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agonie

Sa tête tomba en arrière dans la main de l'homme. Les muscles du cou ne la soutenaient plus, Arthur sentait le crâne peser dans sa paume. Elle le regardait toujours.
Trop jeune pour arriver à partir en paix ; la peur, plus forte que tout, de crever seule sans savoir pourquoi.
- Je peux rien faire pour toi, petite.
Son coeur battait encore et elle le suppliait, avant qu'elle ne puisse plus entendre, de dire quelque chose. Bowman approcha sa main de son visage. La jeune fille, voyant les doigts se poser sur ses yeux, eut un sursaut de panique.
- Chhh. C'est pas moi qu'il faut regarder. Faut pas avoir peur. C'est ton moment, petite. Respire. Y a plus rien d'autre. Juste encore un peu d'air.
Son corps se détendit. Sa poitrine se souleva lentement, puis Arthur sentit sur sa main l'air expulsé de la bouche, un petit souffle tiède, qui s'arrêta (...)

Auteur: Varenne Antonin

Info: Trois mille chevaux vapeur

[ dernier soupir ]

 

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métal précieux

Les lois de l'économie nous indiquent que les atomes sont chers s'ils sont rares, et les lois de la physique nous indiquent qu'ils sont rares s'ils nécessitent des températures exceptionnellement élevées pour être fabriqués. Si les atomes pouvaient parler, les plus chers d'entre eux raconteraient les meilleures histoires. Les atomes les plus courants, comme le carbone, l'azote et l'oxygène (qui, avec l'hydrogène, représentent 96 % du poids de notre corps), sont donc bon marché parce que les étoiles les plus courantes, comme notre Soleil, peuvent les produire dans leur agonie, après quoi elles peuvent former de nouveaux systèmes solaires dans le cadre d'un recyclage cosmique. L'or (Au masse atomique 79), en revanche, est produit lorsqu'une étoile meurt dans une explosion de supernova si violente et si rare qu'elle libère, pendant une fraction de seconde, autant d'énergie que toutes les autres étoiles de notre Univers observable réunies. Pas étonnant que la fabrication de l'or ait échappé aux alchimistes.

Auteur: Tegmark Max

Info:

[ pépites ] [ création difficile ] [ matière ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

épuisement

Je crois que seuls certains états extrêmes de l'âme et du corps : fatigue (au bord de l'anéantissement), maladie, invasion du cœur par une subite souffrance maintenue à son paroxysme, peuvent rendre à l'homme sa vraie puissance d'ouïe et de regard. Nulle allusion, ici, à la parole de Plotin : "Ferme les yeux, afin que s'ouvre l’œil intérieur". Il s'agit de l'instant suprême où la communion avec le monde nous est donnée, où l'univers cesse d'être un spectacle parfaitement lisible, entièrement inane*, pour devenir une immense gerbe de messages, un concert sans cesse renouvelé de cris, de chants, de gestes, où tout être, toute chose est la fois signe et porteur de signe. L'instant suprême aussi où l'homme sent crouler sa risible royauté intérieure et tremble et cède aux appels venus d'un ailleurs indubitable.

De ces messages, la poésie seule (est-il besoin de le dire?) est digne de suggérer quelque écho.




Auteur: Roud Gustave

Info: Air de la solitude. *qui ne sert à rien

[ écriture ] [ étisie ] [ agonie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

déclaration d'amour

Lorsque tu vins, à pas réfléchis, dans la brume,
Le ciel mêlait aux ors le cristal et l'airain.
Ton corps se devinait, ondoiement incertain,
Plus souple que la vague et plus frais que l'écume.
Le soir d'été semblait un rêve oriental
De rose et de santal.

Je tremblais. De longs lys religieux et blêmes
Se mouraient dans tes mains, comme des cierges froids.
Leurs parfums expirants s'échappaient de tes doigts
En le souffle pâmé des angoisses suprêmes.
De tes clairs vêtements s'exhalaient tour à tour
L'agonie et l'amour.

Je sentis frissonner sur mes lèvres muettes
La douceur et l'effroi de ton premier baiser.
Sous tes pas, j'entendis les lyres se briser
En criant vers le ciel l'ennui fier des poètes
Parmi des flots de sons languissamment décrus,
Blonde, tu m'apparus.

Et l'esprit assoiffé d'éternel, d'impossible,
D'infini, je voulus moduler largement
Un hymne de magie et d'émerveillement.
Mais la strophe monta bégayante et pénible,
Reflet naïf, écho puéril, vol heurté,
Vers ta Divinité.

Auteur: Vivien Renée

Info: Recueil : Etudes et préludes, A la femme aimée

[ poème ]

 

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pessimisme

Ce qui est pire c'est qu'on se demande comment le lendemain on trouvera assez de forces pour continuer à faire ce qu'on a fait la veille et depuis déjà tellement trop longtemps, où on trouvera la force pour ces démarches imbéciles, ces mille projets qui n'aboutissent à rien, ces tentatives pour sortir de l'accablante nécessité, tentatives qui toujours avortent, et toutes pour aller se convaincre que le destin est insurmontable, qu'il faut retomber au bas de la muraille, chaque soir, sous l'angoisse du lendemain, toujours plus précaire, plus sordide.

C'est l'âge aussi qui vient peut-être, le traître, et nous menace du pire. On n'a plus beaucoup de musique en soi pour faire danser la vie, voilà. Toute la jeunesse est allée mourir déjà au bout du monde dans le silence de vérité. Et où aller dehors, je vous le demande, dès qu'on n'a plus en soi la somme suffisante de délire ? La vérité, c'est une agonie qui n'en finit pas.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Voyage au bout de la nuit

[ existence ]

 
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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

agonie

Une bête mourait dans une étable. J'allumai une lampe qui éclaira faiblement les murs lavés au grésil. Je pris la bête dans mes bras et me couchai près d'elle. Les yeux grands ouverts elle tremblait, ne luttant plus contre la mort et s'abandonnait avec une sorte de ravissement au sommeil inconnu qui ne l'effrayait pas. Depuis deux jours, elle n'avait rien mangé, n'en souffrant pas. La fièvre la nourrissait. Une colique sanglante maculait son arrière-train. Elle bêla, ferma les yeux: pas un cri de douleur, un cri d'appel. Je la berçais. Elle vomit dans mes mains, je la savais condamnée. Son cœur battait à coups rapides: le bruit même de la vie. Qu'avait-elle connu de la vie, cette brebis née en décembre ! Je chantai doucement, pour elle. Elle ne bougea plus. Avait-elle passé ? La vie reprit dans son corps chaud, mais faiblement, comme soutenue par ma présence; il me semblait mourir moi-même.
Elle mourut à six heures du soir, ses yeux grands ouverts.

Auteur: Augiéras François

Info: Le Voyage des morts

[ animal ]

 

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fin de vie

SCHIBEUGEN  - Oui. C'est le petit espoir qui vous reste. L'épuisement. Ce qui vous guérira, en fin de compte, ce sera une incommensurable lassitude. Vous vieillirez, vous vous étiolerez, et avec la faiblesse viendra le repos. Certes, vous n'aurez pas la force de vous réjouir, mais pas celle non plus de crier, de protester ou de souffrir. Une douce sérénité vous enveloppera. Vous serez calme, calme, juste un petit moignon de vie déchue, repliée sur elle-même et bien ordonnée. Une épaisse couche de cendres recouvrira vos amours passées, présentes, inachevées, inaccessibles, et qui, de toute façon, vous auront renvoyés à votre solitude. Ensuite, doucement, très doucement, sans sursaut ni amertume, vous commencerez un jour à agoniser. Plus rien ne vous intéressera, ni l'agitation ambiante, ni Dieu, ni l'espoir, ni le sens à donner à votre vie. Il vous restera juste assez de force pour tourner vers l'avenir un regard fermé, un regard qui lui aussi se brouillera peu à peu. Jusqu'à ce que vous mouriez. Oui, misez sur l'épuisement.

Auteur: Hanokh Levin

Info: Théâtre choisi I : Comédies. Kroum l'Ectoplasme, pp 105-106

[ fatigue ] [ agonie ] [ extinction ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

prolétaires

Les travailleurs ont disparu de notre vie. Ils ont été perdus de vue, transformés en quelque chose d’autre. Le travail des prolétaires dans notre époque de gestion et de savoir-faire a été dévalué. (...) En réalité, le Travailleur n'est pas parti n’importe où. Il est simplement retourné sous terre. Trahi par le socialisme soviétique dégénéré, étranglé par le nœud coulant du capital perfide, dont la domination aujourd’hui n'est pas seulement formelle et externe, mais absolue et interne, il regarde d’un air sombre la répugnante réalité construire autour de lui par des escrocs de tous types, de toutes races ou classes. Passé de l’état d’esclave de fonctionnaires du Parti à celui d’esclave des "nouveaux russes", le Travailleur est humilié et écrasé comme avant, plus qu’avant. Conduis dans l’obscur labyrinthe du social, empoisonné par des substituts électroniques d’émotions et par du pseudo-érotisme omniprésent, il se débat dans une cage étroite, faisant tourner, avec l’énergie de son agonie, une terrible machine à façade d’ordinateur, qui s’effondrerait comme une pyramide de sable s’il n’était pas là.

Auteur: Douguine Alexandre

Info: Le prophète de l'eurasisme

[ vingt et unième siècle ] [ néolibéralisme ]

 

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mise en garde

L'un des moments les plus troublants de Ceux de 14, presque surnaturel, est celui où Genevoix est sauvé de la mort par un mourant. Un soldat, sans doute paralysé par une balle reçue dans la moelle épinière, est étendu sur d'autres cadavres en travers du boyau où s'est engagé l'officier. Par la seule intensité de son regard, où s'est concentré ce qui lui reste de vie, le blessé prévient Genevoix de la balle qui l'attend au créneau où lui vient d'être abattu, dans l'axe de tir au bout duquel le guerrier allemand embusqué guette sa prochaine cible. Ce qui relie alors le mourant à celui qui conserve la vie grâce à lui est inexprimable, sauf par Ceux de 14. Il faut aller voir comment c'est dit et comment est dit l’effort d’expression muette du mourant, puis le soulagement dans ses yeux quand il sait qu'il a été compris, qu'il a sauvé la vie de l'inconnu qui passe, ce soldat français, son camarade. Le regard de cet homme - qui était-il ? - a sauvé le sous-lieutenant Genevoix devenu, pour toujours, leur regard à tous.

Auteur: Bernard Michel

Info: Pour Genevoix

[ yeux messagers ] [ alerte ] [ agonie ]

 
Mis dans la chaine

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Ajouté à la BD par miguel

question

La beauté du Tout est-elle vraiment rehaussée par notre agonie ?  Le Tout est-il vraiment beau ? Et qu'est-ce que la beauté ? Tout au long de son existence, l'homme s'est efforcé d'entendre la musique des sphères, et il lui a semblé, à l'occasion, en saisir une phrase, voire même un soupçon de la forme entière de cette musique. Pourtant, il ne peut jamais être sûr de l'avoir vraiment entendue, ni même de l'existence d'une musique aussi parfaite. C'est inévitable, car si elle existe, elle n'est pas pour lui dans sa petitesse. Mais une chose est sûre. L'homme lui-même, à tout le moins, est une musique, un thème courageux qui produit une musique inspirée de son univers, sa matrice de tempêtes et d'étoiles. L'homme lui-même, à sa propre échelle, sera à jamais une beauté dans la forme éternelle des choses. Il est très bon d'avoir été un homme. Nous pouvons donc aller de l'avant ensemble, rire au cœur, et en paix, reconnaissants pour le passé et pour notre propre courage. Car il y aura un jour, finalement, une juste conclusion à cette brève musique qu'est l'homme.

Auteur: Stapledon William Olaf

Info: Last and first men

[ anthropocentrisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel