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triade

Il y a trois catégories d'Afro-Américains à Paris...
Primo, vous avez les frères et les soeurs qui voudraient que Paris soit la réplique exacte de l'Amérique, qui s'imaginent qu'il peut le devenir.... ils ne veulent fréquenter que d'autres noirs américains et s'ils se donnent la peine d'apprendre le français, c'est uniquement le minimum indispensable à leur survie.... ils l'ont dans la peau, leur Amérique chérie.... et, de fait, ils finissent tous par retourner aux États-Unis......
Secundo....vous avez les Noirs américains qui se dissolvent en France. Ils se confondent avec le paysage et font tout ce qu'ils peuvent pour couper les ponts avec l'Amérique. Ils se marient avec des français, ne fréquentent que des français et ne s'expriment qu'en français.... ce sont des Français virtuels....
Et, enfin, il y a la troisième catégorie...la troisième voie. On peut aimer les États-Unis, et préférer ne pas y vivre. Revendiquer ses racines, mais apprécier la liberté de ne pas en avoir. ...Nous vivons dans ce pays spirituel, qui est à la fois le nôtre et pas le nôtre : c'est notre patrie d'élection.

Auteur: Lamar Jake

Info: Rendez-vous dans le 18e

[ Gaule ] [ Usa ] [ comparaison ]

 

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états-unis

Lee, hissé à bien des égards au rang de héros national américain malgré une certaine éclipse, fut et reste plus encore le champion du Sud. Mais de quel Sud ? "Le Sud a été humilié et battu par sa propre chair et son propre sang du Nord, et il est difficile de savoir ce qui est le plus admirable, le bon sens avec lequel le résultat fut accepté dans les soi-disant États confédérés, ou la sage magnanimité montrée par les vainqueurs. Nordistes et sudistes sont désormais une fois encore un peuple uni, avec devant lui un avenir auquel nulle autre nation ne peut aspirer", pouvait-on encore écrire au début du XXe siècle. Plus aujourd'hui. Car ce Sud vaincu et parfois magnifîé, celui dont Robert Edward Lee pouvait passer tour à tour pour le plus digne héritier dans la paix, le plus grand champion dans la guerre, et le plus haut phare dans la défaite et la réconciliation, était le seul Sud blanc. Comme le résume fort simplement la poétesse métisse du Mississippi Natasha Trethewey, et avec elle les autres "sudistes" afro-américains : "Mon Sud n'a pas perdu la guerre".

Auteur: Vincent Bernard

Info: Robert E. Lee

[ historique ] [ guerre de sécession ] [ racisme ]

 

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portrait

Jesse Lemisch est bien sûr largement et justement connu pour son travail de pionnier avec son “History from the bottom up,” (l'histoire de la base au sommet), parue en fin des années 1960 et début des années 1970, et évidemment vue comme une nouvelle approche de l'histoire sociale. Lui et d'autres personnes qui ont contribué à créer cette nouvelle forme d'"histoire des peuples" (Herbert G. Gutman, Staughton Lynd, Alfred F. Young) faisaient partie d'une nouvelle gauche, répondant aux, et exprimant les demandes d'une nouvelle approche historique, alors exprimées par les Afro-Américains, les étudiants, les femmes et les travailleurs, réunis dans divers mouvements pour la paix, la justice et le pouvoir. Son "histoire par la base"  apparut donc comme un défi explicite aux traditions élitistes de l'écriture historique au sein des académies américaines, plus particulièrement l'approche "consensuelle" du passé américain qui s'était développée dans l'atmosphère répressive de la guerre froide. Lemisch a contribué à définir et à écrire cette nouvelle histoire, plus généreuse et plus inclusive, se battant (très durement) pour sa place au sein des disciplines de la profession de l'histoire et de la société en général, en opposition aux hypothèses et pratiques conservatrices alors dominantes. Il l'a fait à un coût personnel considérable, puisqu'il fut licencié par l'Université de Chicago en 1966.

Auteur: Rediker Marcus Buford

Info:

[ historien réaliste ] [ mémorialiste collectiviste ] [ hommage ]

 

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nord-sud

La direction de l'institution américaine Carnegie Mellon University s'est distanciée des tweets offensants d'Uju Anya, professeur au département de langues modernes de l'école, qui décrivent feu la reine Elizabeth II comme une "femme misérable" et une "colonisatrice génocidaire".

