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colonialisme

Emmanuel Macron ne se rendra pas à Kigali le 7 avril pour commémorer le génocide rwandais.

Le 7 avril, les Rwandais commémoreront le génocide des Tutsis (et le massacre des Hutus pacifistes). Près d’un million de morts en trois mois, entre avril et juin 1994. Dans les premiers jours, le massacre atteignait dix mille morts toutes les 20 minutes. Emmanuel Macron a fait savoir qu’il ne se rendrait pas à Kigali. On croyait avoir décelé ces derniers mois des signes de réchauffement diplomatique entre nos deux pays. Las. Ni le chef du gouvernement, ni le ministre des Affaires étrangères, ni même un secrétaire d’État n’iront. De la façon la plus maladroite qui soit, l’Élysée annonce être représenté par… un député… originaire du Rwanda. Double faute.

Mais l’essentiel réside sans doute ailleurs. Le pouvoir français continue en effet, en notre nom, de cultiver le déni de sa responsabilité dans l’un des plus grands génocides de l’histoire. On peut discuter longtemps de savoir si elle est directe ou non, et ce bien que les preuves s’accumulent, que les documents d’archives sont exhumés ou encore que des témoins – y compris des militaires français – rompent l’omerta. Mais responsabilité il y a : l’armée et des instructeurs français ont armé et formé le pouvoir génocidaire. Avant, pendant et après. Certes, les Français n’ont pas transmis les techniques de mort à la machette. Mais les services et les responsables politiques français savaient qu’un génocide se préparait. Ni en amont ni quand il s’est déclenché, le pouvoir français ne s’est donné véritablement les moyens de l’empêcher puis de l’arrêter, quoi qu’en disent les défenseurs de l’opération Turquoise.

Il est un autre aspect de ce génocide mis sous le tapis : celui qui a présidé à sa construction mentale, à sa justification raciste. Hutus et Tutsis n’ont en réalité aucune différence : même langue, même culture, même zones de nomadisme et de sédentarisation… Même histoire. Ce sont, à l’instar des Anglais et des Français, les colonisateurs belges qui ont créé et entretenu une distinction artificielle destinée à affermir leur pouvoir. Ce qui est frappant dans ce déni profond est ce qu’il dit de la France. De son incapacité à assumer autant que de son refus systématique de s’excuser de ce que d’autres ont fait avant. Ah ! la repentance, ce vilain mot qui déshonore. La Belgique et même le Vatican ont reconnu leur part ? Peu importe. Un président français ne s’excuse pas.

Auteur: Pouria Amirshahi

Info: https://www.politis.fr, 27 mars 2019

[ nord-sud ] [ machiavélisme ]

 

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portrait

Imaginez la scène: un plateau TV, des gants de boxe posés devant la caméra, et un duel cathodique à audience maximale: Bernard Tapie, version 1989, contre Eric Zemmour, version 2021. Nul doute que l’homme d’affaires français, décédé dimanche à 78 ans, aurait savouré, si l’occasion s’était présentée, ce énième moment de gloire médiatique, lui qui parvint à s’imposer il y a trente ans face à Jean-Marie Le Pen dans un moment de télévision resté très controversé. Leur affrontement, genre pugilat, fit alors couler beaucoup d’encre à une époque où le "clash" n’était pas encore la règle. Mais il reste dans les mémoires car aucune autre personnalité, de droite comme de gauche, n’était parvenue avant lui à dompter en direct le fondateur du Front national.

Bernard Tapie était un populiste-né au sens où son instinct animal du public et des formules qui font mouche – assorties d’un bon lot de vérités arrangées (les fake news d’aujourd’hui) – constituait son tremplin électoral. Tapie le politicien, entré au culot dans l’arène du pouvoir républicain par l’éloge médiatique du capitalisme, répugnait à l’exactitude des chiffres et aux démonstrations rigoureuses. Il feignait aussi d’ignorer, lui l’homme d’affaires franco-français, les contraintes de la mondialisation. Son registre était, comme d’autres populistes, celui de l’incantation nationale. Mais à la différence d’un Jean-Marie Le Pen et d’un Eric Zemmour, Tapie regardait dans les yeux la France telle qu’elle est, sans faire de différence entre les Blancs, les chrétiens et les autres. Marseille, cette ville qui n’était pas la sienne où il sera inhumé, l’avait convaincu que le métissage et la multiculturalité peuvent être des atouts s’ils riment avec fierté. Cela n’enlève rien aux mensonges qu’il proféra souvent, aux combines qu’il affectionnait et aux dégâts sociaux engendrés par ses rachats d’entreprises revendues ensuite à la découpe. Mais cela explique sans doute les raisons de l’affection populaire qui, jamais – y compris en prison – ne l’abandonna.

