Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 66
Temps de recherche: 0.0374s

mourir

Trois stratégies s'ouvrent à qui se sent vieillir : certains se sentent tellement abattus par la vieillesse qu'ils sombrent dans la dépression et l'abandon. d'autres tentent d'éviter les méfaits de l'âge, nient l'approche de la mort, renoncent à la recherche du sens et se réfugient dans la routine quotidienne. D'autres enfin affrontent consciemment leur situation acceptent les transformations liées à l'approche de la fin de l'âge mûr et parviennent au point où ils sont prêts à " s'éteindre avec la vie ", pour reprendre la formule de Jung. Opter pour cette stratégie, c'est embrasser la vie et la mort comme un couple d'opposés intimement liés et affirmer son désir de participer de plain-pied à un processus qui transcende ces deux entités. La conscience des fins dernières progresse et l'individu discerne le rhizome qui sous-tend la splendeur et la mort du monde tangible. Dans le cadre de l'évolution personnelle qui mène du moi au Soi, la fin de la maturité constitue une période de métamorphose qui prépare l'ultime transition vers la mort et offre à chacun la chance de définir son existence individuelle comme une partie infime mais nullement négligeable de l'inflexible volonté du cosmos.

Auteur: Stevens Anthony

Info: Jung, Editions du Félin, 1994

[ affronter ] [ psychanalyse ] [ triades ]

 

Commentaires: 0

prophétie

Tant que la population Chinoise ne s'accroîtra pas à l'excès, elle préfèrera toujours ce sol à d'autres : aucune ambition militaire, aucune croisade politique ne la font fermenter. Il faudrait, pour que le réservoir débordât et que les eaux jaunes descendissent une fois de plus du toit du globe, imaginer une Chine sans guerres, sans épidémies, sans cataclysmes. Alors ces quatre cent millions d'hommes deviendraient un miliard et le monde serait un monde jaune. L'exemple du Japon et son fantastique accroissement, près d'un million de naissances par an, depuis qu'il s'est converti à l'hygiène et à la science moderne, ne permet pas d'en douter.

Aujourd'hui il ne s'agit pas de savoir si le Japon aime ou non l'Amérique, l'Australie.

La question est : Qui le Japon, surcomprimé, tuera-t-il en éclatant ?

C'est grâce aux tremblements de terre, aux typhons, aux crues du Yang-Tsé que nos enfants pourront continuer à cultiver les primeurs d'Avignon et de Roscoff (qui d'ailleurs sont loin de rendre ce qu'elles rendraient entre des mains chinoises). Aucun travailleur, aucun commercant blanc ne peut tenir à côté des jaunes dînant d'une graine de pastèque grillé. Nos syndiqués le savent-ils ? Si le pacifique, ce fossé qu'il faut douze jours pour traverser, semble à l'Amérique une protection insuffisante, que dira l'Europe que rien ne sépare de l'Asie et qui n'est que la vallée fertile en bas de la montagne ?

Auteur: Morand Paul

Info: Rien que la terre (1928, 212p., Grasset, les cahiers rouges) p. 49, 51

[ affrontement racial ] [ catastrophes bénéfiques ] [ géopolitique ] [ démographie ] [ races ] [ empire du milieu ]

 

Commentaires: 0

dialogue

Si tu viens me voir, pourquoi ne me souhaites-tu pas le bonjour, ex-percepteur d'impôts ? dit Woland d'un ton sévère.

- Parce que je ne veux rien te souhaiter de bon ! répliqua l'autre avec audace.

- Mais il y a une chose dont il faut que tu prennes ton parti, répondit Woland dont la bouche dessina un sourire ironique. A peine est-tu apparu sur ce toit que tu as commis une bourde, et je vais te dire laquelle. Le ton sur lequel tu as parlé semblait signifier que tu refusais les ombres, ainsi que le mal. Aie donc la bonté de réfléchir à cette question : à quoi servirait ton bien, si le mal n'existait pas, et à quoi ressemblerait la terre, si on en effaçait les ombres ? Les ombres ne sont-elles pas produites par les objets, et par les hommes ? Voici l'ombre de mon épée. Mais il y a aussi les ombres des arbres et des êtres vivants. Veux-tu donc dépouiller tout le globe terrestre, balayer de sa surface tous les arbres et tout ce qui vit, à cause de cette lubie que tu as de vouloir te délecter de pure lumière ? T'es bête.

- Je ne discuterai pas avec toi, vieux sophiste, répondit Matthieu Lévi.

- Et tu ne peux pas discuter avec moi, pour la raison que je viens d'indiquer : tu es bête, répondit Woland, puis il reprit : Bon, sois bref, car tu m'ennuies. Pourquoi est-tu venu ?

Auteur: Boulgakov Mikhaïl

Info: Le Maître et Marguerite

[ confrontation ] [ affrontement ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par miguel

avènement

Notre temps, qui n’est pas seulement le plus juif, mais le plus féminin de tous les temps ; ce temps pour lequel l’art n’est plus qu’un moyen d’exprimer les humeurs, qui a vu l’origine du besoin artistique dans les jeux d’animaux ; ce temps de l’anarchisme le plus crédule, ce temps auquel ni l’idée de l’État ni celle du droit ne disent plus rien, ce temps de la conception historique la plus plate qu’on ait jamais imaginée, le matérialisme historique, ce temps du capitalisme et du marxisme, ce temps pour lequel l’Histoire, la vie, la science ont été réduites à l’économie et à la technique ; ce temps qui a cru pouvoir expliquer le génie comme une sorte de folie, mais qui ne possède plus un seul grand artiste ni un seul grand philosophe, ce temps si peu original alors qu’il recherche tant l’originalité ; ce temps qui a remplacé l’idéal de la virginité par le culte de la demi-vierge : ce temps a également la gloire douteuse d’être le premier à avoir non seulement affirmé le coït comme une valeur et l’avoir adoré, mais encore à en avoir fait un devoir : non dans l’idée de se perdre, comme le Romain ou le Grec dans les bacchanales, mais dans celle de trouver et de donner enfin un contenu à son propre vide.

Mais ce nouveau judaïsme appelle un nouveau christianisme ; l’humanité attend le nouveau fondateur de religion, et le combat va vers une décision comparable à celle qui a eu lieu en l’an un de notre ère.

Auteur: Weininger Otto

Info: sexe et caractère (1903, 294 p.)

[ prophétie ] [ antisémitisme ] [ affrontement ] [ messie attendu ]

 
Commentaires: 3

idéologies

- Voulez-vous que je vous dise exactement, mon oncle, quel homme est Bazarov ?

-Je t'en prie, mon chère neveu.

-Il est nihiliste.

-Comment ? demandant Nicola Petrovitch [...]

-Il est nihiliste, répéta Arkadi.

-Nihiliste, dit Nicola Pétrovitch, cela vient du latin 'nihil',' rien', autant que je puis en juger; donc ce mot désignerait un homme qui...qui ne veut rien reconnaître ?

-Dis plutôt : qui ne respecte rien, rectifia Paul Petrovitch [...]

-Qui envisage tout d'un point de vu critique, précisa Arkadi.

-N'est-ce pas la même chose ? demanda Paul Petrovitch

-Non, pas du tout. Un nihiliste, c'est un homme qui ne s'incline devant aucune autorité, qui ne fait d'aucun principe un article de foi, quel que soit le respect dont ce principe est auréolé.

-Et l’on s’en trouve bien ? l’interrompit Paul Pétrovitch.

-Tout dépend de l’individu, mon oncle. Certains s’en trouvent bien, et d’autres très mal.

-Tiens donc. Allons, cela n’est pas de notre ressort, à ce que je vois. Nous autres, gens de l’ancien temps, nous estimons que sans principes […] reconnus comme des articles de foi, pour reprendre ton expression, il est impossible de faire un pas, impossible de respirer. Vous avez changé tout cela, Dieu vous le rende et vous donne le grade de général ; nous nous contenterons de vous admirer, messieurs les…comment, déjà ?

-Nihilistes, articula distinctement Arcade.

-Oui. Nous avons eu les hégélistes, voici maintenant les nihilistes. On verra bien comment vous subsisterez dans le désert, dans le vide absolu ; pour le moment, sonne donc, s’il te plaît, Nicolas Pétrovitch, mon frère ; c’est l’heure de mon cacao.

Auteur: Tourguéniev Ivan

Info: Pères et fils, traduction de Françoise Flamant, éditions Gallimard, 1982, pages 54-55

[ affrontement générationnel ] [ description ] [ nihilisme ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

faire face

V-A : Vous venez de l’évoquer à l’instant : il me semble que la peur est le seul véritable ennemi de l’homme. Ancré dans notre cerveau reptilien pour retentir comme une alarme dès que l’on est confronté à l’inconnu, la peur est donc forcément présente en voyage qui n’est, par principe, fait que d’inconnu. Vous vous êtes colleté à elle bien des fois. Si on ne peut la vaincre définitivement, comment êtes-vous parvenu à la tenir à distance ?

J-P B : Voici une question clé, passionnante. Oui, la peur est le grand ennemi et il m’a fallu faire, avec elle, un vrai et grand travail. De méditation. Mais attention, pas une méditation assis, immobile… En ce qui me concerne, la méditation transcendantale classique était encore une supercherie, une fuite. Quand je parle de méditer, je veux dire être totalement présent à l’instant, à ce qui se passe, être un avec le réel, at-ten-tif. Lorsque l’on n’est plus là à s’échapper en esprit, à se diviser entre ce qu’on aime et ce qu’on n’aime pas, ce qu’on redoute, le passé, le futur possible, etc., les lourdes valises de la peur se font moins pesantes et notre nature profonde commence alors à se révéler. J’ai vécu des situations très difficiles dans ma vie. Et lorsque j’étais présent à ce que je vivais, il y a eu des rires, des attitudes, des gestes inspirés qui ont désamorcé le danger, comme par enchantement. Avec la peur, rien n’est jamais acquis, elle demeure tapie dans l’ombre. Néanmoins, avec le temps, un espace s’est ouvert en moi ; je ne suis plus le même : j’aime réellement l’inattendu, la part qu’il prend dans nos vies. Quand on réalise cela, l’intègre, l’incarne, la peur émotionnelle, mentale, bat en retraite. Reste la peur physique que l’on peut chercher à apprivoiser ; un travail que j’effectue avec le vide, personnellement. En toutes choses, l’important est de mettre de l’Attention, de la Conscience et de faire face à ce qui se propose. En tous cas, je n’ai plus peur de la peur ! C’est déjà ça.

Auteur: Brouillaud Jean-Pierre

Info: http://www.voyageons-autrement.com/jean-pierre-brouillaud-l-illusion-du-handicap. Interview de Jerome Bourgine

[ affronter ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel