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atroce

Ce ne fut pas pour apaiser leur douleur, ni même pour se concilier leurs victimes, que les soldats allemands organisèrent la musique dans les camps de la mort.
Ce fut pour augmenter l'obéissance et les souder tous dans la fusion non personnelle, non privée, qu'engendre toute musique.
Ce fut par plaisir, plaisir esthétique et jouissance sadique, éprouvés à l'audition d'airs aimés et à la vision d'un ballet d'humiliation dansé par la troupe de ceux qui portaient les péchés de ceux qui les humiliaient.
Ce fut une musique rituelle.
Primo Levi a mis à nu la plus ancienne fonction assignée à la musique. La musique, écrit-il, étant ressentie comme un "maléfice". Elle était une "hypnose du rythme continu qui annihile la pensée et endort la douleur".

Auteur: Quignard Pascal

Info: La haine de la musique

[ beaux-arts ] [ camp de concentration ]

 

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élévation

Les jeunes gens pensent que la vieillesse est au pied de la montagne, finit par dire Matilda. En vérité, elle est au sommet. Je suis vieille car j'ai vécu une vie entière. J'ai grimpé très, très longtemps. Lorsque je me retourne pour contempler le chemin parcouru, je vois le village où je suis née, ainsi que ma mère et mon père. Je vois les maisons dans lesquelles j'ai habité, les gens et les animaux que j'ai aimés. Les mauvaises routes que j'ai empruntées, les endroits où j'ai trébuché, et ceux où j'ai dansé, chanté et couru. Je peux voir se dérouler des années et des années. une telle vue n'est possible que du sommet d'une montagne. Ce n'est pas facile d'être là-haut - c'est venté, dangereux, et on s'y sent parfois seul -, mais c'est le sommet, et il n'y a pas d'autre lieu où aller.

Auteur: Hartnett Sonya

Info: L'Enfant du fantôme

[ maturité ] [ âge ]

 

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FLP défini 2

Nous nous proposons de défendre la lecture via une application accompagnatrice des changements d'habitudes amenées par le numérique en la matière.

Au-delà de la collecte de textes aimés et intégré dans sa complexe base de données, FLP, instrument statistique et ludique sur base francophone, invite à jouer avec le juste sens des mots (ici Internet permet de vérifier beaucoup de choses), et surtout de leurs combinaisons.

Nouvelle manière de lire qui "force" à réfléchir, c'est à dire à confronter la subjectivité de ses sensations de lecteur avec  l'objectivité sémantique démultipliée par les possibilités de l'informatique - tout en respectant les règles d'insertion de cette application. C'est un agrégateur à l'opposé du machine learning.

Divertissement qui demande un effort, les Fils de La Pensée, peuvent être appréhendés comme une sorte de dictionnaire communautaire - voire une intelligence collective - en constante évolution et quête de dépassement.

Auteur: Mg

Info: 29 juillet 2021. Non Tal, signifie, qui ne fait pas partie des applications de traitement automatique du langage

[ lecture analytique ] [ non Tal ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

question

Qu'est-ce que l'émotion ? Où nous conduit-elle ? Faut-il s'y ouvrir ? Faut-il s'y livrer ? s'y abandonner ou bien la contrôler, la maîtriser, la discipliner ?
Au final, à quoi sert l'émotion ? Est-elle vraiment utile ? Ne pourrait-on pas s'en passer ?
Pour le savoir, imaginons un instant sa disparition: que serait un être humain sans émotion ?
Il ferait certainement un travailleur modèle, discipliné, performant et efficace, accomplissant impeccablement les tâches qui lui sont assignées, appliquant rigoureusement les instructions reçues; mais il serait un humain effrayant, froid, rigide, sans état d'âme, prêt à tout pour atteindre ses objectifs, exécuter ce pour quoi il a été programmé, bref un véritable robot.
Aussi l'émotion apparaît-elle comme une fonction essentielle, un bienfait, une sauvegarde ou une protection contre les folies du monde, un signal intérieur nous indiquant notre propre chemin.
L'émotion est ainsi la manifestation de notre principe ou puissance de vie. C'est elle qui nous rend beau, sage et heureux. C'est par elle que nous pouvons aimer et être aimés.

Auteur: Thibaud Yann

Info: L'aventure émotionnelle ou la métamorphose du coeur: L'Écologie intérieure 2

[ émoi ]

 

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deuil

Sous la terre, les racines la pleuraient sans l’avoir jamais vue, le teck blanc aussi, dont l’écorce se détachait en plaques de la taille d’une empreinte de pas, et le citronnier, qui produisait vingt cinq paniers de fruits chaque année. Tous, il en était certain, la pleuraient avec lui, les lézards vifs comme des éclairs ainsi que les libellules au bruissement sec, les abeilles charpentières aux ailes bleues, les processions noires des fourmis, les scarabées à la carapace dure et tous les escargots. Dans son chagrin il avait murmuré son nom en parcourant les sentiers de latérite qui serpentaient librement dans le jardin, et le mot avait circulé au milieu des luisances noires des corbeaux et des papillons qui dansaient dans la lumière du soleil -- azurés de l’Himalaya, satyres du Chitral, tigres bleus et léopards communs, machaons et paons du jour. Elle les avaient aimés, ainsi que le monde qu’ils habitaient, disant : "Dieu n’est qu’un nom pour dire notre émerveillement."

Auteur: Nadeem Aslam

Info: Le jardin de l'aveugle, p 51

[ souvenir ]

 

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introspection

Je suis repassée devant chez eux et j'ai longé le trottoir. Je me suis arrêtée une minute la main sur le portail. Et retournée pour regarder les alentours endormis. Je ne sais pas pourquoi mais je me suis soudain sentie loin, très loin de tous ceux que j'avais connus et aimés dans ma jeunesse. Ils me manquaient. L'espace d'une minute j'aurais voulu pouvoir retourner à cette époque. Et puis avec ma pensée suivante j'ai clairement compris que cela ne m'était pas possible. Non. Mais je me suis rendu compte que ma vie ne ressemblait pas, il s'en fallait de beaucoup, à la vie que je m'étais imaginée quand j'étais jeune et que j'envisageais ce qui m'attendait. Je ne me rappelais plus à présent ce que j'avais voulu faire de ma vie, à l'époque, mais comme les autres j'avais eu des projets. Cliff était quelqu'un qui avait eu des projets lui aussi et c'est ainsi qu'on s'était connus et c'est pour ça qu'on était restés ensemble.

Auteur: Carver Raymond

Info: Débutants

[ décalage ] [ rencontre ] [ couple ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

autorité

Ce sont des museaux à confitures. Pas plus qu'un homme, une chrétienté ne se nourrit de confitures. Le Bon Dieu n'a pas écrit que nous étions le miel de la terre, mon garçon, mais le sel. Or notre pauvre monde ressemble au vieux père Job sur son fumier plein de plaies et d'ulcères.

Du sel sur une peau à vif, ça brûle. Mais ça empêche aussi de pourrir.

Avec l'idée d'exterminer le diable, votre autre marotte est d'être aimés, aimés pour vous-même s'entend. Un vrai prêtre n'est jamais aimé, retient ça. Et veux tu que je te dise? l'Eglise s'en moque que vous soyez aimés mon garçon.

Soyez d'abord respectés, obéis. L'Eglise a besoin d'ordre. Faites de l'ordre à longueur du jour. Faites de l'ordre en pensant que le désordre va l'emporter le lendemain parce qu’il est justement dans l'ordre hélas ! que la nuit fiche en l'air votre travail de la veille - la nuit appartient au diable.

Auteur: Bernanos Georges

Info: Dans "Journal d'un curé de campagne"

[ conseil ] [ ecclésiaste ] [ vaillance ]

 

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dernières paroles

Mes chers parents, mes chers amis,

C'est la fin ! On vient nous chercher pour la fusillade.
Tant pis... Mourir en pleine victoire*, c'est un peu vexant, mais qu'importe ! Le rêve des hommes fait événement...
Nano, souviens-toi de ton frangin. Jusqu'au bout il a été propre et courageux et, devant la mort même, je ne tremble pas.
Adieu petite maman chérie. Pardonne-moi tous les tracas que je t'ai faits. J'ai lutté pour une vie meilleure; peut-être un jour que tu me comprendras !
Adieu mon vieux papa. Je te remercie d'avoir été chic avec moi. Garde un bon souvenir de ton fils.
Toto, Tototte, adieu, je vous aimais comme mes autres parents. Nano sois un bon fils, tu es le seul fils qui leur reste, ne fais pas d'imprudence.
Adieu tous ceux que j'ai aimés, tous ceux qui m'aimaient, ceux de Nantua et les autres.
La vie sera belle. Nous partons en chantant. Courage ! Ce n'est pas si terrible après six mois de prison.
Mes derniers baisers à vous tous. Votre Pierrot.

Auteur: Benoît Pierre

Info: * Allusion à la capitulation allemande à Stalingrad

[ exécution ]

 

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désert

Quel soulagement, quelle joie toute physique, cette arrivée à l'ombre, où la brise est un peu fraîche, où nos yeux douloureux se reposent sur le vert profond des beaux palmiers, sur les grenadiers aux fleurs de sang et sur les lauriers roses en touffes. Après l'eau de mensonge [le mirage], le goût de la vérité. Nous nous étendons à terre, pour n'entrer à Béchar que vers le soir, après la sieste.
Djilali s'endort, et moi je regarde ce décor nouveau qui ressemble à d'autres que j'ai aimés, qui m'ont révélé le charme mystérieux des oasis. J'y retrouve aussi cette légère odeur de salpêtre, si spéciale aux palmeraies humides, cette odeur de fruit coupé qui pimente tous les autres parfums de la vie à l'ombre.
Dans la quiétude profonde de cette clairière isolée, d'innombrables lézards d'émeraude et des caméléons changeants se délectent dans les taches de soleil, étalés sur les pierres. Pas un chant d'oiseau, pas un cri d'insecte. Quel beau silence! Tout dort d'un lourd sommeil, et les rayons épars glissent entre les hauts troncs des dattiers comme des chevelures de rêve...

Auteur: Eberhardt Isabelle

Info: Montagne de lumière, Dans l'ombre chaude de l'islam

 

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famille

J'ai pensé à leur rencontre. J'ai frotté mes parents comme du cuivre ancien pour en effacer le noir. Redressé leur têtes, aminci leurs corps, rallumé leurs yeux. Ils avaient dû s'aimer l'espace d'un instant, quand ils avaient tournoyé sous les lampions du 14 juillet, à moins qu'ils ne soient restés fixes pendant que le reste se mettait à tourner. Ton père était beau, avait dit ma mère, et il était doux, et il dansait comme un dieu. J'ai pensé à leur rencontre mille fois, le plus souvent la nuit, quand j'avais l'impression d'étouffer. Il fallait qu'ils se soient aimés, sinon quelle raison j'avais d'exister, moi, de respirer, de prendre la place d'un autre ? Mais alors, il était parti où, cet amour ? Je l'ai cherché sous mon lit, dans les murs froids, dans la forêt, dans les yeux de ma mère puis dans ceux d'autres femmes, et j'ai fini par comprendre qu'il s'était changé en pierre. Elle avait dû rouler quelque part, passer par le trou d'une poche, et peut-être même qu'ils l'avaient un peu cherchée, mais va-t'en retrouver une pierre dans la caillasse du monde.

Auteur: Andrea Jean-Baptiste

Info: Cent millions d'années et un jour

[ géniteurs ] [ ascendants directs ]

 

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