Bernard Tapie laisse derrière lui, vu de l’étranger, l’image d’un bateleur franchouillard, cascadeur chanceux des affaires et des stades plutôt que bâtisseur de légende. Il fut aussi, dans l’histoire récente de la République, l’instrument des règlements de compte d’un François Mitterrand éberlué par son talent et maître cynique dans l’art d’exploiter sa naïveté mâtinée de cupidité. Mais l’une des marques de ce populiste, franc-tireur hors "système" et pourfendeur des blocages de la haute administration, est qu’il aimait les Français dans ce qu’ils ont de plus compliqué à gérer: leur diversité.

Auteur: Werly Richard

Info: Le Temps, 4 octobre 2021

[ aventurier ] [ combattant ] [ panache ]

 
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saut technologique

[...] le comptage exact du temps remonte au Moyen Âge, vers 1330, au moment de l’invention de l’horloge mécanique à poids venue remplacer la clepsydre (horloge à eau), imprécise et soumise aux conditions atmosphériques (sécheresse, gel…).

Non seulement la manière de percevoir le temps allait radicalement changer, mais, comme l’explique Jacques Le Goff dans La Civilisation de l’Occident médiéval, les activités humaines allaient devoir se soumettre de plus en plus strictement aux exigences de l’horloge. En effet, le temps circulaire du calendrier liturgique, le temps linéaire des histoires et des récits, le temps des travaux et des jours, le temps des saisons, tous ces temps différents, allaient devoir s’aligner sur un seul et même temps divisible en parties égales et mécaniquement mesurables, celui des horloges. La notion d’"heure" allait elle-même profondément changer. Avant, l’heure était en quelque sorte variable : il y avait, quelle que soit la saison, douze heures pour la nuit et douze heures pour le jour. En hiver donc, l’"heure diurne" était plus courte qu’en été et l’"heure nocturne" plus longue qu’en été. Avec la machine à mesurer le temps, cette sorte de respiration interne des heures est devenue obsolète. C’est ainsi que vers 1400 fut institué le système moderne des "heures égales".

Déjà, dans Technique et Civilisation (1934), Lewis Mumford affirmait que l’horloge constituait un bien meilleur point de départ que la machine à vapeur pour comprendre la révolution industrielle à venir : non seulement parce que la fabrication des horloges est devenue l’industrie à partir de laquelle les hommes ont appris comment fabriquer des machines, toutes sortes de machines, mais surtout parce qu’elle a été la première machine automatique qui ait pris une importance significative dans la vie des humains, en la transformant profondément.

On peut comprendre ces transformations en lisant le remarquable livre, à mi-chemin entre essai et science-fiction, de l’historien des sciences Pierre Thuillier, La Grande Implosion. Rapport sur l’effondrement de l’Occident – titre prémonitoire s’il en est. Il montre qu’à cette transformation du temps en quantité pure correspondent les débuts du règne du marchand. Cet homme quantitatif par excellence a en effet tout de suite compris que l’horloge l’aiderait à gérer plus efficacement ses affaires, à mieux utiliser son temps et celui des autres. C’est pourquoi les bourgeois d’alors organisèrent très tôt un véritable culte du temps mécanique en installant une imposante horloge partout visible au plus haut du beffroi de leur hôtel de ville.

Auteur: Dufour Dany-Robert

Info: "Le délire occidental", éditions Les liens qui libèrent, 2014, pages 80 à 82

[ historique ] [ conséquences ] [ modernité ]

 

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scène de ménage

La veille du départ de Diderot pour la Russie, j'allai recevoir ses adieux. Il accourut, me mena dans son cabinet, les larmes aux yeux. Là, d'une voix étouffée par les sanglots, il me dit : " Vous voyez un homme au désespoir! Je viens de subir la scène la plus cruelle pour un père et pour un époux. Ma femme... Ma fille... Ah! Comment me séparer d'elles après avoir vu leur douleur déchirante ! Nous étions à table, moi entre elles deux : point d'étrangers, comme vous pensez bien. Je voulais leur donner et ne donner qu'à elles ces derniers moments. Quel dîner, quel spectacle de désolation ! Jamais ou ne verra rien de pareil dans l'intérieur du foyer domestique. Nous ne pouvions ni parler ni manger : notre désespoir nous suffoquait. Ah! mon ami, qu'il est doux d'être aimé par des êtres si tendres, mais qu'il est affreux de les quitter! Non, je n'aurai point cet abominable courage. Qu'est-ce que les cajoleries de la grandeur auprès des épanchements de la nature? Je reste, j'y suis décidé; je n'abandonnerai pas ma femme et ma fille ; je ne serai pas leur bourreau : car, mon ami, voyez-vous bien, mon départ leur donnerait la mort. " Et le philosophe me couvrait de ses larmes, qui commençaient à m'attendrir, lorsque nous vîmes entrer Mme Diderot, et la scène changea.
Il me semble encore qu'elle est là sous mes yeux, cette femme impayable, avec son petit bonnet, sa robe à plis, sa figure bourgeoise, ses poings sur les côtés et sa voix criarde : - " Eh bien ! Eh bien ! Monsieur Diderot, s'écria-t-elle, que faites-vous là ? Vous perdez votre temps à conter des balivernes, et vos paquets vous les oubliez. Rien ne sera prêt pour demain. Vous devez pourtant partir de grand matin ; mais bon ! Vous êtes toujours occupé à faire des phrases éternelles, et les affaires deviennent ce qu'elles peuvent. Voilà ce que c'est aussi que d'être allé dîner dehors, au lieu de rester en famille. Vous aviez tant promis de n'en rien faire ! mais tout le monde vous possède, excepté nous. Ah ! quel homme! Quel homme ! " Cette petite tempête de ménage survenue à propos pour éteindre le feu d'artifice tiré par mon cher ami, excita en moi une hilarité difficile à décrire. J'ignore comment se termina la fête, car je m'enfuis sans attendre le bouquet.
Le lendemain j'appris, sans étonnement, que l'infortuné avait quitté Paris avec une héroïque résignation et que la famille ne s'était jamais mieux portée.

Auteur: Devaines Jean

Info:

[ femmes-hommes ] [ séparation ] [ départ ] [ anecdote ]

 

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judaïsme

Peut-on traiter de parasites les hommes qui vivent des professions libérales, ou encore ceux qui se livrent à l’industrie, ou même au commerce ? Alors, il y aurait bien d’autres parasites que les juifs et, comme dans nos sociétés contemporaines, les affaires, le commerce, la banque prennent une place de plus en plus grande, il en résulterait que nos sociétés deviendraient de plus en plus parasitaires. C’est, faut-il le rappeler ? ce que soutiennent les socialistes.

[…] il semble vrai que, à prendre leur nombre, vous trouvez, chez les juifs, une plus grande proportion d’hommes s’occupant d’affaires, de commerce, de finance. Ces professions, malgré tout, elles sont nécessaires, elles sont indispensables : l’inconvénient serait de voir un trop grand nombre d’hommes s’y livrer, et si, dans notre démocratie, on craint, de ce côté, une rupture d’équilibre, la faute n’en est pas aux juifs. Ils sont loin d’être les seuls à fuir le travail manuel, ou les seuls à vouloir faire des affaires. Comme vous le verrons tout à l’heure, le principal grief contre eux, c’est qu’ils y réussissent peut-être mieux que d’autres.

Mais pourquoi les juifs se jettent-ils ainsi dans les affaires ? Et pourquoi beaucoup d’entre eux y réussissent-ils ? L’histoire nous l’explique. Pourquoi font-ils notamment de la finance ? C’est que le passé les a dressés à cette profession, et, non seulement le passé les y a dressés, mais les lois religieuses ou les lois civiles des peuples au milieu desquels ils vivaient les y ont contraints et les y ont confinés, pendant des siècles. A-t-on oublié que les lois de l’Ancien Régime leur interdisaient presque tous les autres métiers ?

[…] pendant longtemps, autrefois, la finance, le change ont été le monopole des juifs, et un monopole qui leur avait été imposé.

Ce monopole, c’est nous, aryens ou chrétiens, qui le leur avions en quelque sorte conféré par nos lois. Pendant des siècles, les lois des peuples chrétiens ont, sous le vague nom d’usure, interdit le commerce de l’argent, les prêts d’argent, à tous les chrétiens ; et comme il fallait bien que ces affaires d’argent fussent traitées par quelqu’un, on les abandonnait au juif. C’est ainsi que nous avons, nous-même, développé, chez lui, laborieusement, artificiellement, pendant des générations, ces facultés financières et commerciales que beaucoup d’entre nous viennent, aujourd’hui, reprocher au juif. Il cherche, vous le savez, à en sortir, et alors se dresse, devant lui, un autre reproche : Comment ! Il ne vous suffit pas d’accaparer la finance, de primer dans le commerce, vous voulez encore envahir les autres carrières ! Non, cela est intolérable, retournez à votre comptoir de change.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: " Les doctrines de haine ", éditions Payot et Rivages, Paris, 2022, pages 132-133

[ critiques ] [ réfutation ] [ historique ]

 

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chronos

(...) si l’utilisation permanente du chronomètre a suffi à faire d’une technique fruste une supposée science, c’est probablement parce que le chronomètre, et son ancêtre l’horloge, bénéficiaient depuis longtemps d’une représentation très favorable dans l’imaginaire social occidental. Et, de fait, le comptage exact du temps remonte au Moyen Âge, vers 1330, au moment de l’invention de l’horloge mécanique à poids venue remplacer la clepsydre (horloge à eau), imprécise et soumise aux conditions atmosphériques (sécheresse, gel…).

Non seulement la manière de percevoir le temps allait radicalement changer, mais, comme l’explique Jacques Le Goff dans La Civilisation de l’Occident médiéval, les activités humaines allaient devoir se soumettre de plus en plus strictement aux exigences de l’horloge. En effet, le temps circulaire du calendrier liturgique, le temps linéaire des histoires et des récits, le temps des travaux et des jours, le temps des saisons, tous ces temps différents, allaient devoir s’aligner sur un seul et même temps divisible en parties égales et mécaniquement mesurables, celui des horloges. La notion d’ " heure " allait elle-même profondément changer. Avant, l’heure était en quelque sorte variable : il y avait, quelle que soit la saison, douze heures pour la nuit et douze heures pour le jour. En hiver donc, l’" heure diurne " était plus courte qu’en été et l’" heure nocturne " plus longue qu’en été. Avec la machine à mesurer le temps, cette sorte de respiration interne des heures est devenue obsolète. C’est ainsi que vers 1400 fut institué le système moderne des " heures égales ".

Déjà, dans Technique et Civilisation (1934), Lewis Mumford affirmait que l’horloge constituait un bien meilleur point de départ que la machine à vapeur pour comprendre la révolution industrielle à venir : non seulement parce que la fabrication des horloges est devenue l’industrie à partir de laquelle les hommes ont appris comment fabriquer des machines, toutes sortes de machines, mais surtout parce qu’elle a été la première machine automatique qui ait pris une importance significative dans la vie des humains, en la transformant profondément.

On peut comprendre ces transformations en lisant le remarquable livre, à mi-chemin entre essai et science-fiction, de l’historien des sciences Pierre Thuillier, La Grande Implosion. Rapport sur l’effondrement de l’Occident – titre prémonitoire s’il en est. Il montre qu’à cette transformation du temps en quantité pure correspondent les débuts du règne du marchand. Cet homme quantitatif par excellence a en effet tout de suite compris que l’horloge l’aiderait à gérer plus efficacement ses affaires, à mieux utiliser son temps et celui des autres. C’est pourquoi les bourgeois d’alors organisèrent très tôt un véritable culte du temps mécanique en installant une imposante horloge partout visible au plus haut du beffroi de leur hôtel de ville.

Auteur: Dufour Dany-Robert

Info: Le délire occidental

[ historique ] [ ordre ] [ rationalisation ]

 

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raisonnements

Tous les biais cognitifs simples dans une seule infographie.
Le cerveau humain est capable de choses incroyables, mais il est aussi souvent extrêmement imparfait.
La science a montré que nous avons tendance à faire toutes sortes d'erreurs mentales, appelées "contraintes cognitives", qui peuvent affecter notre pensée et nos actions. Ces biais, comme le souligne Jeff Desjardinsde Visual Capitalist, peuvent nous amener à extrapoler des informations provenant de mauvaises sources, à chercher à confirmer les croyances existantes ou à ne pas nous souvenir d'événements comme ils se sont réellement passés!
Tout ceci fait bien sûr partie de l'être humain, mais ces biais cognitifs peuvent également avoir un effet profond sur nos efforts, nos investissements et notre vie en général. Pour cette raison, cette infographie de DesignHacks.co est particulièrement pratique. Elle montre et regroupe les 188 biais de confirmation connus existants.
QU'EST-CE QU'UN BIAS COGNITIF?
Les humains ont tendance à penser de certaines manières qui peuvent conduire à des écarts systématiques d'une prise de jugement rationnel.
Ces tendances proviennent habituellement de :
- Raccourcis de traitement de l'information
- Capacité de traitement limitée du cerveau
- Motivations émotionnelles et morales
- Distorsions dans le stockage et la récupération des souvenirs
- Influence sociale
Les biais cognitifs ont été étudiés durant des décennies par des universitaires dans les domaines de la science cognitive, de la psychologie sociale et de l'économie comportementale, mais ils sont particulièrement pertinents dans le monde de l'information. Ils influencent la façon dont nous pensons et agissons, et de tels raccourcis mentaux irrationnels peuvent conduire vers toutes sortes de problèmes dans l'entrepreneuriat, l'investissement ou la gestion.
EXEMPLES DE BIAS COGNITIFS
Voici quatre exemples de la façon dont ces types de biais peuvent affecter les gens dans le monde des affaires:
- Biais de familiarité: un investisseur met son argent dans "ce qu'il connait", plutôt que de rechercher les avantages évidents d'une diversification de portefeuille. Juste parce qu'un certain type d'industrie ou de sécurité est familier n'en fait pas une sélection logique.
- Le biais de l'auto-attribution: un entrepreneur attribue excessivement le succès de sa société à lui-même, plutôt qu'à d'autres facteurs (équipe, chance, tendances de l'industrie). Quand les choses ne vont pas, il blâme ces facteurs externes pour avoir stoppé sa progression.
- Ancrage de partialité : un employé lors d'une négociation de salaire dépend trop du premier chiffre mentionné dans les négociations plutôt qu'examiner de façon rationnelle une gamme d'options.
- Le biais de survie: l'esprit d'entreprise semble facile, car il y a tant d'entrepreneurs prospères. C'est pourtant bien un biais cognitif: les entrepreneurs prospères sont les meilleurs, ceux qui ont survécu, alors que les millions qui ont échoué sont parti pour faire d'autres choses.

Auteur: Internet

Info: Zero Hedge, 29 sept 2017

[ réflexion ] [ réfléchir ]

 

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géopolitique

En 1050 av. J.-C., les Zhou, originaires de l’ouest de la Chine (actuelle province du Shanxi), renversent la première dynastie chinoise des Shang. Tout en restant très proches, culturellement, de leurs prédécesseurs, les Zhou instaurent un système de contrôle de leur nouveau territoire différent de celui de la dynastie des Shang. Alors que l’État-domaine des Shang ne s’étendait guère au-delà de quelques centaines de kilomètres autour de leur dernière capitale Anyang, les Zhou mettent en place un système de fiefs qui leur permet d’asseoir leur pouvoir sur un territoire beaucoup plus vaste.  [...]

Les princes auxquels sont octroyés les premiers fiefs sont des membres proches de la famille royale. Plus tard, d’autres fiefs seront octroyés aux chefs des familles ayant combattu aux côtés des Zhou, mais qui ne porteront pas le même nom que la famille régnante. Une hiérarchie de cinq titres nobiliaires est instaurée. Le rang de chacun est lié au nombre de générations d’ancêtres Zhou auxquelles ils peuvent rendre un culte. Seul le roi (wang) a le privilège de célébrer le culte de l’ancêtre divin, fondateur de la dynastie. [...]

