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exister

Autrefois, Luca avait eu un très grand amour-propre et il avait été au nombre des meilleurs élèves. A présent, au contraire, dès le premier mois de cours, il était parmi les derniers. Sous cette avalanche de reproches et de mauvaises notes, il éprouvait une particulière satisfaction, car il lui semblait que ces reproches étaient, en réalité, des éloges, et ces mauvaises notes de bonnes notes pour la conduite qu'il avait désormais décidé d'avoir. Mais, en même temps, il ne pouvait s'empêcher de se sentir envahi par une profonde amertume à la pensée que sa condition d'écolier empirait de jour en jour et allait bientôt devenir incurable. Souvent, il se demandait pourquoi diable il se comportait de la sorte, et il s'apercevait qu'il ne pouvait trouver d'autre motif qu'une sorte de point d'honneur obscur, aride, ingrat, entièrement négatif et pourtant presque insoutenable. "Pourquoi est-ce que je fais cela ?" se demandait-il. En attendant, au milieu de ces contradictions, le temps passait.

Auteur: Moravia Alberto

Info: La Désobéissance

[ révolte adolescente ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

conformisme

Une tueuse en série rôde et elle ne s'attaque qu'aux filles. Elle est partout à la fois. Elle mesure entre 1,68 m et 1,75m, elle s'habille en 38-40. Sur sa tête elle a des cheveux, dans son visage deux grands yeux et une grande bouche mais son nez, lui, est petit. Elle a les mollets de Carla, les cuisses de Claudia, le ventre de Naomi, le nombril de Karen, les seins d'Ophélie, les fesses de Cindy (cf. l'Écho des savanes de janvier 96 : la fille idéale), bref elle est jolie en kit.
Quand elle a ses règles, c'est bleu (cf. pubs télé). Sa seule préoccupation : trouver un bon shampooing, un bon mec et une chouette lessive. Elle a 25 ans pour toujours, une peau parfaitement pâle et le caractère doux. Elle ne parle jamais fort.
La tueuse est un modèle. Elle rend malade plein de filles.
Elle, c'est la norme de la féminité dans la société où j'habite. Névroses, anorexie, boulimie, complexes en tous genres. Regarde-la partout, ressemble-lui beaucoup ou crève devant ton miroir.

Auteur: Monnet Corinne

Info: Au-delà du personnel

[ oppression ] [ publicité ] [ adolescente ] [ femmes-par-femmes ]

 

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émerveillement

Pour la première fois je mangeais à la cantine.

J’ai bientôt onze ans et je pousse un plateau le long de deux rails en métal. Il fallait faire vite, choisir entre la peste et le choléra, pressée par les grands. Sous mes yeux s'étalaient les splendeurs de la nourriture industrielle. Enfin la France s'exprimait dans mon assiette : cordons bleus, carottes râpées, hachis Parmentier, concombre à la crème, céleri rémoulade. Tous ces mets exotiques étaient pour moi synonymes de modernité et de liberté. Salé, acide, tiède. Je jubilais de faire mon entrée dans le monde grâce à la cuisine du réfectoire. […] Je rencontrais des jeunes filles fraîches et françaises qui pourraient me faire sortir de mon territoire hispanique moyenâgeux entouré de barbelés. La première à me tendre la main portait le prénom prometteur de Flavie. En me liant à elle, je tournais le dos aux autres comme moi, les filles du rez-de-chaussée, espagnoles, portugaises et yougos. Je devenais un peu française.

Rêvant de m'appeler Sophie ou Julie, je tenais parfaitement mon rôle de jeune fille modèle devant les parents des copines qui m'invitaient à dîner, à dormir. Je jouais au singe savant. Oh, qu'elle est cultivée pour une fille de femme de ménage ! […] J’avais grandi comme une souris de laboratoire en captivité, j'avais enfin trouvé la sortie du labyrinthe que mes parents avaient construit autour de moi.

Auteur: Larrea Maria

Info: Les gens de Bilbao naissent où ils veulent, pp 75-76

[ enfantin ] [ adolescent ] [ libération ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

spectacle

Qu'est-ce qui captive, ou ennuie, les adolescents au musée ?
Les jeunes qui vont au musée s'ennuient si les oeuvres d'une salle affichent toutes le même style. En revanche, ils apprécient les tableaux présentant beaucoup de détails.
On a tendance à croire que les adolescents ne sont pas intéressés par les musées, mais est-ce vraiment le cas ? Et, lorsqu'ils en visitent un, qu'est-ce qui leur plaît et les incite à revenir ?
Laure Martin-Le Mével s'est penchée sur la façon dont la perception des adolescents à l'égard du musée traditionnel peut se modifier à la suite d'une expérience de visite.
Pour mener à bien ses travaux, elle a demandé à six adolescents âgés de 14 à 16 ans de visiter l'exposition Il était une fois l'impressionnisme : chefs-d'oeuvre de la peinture française du Clark, présentée au Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) d'octobre 2012 à janvier 2013.
Elle a également mené deux entrevues individuelles avec chacun d'eux, l'une avant la visite et l'autre après. Ces entrevues, combinées avec la visite du musée, lui ont permis de décrire le processus de modification de leurs perceptions en révélant les médiateurs de la visite et les médiations qui se sont opérées chez des adolescents pendant la visite.
Un médiateur est ce qui attire l'attention (autres visiteurs, environnement physique, oeuvres, descriptions, etc.) tandis que la médiation est une action qui se produit au contact du médiateur (rêver, comprendre, se projeter, admirer, comparer, refuser...).
Ce qui les rebute, ce qui les attire
Les tableaux Ferme dans les Landes (Théodore Rousseau, 1867) et Charmeur de serpents (Jean-Léon Gérôme, 1879) sont les deux oeuvres qui ont le plus retenu l'attention des jeunes. Bien que fort différents, ces tableaux ont en commun d'être de grandes toiles aux détails nombreux et aux couleurs voyantes.
Fait intéressant, durant la visite du MBAM, les jeunes ont indiqué que la présence d'un autre adolescent était un élément rassurant pour eux. Par contre, la présence des autres visiteurs - qui étaient souvent agglutinés devant des toiles et qui empêchaient de bien voir l'oeuvre - les a gênés. De plus, ils étaient parfois ennuyés par la redondance qu'affichaient quelques salles exhibant une série d'oeuvres au style similaire. " La diversification des oeuvres devrait être un élément à considérer pour éviter l'ennui chez les jeunes, au même titre que la composition de l'espace ou le choix de l'accompagnateur", mentionne Laure Martin-Le Mével.
Par ailleurs, les participants ont grandement apprécié les tableaux qui présentaient beaucoup de détails de même que les courts récits qui accompagnaient certaines toiles. Les panneaux explicatifs qui contenaient des anecdotes - et plus particulièrement celles ayant un ton humoristique - rendaient l'oeuvre et l'artiste encore plus intéressants à leurs yeux.
Laure Martin-Le Mével a constaté que différentes médiations se sont manifestées pendant la visite du musée.
Par exemple, au contact d'un tableau très coloré, les adolescents à l'imagination foisonnante ont dit s'être mis à rêver; les moins familiarisés avec les musées ont acquis une compréhension des oeuvres grâce aux descriptions les accompagnant; enfin, devant une peinture affichant moult détails, les jeunes au profil artistique ont parlé d'admiration.
Elle a noté à cet égard que tous les participants ont rapporté s'être inventé des histoires en regardant certains tableaux et en lisant leurs descriptions. Cela s'explique selon elle par le fait que rêver est une médiation accessible à tous. " Contrairement aux autres médiations, on n'a pas besoin de savoir peindre ou d'avoir des connaissances en histoire de l'art pour rêver devant une toile ", précise-t-elle.
C'est pourquoi elle estime que la visite du MBAM a permis aux jeunes de se forger des connaissances bien à eux, de développer progressivement un " sentiment de compréhension qui les aide à se sentir davantage à l'aise et à leur place au musée ".
Pour elle, les adolescents sont parfaitement capables de s'intégrer et de s'intéresser à l'univers muséal et chaque visite constitue une nouvelle mise en condition qui viendra modifier la visite suivante, laquelle enrichira à son tour la prochaine expérience muséale !
" Le goût de l'art n'est pas inné, conclut Mme Martin-Le Mével. Lorsqu'il visite un musée, l'adolescent entre en contact à la fois avec l'art et avec différents éléments et c'est à travers ces relations qu'émergent des actions qui, en s'accumulant, vont définir ce qu'est l'art pour ces adolescents. "
À la lumière de ses observations, Laure Martin-Le Mével suggère aux musées traditionnels :
- d'associer des peintures avec des photos d'environnements géographiques familiers du public pour leur permettre de comparer ou de se projeter;
- de placer des éléments de l'exposition au centre des salles ou de proposer des salles avec des formes atypiques pour accentuer leur intérêt;
- de présenter dans une même salle quelques oeuvres qui diffèrent radicalement des autres; de privilégier les oeuvres colorées et avec des détails.

Auteur: Internet

Info:

[ adolescents ] [ sociologie ] [ art pictural ]

 

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