Parmi l'afflux des inquiétudes concernant l'état de santé de la reine malade tôt jeudi – quelques heures avant l'annonce officielle de sa mort – Mme Anya, dans un fil de tweets, souhaitait à la reine "une mort atrocement douloureuse comme celle qu'elle a pu causer à des millions de personnes".

"J'ai entendu dire que le monarque en chef d'un empire génocidaire, voleur et violeur est enfin en train de mourir. Que sa douleur soit atroce".

Après que de nombreuses personnes aient signalé ce tweet, Twitter l'a retiré pour avoir enfreint la règle interdisant de "souhaiter ou espérer que quelqu'un subisse un préjudice physique".

Ce qui n'a pas empêché un déluge de critiques, notamment de la part de l'Université Carnegie Mellon, où Mme Anya enseigne la linguistique appliquée.

"Nous ne tolérons pas les messages offensants et répréhensibles publiés par Uju Anya aujourd'hui sur son compte personnel de médias sociaux. La liberté d'expression est au cœur de la mission de l'enseignement supérieur, cependant, les opinions qu'elle a partagées ne représentent absolument pas les valeurs de l'institution, ni les normes de discours que nous cherchons à promouvoir", a tweeté l'Université Carnegie Mellon.

Les tweets ignobles de Mme Anya ont également attiré l'attention du fondateur d'Amazon, Jeff Bezos.

"Est-ce quelqu'un qui travaille pour rendre le monde meilleur ?" a-t'il tweeté. "Je ne pense pas. Wow."

Les commentataires en ligne ne cessent depuis d'envahir la section de commentaires du tweet de l'université, appelant au licenciement de Mme Anya, soulignant qu'un condamnation ne suffirait pas et demandant des mesures de rétorsion contre le professeur.

L'utilisateur de Twitter @DavidWohl par exemple : "Ainsi, cette ignoble fauteuse de haine restera professeur titulaire, et continuera de recevoir son plein salaire sans aucune mesure disciplinaire, ni suspension, ni rien. Au cas où vous envisageriez d'envoyer vos enfants dans cette université dégénérée."

Un autre tweet, @InterestedObs13 indique : "La liberté d'expression est essentielle, mais la méchanceté de ce tweet ne reflète pas l'opinion réfléchie et rationnelle d'un leader pondéré. Colère et rancune comme celles-ci diminuent la légitimité de l'argument et au final la réputation de la personne qui le transmet."

Un autre @kristi_mccall a été plus explicite : "Si vous ne la virez pas, vous l'approuvez."

Et @chefjohnny84 a écrit: "Alors virez-la. Résilier son contrat. Cette femme ne devrait rien apprendre à personne. Elle devrait apprendre l'histoire, pas remplir le monde de haine."

Plus tôt cette année Mme Anya a indiqué à Carnegie Mellon qu'elle était née au Nigeria et avait déménagé aux États-Unis à l'âge de 10 ans., déplorant être en butte à "l'exclusion du système".

"En raison de l'exclusion systémique, ma voix est unique et fondamentale dans le domaine", expliquait Mme Anya dans l'interview de Carnegie Mellon. "Je suis le principal chercheur qui étudie la race et les expériences de la race noire dans l'apprentissage des langues et l'un des rares à examiner l'éducation des langages dans une perspective de justice sociale."

L'attaque de Mme Anya contre la reine Elizabeth correspond à sa profonde animosité, souvent exprimée, suite à la guerre civile nigériane (1967-1970). On estime que deux millions de personnes auraient été tuées par les troupes nigérianes lors d'une tentative du groupe ethnique Igbo de Mme Anya de se séparer du Nigéria à peine sept ans après l'indépendance.

"Si quelqu'un s'attend à ce que j'exprime autre chose que du mépris pour une monarque qui a supervisé le gouvernement qui a parrainé le génocide, a massacré et déplacé la moitié de ma famille avec des conséquences encore visibles aujourd'hui, vous pouvez continuer à rêver", a ajouté Mme Anya sur Twitter suite à la réprimande de Bezos.

