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écologie

Peu de gens militeront pour une vision alternative des trous noirs ou de l'inversion magnétique, mais nous savons par expérience que pour ce qui concerne les sols, les vaccins, les vers de terre, les ours, les loups, les neurotransmetteurs, les champignons, la circulation de l'eau ou la composition de l'air, la moindre étude sera immédiatement embarquée dans une véritable bataille d'interprétations. La Zone critique n'est pas une salle de classe ; la relation entre les chercheurs et le public est tout sauf purement pédagogique.

Si nous avions encore des doutes sur ce point, la pseudo-controverse sur le climat suffit à les dissiper. Rien ne prouve qu'une grande entreprise ait dépensé un centime pour générer quelque méconnaissance sur la détection du boson de Higgs. Mais nier la mutation climatique est une toute autre affaire : les financements affluent. L'ignorance du public est une denrée si précieuse qu'elle justifie d'immenses investissements.

Auteur: Latour Bruno

Info: Où atterrir ?

[ marchands de doute ] [ environnementalisme ] [ mensonge ] [ propagande consumériste ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

justice

Les Africains ne connaissent qu’un seul moyen pour rétablir l’équilibre infiniment changeant des circonstances. Il faut concéder une réparation. Comme l’eau qui afflue là où le niveau a baissé, ils cherchent à combler les trous creusés par le destin, et les motifs d’un acte ne les intéressent quasiment pas. Si quelqu’un surprend son ennemi en pleine nuit et lui tranche la gorge, ou si on écrase un passant imprudent en abattant un arbre, les conséquences sont les mêmes. La société a subi un préjudice qu’il faut réparer le mieux possible. L’Africain ne se soucie pas de la question de responsabilité ou d’intérêt, soit qu’il considère que cela risquerait de se révéler une tâche interminable, soit parce qu’il juge que cela ne le concerne pas. En revanche, il se plonge dans des calculs complexes pour déterminer comment un crime ou un accident sera réparé par un tel nombre de chèvres ou de moutons. 

Auteur: Blixen Karen

Info: La ferme africaine (Out of Africa), 1937, éditions Gallimard, 1942, coll. Folio, 2006

[ subsahara ] [ Afrique ] [ législation ] [ tribalisme ] [ pragmatisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

immersion

Etre dans la nature ainsi qu'un arbre humain,

Etendre ses désirs comme un profond feuillage,

Et sentir, par la nuit paisible  et par l'orage,

La sève universelle affluer dans ses mains.

vivre,.avoir les rayons du soleil sur la face,

boire le sel ardent des embruns et des pleurs, 

Et goûter chaudement la joie et la douleur 

Qui font une bouée humaine dans l'espace.

sentir dans son coeur vif l'air, le feu et le sang

Tourbillonner ainsi que le vent sur la terre :

- S'élever au réel et pencher au mystère,

Etre le jour qui monte et l'ombre qui descend.

Comme du pourpre soir aux couleurs de cerise

Laisser du coeur vermeil couler la flamme et l'eau,

Et comme l'aube claire appuyée au coteau

Avoir l'âme qui rêve, au bord du monde assise...

Auteur: Noailles Anna de

Info:

[ appartenance ] [ poème ]

 
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envol

L’un des 4 paramètres du voyage multidimensionnel est la STASE : corps physique endormi. Les 3 autres : conscience, intention, et non faire. Quoi que l’on vive, où que l’on soit, entendre et regarder le bruit du corps : Ses pensées assourdissantes, désirs infinis, besoins d’immortalité, de sensualité. Il fait du bruit depuis sa naissance, il en fera jusqu’à sa destruction. Écouter le bruit, et progressivement écouter plus loin, à la périphérie, s’éloigner du vacarme du corps. Il est toujours là, mais c’est moi qui me déplace, en silence. Moi, comme conscience, je suis la source de vie du corps. C’est ce-que-je-suis-vraiment qui ordonne à l’énergie de s’associer avec un corps biologique, de le faire vivre. Me déplacer en silence vers la périphérie va réduire la quantité d’énergie qui afflue vers le corps biologique. En silence, sans effort, sans travail. Le corps, l’ego vont automatiquement se mettre en veille, en stand-by. Voici la STASE, elle ne doit pas dépendre de quoi que ce soit de physique, c’est l’être qui prend le contrôle. Voici la sortie, la porte sur l’infini. S’éloigner, en silence.

Auteur: Auburn Marc

Info: 21 mars 2020

[ astral ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

richesse

Un ambassadeur anglais à Naples avait donné une fête charmante, mais qui n'avait pas coûté bien cher. On le sut, et on partit de là pour dénigrer sa fête, qui avait d'abord bien réussi. Il s'en vengea en véritable Anglais et en homme à qui les guinées ne coûtaient pas grand-chose. Il annonça une autre fête. On crut que c'était pour prendre sa revanche et que la fête serait superbe. On accourt. Grande affluence. Point d'apprêts. Enfin, on apporte un réchaud à esprit-de-vin. On s'attendait à quelque miracle. "Messieurs, dit-il, ce sont les dépenses et non l'agrément d'une fête, que vous cherchez. Regardez bien (et il ouvre son habit dont il montre la doublure) : c'est un tableau du Dominicain, qui vaut cinq mille guinées. Mais ce n'est pas tout : voyez ces dix billets ; ils sont de mille guinées chacun, payables à vue sur la banque d'Amsterdam." Il en fait un rouleau et les met sur le réchaud allumé. "Je ne doute pas, messieurs, que cette fête ne vous satisfasse et que vous ne vous retiriez tous contents de moi. Adieu, Messieurs, la fête est finie."

Auteur: Chamfort Nicolas de

Info: Maximes et Pensées, Caractères et Anecdotes/Garnier-Flammarion 1968

[ . ]

 

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épidémie

Ce qui aggrava le fléau, ce fut l'affluence des gens de la campagne dans la ville : ces réfugiés étaient particulièrement touchés. Comme ils n'avaient pas de maisons et qu'au fort de l'été ils vivaient dans des baraques où on étouffait, ils rendaient l'âme au milieu d'une affreuse confusion ; ils mouraient pêle-mêle et les cadavres s'entassaient les uns sur les autres ; on les voyait, moribonds, se rouler au milieu des rues et autour des fontaines pour s'y désaltérer. Les lieux sacrés où ils campaient étaient pleins de cadavres qu'on n'enlevait pas. La violence du mal était telle qu'on ne savait plus que devenir et que l'on perdait tout respect de ce qui est divin et respectable. Toutes les coutumes auparavant en vigueur pour les sépultures furent bouleversées. On inhumait comme on pouvait. Beaucoup avaient recours à d'inconvenantes sépultures, aussi bien manquait-on des objets nécessaires, depuis qu'on avait perdu tant de monde. Les uns déposaient leurs morts sur des bûchers qui ne leur appartenaient pas, devançant ceux qui les avaient construits, et y mettaient le feu ; d'autres, sur un bûcher déjà allumé, jetaient leurs morts par-dessus les autres cadavres et s'enfuyaient.

Auteur: Thucydide

Info: Histoire de la guerre du Péloponnèse, Livre II, Chapitre LII

[ historique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

souffrance

Un événement comme le traumatisme externe provoquera à coup sûr une perturbation de grande envergure dans le fonctionnement énergétique de l’organisme et mettra en mouvement tous les moyens de défense. Mais ici le principe de plaisir est tout d’abord mis hors d’action. Il n’est plus question d’empêcher l’appareil psychique d’être submergé par de grandes sommes d’excitation ; c’est bien plutôt une autre tâche qui apparaît : maîtriser l’excitation, lier psychiquement les sommes d’excitation qui ont pénétré par effraction pour les amener ensuite à la liquidation.

Il est vraisemblable que le déplaisir spécifique de la douleur physique résulte d’une effraction du pare-excitations sur une étendue limitée. De ce point de la périphérie, des excitations affluent alors vers l’appareil psychique central de façon continue, ce qui ne se produit d’ordinaire qu’avec les excitations provenant de l’intérieur de l’appareil. A quelle réaction de la vie psychique pouvons-nous nous attendre, face à cette effraction ? L’énergie d’investissement est rappelée, venant de toute part, pour créer dans le voisinage du point d’effraction des investissements énergétiques d’une intensité correspondante. Il s’établit un "contre-investissement" considérable au profit duquel tous les autres systèmes psychiques s’appauvrissent, ce qui entraîne une paralysie ou une diminution étendue du reste de l’activité psychique.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Dans "Au-delà du principe de plaisir" (1920), trad. de l'allemand par Jean Laplanche et J.-B. Pontalis, éditions Payot, Paris, 2010, pages 82-83

[ choc ] [ effroi ] [ psychanalyse ]

 

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lenteur

Notre ville a été envahie par des papillons. Ils sont grands, beaux, carnivores. On n'a jamais vu tant de papillons dans la ville. Ils ont tout couvert : les rues, les toits, les voitures, les arbres. Les gens qui se trouvaient dans la rue pendant l'invasion ont été mangés. De ma fenêtre, je vois trois squelettes d'hommes et un squelette de chien parfaitement nettoyés. [...]
Pour l'instant, toute la ville est paralysée. Les gens se sont retranchés chez eux et regardent la rue couverte de papillons, par leurs fenêtres couvertes de papillons. Les bestioles semblent s'installer définitivement chez nous. Elles continuent même d'y affluer. La couche de papillons est de plus en plus épaisse, on dirait de la neige colorée.
Notre armée n'a rien pu faire contre les papillons. On a dû s'habituer à eux. On s'est finalement rendu compte que les papillons ne dévorent que les êtres vivants qui font des gestes brusques. Si on bouge très lentement, les papillons ne réagissent pas. On peut même les écraser sous les pieds, ils restent tranquilles et meurent en silence. D'ailleurs, on ne peut avancer dans la rue qu'en les écrasant. [...]
À cause de tout cela et de notre pensée ralentie, on se parle au rythme d'un mot par jour. Et quand nous faisons l'amour, tout va tout aussi lentement.

Auteur: Visniec Matéi

Info: Théâtre décomposé, ou, L'homme-poubelle: Textes pour un spectacle-dialogue de monologues, extrait de La Folle Tranquille

[ littérature ]

 

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sécularisation

D'obédience pentecôtiste, Hillsong est une Église évangélique fondée en 1983 par le pasteur australien Brian Houston et sa femme Bobbie. Elle est aujourd'hui implantée dans le monde entier. L'influence de cette megachurch que certain·es comparent à un empire s'étend ainsi dans une vingtaine de pays. De Bali à Buenos Aires, en passant par Berlin, Oslo, Paris, Moscou ou encore Johannesburg, on y retrouve partout la même recette qui a fait le succès d'Hillsong: des shows spectaculaires où le rock chrétien occupe une place centrale. Depuis sa création, l'Église a en effet produit pas loin de soixante-trois albums, le second opus de son groupe Hillsong Young & Free lui valant même une nomination aux Grammy Awards.

Avec, d'après son site officiel, pas loin de 110.000 dollars (98.000 euros) de recettes en 2017 et une affluence de 130.000 personnes par semaine, le succès d'Hillsong ne semble pas se démentir. La raison de cette réussite: le magnétisme qu'elle opère sur les plus jeunes, puisque près de 70% de ses fidèles ont moins de 34 ans. Pour ramener ce public sur les bancs de l'église, Hillsong a mis en place une stratégie qui leur parle. Présente sur YouTube, elle est aussi sur Instagram, où elle reprend les codes graphiques des millennials. En France, l'Église, implantée dans les villes de Paris, Massy, Lyon et Marseille, communique sur ses soirées "Cœur et âme" ou ses aprèms "Ping-pong et Planchas". Les fidèles les plus fervent·es peuvent même se laisser tenter par le tote bag "†=♥" ou par des casquettes et bonnets siglés.

Auteur: Rey Adrienne

Info: https://www.slate.fr/story/175113/hillsong-eglise-evangelique-millennials?

[ adaptation ] [ entertainment ] [ temps modernes ] [ réinvention ] [ drague ] [ prosélytisme ] [ secte ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

communauté religieuse

Le surlendemain, Marchenoir commençait à pied l’ascension du Désert de la Grande-Chartreuse. Lorsqu’il eut franchi ce qu’on appelle l’entrée de Fourvoirie, rainure imperceptible entre deux rocs monstrueux, au-delà desquels la vie moderne paraît brusquement s’interrompre, une sorte de paix joyeuse fondit sur lui. Il allait enfin savoir à quoi s’en tenir sur cette Maison fameuse dans la Chrétienté, — si bêtement entrevue, de nos jours, à travers les fumées de l’alcoolisme démocratique, — ruche alpestre des plus sublimes ouvriers de la prière, de ceux-là qu’un vieil écrivain comparaît aux Brûlants des cieux et qu’il appelait, pour cette raison, les "Séraphins de l’Église militante !"



Les gens badigeonnés d’une légère couche de christianisme, qui veulent que les pèlerinages soient commodes, affirment sous serment que le monastère est inaccessible dans la saison des neiges. L’effet heureux de ce préjugé est une restitution périodique de l’antique solitude cartusienne tant désirée par saint Bruno pour ses religieux !



L’énorme affluence des voyageurs, dans ce qu’on est convenu d’appeler la belle saison, doit être, pour les solitaires, une bien pesante importunité. La foi du plus grand nombre de ces curieux n’aurait certainement pas la force évangélique qui fait bondir les montagnes, et beaucoup viennent et s’en vont qui n’ont pas d’autre bagage spirituel que le très sot journal d’un touriste sans ingénuité. N’importe ! ils sont reçus comme s’ils tombaient du ciel, — aérolithes mondains de peu de fulgurance, qui ne déconcertent jamais l’accueillante résignation de ces moines hospitaliers



La Grande-Chartreuse doit donc être visitée en hiver par tous ceux qui veulent se faire une exacte idée de cette merveilleuse combinaison de la vie érémitique et de la vie commune qui caractérise essentiellement l’ordre cartusien, et dont la triomphante expérience accomplit, tout à l’heure, son huitième siècle.



Fondée, en 1084, la famille de saint Bruno, — rouvre glorieux qui couvrit le monde chrétien de sa puissante frondaison, — seule entre toutes les familles religieuses, a mérité ce témoignage de la Papauté : Cartusia nunquam reformata, quia nunquam deformata, l’ordre des Chartreux, ne s’étant point déformé, n’a jamais eu besoin d’être réformé.



Dans un siècle aussi jeté que le nôtre aux lamproies ou aux murènes de la définitive anarchie qui menace de faire ripaille du monde, il est au moins intéressant de contempler cet unique monument du passé chrétien de l’Europe, resté debout et intact, sans ébranlement et sans macule, dans le milieu du torrent des siècles.

Auteur: Bloy Léon

Info: Dans "Le Désespéré", Livre de poche, 1962, pages 95-97

[ description ] [ historique ] [ admiration ]

 

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