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viol

Ménécratis la douce était toute alanguie :
Son bras faisait un cercle autour de son visage :
Je ne pus m'empêcher de sauter sur son lit.
Puis, ayant assouvi la moitié de ma rage,
La belle enfant sortit enfin de son sommeil
Et fit dans mes cheveux un terrible ravage.
Mais elle eut beau lutter, je parvins à mes fins.
Elle me dit alors, pris par un gros chagrin :
"Tu t'es bien fait plaisir ! Dire que je refusais
Ton désir malgré l'or que tu me proposais.
Fiche le camp d'ici, rejoins d'autres minettes !
Des baiseurs de Cypris, voilà ce que vous êtes !"

Auteur: Paul le Silentiaire

Info: Après l'amour

 

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nourriture

- Tu t'es encore une fois surpassé. Tu as d'abord plongé dans un bain d'huile brûlante les morceaux d'un lapin, prêtant des tons dorés à sa chair cuisse de nymphe, sa chair fine et fragile, terrestre et périssable. Puis tu l'as déposée pour lui flatter le teint dans le lit écarlate d'un coulis de tomate, un lit chaud et humide où pendant près d'une heure elle s'est alanguie. Enfin tu l'as couchée, attendrie et offerte, dans le creux de l'assiette. Et escortée d'oignons, d'amours d'oignons tout ronds, de graines de paradis, de cannelle, de girofle et de feuilles de laurier, elle s'est laissé conduire jusqu'aux cieux éternels de l'estomac.

Auteur: Staïkos Andreas

Info: Les liaisons culinaires

[ cuisine ] [ recette ]

 

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chapelles

Je ne crois en rien, nous sommes seuls et nous ne serons pas secourus, mais j'aime les églises alanguies dans le creux des après-midi. Je ne parle pas des cathédrales orgueilleuses ni des basiliques perchées, ni de la Madeleine ni de Saint-Germain-des-Prés, ni de Saint-Etienne-du-Mont ni de Saint-Sulpice, je parle des églises sans qualité, des églises de semaine, assoupies, à peine frottées de catéchèse par des dames de bonne volonté que chapeaute de loin un prêtre encore jeune, expéditif et souriant. Même dans les villes, même à Paris, à l'heure du goûter, la trépidance ordinaire reflue dans le ventre des modestes églises de quartier ; la température y est à peu près constante, la lumière aussi, le temps s'y oublie, on y berce à bas bruit des douleurs irrémédiables, personne ne demande rien à personne, le confessionnel est vide, les araignées s'affairent, ça sent la poussière froide.

Auteur: Lafon Marie-Hélène

Info: Nos vies

[ maison de Dieu ] [ sanctuaire ] [ recueillement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

peinture

Le Titien. Dieu sait comment ce gros album avec une jaquette vernissée avait trouvé refuge à la maison. Sans doute, en avait-on gratifié le père à l'usine, pour quelque perfectionnement d'un arbre de cardan. Ils auraient mieux fait de lui passer un vivant billet de vingt roubles avec la trogne de Lénine dans des nuées d'ombres lilas. Ce n'était pas le point de vue d'Ogariov. Il aimait le Titien. Le Titien était une fête, chipée et secrète. Danaé, la Madone tzigane, un portrait de jeune femme. La charmante Salomé soulevant une tête morte et monstrueuse. Des nudités alanguies et gourmandes. Des yeux sombres et tristes, des bouches minuscules, des cous tendres, des plissés fondus dans l'obscurité qui augurent un certain plaisir. Des fossettes sur les joues et les coudes. La gorge desséchée. L'Italie, Florence, la Renaissance, Santa Maria del Fiore, Santa Croce, Santissima Annunziata - des mots superbes qui ne signifiaient rien. Ils ne recouvraient aucun sens, rien d'une manière générale, sauf de la lumière.

Auteur: Stepnova Marina

Info: Leçons d'Italie

[ art pictural ]

 

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couple

Elle ferma la fenêtre et, puisque c’était déjà l’heure de s’entretenir avec son mari, elle discuta avec lui pendant au moins soixante minutes, afin qu’il pût lui demander si elle avait fait ceci ou cela : " Oui ". Avait-elle acheté telle ou telle chose ? " Bien sûr. " Est-ce qu’elle avait réglé le problème de Monsieur X ? " Naturellement." Et celui de Madame Y ? "Aussi." Ne faudrait-il pas licencier P. ? "Si tu le dis." Et Z., ne devrait-on pas le renvoyer lui aussi ? " Tu as raison." Est-ce qu’elle l’aimait ? "Quelle question !" Elle aussi d’ailleurs était une femme parfaite. "Tu es trop gentil !" Et ainsi de suite, jusqu’à ce que la pendule sonne onze coups. Alors son mari se leva, lui posa une main sur l’épaule, l’autre sur la joue, et la regarda tendrement ; puis il la serra contre sa poitrine, tout en couvrant son crâne, en plein sur la raie au milieu, de petits baisers. La Massaia ferma les yeux, en attendant qu’il finisse. On ne peut pas dire qu’elle s’ennuyait ni que cela l’embêtait, elle attendait, c’est tout, déjà à demi alanguie dans une sorte de sommeil vertical dont désormais elle avait pris l’habitude.

Auteur: Masino Paola

Info: Dans "La Massaia", page 120

[ routine ] [ dissimulation ] [ quotidien ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

pensée-de-femme

Tu avais posté un essai en ligne, "Flâneur : mode d’emploi", sur la tradition des pérégrinations urbaines, des déambulations, et sa place dans la culture littéraire. Tu t’étais attiré des critiques pour avoir mis en doute l’idée qu’il puisse exister des flâneuses au féminin. Tu ne croyais pas qu’une femme puisse errer par les rues dans le même état d’esprit, de la même manière qu’un homme. Une marcheuse était sujette à d’incessantes ruptures de rythme : des regards insistants, des commentaires, des sifflets, des mains baladeuses. On apprenait aux femmes à être constamment sur leurs gardes : ce type, là, ne marche-t-il pas un peu trop près de moi ?
Et celui-là, est-ce qu’il me suit ? Comment, dans ces conditions, pourrait-elle jamais être assez alanguie pour se perdre dans cette absence à soi-même, cette joie pure d’être au monde, qui constitue l’idéal de la vraie flânerie ?

Tu en concluais que l’équivalent féminin était sans doute le shopping - en particulier le genre d’exploration vaine de celle qui ne cherche pas à acheter quelque chose.

Je ne pensais pas que tu aies tort. Je connais des tas de femmes qui enfilent une carapace chaque fois qu’elles sortent de chez elles, j’en connais même quelques-unes qui font tout pour éviter d’avoir à sortir de chez elles. Bien sûr, il suffit d’attendre d’avoir atteint un certain âge, l’âge de l’invisibilité, et… le problème est résolu.

Tu vois comme tu utilisais le mot femmes, alors que ce que tu voulais dire en fait, c’était jeunes femmes.

Auteur: Nunez Sigrid

Info: L'ami

[ badaudage ]

 

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Ajouté à la BD par miguel