La professeur, qui est d'origine Igbo dans l'est du Nigeria, a acquis cette notoriété sur Twitter après avoir incité à la haine ethnique, en particulier contre les populations haoussa et yoruba.

Il y a deux semaines, elle fut stigmatisée par certains Afro-Américains pour son utilisation d'une insulte de rue, "Akata", puisqu'elle affirmait que ce mot qui émane de la langue yoruba et que le peuple yoruba l'utilise pour décrire les Afro-Américains comme des animaux sauvages.

Son affirmation fut immédiatement démystifiée et présentée comme une tentative d'opposer les Afro-Américains aux personnes de l'ethnie Yoruba au Nigeria, à qui elle n'a jamais pardonné de s'être rangé du côté des troupes fédérales pour maintenir l'unité du Nigeria durant la guerre civile.

 

Auteur: Internet

Info: https://gazettengr.com/, 8 sept. 2022

[ polémique ] [ afrique ] [ usa ] [ Angleterre ] [ événement mondial ] [ deuil planétaire ] [ racisme ] [ communautarisme ] [ socio-linguistique ]

 
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politiquement correct

Le "n-word», ce tabou américain
Le mot "nigger", forcément tabou chez les Blancs, est très prisé des jeunes Afro-Américains, qui l’utilisent souvent entre eux, sans modération. Avec parfois quelques situations bizarres – merci Kendrick Lamar –, raconte notre chroniqueuse.

"Hey, nigga!" Je l’avoue, à chaque fois que j’entends des Afro-Américains s’apostropher de la sorte dans la rue, j’esquisse un petit sourire. Nigga, comme diminutif de nigger, pour "nègre". Le "Hey, nigga!" s’accompagne généralement immédiatement d’une bonne vieille accolade. C’est une marque d’amitié, de fraternité, très prononcée, mais qui peut surprendre. Les médias américains, eux, optent pour le tabou le plus absolu: c’est le fameux n-word.

Un marqueur identitaire
Cela faisait longtemps que j’avais envie d’écrire à ce sujet, à force d’entendre les nigga ou nigger à chaque coin de rue. Mais j’hésitais. Comment l’aborder? Le thème est délicat, et le dérapage ou la maladresse involontaire vite là. Et puis, à force de faire quelques recherches, je suis tombée sur le rappeur Kendrick Lamar. Kendrick Lamar, donc, a fait un jour monter une fan sur scène lors d’un concert en Alabama, lui prêtant son micro. Delaney est restée très fidèle à ses paroles. Trop. Car lorsqu’elle a répété "nigga" à plusieurs reprises – c’est le texte de la chanson qui voulait ça –, Kendrick Lamar a vu rouge et l’a interrompue. Précision: Delaney est Blanche. Totalement hypocrite? L’actrice Gwyneth Paltrow ne peut que compatir. En 2012, à un concert de Kanye West qui chantait Niggas in Paris avec Jay-Z, elle a eu le malheur de tweeter le mot. Elle a reçu une avalanche de critiques.

Le n-word renvoie à l’esclavagisme et au racisme. Au dernier mot que des Noirs ont parfois entendu avant d’être lynchés. Un Blanc qui le prononce, même par simple imitation, passe pour un suprémaciste qui considère les Noirs comme des êtres inférieurs. Mais dans la communauté noire, chez les rappeurs plus spécifiquement, il devient un marqueur identitaire, une sorte de revendication pour souligner la fierté de ses racines. Même l’écrivaine noire Toni Morrison, récemment décédée, l’utilisait souvent. Pour relever la discrimination raciale qui prévaut aux Etats-Unis.

Le bruit d'un fouet
"Le débat sur le racisme aux États-Unis s'articule autour du n-word et du nombre de membres de la communauté blanche qui l'ont historiquement utilisé comme une arme verbale contre les Noirs américains. C'est un rappel aussi vivifiant que le coton, les chaînes et les souvenirs de la Confédération de ce que nos ancêtres ont enduré pendant des siècles", écrit le journaliste Jeremy Helligar dans Variety. "Même aujourd'hui, pour beaucoup d'entre nous, lorsqu'une personne blanche prononce le n-word, c'est comme le bruit d'un fouet qui tape dans le dos d'un esclave. En raison de son histoire chargée, il ne sera jamais acceptable que des Blancs utilisent le n-word (pas même si c'est Eminem, bien qu'il semble inexplicablement obtenir un laissez-passer de la communauté hip hop), peu importe les circonstances."

