Lee pouvait passer tour à tour pour le plus digne héritier dans la paix, le plus grand champion dans la guerre, et le plus haut phare dans la défaite et la réconciliation, était le seul Sud blanc. Comme le résume fort simplement la poétesse métisse du Mississippi Natasha Trethewey, et avec elle les autres "sudistes" afro-américains : "Mon Sud n'a pas perdu la guerre".

Auteur: Vincent Bernard

Info: Robert E. Lee

[ historique ] [ guerre de sécession ] [ racisme ]

 

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