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psychiatrie

...La loi est enfin votée puis promulguée le 30 juin 1838 : chaque département sera désormais tenu d'avoir un asile d'aliénés. L'autorité publique exercera la direction des établissements publics et la surveillance des établissements privés. Les placements seront soumis à une réglementation précise dans laquelle les certificats médicaux, avant et après internement, figurent en bonne place.
Cet avènement du personnage médical se trouve salué comme il convient par Jean-Pierre Falret, l'un des grands aliénistes du moment, qui proclame que les dispositions de la loi de 1838 sont "applicables à tous les temps et à tous les pays, aussi indélébiles que l'aliénation mentale elle-même".
Dans l'une des nombreuses circulaires d'application qui vont suivre, une petite phrase presque cachée a surgi au détour d'un article sur les dépenses : "Les aliénés dont l'état mental ne compromettrait point l'ordre public ou la sûreté des personnes y seront également admis..." C'est pour lors que le "grand renfermement" va commencer. C'est le dix-neuvième siècle et non l'Ancien Régime qui institue les asiles d'aliénés, les construit et les remplit. La loi de 1838 est son prophète.

Auteur: Quétel Claude

Info: Analectes Loi de 1838 discussions des députés et des pairs

[ société ] [ historique ]

 

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enseignement

L'innocente jeunesse se rend à l'Université pleine d'une confiance naïve, et considère avec respect les prétendus possesseurs de tout savoir, et surtout le scrutateur présomptif de notre existence, l'homme dont elle entend proclamer avec enthousiasme la gloire par mille bouches et aux leçons duquel elle voit assister des hommes d’État chargés d'années. Elle se rend donc là, prête à apprendre, à croire et à adorer. Si maintenant on lui présente, sous le nom de philosophie, un amas d'idées à rebours, une doctrine de l'identité de l'être et du non-être, un assemblage de mots qui empêche tout cerveau sain de penser, un galimatias qui rappelle un asile d'aliénés, le tout chamarré par surcroît de traits d'une épaisse ignorance et d'une colossale inintelligence, alors l'innocente jeunesse dépourvue de jugement sera pleine de respect aussi pour un pareil fatras, s'imaginera que la philosophie consiste en un abracadabra de ce genre, et elle s'en ira avec un cerveau paralysé où les mots désormais passeront pour des idées ; elle se trouvera donc à jamais dans l'impossibilité d'émettre des idées véritables, et son esprit sera châtré.

Auteur: Schopenhauer Arthur

Info: Contre la philosophie universitaire

[ critique ] [ conventionnelle ] [ usure ] [ anti-académisme ] [ formatage éducationnel ]

 
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libéralisme sociétal

Voici donc venue l'ère de la pilule et de l'assignation à jouissance. Fin du droit de réserve sexuelle. Il faut que les femmes aient saisi qu'on les dépossédait de quelque chose d'essentiel pour qu'elles aient tellement résisté, par tout le spectre des actes "manqués", à l'adoption "rationnelle" de la pilule. Même résistance que celle des générations entières à l'école, à la médecine, à la sécurité, au travail. Même intuition profonde des ravages de la liberté, de la parole et de la jouissance sans entraves : le défi, l'autre défi n'est plus possible, toute logique symbolique est exterminée au profit du chantage à l'érection permanente (sans compter la baisse tendancielle du taux de jouissance lui-même ?)  La femme "traditionnelle" n'était ni refoulée ni interdite de jouissance : elle était tout entière dans son statut, nullement passive, et ne rêvant pas forcément de sa "libération" future. Ce sont les bonnes âmes qui voient rétrospectivement la femme de tout temps aliénée, puis libérée dans son désir. Et il y a un profond mépris dans cette vision, la même qu'envers les masses dites "aliénées" qu'on suppose n'avoir jamais été capable d'un cheptel mystifié.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: de la séduction (1988, 246 p., folio essais) p. 34, 35

[ société post 68 ] [ société de consommation ] [ émancipation néfaste ]

 

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hommes-femmes

Dans l’amour, l’homme est véritablement aliéné à l’objet de son désir, au phallus. Mais, dans l’acte érotique, ce même phallus réduit pourtant la femme à être un objet imaginaire. C’est pourquoi, au sein même de la relation amoureuse la plus profonde, la plus intime, est maintenue chez l’homme la duplicité de l’objet. J’y ai bien souvent insisté quand je critiquais la fameuse relation génitale. 

De l’autre côté, le rapport de la femme à l’homme, que chacun se plaît à croire beaucoup plus monogamique, n’en présente pas moins la même ambiguïté – à ceci près que la femme trouve dans l’homme le phallus réel. Elle est donc en posture d’obtenir effectivement dans le couple une relation de jouissance qui satisfait son désir.

Mais justement, dans la mesure où la satisfaction du désir se produit sur le plan réel, l’amour de la femme, non pas son désir, se porte sur un être qui est, lui, au-delà de la rencontre du désir – à savoir l’homme en tant qu’il est privé du phallus, l’homme en tant que, précisément, de par sa nature d’être achevé, d’être parlant, il est châtré.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre VI : Le désir et son interprétation", éditions de La Martinière et Le Champ Freudien éditeur, 2013, pages 159-160

[ sexualité ] [ injoignabilité ] [ quête éperdue ]

 

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continuité de sens

Nous ne sommes pas nés avec le seul besoin d’être rassasiés, mais avec le "besoin second" de pourvoir à ce rassasiement. Il ne nous est pas seulement insupportable de vivre sans nourriture ; il nous est également insupportable de vivre sans travailler à nous la procurer. [...] notre vie à tous est doublement aliénée : elle n’est pas seulement faite de travail sans fruit mais aussi de fruits obtenus sans travail. [...]

Cette seconde aliénation du travail par rapport à ses "fruits" est la véritable souffrance que nous inflige notre pays de cocagne. Il n’est donc pas étonnant qu’y surgisse la soif de l’effort, le besoin de savourer ne serait-ce qu’une fois un fruit que l’on a soi-même cultivé, celui d’atteindre un but vers lequel on a soi-même marché, celui d’utiliser une table que l’on a soi-même construite, la soif d’une résistance et de l’effort physique nécessaire à la vaincre.

C’est cette soif qui apaise l’homme contemporain. Et il le fait d’une manière artificielle : en effet, afin de surmonter des résistances et de pouvoir jouir de les avoir surmontées, il produit volontairement des résistances, ou plutôt les fait produire pour lui. Les résistances sont aujourd’hui devenues des produits.

Auteur: Anders Günther Stern

Info: Dans "L'obsolescence de l'homme", trad. de l'allemand par Christophe David, éditions Ivrea, Paris, 2002, pages 228-229

[ nature laborieuse ] [ absurdité ] [ dépossession ] [ frustration ]

 
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culpabilisation

Le Verbe s’est pour nous incarné. Il est venu au monde, et, contre la parole de l’Evangile, il n’est pas vrai que nous ne l’ayons pas reconnu. Nous l’avons reconnu, et nous vivons des suites de cette reconnaissance. Nous sommes à l’une des phases des conséquences de cette reconnaissance. […]

Le Verbe n’est point simplement pour nous la loi où nous nous insérons pour porter chacun la charge de la dette qui fait notre destin. Il ouvre pour nous la possibilité, la tentation d’où il est nous est possible de nous maudire, non pas seulement comme destinée particulière, comme vie, mais comme la voie même où le Verbe nous engage, et comme rencontre avec la vérité, comme heure de la vérité. Nous ne sommes plus seulement à portée d’être coupables par la dette symbolique. C’est d’avoir la dette à notre charge qui peut nous être, au sens le plus proche que ce mot indique, reprochée. Bref, c’est la dette elle-même où nous avions notre place qui peut nous être ravie, et c’est là que nous pouvons nous sentir à nous-mêmes totalement aliénés. Sans doute l’Atè antique nous rendait-elle coupables de cette dette, mais à y renoncer comme nous pouvons maintenant le faire, nous sommes chargés d’un malheur plus grand encore, de ce que ce destin ne soit plus rien.

Sans doute l’Atè antique nous rendait-elle coupables de cette dette, mais à y renoncer comme nous pouvons maintenant le faire, nous sommes chargés d’un malheur plus grand encore, de ce que ce destin ne soit plus rien.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Le séminaire, livre VIII : Le transfert . *Déesse qui incarnait la Faute et l'Égarement. pp 354-355

[ absurde ] [ garde-fou ] [ nécessaire ]

 
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revenants

Les zombies sont "la projection paranoïaque" de toutes nos hantises, à commencer par la peur de l’"autre", explique le professeur de littérature Roger Luckhurst dans Zombies : A Cultural History. Ils sont le reflet à peine déformé de nous-mêmes, avec ce que nous avons de pire.
Mais loin de sortir des cimetières du fin fond de des États-Unis, les zombies trouvent leur origine dans la culture afro-antillaise, notamment en Haïti, rappelle Luckhurst. Les esclaves croyaient que ceux d’entre eux qui se suicidaient étaient condamnés à rôder dans les plantations pour l’éternité, tels des corps sans âme. Le "zombi" intègre ensuite le folklore vaudou de l’île. Et c’est là que les Américains le dénichent au début du XXe siècle, et le récupèrent en lui ajoutant un " e".
Le premier à populariser la figure du "zombie" est l’écrivain William Seabrook avec son best-seller L’île magique, paru en 1930. Les premiers morts-vivants de la culture populaire ont un relent colonialiste et raciste (qui transparaît encore parfois aujourd’hui).
Après la Seconde Guerre mondiale, les zombies prennent une nouvelle signification politique et psychologique et déferlent désormais par vagues, comme des signes annonciateurs de l’apocalypse. Lockhurst y voit un effet un effet des deux grands traumatismes de l’époque : la Shoah et Hiroshima.
C’est dans les années 1960 et 1970 qu’apparaît au cinéma et à la télévision le zombie tel que nous le connaissons aujourd’hui. En 1968, dans La Nuit des morts-vivants, de George A. Romero, il devient notre propre reflet, l’homme aliéné par la modernité ; l’humain tellement dépersonnalisé qu’il n’est plus qu’un amas de chair voué à dévorer ou à être dévoré. Toutes les nobles vertus humaines – le courage, l’amour, le sacrifice – sont piétinées et anéanties.

Auteur: Meunier Amandine

Info: Newsletter de "Books" du 18.05.19

[ évolution ] [ horreur ] [ vodoun ] [ historique ] [ spectres ]

 

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écrivains

(...) je me suis souvenu que la nuit précédente, quand nous n'étions plus que quelques uns, Ernesto San Epiphanio a dit qu'il existait une littérature hétérosexuelle, une homosexuelle et une bisexuelle. Les romans, en général, étaient, hétérosexuels, la poésie, par contre, était absolument homosexuelle et les nouvelles, j'en déduis qu'elles étaient bisexuelles, même s'il n'en a rien dit.
A l'intérieur de l'immense océan de la poésie il distinguait plusieurs courants : des pédérastes, des pédales, des pédoques, des folles, des sodomites, des papillons, des narcisses et des efféminés. Les deux courants majeurs, cependant, étaient celui des pédérastes et celui des pédales. Walt Withman, par exemple, était un poète pédéraste. Pablo Neruda un poète pédale. William Blake était un pédéraste, sans l'ombre d'un doute, et Octavio Paz une pédale. Borges était effeminé, c'est à dire qu'il pouvait soudain être pédéraste et, tout aussi soudainement, simplement asexuel. Ruben Dario était une folle, de fait la reine et le paradigme des folles.
- Dans notre langue, bien sûr, a-t'il précisé ; dans le divers et vaste monde, le paradigme est toujours Verlaine le généreux.
Une folle, selon San Epiphanio, était plus proche de l'asile d'aliéné de premier choix et des hallucinations dans la chair vive alors que les pédérastes et les pédales vaquaient de manière syncopée de l'éthique à l'esthétique et vice versa. Cernuda, le chef Cernuda, était un narcisse et en des occasions de grande amertume, un poète pédéraste, alors que Guillén, Aleixandre et Alberti pouvaient être respectivement considérés comme pédoque, sodomite et pédale.
Les poète du genre Carlos Pellicer étaient, en règle générale, des sodomites, alors que les poètes comme Tablada, Novo, Renato Leduc étaient des pédoques. De fait la poésie mexicaine manquait de pédérastes (...).

Auteur: Bolaño Roberto

Info: Les détectives sauvages, pp 122 et 123

[ comparaisons ] [ latinos ]

 

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postmodernité

Cette dépressivité chronique du sujet, que j’appelle [...] la mélancolisation du sujet postmoderne, a plusieurs conséquences possibles. Soit le sujet [...] prend à son compte cette carence de l’Autre, et c’est alors sur le moi que tombe l’ombre de l’objet perdu, amenant les effets de la dépression vraie que sont l’inhibition à penser et agir, la tristesse dévalorisatrice et dans les cas extrêmes le passage à l’acte suicidaire par identification à l’objet perdu. Soit le sujet tente désespérément de retrouver une figure de l’Autre qui tienne le coup. C’est en ce point de panne de l’Autre que les parlottes modernes trouvent leur point d’accrochage avec la dynamique subjective individuelle. La parlotte de la technologie en proposant la direction de la vie du sujet à partir d’un savoir scientifique semble proposer une réponse adéquate à la panne de l’Autre. Cependant, [...] l’arrimage de ce savoir n’est en rien enraciné dans une subjectivation, il est produit par des démonstrations d’énoncés. Le sujet reste alors soumis au savoir de la technique et n’a plus comme solution que de se conformer en acte aux prescriptions de la science. Quand celle-ci, comme la science médicale, propose en sus une réparation de la mélancolisation par une prise de médicament, la boucle, celle du circuit ∞, est bouclée. Le sujet devient consommateur d’antidépresseurs, et la cause initiale de sa dépression, la vacance de l’Autre, se trouve radicalement évacuée.

Mais le sujet peut aussi trouver une autre fausse issue à la rencontre de la panne de l’Autre dans les parlottes modernes. Face à sa plainte, le sujet peut croire que ceux qui construisent leur propre savoir, les gourous modernes, tiennent place d’incarnation imaginaire de l’Autre. [...] Le savoir du gourou prend la place du savoir de l’Autre, la place de la garantie. La secte devient ainsi pour le sujet mélancolisé, un lien où l’Autre retrouve d’une part une figure identifiable et admirable, d’autre part un lieu où l’individu peut être reconnu par les pairs et par l’incarnation de l’Autre, s’il se soumet aux règles de la secte. Là encore, la boucle en ∞ est bouclée, et le sujet aliéné à la parlotte du gourou peut se croire guéri de sa mélancolie par recréation de l’Autre complet. La dépression grave qui suit la sortie des adeptes des diverses sectes qui fleurissent dans le lien social postmoderne témoigne de l’effet masque que possède la secte et son fonctionnement sur le fonctionnement psychique des sujets qui s’y engagent.

Auteur: Lesourd Serge

Info: Dans "Comment taire le sujet ?", éditions Érès, 2010, pages 206-207

[ théorie des discours ] [ chute du nom-du-père ] [ société sans références ] [ modalités de suppléance ] [ souffrance ]

 

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propagande

Devant notre engouement pour les séries télévisées, notre imaginaire est ainsi condamné à rester borné et pauvre, délimité par les jalons capitalistes, et nous amène à reproduire encore et encore ce que nous vivons déjà. Pas d’imprévus, pas de bouleversements – ou alors du changement dans la norme. Une série qui traite, par exemple, du racisme, du sexisme ou des drogues d’un point de vue progressiste, le fait toujours de manière standardisée. C'est que le spectacle préfigure la réalité : les sujets sociétaux peuvent aller vers le mieux tant que le capitalisme reste la norme sociale; à la condition sine qua non qu’il soit l’unique base que jamais rien ne viendra remettre en question, tout peut être évoqué.

(…) D’ores et déjà nous pouvons reconnaître (et admettre), afin de la combattre, un certain conditionnement, auquel participent les séries. Elles décervellent, elles sont néfastes, comme toute industrie culturelle. Jean-Pierre Siméon l’a bien perçu : “ On dit à juste titre barbares les talibans qui détruisent des statues millénaires, mais quant à la destruction des langues patrimoniales, au clonage de l’imaginaire et au meurtre de l’art par le divertissement, à la sidération des consciences par le spectaculaire protéiforme, à la destitution du sensible au profit du sensationnel, à l’asservissement du vivant dans tous ses états, à l’absolutisme économique et financier, et quant à l’abolition de tout espoir que ces oppressions génèrent, qui sont les barbares”.

Se satisfaire des séries télévisées en les considérant comme un élément culturel anodin revient donc à se leurrer : elles sont un produit de masse accoutumant le téléspectateur à l’univers bien défini du capitalisme (…) véritable colonisation mentale, elles rendent le téléspectateur passif et incapable de produire une autre vision du monde – mais parfaitement apte à reconnaître et accepter les valeurs du mode de vie industriel, et à y adhérer (…) moins nous agissons et décidons de nos actes par nous-mêmes, plus le capitalisme et l’industrialisme les régissent et les organisent à leur gré : nous leur laissons le champ libre. “ Si notre société prétendument libérale ne se prive pas de promulguer à l’envi lois et décrets qui répriment notre comportement jusque dans nos actions les plus intimes (…) elle a trouvé dans le narratif généralisé auquel la technologie donne désormais les moyens d’une diffusion à laquelle nul ne peut échapper, un moyen non moins efficace et plus séduisant, d’anesthésier les consciences.” les séries télévisées divertissent, c’est à dire détournent l’attention, en procédant à une habile manœuvre de décervelage. Saturation sensorielle, passivité mentale et politique, installation dans nos cerveaux et nos vies de systèmes matriciels aliénants : tel est le bilan des séries télévisées.

Il ne peut pas y avoir de bonne série : en soi, par sa forme même, toute série est par principe vouée à formater l’imaginaire du téléspectateur. Une série, quelle qu’elle soit, est forcément aliénante. Et comme le disait déjà Guy Debord, on ne peut pas faire une critique de l’aliénation avec des moyens aliénés. Pour citer Marshall Mcluhan,” The medium is the message”. Comme le disait je ne sais plus qui, “ la révolution n’est pas au bout du chemin, elle est le chemin”. On ne peut pas se réapproprier la forme série télé, on ne peut pas la reproduire tout en la détournant de son usage initial : cette forme conservera toujours les propriétés avec lesquelles elle a été conçue - transformer les individus en consommateurs,(…) il nous faut rompre avec cette idée que ce qu’on nous donne est neutre et sans effet sur nos consciences, voire positif. Non. On nous le donne? C'est déjà trop, on n’a rien demandé. Ce qu’on veut, on le construira nous-mêmes.

Auteur: Biagini Cédric

Info: Divertir pour dominer 2, la culture de masse toujours contre les peuples, coécrit avec Patrick Marcolini

[ préparation psychologique à l'acceptation ] [ banalisation ] [ culture pop ] [ soft power ] [ banalisation ]

 
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