Il ajoute: "Ces dernières décennies, des Noirs se sont emparés du mot que certains Blancs utilisent encore contre eux, et l'utilisent comme un terme presque affectueux pour leurs compatriotes afro-américains, le transformant souvent en "nigga", vraisemblablement pour le diluer et le rendre vainqueur. C'est une façon de prendre une arme qui a permis aux Afro-Américains de rester mentalement battus pendant des générations et de l'embrasser, lui ôtant ainsi son pouvoir destructeur". Mais Jeremy Helligar ne cache pas son scepticisme quant à cette utilisation-là.

Même Barack Obama
Lorsqu’il était président, Barack Obama a osé prononcer ce mot lors d’une interview à une radio de Los Angeles en 2015, dans le but de dénoncer le racisme ambiant. Cette phrase a déclenché la panique dans les rédactions: "Il ne s’agit pas seulement de ne pas dire "nègre" en public parce que c’est impoli." Le quotidien USA Today n’a retranscrit que la première lettre du mot. Le New York Times a choisi de faire une exception, en l’expliquant: "Dans ce cas précis, une paraphrase ou l’usage d’un euphémisme aurait laissé les lecteurs dans la confusion et aurait ôté de la substance à l’article." A la télévision, Fox News a prévu un "bip" et CNN a averti qu’un mot allait "beaucoup offenser".

Blancs et Noirs restent forcément inégaux face à l’utilisation de ce mot. Mais rien n’est simple. D’ailleurs, des Noirs eux-mêmes s’en offusquent, tant le terme, qu’il soit utilisé comme marque d’affection ou non, est dépréciatif. En 2007, nigger a eu droit à un enterrement officiel à Detroit, avec une procession funéraire mise sur pied par une grande organisation de défense des droits des Noirs américains. Et en 2011, raconte l’AFP, une maison d’édition de l’Alabama a même remplacé les 219 "nigger" dans Les Aventures de Huckleberry Finn de Mark Twain (1885) par "esclave".

Mais il a vite ressuscité. Est-ce finalement une bonne chose que de jeunes Blacks se réapproprient à leur manière un mot très chargé historiquement? On n’a pas fini d’en débattre.

Auteur: Graffenried Valérie de

Info: Le Temps online, 26 sept 2019

[ retournement linguistique ] [ langage ]

 

