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portrait

Comme elle allait à ses côtés, d’un pas léger et allongé, Selden devint conscient du plaisir sensuel que lui donnaient son voisinage, le modelé de sa petite oreille, la sinueuse vague montante de ses cheveux – l’art ajoutait-il tant soit peu à leur éclat ? – et la ligne épaisse des cils noirs et droits. Tout en elle était à la fois vigoureux et exquis, à la fois fort et fin. Il avait l’intuition confuse qu’elle avait dû coûter beaucoup à créer, qu’un grand nombre d’êtres incolores et laids avaient de quelque mystérieuse façon été sacrifiés à la produire.

Auteur: Wharton Edith

Info: Dans "Chez les heureux du monde", page 28

[ femme-par-homme ] [ beauté ] [ admiration ]

 
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femme-par-homme

Cette nuit-là, Parker dormit dans la cabine pour gagner du temps, une sensation de hâte le dominait depuis le moment où il avait décidé de revoir cette femme. “Maytén”, répétait-il dans sa tête. Le son de ce prénom évoquait la terre et le paysage, les lacs bleutés de la cordillère, la brise tiède du printemps qui caressait les corps ; il produisait un écho fragile et cristallin, un accent, un final sans voyelle, ce qui ajoutait une grâce subtile, vaporeuse. Plus Parker se répétait ce prénom dans la pénombre du camion immobile sous les étoiles, plus il prenait de significations, jusqu’à devenir magique et parfumer l’aube.

Auteur: Varela Eduardo Fernando

Info: Patagonie route 203

[ romantisée ] [ espérance ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

hypocrisie

Faire le tolérant ostensiblement et mépriser par-devers soi, ou entre amis sélectionnés : voilà pour Voltaire une ligne de conduite, sinon quasiment une règle de vie. Non sans délicatesse il donna la recette à Mme Deffand, et d'avoir déféré à son téléguidage elle se félicitait, écrivant à l'orfèvre en matière de mépris : "Je répète sans cesse ce que vous m'avez dit dans une de vos lettres, qu'il faut mépriser les hommes et qu'il faut les tolérer". Elle ajoutait, à la lumière de l'expérience : "[C]e qui est de singulier et d'heureux, c'est qu'ils sont contents de la tolérance, et ne s'aperçoivent point du mépris, on aurait donc grand tort de n'en point user ainsi."

Auteur: Martin Xavier

Info: Dans "Voltaire méconnu", pages 203-204

[ vacherie ] [ dissimulation ] [ sournois ] [ manipulation psychologique ]

 

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parapsychologie

Ma propre vie, ainsi que je l’ai déjà déclaré publiquement, a été particulièrement pauvre du point de vue de l’occulte. Le problème du transfert de pensée vous paraîtra peut-être mineur en comparaison de la grande magie de l’occulte. Mais pensez seulement aux conséquences du pas, au-delà de notre point de vue à ce jour, que nous ferions rien qu’en acceptant une telle supposition. Ce que le gardien de Saint-Denis avait coutume d’ajouter au récit du martyre du saint reste vrai. Après qu’on lui eut coupé la tête, saint Denis l’aurait ramassée, et s’en serait allé la portant sous son bras. Et le gardien ajoutait : Dans des cas pareils, ce n’est que le premier pas qui coûte. Après, cela va tout seul. 

Auteur: Freud Sigmund

Info: "Psychanalyse et télépathie", trad. Wladimir Granoff et Jean-Michel Rey in "La transmission de pensée", éd. Flammarion, 2005, page 71

[ dérive ] [ tentation de la pensée ] [ rationalité-irrationalité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

désenchantement

La marquise du Deffand soignait ses insomnies en correspondant avec Voltaire, Cioran se distrayait des siennes en lisant Mme du Deffand. "Mon Dieu, que vous êtes heureux et que vous êtes en bonne compagnie, étant seul avec vous-même!", écrivait-elle à son illustre correspondant. Car, très loin de Ferney, dans sa chambre de la rue Saint-Dominique, elle était rattrapée, sans cesse, par cette mauvaise bête, ce monstre sans visage qu'on appelle l'ennui et qui entraîne à la fois le vide et le surmenage des pensées. Cioran a probablement éprouvé la même jalousie que la marquise à l'égard de Voltaire. "Ma vie a été dominée par l'expérience de l'ennui. J'ai connu ce sentiment dès mon enfance", confiait-il en 1977. Il ajoutait que c'était une sorte de "vertige": "La révélation de l'insignifiance universelle"...

Auteur: Bott François

Info: Le Monde 12 Mai 1995

[ motivation ] [ écriture ]

 

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processus créateur

Il [Mozart] écrivait d'un coup tout le morceau en notant d'abord les parties les plus importantes, par exemple, le premier violon, ensuite il ajoutait la basse puis les parties intermédiaires. Il est prouvé cependant que des parties très travaillées comme les passages rapides et contrapuntiques de certains quatuors ou de grandes symphonies ont fait l'objet d'un travail particulier. Landon dans son dictionnaire de Mozart mentionne l'existence d'esquisses pour la symphonie Jupiter, mais d'une façon générale le compositeur, selon l'expression "jetait sur le papier" ce qu'il entendait mentalement dans son intégralité. Cette possibilité, ce don, expliquent que l'ouverture de Don Giovanni ait été "écrite" à Prague entre minuit et six heures du matin la veille de la générale ; écrite, oui sans nul doute, avec les parties de chaque instrumentiste, mais il serait préférable de dire "autodictée" et composée mentalement sans doute depuis plusieurs jours. Pas besoin d'instrument, un bon stock de papier rayé, de bonnes plumes bien taillées, de l'encre noire suffisent [...] 

Auteur: Lechevalier Bernard

Info: Le cerveau de Mozart

[ musique classique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

cycles

Calendrier - La première division du temps fut un calendrier lunaire : mois de vingt-sept ou vingt-huit jours, divisé en "phase" ; kalendes (la nouvelle lune), nones (premier quartier), ides (pleine lune). L'année comporta d'abord dix mois, puis douze, cette dernière innovation attribuée à Numa. Pour rattraper le retard sur l'année solaire, on ajoutait, tous les deux ans, un mois supplémentaire de vingt-deux ou vingt-trois jours. Cette intercalation était assurée par les pontifes. Il en résulta un grand désordre, auquel remédia la réforme de César, en 46 : l'année julienne, qui comprit douze mois de trente et trente et un jours alternativement (avec février vingt-huit) et, tous les quatre ans, une année bissextile (redoublant le 6 des kalendes de mars) fut alors instituée. Les kalendes, ides et nones tombèrent alors à date fixe, les kalendes toujours le premier du mois, les nones le 7 en mars, mai, juillet, octobre, et, dans les autres mois le 5; les ides tombèrent le 15 quand les nones sont le 7, le 13 dans les autres mois.

Auteur: Grimal Pierre

Info: Les grandes Civilisations 1 : La civilisation romaine, 1179 - p. 415

[ historique ] [ datations ] [ agendas ]

 

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existence

Elle deviendrait écrivain et vivrait jusqu'à quatre-vingt-dix-huit ans. Elle verrait deux guerres mondiales, vivrait sous le règne de quatre rois et d'une reine. Et presque deux reines puisqu'elle avait dû être conçue - tout juste - sous le règne de la reine Victoria. "Conçue puis oubliée".
Elle avait dix ans et elle était dans un orphelinat lorsqu'un grand paquebot heurta l'iceberg, faisant quelques orphelins de plus. Elle en avait douze lorsqu'une femme se jeta sous les sabots d'un cheval royal. Elle venait d'en avoir quinze lorsqu'elle travailla quelque temps, un été, dans une grande maison - elle n'avait encore jamais vu semblable palais - où elle appris tout ce qu'il fallait savoir sur les émissions nocturnes.
Elle vivrait assez longtemps pour devenir presque centenaire et pour comprendre qu'elle avait probablement connu, vu - et écrit - suffisamment. Cela lui était égal, disait-elle d'un ton enjoué, si elle ne parvenait pas jusqu'à l'an 2000. C’était déjà un miracle qu'elle fût arrivée jusque-la. Le chiffre 19 avait marqué sa vie et dix-neuf ans , c’était un bien bel âge, ajoutait-elle en souriant.

Auteur: Swift Graham

Info: Le dimanche des mères

[ canevas ] [ espérance ] [ résumé ]

 

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homme-par-femme

Elle le sentait libre, cet homme, ce métis, avec ses mots pleins de lui-même. Il était libre en dedans grâce à ces sons qui emplissaient sa bouche et qu’il déclamait avec ferveur, extraits de son carnet comme des signes secrets et impénétrables. Lui-même, malgré sa présence chaude, demeurait une énigme, enveloppé dans un mystère insondable. Parfois dans le lit, nu, il regardait les papiers en parlant à voix basse. Elle avait l’intuition que si elle avait su déchiffrer les transcriptions, la lumière se lèverait sur lui; elle prendrait ses mots couchés sur le papier, les glisserait entre ses dents d’abord, dans sa bouche ensuite, les tournerait sur sa langue, les avalerait avec sa salive. Ils la nourriraient de son essence à lui, la conforteraient de leur douceur, la remueraient de leur tendresse ; ils remonteraient de son sein et elle les lui redonnerait en baisers sauvages et fougueux. Parfois il sortait de son sac une petite bouteille d’eau noire et un bâton auquel il ajoutait une pointe. De l’encre de Chine. Puis il traçait des lignes à main levée, sans hésiter. Elle voulait savoir.

Auteur: Pésémapéo Bordeleau Virginia

Info: L'amant du lac

[ fantasmé ] [ attirant ] [ romanesque ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sous-bois

La forêt était courtaude - c'était des bouleaux, des hêtres nains, des frênes, de petits chênes surtout, ramus et tordus comme des poiriers - mais elle paraissait extraordinairement vivace et racinée, sans une déchirure, sans une clairière ; de chaque côté de l'aine et de la Meuse, on sentait que de toute éternité cette terre avait été crépue d'arbres, avait fatigué la hache et le sabre d'abatis par le regain de sa toison vorace. De temps en temps, un layon fuyait à travers les arbres, étroit comme une passée de bête. La solitude était complète, et cependant l'idée d'une rencontre possible ne disparaissait pas complètement ; quelquefois on croyait distinguer dans l'éloignement un homme debout au bord de la chaussée sous sa longue pèlerine : de près, c'était un petit sapin tout noir et carré d'épaules contre le rideau de feuilles claires. La laie devait suivre à peu près la crête du plateau, car on n'entendait de ruisseau nulle part, mais deux ou trois fois Grange aperçut une auge de pierre enterrée au bord du chemin dans un enfoncement des arbres, d'où s'égouttait un mince filet d'eau pure : il ajoutait au silence de forêt de conte.

Auteur: Gracq Julien

Info: Un balcon en forêt. p 19

[ silhouette ] [ paréidolie ] [ sentier ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste