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teinte

Le rose n’est pas une couleur, c’est le bâtard du rouge triomphant et de la lumière coupable ; né d’un inceste où l’enfer comme le ciel ont joué un rôle, il est resté la teinte de la honte. Mais cela, je ne l’ai senti que plus tard, quand il m’était devenu impossible de sortir encore de la géhenne.

La connaissance d’après coup, celle qui arrive trop tard pour vous sauver, me rappela que le rose est jumelle à l’horreur.

Pleur sanglante des poumons phtisiques, mousse aux lèvres des hommes qui meurent la poitrine percée, tissus visqueux des fœtus, prunelles affreuses des albinos morbides, témoin du virus et du spirochète, compagnon des sanies et de toutes les purulences, il a fallu l’innocence et l’admiration des enfants et des jeunes filles pour l’entourer de désirs et de préférences, et cela même démontre sa malice et sa ténébreuse essence.

Auteur: Ray Jean

Info: Les derniers contes de Canterbury

[ dénigrement ] [ églantine ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

au revoir

Une certitude affreuse lui avait serré le cœur tout d’un coup : Pauline allait mourir, peut-être ne passerait-elle pas la nuit. […]
Cependant, la nuit se termina sans catastrophe. Deux journées passèrent encore. Mais, à présent, il y avait entre eux un nouveau lien, la mort toujours présente. Elle ne faisait plus aucune allusion à la gravité de son état, elle trouvait la force de sourire ; lui-même parvenait à feindre une tranquillité parfaite, un espoir de la voir se lever d’une heure à l’autre ; et, pourtant, chez elle comme chez lui, tout se disait adieu, continuellement, dans la caresse plus longue de leurs regards qui se rencontraient. La nuit surtout, lorsqu’il veillait près d’elle, ils finissaient l’un et l’autre par s’entendre penser, la menace de l’éternelle séparation attendrissait jusqu’à leur silence. Rien n’était d’une douceur si cruelle, jamais ils n’avaient senti leurs êtres se confondre à ce point.

Auteur: Zola Emile

Info: Les Rougon-Macquart, tome 12 : La Joie de vivre

[ mort ] [ séparation définitive ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

voyage

A plusieurs reprises, je faillis me trouver en délicatesse avec mon maître. Une fois, parce que par une belle nuit étoilée, je m'étais mis à jouer du violon, là-haut sur mon siège ; par la suite, parce que je dormais. J'avais pourtant le ferme désir de ne rien perdre de l'Italie et tout les quarts d'heure, j'écarquillais les yeux. Mais à peine avais-je un instant fixé mon attention que les seize chevaux, s'entrecroisant comme un filet de dentelle, faisaient à mes yeux un indescriptible brouillamini, ce qui finissait par me plonger dans une affreuse et irrésistible torpeur : rien n'y pouvait. Que ce fût le jour ou la nuit, la pluie ou le soleil, le Tyrol ou l'Italie, je pendais alors de mon siège, de droite, de gauche, en arrière, et parfois même plongeant la tête si fort vers le plancher que mon chapeau s'envolait et que le seigneur Guido, du fond de sa voiture, poussait de grands cris.

Auteur: Eichendorff Joseph Freiherr von

Info: Scènes de la vie d'un propre à rien

[ dilligence ] [ somnolence ] [ fiacre ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

adaptation

Le duc de Laval était un très-bel homme, très-poli, mais fort distrait, ce qui le jetait dans des embarras désagréables, qui cependant ne le déconcertaient pas. Ainsi, étant ambassadeur à Naples, il entra un soir avec l'ambassadeur d'Autriche au balcon du théâtre San-Carlo, afin de jouir du coup d'oeil de la salle, et lui dit étourdiment : et Dieu ! que nous avons là de laides personnes dans la loge du corps diplomatique!
- Mais, c'est ma femme, arrivée ce matin, répondit l'ambassadeur autrichien.
- Pas celle-là, que vous désignez, reprit le duc de Laval, l'autre à côté, en robe blanche : elle est affreuse.
- C'est ma soeur, dit d'un ton mécontent le collègue.
- Mais non, non, la troisième, si disgracieuse ; les autres sont très bien.
- C'est ma fille!
- Ah ! reprit le duc de Laval du ton le plus affable, elle est charmante. Ces dames sont toutes charmantes, monsieur l'ambassadeur, et je vous fais mes bien sincères compliments.

Auteur: Ancelot Marguerite-Louise Virginie Chardon

Info: Un salon de Paris

[ humour ] [ répartie ] [ maladresse ]

 

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justice divine

Dreyfus aurait donc été victime d’une iniquité affreuse. Eh ! bien, après ? Il y en a comme ça un million ou deux, par chaque génération, et personne n’en parle. L’intéressant pour moi serait de savoir, au juste, CE qu’expie, là-bas, ce forçat. Car Dieu est infiniment équitable et chaque homme, en ce monde comme en l’autre, a toujours ce qu’il mérite.

Celui-là était riche. Quelle était l’origine de sa richesse et quel usage en faisait-il ? De même qu’il paie pour d’autres, dans son bagne, qui sait si quelqu’un ne paie pas pour lui, d’une manière encore plus épouvantable, au fond de quelque caverne ? Auprès de cela, que sont les autres considérations ?

En dehors du monde militaire, voyez la légion de scélérats qui s’agitent autour de cette affaire, pour ou contre, depuis Hanotaux et Drumont, pour ne rien dire de l’imbécile Rochefort, jusqu’à l’immonde Crétin Émile Zola et toute sa clique.

Mais, encore une fois, Dieu sait ce qu’il fait. Vous verrez dans quelle fosse va tomber la France…

Auteur: Bloy Léon

Info: Extrait d'une lettre à un soldat, 25 avril 1899

[ focalisation médiatique ] [ judéité ] [ pensée de droite ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

épidémie

Ce qui aggrava le fléau, ce fut l'affluence des gens de la campagne dans la ville : ces réfugiés étaient particulièrement touchés. Comme ils n'avaient pas de maisons et qu'au fort de l'été ils vivaient dans des baraques où on étouffait, ils rendaient l'âme au milieu d'une affreuse confusion ; ils mouraient pêle-mêle et les cadavres s'entassaient les uns sur les autres ; on les voyait, moribonds, se rouler au milieu des rues et autour des fontaines pour s'y désaltérer. Les lieux sacrés où ils campaient étaient pleins de cadavres qu'on n'enlevait pas. La violence du mal était telle qu'on ne savait plus que devenir et que l'on perdait tout respect de ce qui est divin et respectable. Toutes les coutumes auparavant en vigueur pour les sépultures furent bouleversées. On inhumait comme on pouvait. Beaucoup avaient recours à d'inconvenantes sépultures, aussi bien manquait-on des objets nécessaires, depuis qu'on avait perdu tant de monde. Les uns déposaient leurs morts sur des bûchers qui ne leur appartenaient pas, devançant ceux qui les avaient construits, et y mettaient le feu ; d'autres, sur un bûcher déjà allumé, jetaient leurs morts par-dessus les autres cadavres et s'enfuyaient.

Auteur: Thucydide

Info: Histoire de la guerre du Péloponnèse, Livre II, Chapitre LII

[ historique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

art pictural

Il n'y a que deux tableaux véritablement inestimables dans tout le musée, et l'un d'eux est le Christ mort, une oeuvre merveilleuse qui m'a totalement horrifiée, et qui a si profondément impressionné Fedor qu'il a déclaré que Holbein le Jeune était un peintre et un créateur de premier ordre. En règle générale, on voit toujours Jésus-Christ peint après sa mort avec tout le visage torturé et souffrant ; mais son corps, quant à lui, ne porte nulle trace de douleur et de souffrance... quoique, bien entendu, il ait dû les avoir. Mais ici, le corps tout entier apparaît émacié, les côtes et les os sont visibles, les mains et les pieds couverts de plaies, entièrement bleus et gonflés, comme un cadavre bavant la décomposition. Le visage lui-même est affreusement déchirant ; les yeux sont encore à moitié ouverts, mais sans aucune expression et ils ne donnent pas l'impression de voir. Le nez, la bouche et le menton sont tout bleus ; le tableau ressemble si étonnamment à une véritable dépouille que je n'aimerais pas rester seule avec lui dans une pièce... Fedor, cependant, a été complètement subjugué par lui, et il était si désireux de le voir de près qu'il est monté sur une chaise (...).

Auteur: Frank J.

Info: Dostoïevski, les années miraculeuses, Actes Sud, p. 319 sur, Le Christ mort, de Holbein

[ Dostoïevski ]

 

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récupération

"Utiliser" l'événement — quel que soit l'événement que Jupiter Salopard, présidant aux nuages, t'a fienté d'vant l'nez, plaf, plaf — pour la magnification d'une activité pseudo-éthique personnelle, en fait protubéremment scénique et salement théâtralisée, est le jeu de quiconque, institution ou personne, veut attribuer à la propagande et à la pêche les dimensions et la gravité d'une activité morale. La psyché du dément politique exhibée (narcissiste à contenu pseudo-éthique) agrippe le crime d'autrui, réel ou supposé, et y rugit dessus comme un fauve couillon et furibard à froid sur une mâchoire d'âne : se conduisant de la sorte pour épuiser (pour détendre), sous la vaine apparence d'un mythe punitif, la sale tension qui le contraint à l'acte pratique : à la pratique quelle qu'elle soit, pourvu qu'il y ait pratique, à la pratique "coûte que coûte". Le crime d'autrui est "utilisé" afin d'assouvir la Mégère à la crinière enserpentée, la multitude en folie : qui ne se laisse pas assouvir pour si peu : il est offert, le crime, comme bouc ou faon déchiré, aux échevelées qui le détruiront en lambeaux, suaves en leurs bonds par buissons ou mamelons, omniprésentes et voraces dans la bacchanale qui s'enflamme de leurs cris, et s'empourpre du massacre et du sang : une pseudo-justice, une pseudo-vérité, ou la pseudo-habilitation aux diktats acquérant ainsi cours légal. 

Auteur: Gadda Carlo Emilio

Info: L'affreuse embrouille de via Merulana, Chapitre IV

[ vindicte populaire ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

déclaration d'amour

Depuis mercredi, je ne t’ai pas écrit. Je n’ai pas cessé d’avoir le cœur serré comme dans un étau. J’ai voulu faire ce qu’il fallait pour me débarrasser de cette idée fixe que j’avais. Rien n’y a fait. J’ai passé deux jours entiers couché, à lire vaguement et à fumer, pas rasé, et sans volonté – le seul signe que je t’ai donné de tout ça, c’est ma lettre de mercredi. Je pensais qu’aujourd’hui je recevrais ta réponse à cette lettre. Je me disais : "Elle répondra. Elle trouvera des mots qui dénoueront cette chose si affreusement serrée en moi."  Mais tu ne m’as pas écrit.

Je ne crois pas que je t’enverrai cette lettre. On n’a pas idée d’écrire avec le cœur que j’ai. Mais je ne peux m’empêcher de te dire que depuis plus d’une semaine, je suis dans une sorte de répugnant malheur à cause de toi et parce que tu n’es pas venue. Oh ! ma petite Maria, je crois vraiment que tu n’as pas compris. Tu n’as pas compris que je t’aimais profondément, avec toute ma force, toute mon intelligence et tout mon cœur. Tu ne m’as pas connu auparavant et c’est pourquoi sans doute tu ne pouvais pas comprendre. Tu m’as pourtant parlé un jour de mon cynisme et il y avait du vrai. Mais où est parti tout cela ?

Auteur: Camus Albert

Info: Correspondance (1944-1959) : à Maria Casarès, 17 juillet 1944. Camus a quitté la capitale, ne se sentant plus en sécurité du à ses activités au journal "Combat", il écrit cette lettre depuis Verdelot et signe ses lettres "Michel"

[ passion ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

femmes-par-femme

Les hommes disent toujours ça comme un compliment déterminant, n'est-ce pas ? C'est une fille cool. Être la Cool Girl signifie être une nana sexy, brillante et drôle qui adore le football, le poker, les blagues cochonnes et les rots, qui joue aux jeux vidéo, qui boit de la bière bon marché, qui aime les parties à trois et le sexe anal, et qui s'enfile des hot-dogs et des hamburgers dans la bouche comme si elle accueillait le plus grand gang bang culinaire du monde tout en gardant une taille 28, parce que les Cool Girls sont avant tout sexy. Chaudes et compréhensives. Les Cool Girls ne se mettent jamais en colère ; elles ne font que sourire de manière chagrine et affectueuse et laissent leurs hommes faire ce qu'ils veulent. Vas-y, chie-moi dessus, ça ne me dérange pas, je suis la Cool Girl. Les hommes pensent vraiment que cette fille existe. Peut-être qu'ils sont trompés par le fait qu'il y a tant de femmes qui sont prêtes à se faire passer pour ce genre de fille. Pendant longtemps, la Cool Girl m'a offensée. Je voyais des hommes - amis, collègues, étrangers - s'étourdir devant ces affreuses simulatrices, et je voudrais prendre ces hommes à part et leur dire calmement : - vous ne sortez pas avec une femme, vous sortez avec une nénette qui a regardé trop de films conçus par des hommes socialement maladroits qui aimeraient croire que ce genre de créature existe et puisse les embrasser.

Auteur: Flynn Gillian

Info: Gone Girl

[ bimbos ] [ potiches ] [ pétasses ] [ gourde sexy ] [ séductrices ]

 

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Ajouté à la BD par miguel