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humanisme

La photo de John Carlos et Tommie Smith brandissant le poing pour protester contre la ségrégation raciale, alors qu’ils se trouvaient sur le podium du 200 mètres des Jeux Olympiques de 1968 à Mexico est demeurée célébrissime.
Photo puissante de deux hommes de couleur, pieds nus, tête baissée, poing ganté de noir brandi vers le ciel tandis que l’hymne national Américain retenti. Geste symbolique destiné à défendre l’égalité des droits pour les personnes de couleur, dans une année marquée par la mort de Martin Luther King et de Bobby Kennedy.
Sur la photo du podium, il y a un troisième homme. Un blanc, immobile, figé sur la deuxième marche. Il ne brandit pas le poing. On pourrait croire qu'il représente, dans la rigidité de son immobilité glacée, le conservateur blanc qui résiste au changement que Smith et Carlos invoquent.
La vérité est que cet homme blanc sur la photo est peut-être le plus grand héros de ce fameux soir d’été 1968.
Il s’appelait Peter Norman, il était australien et ce soir-là, il avait fait la course de sa vie, terminant deuxième, dans le temps incroyable pour l'époque de 20 s 06.
Smith et Carlos se préparaient à montrer à la face du monde leur protestation contre la ségrégation raciale. Quelque chose d’énorme et risqué, ils le savaient.
Norman, blanc d’Australie, pays qui avait à l’époque des lois d’apartheid extrêmement strictes, presque aussi strictes que celles qui avaient cours en Afrique du Sud. Le racisme et la ségrégation étaient extrêmement violents, non seulement contre les Noirs mais aussi contre les peuples aborigènes.
Les deux afro-américains avaient demandé à Norman s’il croyait aux droits humains. Norman avait répondu que oui.
"Nous lui avions dit ce que nous allions faire, nous savions que c’était une chose plus glorieuse et plus grande que n’importe quelle performance athlétique" racontera plus tard John Carlos. "Je m’attendais à voir de la peur dans les yeux de Norman... Mais à la place, nous y avons vu de l’amour."
Norman a simplement répondu : "Je serai avec vous".
Smith et Carlos avaient décidé de monter sur le podium pieds nus pour représenter la pauvreté qui frappait une grande partie des personnes de couleur. Ils arboreraient le badge du Projet Olympique pour les Droits de l’Homme, un mouvement d’athlètes engagés pour l’égalité des hommes.
Mais ils ont bien failli ne pas porter les fameux gants noirs, symbole des Black Panthers, qui a finalement donné plus de force à leur geste. Une idée de Norman. En effet, juste avant de monter sur le podium, Smith et Carlos réalisèrent qu’ils n’avaient qu’une seule paire de gants. Ils allaient renoncer à ce symbole quand Norman insista en leur conseillant de prendre un gant chacun. Ce qu’ils firent.
Si vous regardez bien le cliché du podium vous verrez que Norman porte, lui aussi, un badge du Projet Olympique pour les Droits de l’Homme, épinglé contre son cœur.
Les trois athlètes sont montés sur le podium ; le reste fait partie de l’Histoire, capturé par la puissance de cette image qui a fait le tour du monde.
"Je ne pouvais pas voir ce qui se passait derrière moi" dira plus tard Norman, "mais j’ai su qu’ils avaient mis leur plan à exécution lorsque la foule qui chantait l’hymne national Américain s’est tue. Le stade est devenu alors totalement silencieux."
Cet évènement provoqua l’immense tollé que l’on sait. Les deux coureurs noirs furent immédiatement bannis de la discipline et expulsés du village olympique. Une fois de retour aux USA ils eurent à faire face à de nombreux problèmes et menaces.
Ce que l’on sait moins, c’est que Peter Norman a lui aussisubi de lourdes conséquences pour avoir apporté son soutien à ces deux hommes, il a dû dire adieu à sa carrière qui aurait pu être prometteuse.
4 ans plus tard, malgré son excellence dans la discipline, il ne sera pas sélectionné pour représenter l’Australie aux Jeux Olympiques de 1972 et ne sera pas non plus invité aux JO qui passèrent dans son propre pays en 2000.
Norman laissa tomber la compétition et se remit à courir au niveau amateur. En Australie, où le conservatisme et la suprématie raciale avaient encore la peau dure, il fut traité comme un paria, un traître. Sa famille le renia, et il eut peine à trouver du travail à cause de cette image qui lui collait à la peau. Après une blessure mal soignée, il termina ses jours rongé par la gangrène, la dépression et l’alcoolisme.
Durant des années l'Australie donna à Norman une chance de se racheter, de sauver sa carrière pour être à nouveau considéré comme le grand sportif de talent qu’il était. Il fut maintes fois été invité à condamner publiquement le geste de John Carlos et de Tommie Smith, de se repentir face à ce système qui avait décidé de l’exclure. Même pour être invité aux JO de Sydney en 2000 Norman ne laissa jamais ses opinions faiblir en condamnant les deux américains pour se "racheter".
Aujourd'hui Carlos et Smith sont de véritables de la cause antiraciste. En Californie, une statue est même érigée en leur hommage. Mais l'Australien n'y figure pas.
Gommé, supprimé de l’histoire et détesté de beaucoup dans son pays, voilà ce qu’il fut son destin. Absence qui est l’épitaphe d’un héros que personne n’avait remarqué, et que l’histoire n’a pas retenu.
En 2006, Peter Norman décède à Melbourne, en Australie. Lors de ses obsèques les deux sprinteurs américains ont fait le déplacement pour porter son cercueil.
Au mois d'août 2012 le parlement australien présenta des excuses posthumes quand au prix payé par Norman.

Auteur: Gazzaniga Riccardo

Info: Résumé et mis en texte

[ sport ] [ historique ] [ subversion ]

 

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