Le contrôle exercé par la dynastie des Zhou sur les fiefs octroyés se relâche progressivement. Ce relâchement se fait d’abord sentir dans les territoires les plus éloignés du domaine royal. Les liens familiaux entre le clan des Zhou et les seigneurs feudataires sont de plus en plus ténus. [...]

Sans cesse obligés de faire appel à l’aide des seigneurs feudataires pour résister aux agressions des peuples nomades, les Zhou se trouvent rapidement à la merci des plus puissants d’entre eux. [...]

Alors que les fiefs étaient accordés par le roi Zhou en récompense, ils deviennent, rapidement, possessions héréditaires des familles des seigneurs feudataires. Le chef de la dynastie des Zhou a cessé d’être la source unique et sacrée du pouvoir, chaque famille possède désormais sa propre légitimité. [...]

De nouvelles principautés, situées aux marches du vieux berceau de la civilisation chinoise et beaucoup plu vaste que les anciens fiefs, montent en puissance, à l’instar des principautés de Wu [...], de Chu [...], de Yue [...] ou de Qin [...]. [...]

L’enrichissement des principautés et la montée en puissance de certaines d’entre elles, joints à la chute de prestige de la dynastie des Zhou, favorisent la multiplication des conflits. La guerre, désormais, domine les affaires de l’État. Il ne s’agit plus uniquement de lutter contre les incursions barbares, mais d’attaquer et de se défendre contre les principautés voisines dans un processus continu d’absorption et d’expansion qui se poursuit jusqu’à l’unification de l’empire, en 221 av. J.-C. De 722 à 453 av. J.-C., le nombre de principautés passe de 150 à 12.

Auteur: Niquet Valérié

Info: Introduction à "L'art de la guerre" de Sun Zi, éditions de la Martinière, 2022, pages 12 à 14

[ historique ] [ orient ]

 
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humour

Un jour un maître kabbaliste juif, un initié chrétien et un soufi étaient voyage très loin de leurs patries. Après avoir terminé leurs affaires, sur le chemin du retour vers leur ville, il leur restait deux jour de marche avant d'atteindre la ville. Comme ils avaient plus rien à manger, hormis un halva (gâteau très sucré), s'imposa l'idée de jeûner la journée et de dormir la nuit sans rien manger. Comme ça le matin, ils pourraient partager la "halva" pour reprendre des forces avant de se remettre en route.
La nuit, ils s'arrêtèrent dans une gîte pour dormir. C'étaient des saints hommes qui avaient l'habitude de faire des expériences mystiques via des pratiques ésotérique. Le matin, entre initiés, chacun racontait ses rêves (ou voyages astraux) pour en discuter les interprétations.Cette nuit-là dans le gîte chacun fit sa prière, demandant à Dieu de l'inspirer.
Au matin, avant de reprendre la marche de cette longue dernière journée, chacun conta ses songes.

Le maître kabbaliste commença : "Cette nuit je suis monté dans la merkavah... j'ai exploré différents sephiroths de l'arbre jusqu’à atteindre kether et j'ai vu l'ange Metraton."
- Ôh ! quel rêve magnifique ! tu as vu Metraton ? en tous cas la grâce de jehovah était vraiment avec toi dirent l'initié chretien et le soufi.
"Oui,la grâce de jehovah est vraiment avec moi."
L'initié chrétien raconta alors:
"Cette nuit dans mon rêve, j'ai vu notre seigneur Jésus-Christ dans toute sa gloire descendre vers moi. Il était accompagné des anges, des archanges, des trônes, puissances, etc...
Ces êtres de lumière chantaient : HOSANNA FILS DE DAVID... LE CIEL ET LA TERRE SONT EMPLI DE TA GLOIRE.
Dans mon rêve je suis entré en extase tellement le chant des anges était magnifique. Une musique céleste comme vous n'avez jamais entendu."
Waouh ! s'écrièrent le maître kabbaliste et le soufi. - Tu as vu le messie en personne ? Le fils de Dieu ? En tous cas, voilà un vrai rêve mystique.
Et toi l'ami soufi, qu'as-tu as vu ? demandèrent le maitre kabbaliste et l'initié chrétien.
"HEU ! moi je ne sais ce qui se passe. Je n'ai vu ni l'ange Metraton, ni le Christ."
- Ah bon ! tu n'a pas rêvé ?
"Si,si... J'ai fait un rêve, bien sûr, dans lequel j'ai vu le prophète Mohammed. Qui m'a dit : ET TOI ! QUE FAIS-TU LA A DORMIR ??!... LÈVE-TOI ET MANGE LE GÂTEAU (halva)...
- Et ?
"Je me suis levé et je l'ai mangé pour obéir à cet ordre."
Le kabbaliste et l'initié chrétien jetèrent un d'oeil là ou il y avait le gâteau pour constater sa disparition.
Un peu déprimé et le ventre vide d'avoir jêuné, ils dirent:
- TON RÊVE EST PLUS ÉLEVÉ QUE LE NOTRE, EN VÉRITÉ TU AS FAIT UN TRÈS BEAU RÊVE.
Et le voyage continua...

Auteur: Internet

Info:

[ gnostique ] [ monothéïsmes ] [ éveil ] [ pragmatisme ]

 

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dix-neuvième siècle français

Il y a d’abord l’Ancien Régime, ceux qui l’ont connu ou lui ont survécu. On vit largement, on dépense plus largement encore et parfois sans compter, quelles que soient les ressources dont on dispose, persuadé qu’on finira bien par trouver l’argent quelque part, héritage ou pension, et qu’il n’est nullement déshonorant pour un homme bien né d’accumuler les dettes et de ne pas les payer. On s’entend bien avec ses paysans et ses domestiques dont on ne conçoit pas qu’ils puissent espérer, en fait et en droit, un sort différent du leur. On est souvent généreux à leur endroit, volontiers philanthrope, amateur d’idées nouvelles et de réformes ; on lit les philosophes, on se moque des prêtres. […]

La Révolution arrive, on émigre, ou l’on meurt (pas tellement), ou l’on se bat (moins encore), ou l’on fait le gros dos, on l’on se rallie à l’Empire. En 1815, on revient, sans avoir rien oublié mais en ayant tout de même un peu plus appris qu’on ne l’a dit en général. On sait en particulier que l’argent et le pouvoir sont des biens qu’il convient de ne pas gaspiller, de ne pas laisser passer en d’autres mains, et que cela implique quelques sacrifices par rapport à la frivolité d’antan. La noblesse de province dispose alors, et c’est la première fois, du pouvoir politique : c’est elle qui vote, c’est dans ses rangs que se recrutent les députés. Le pouvoir politique dépendant du pouvoir économique, on dépense moins, on surveille la rente, on commence à spéculer, on flirte avec les gens de finance […] et surtout on s’occupe de récupérer, de faire fructifier ce qui a été, demeure et demeurera longtemps encore […] la base de la puissance et du prestige social de l’aristocratie : la terre. On constitue des majorats, on augmente les domaines, on surveille de très près les paysans, on évite le morcellement par héritage […]. Des maîtresses encore, le jeu parfois, à Paris, et la vie à grandes guides mais dans l’ensemble, fini de rire : on pense bien, on va à la messe, on croit à la famille, à l’alliance du trône et de l’autel […].

Arrive 1845, les chemins de fer, les Rothschild, les saint-simoniens, les parvenus de l’Empire, les délices de la banque, l’époque des grands mouvements de capitaux, des "fabriques" qui deviennent usines, de la spéculation immobilière et des fortunes coloniales. Certains boudent ou ne quittent pas leurs terres qui, d’ailleurs, suffisent largement à leurs besoins. D’autres entrent dans le circuit, s’y débrouillent parfois fort bien, fondent des compagnies, prêtent leur nom ou, plus simplement, épousent les héritières des industriels orléanistes et des financiers juifs, en attendant les Américaines, les irrésistibles de l’acier ou du pétrole. En somme trois étapes correspondant à trois générations : la douceur de vivre ; le repliement sur la vertu, la religion, la rentabilité agricole ; le passage aux grandes affaires, l’argent.

Auteur: Fermigier André

Info: Préface d'"Une vie", éditions Gallimard, 1974, pages 22-24

[ triade ] [ cycle ] [ contexte ]

 

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