Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 18
Temps de recherche: 0.0482s

athée

Je crois en Dieu seulement quand j'ai perdu mes clés. Souvent ça m'aide à les retrouver. Pour le reste, je préfère prendre les choses en main plutôt que de les confier à un type qui existe sûrement pas... ou qui se fout de nous. Ça m'évite pas mal de déceptions, notamment celle de passer des heures à me larmoyer. La religion, c'est ce qu'il nous reste quand le toubib sort de la pièce, la tête basse, en répétant qu'il est désolé. Si certains peuvent trouver du réconfort dans la vénération d'un dieu, je leur laisse ma place à la cathédrale, à la synagogue, au prieuré, à la mosquée, au fanum et au wat, au temple et à la ziggourat, à l'église et au gurdwara, au pathi et au vihara, à la pagode, au sanctuaire, au mandir et au baptistère, à l'égyptien sérapéum et à l'antique mithraeum. Qu'ils aillent y prier leurs invisibles dieux de semer leurs bontés du plus haut de leurs cieux !

Auteur: Lebel Nicolas

Info: De cauchemar et de feu

[ anticlérical ] [ mystique ]

 

Commentaires: 0

auto-affirmation

Laisse tomber tes tentatives de passer pour quelqu'un de normal. Suis ton génie propre (geekdom). Embrasse la nerditude. Pour reprendre les mots immortels de Lafcadio Hearn, sois un génie (geek) d'une incroyable obscurité, dont l'œuvre est toujours imprimée après cent ans, "courtise la muse de l'étrange". Tu es peut-être un geek. C'est possible que tu sois un geek. Tu devrais t'efforcer d'être un geek qu'ils n'oublieront jamais. Ne cherche pas à être civilisé. N'espére pas que les hétérosexuels te garderont comme une sorte d'animal de compagnie. Qu'ils aillent au diable. Tu devrais réaliser pleinement ce que la société a fait de toi et prendre une terrible revanche. Deviens. Sois très bizarre. Deviens dangereusement bizarre. Sois sophistiqué, complètement bizarre, et ne le fais pas à moitié. Mets-y toute la puissance dont tu disposes. Ne deviens pas une personne bien équilibrée. Les personnes bien équilibrées sont lisses et ennuyeuses. Deviens quelqu'un d'épineux. Fais pousser des épines sous tous les angles et enfonce-toi dans leur gorge comme un poisson-globe.

Auteur: Sterling Bruce

Info:

[ idiosyncrasie assumée ] [ injonction ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par miguel

métempsycose

Lorsqu’au jour suprême la vie a quittées [les âmes], les malheureuses ne sont pourtant pas débarrassées complètement de tout le mal et de toutes les souillures corporelles, et le mal qui s’est longtemps amoncelé au fond d’elles-mêmes y a nécessairement des racines d’une longueur étonnante. Elles sont donc soumises à des châtiments et expient dans les supplices leurs maux invétérés : les unes, suspendues en l’air, sont déployées au souffle des vents légers ; les autres lavent au fond d’un vaste gouffre le crime dont elles sont souillées, ou s’épurent dans le feu. Chacun de nous subit ses Mânes ; ensuite on nous envoie dans l’ample Elysée, dont nous occupons en petit nombre les riantes campagnes. Enfin, lorsqu’un long jour, au cercle révolu des temps, a effacé la souillure profonde, et purifié le sens éthéré, étincelle du souffle primitif ; quand toutes ces âmes ont vu tourner la roue pendant mille ans, un dieu les appelle en longue file aux bords du fleuve Léthé, afin qu’oublieuses du passé elles aillent revoir la voûte de là-haut, et commencent à vouloir retourner dans des corps.

Auteur: Virgile Publius Virgilius Maro Vergil

Info: L'Enéide

[ post-mortem ] [ au-delà ] [ bardo ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

habitudes

La routine est le seul style de vie à ma portée. Par routine, j’entends un petit répertoire d’activités tranquilles, les unes agréables les autres obligatoires. Le secret, pour leur conférer l’apparence du bonheur, est de rendre les contraintes plaisantes et d’éviter que les plaisirs ne deviennent contraignants — car si on a tout à gagner à joindre le plaisir aux premières, on perd beaucoup à mettre de l’obligation dans les seconds. En somme, la routine à laquelle je me plie ressemble à cette sagesse petite-bourgeoise prônée par Montaigne visant une existence "sans miracle ni extravagance". Rien n’égale en charme, à mes yeux, le train paisible de l’amour, de l’écriture, de la lecture et autres agréments, auquel je me laisse aller sans réserve ni vergogne. — Mais alors, me dira-t-on, que faites-vous de l’aventure ? De la lutte ? Hélas ! L’une demande une curiosité et l’autre une vitalité que je n’ai pas. Les chasseurs de nouveaux horizons me rasent. Les rebelles me lassent. La vraie vie est ailleurs ? Qu’ils y aillent. Mon utopie est ici, entre la plage, ma chambre, ma bibliothèque. Et c’est un territoire que je défendrai manu militari.

Auteur: Schiffter Frédéric

Info: Journées perdues

[ éloge ] [ familiarité des jours ] [ simplicité ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

antisémitisme

Aux juifs qui désiraient une terre vraiment à eux, où ils pourraient s'organiser et vivre suivant leurs traditions, Staline avait offert une partie désolée de la Sibérie orientale, le Birobidjan : à prendre ou à laisser, que ceux qui veulent vivre en juifs aillent en Sibérie; s'il y en a qui refusent la Sibérie, cela veut dire qu'ils préfèrent être russes. Il n'y avait pas d'autres solutions. Mais que doit et peut faire un juif qui voudrait être russe, si les Russes lui ferment les portes de l'université, l'appellent "yid", l'excitent contre les fauteurs de pogroms, et signent un traité d'alliance avec Hitler? Rien, il ne peut rien faire, surtout quand c'est une femme. Line était restée à Tchernigov, les Allemands étaient arrivés et avaient enfermé les juifs dans le ghetto : elle y avait retrouvé quelques-uns de ses amis sionistes de Kiev. Avec eux, et cette fois avec aussi le concours des partisans soviétiques, elle avait acheté des armes, pas beaucoup et peu adéquates, et elle avait appris à s'en servir. Line avait peu de goût pour les théories : dans le ghetto, elle avait souffert de la faim, du froid et de la fatigue, mais elle avait senti que ses différents "moi" s'unifiaient. La femme, la juive, la sioniste et la communiste s'étaient fondues en une seule Line qui n'avait qu'un seul ennemi.

Auteur: Levi Primo

Info: Maintenant ou jamais

[ vingtième siècle ] [ URSS ]

 

Commentaires: 0

rumination

Qu'ils aillent se faire foutre...
Eux et la musique déprimante ainsi que les jingles irritants de la radio, la pluie incessante et le vent tiède, les clébards qui aboient toute la nuit et chient toute la journée, les plats mal cuits et le thé tiède, les boutiques pleines d'objets dont tu ne veux pas à des conditions que tu ne peux pas te permettre, les maisons qui sont des prisons et les prisons qui sont des maisons, l'odeur de la peinture qui masque l'odeur de la peur, les trains qui n'arrivent jamais à l'heure dans des endroits qui se ressemblent tous, les bus que tu n'oses pas prendre et ta voiture qu'on abîme toujours, les déchets qui tournoient, poussés par le vent, dans les rues, les films dans le noir et les promenades dans le parc pour tripoter ou baiser, un doigt ou une queue, le goût de la bière qui émousse celui de la peur, la télévision et le gouvernement, Sue Lawley et Maggie Thatcher, les Argies et les Falklands, UDA et LUFC bombés sur les murs de ta mère, la swastika et la corde au-dessus de sa porte, la merde dans sa boîte aux lettres et la brique à travers sa fenêtre, les coups de téléphone anonymes et les coups de téléphone orduriers, la respiration haletante et la tonalité, les sarcasmes des enfants et les injures de leurs parents, les yeux plein de larmes qui ne brûlent pas à cause du froid mais à cause de la frustration, les mensonges qu'ils disent et la souffrance qu'ils apportent, la solitude et la laideur, la stupidité et la brutalité, l'indifférence perpétuelle et fondamentale de tout le monde, à toutes les minutes, à toutes les heures, tous les jours, tous les mois, toutes les années de toutes les vies.

