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rapports humains

Aurais-je autre chose à lui offrir que les ignobles banalités qu’on inflige aux mourants ? Comme si c’était déjà pas suffisant de crever, il faut encore se cogner les angoisses de ceux que les métastases laissent provisoirement de côté… C'est toujours ça qu'on déballe aux crevards, qu'on est tristes, mal à l'aise, gênés, inquiets, perdus... qu'on a peur en somme... Mais c'est seulement nous que ça soulage...

Auteur: Larcenet Manu

Info: Blast - Intégrale

[ à l'article de la mort ] [ agonie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

vieillir

Il est devenu frileux, sa peau trop grande pour son squelette ne lui tient plus chaud. Le lien avec le corps se défait peu à peu, le lien avec la vie se dénoue. Il ferme les yeux, se réfugie dans l'immensité de la nuit, là où la différence entre l'enfant indistinct du passé et le septuagénaire trop présent d'aujourd'hui disparaît, là où ne demeure qu'une sensation flottante et apaisée de l'être.

Auteur: Paravel Dominique

Info: Nouvelles vénitiennes

[ agonie ]

 

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bonheur

Je n'ai pas de conseil à donner à quiconque mais si vous avez la possibilité de mourir dans votre fauteuil à quatre vingt ans après avoir jardiné une partie de l'après-midi, trouvé un mot de huit lettres au jeu télévisé, avalé du bout des lèvre une tisane et déclaré en déposant la tasse sans trembler au centre de sa soucoupe, maintenant je vais somnoler un peu, et pouf, on croit que vous êtes endormi, n'hésitez pas, soyez preneur.

Auteur: Rouaud jean

Info: Sur La Scene Comme Au Ciel

[ agonie ] [ dernières paroles ]

 

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contemplation

Cette façon qu'a le monde en silence et dans une grande douceur, de se défaire d'un coup, de dire en peu de choses et peu de temps ce qu'il y a à dire. Que mourir n'était peut-être rien d'autre que s'étendre à demi sur un lit comme dans Rome il y a deux mille ans aux soupers de fête et regarder la mer tout le temps qu'il faudrait. Mourir dans les yeux de la mer un jour qu'elle serait bleue.

Auteur: Desbordes Michèle

Info: L'emprise

[ mort ] [ agonie ] [ océanique ]

 

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mort imminente

- Mon hypothèse, c'est que, une microseconde avant qu'on meure, notre cerveau s'emballe, se met à penser à toute vitesse. Ça serait 10000 fois plus puissant qu'un rêve ou que du stress. Et pour notre esprit, cette dernière microseconde de conscience s'allongerait à l'infini et on s'imaginerait tout un univers... C'est ça que les religions appelleraient la "vie éternelle"...
- C'est fort, ton truc.
- Ouais. J'ai appelé ça : 'la quatrième dimension et demie", parce que c'est une dimension cachée dans le temps, et le temps, c'est la quatrième dimension.

Auteur: Gazzoti Bruno

Info: Seuls, Tome 6 : La quatrième dimension et demie

[ nde ] [ agonie ]

 

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camp de concentration

Il n'est pas possible de mourir plus abandonné, d'être plus souillé d'ordures, de souffrir autant dans tout son corps, par tous les points de contact, par les escarres, les abscès, continuellement tenaillé par de douloureuses coliques, hanté par la faim, ou plutôt de savoir que chaque jour sans manger est une étape vers la mort. Ne plus avoir la force de se lever, de remuer un membre, de repousser le pied qui s'enfonce et pèse si lourd sur la poitrine; à chaque étape lente, vers la mort, trouver de nouvelles souffrances. Le plus horrible, c'est que la mort était lente à venir, des jours, parfois des semaines. Il est peut-être des martyrs plus spectaculaires, il n'en est pas de plus atroce

Auteur: Bernadac Christian

Info: Les médecins de l'impossible

[ agonie ]

 

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épuisement

Je crois que seuls certains états extrêmes de l'âme et du corps : fatigue (au bord de l'anéantissement), maladie, invasion du cœur par une subite souffrance maintenue à son paroxysme, peuvent rendre à l'homme sa vraie puissance d'ouïe et de regard. Nulle allusion, ici, à la parole de Plotin : "Ferme les yeux, afin que s'ouvre l’œil intérieur". Il s'agit de l'instant suprême où la communion avec le monde nous est donnée, où l'univers cesse d'être un spectacle parfaitement lisible, entièrement inane*, pour devenir une immense gerbe de messages, un concert sans cesse renouvelé de cris, de chants, de gestes, où tout être, toute chose est la fois signe et porteur de signe. L'instant suprême aussi où l'homme sent crouler sa risible royauté intérieure et tremble et cède aux appels venus d'un ailleurs indubitable.

De ces messages, la poésie seule (est-il besoin de le dire?) est digne de suggérer quelque écho.




Auteur: Roud Gustave

Info: Air de la solitude. *qui ne sert à rien

[ écriture ] [ étisie ] [ agonie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

fin de vie

SCHIBEUGEN  - Oui. C'est le petit espoir qui vous reste. L'épuisement. Ce qui vous guérira, en fin de compte, ce sera une incommensurable lassitude. Vous vieillirez, vous vous étiolerez, et avec la faiblesse viendra le repos. Certes, vous n'aurez pas la force de vous réjouir, mais pas celle non plus de crier, de protester ou de souffrir. Une douce sérénité vous enveloppera. Vous serez calme, calme, juste un petit moignon de vie déchue, repliée sur elle-même et bien ordonnée. Une épaisse couche de cendres recouvrira vos amours passées, présentes, inachevées, inaccessibles, et qui, de toute façon, vous auront renvoyés à votre solitude. Ensuite, doucement, très doucement, sans sursaut ni amertume, vous commencerez un jour à agoniser. Plus rien ne vous intéressera, ni l'agitation ambiante, ni Dieu, ni l'espoir, ni le sens à donner à votre vie. Il vous restera juste assez de force pour tourner vers l'avenir un regard fermé, un regard qui lui aussi se brouillera peu à peu. Jusqu'à ce que vous mouriez. Oui, misez sur l'épuisement.

Auteur: Hanokh Levin

Info: Théâtre choisi I : Comédies. Kroum l'Ectoplasme, pp 105-106

[ fatigue ] [ agonie ] [ extinction ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

mise en garde

L'un des moments les plus troublants de Ceux de 14, presque surnaturel, est celui où Genevoix est sauvé de la mort par un mourant. Un soldat, sans doute paralysé par une balle reçue dans la moelle épinière, est étendu sur d'autres cadavres en travers du boyau où s'est engagé l'officier. Par la seule intensité de son regard, où s'est concentré ce qui lui reste de vie, le blessé prévient Genevoix de la balle qui l'attend au créneau où lui vient d'être abattu, dans l'axe de tir au bout duquel le guerrier allemand embusqué guette sa prochaine cible. Ce qui relie alors le mourant à celui qui conserve la vie grâce à lui est inexprimable, sauf par Ceux de 14. Il faut aller voir comment c'est dit et comment est dit l’effort d’expression muette du mourant, puis le soulagement dans ses yeux quand il sait qu'il a été compris, qu'il a sauvé la vie de l'inconnu qui passe, ce soldat français, son camarade. Le regard de cet homme - qui était-il ? - a sauvé le sous-lieutenant Genevoix devenu, pour toujours, leur regard à tous.

Auteur: Bernard Michel

Info: Pour Genevoix

[ yeux messagers ] [ alerte ] [ agonie ]

 
Mis dans la chaine

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Ajouté à la BD par miguel

noyade

Je ne sais pas combien de temps je restai à l'eau ce matin-là. Je me rappelle la force du courant glacial de la fin d'automne, et la lumière grise. Je me souviens d'avoir été frôlé par quelque chose d'immense et de froid, sans doute s'agissait-il d'un tronc immergé, mais, à ce jour, un doute enfantin subsiste encore en moi. Je n'eus pas la force d'avoir peur. Je m'enlisai peu à peu dans un état second, entre la poigne engourdissante du froid et le rythme lent mais répété de mes brasses, et même les histoires terrifiantes des vieux pêcheurs quittèrent rapidement mon esprit. Les brumes m'environnaient, j'étais seul, perdu sur le flot incertain de limbes blanc. L'aube devait poindre, mais la lumière, au lieu de lever le voile, ne faisait que l'épaissir. Ma petite réserve d'énergie ne tarda pas à faire défaut. Je dérivais davantage que je ne nageais, crachotant parfois. Le froid et la fatigue anesthésiaient, nourrissaient une indifférence croissante et dangereuse. Envolées les pensées de loyauté envers Brindille et la colère revêche à l'intention de Hesse. Il n'y avait plus que l'abîme liquide, un gouffre glacial et sans fond au bord duquel je me tenais en équilibre précaire, quelque part entre la chaleur palpitante de ma propre chair et l'appel pressant de la fosse. C'était un combat inégal, je savais que je le perdais, et cela m'était de plus en plus égal.

Auteur: Dewdney Patrick

Info: L'enfant de poussière

[ agonie ] [ lutte ]

 

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