Auteur: Peace David

Info: 1983

[ rancoeur ] [ pessimisme ] [ ennui ]

 

Commentaires: 0

femmes-par-homme

Chez la femme, le geste écrit est gauche, souvent disgracieux et lâché, ne quittant l'allure insignifiante que pour devenir discordant, désordonné ou exagéré; il a souvent des formes penchées et frêles, ou bien prétentieuses ou compliquées. L'écriture dite du Sacré-Cœur, au tracé triangulaire, est actuellement un précieux indice du sexe féminin, mais il est aléatoire puisqu'il suffirait d'une modification dans l'enseignement des couvents pour qu'il disparaisse. La surélévation des diverses minuscules, principalement des s, r et de la hampe des p, se rencontre très souvent, même habituellement, dans les écritures de femmes, et très rarement dans celles des hommes. Il en est de même des finales longues, soit qu'elles aillent à la dérive, soit qu'elles soient horizontales. Ce qui m'a frappé le plus, c'est de constater combien on exagérait l'importance des signes de la finesse et de la légèreté; ils n'ont pas une grande importance différentielle. Si parfois les écritures de femmes sont plus fines et légères que celles des hommes, par contre on y voit plus fréquemment des traits appuyés, des renflements, — c'est-à-dire que la femme, qui a moins de besoins sexuels que l'homme, serait cependant plus sensuelle. Il est vrai que les renflements disent aussi la gourmandise!

Chez l'homme, la netteté, la fermeté, la sûreté, la simplicité, la sobriété du tracé sont caractéristiques. La simplification, qui est un signe graphologique de culture d'esprit, est bien plus fréquente que chez la femme. Quand l'écriture d'une femme a de la tenue, chose rare, elle n'évite pas la raideur, le mouvement manque de grâce. Chez l'homme, l'aisance du tracé s'allie le plus souvent aux qualités de netteté et de sobriété. Ces différences existent jusque dans l'écriture des gens inférieurs. A égale infériorité, l'écriture de l'homme est plus simple et sobre. On trouve aussi beaucoup moins d'écritures lâchées d'hommes que de femmes.

Auteur: Binet Alfred

Info: "La graphologie et ses révélations sur le sexe, l'âge et l'intelligence", L'Année psychologique, 1903 https://www.persee.fr/doc/psy_0003-5033_1903_num_10_1_3547

[ hommes-femmes ] [ style ] [ lettre ] [ olographiques ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

désespérée

Elle ne voulait plus vivre. Elle voulait mourir

mais parce qu'elle ne voulait pas le reconnaître

elle tombait malade chaque jour

d'une maladie nouvelle

elle brûlait à petit feu dans une fièvre éternelle

et se promenait partout avec sa fièvre avec ses maladies

comme on promène une meute de chiots espiègles et fidèles

avec soi en laisse.

Oh. Elle marchait droite et mince dans les rues

et souriait à tout le monde de loin.

Oui. De loin

En réalité elle ne voulait plus vivre

Elle ne désirait rien – que la terre et l'herbe

le ciel et l'eau. Oui. Les éléments purs et éternels

Elle regardait le cœur serré par la pitié

toutes les créatures jeunes et vivantes

car elle avait compris – oh – elle avait très tôt compris

non seulement que la vie n'est que cruauté

mais qu'elle est aussi une épreuve

oui une épreuve : pour rien

et que le surhumain fait sur nous des tests

comme ça

comme nous allons au spectacle

pour passer notre temps

Elle savait qu'il n'existe ni sens ni gloire ni salut

elle savait que dans ce monde plein de dieux tout est inutile

Et elle voulait mourir

Oh oui elle voulait mourir

comme le lin qui s'effiloche en terre

comme le chanvre qui fond dans la rivière

comme l'aigrette du pissenlit qui disparaît dans le vent

Elle ne voulait plus vivre

non

elle avait peur que dans longtemps des siècles plus tard

les éléments de son corps aillent par hasard se réunir

et se souvenir de sa vie de Marta son nom

Aussi souriait-elle à tous écartelée et lointaine

Auteur: Petreu Marta

Info: De loin, 15 mai 2004. Traduit du roumain par Ed Pastenague

[ poème ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel