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re-départ

4 avril. L’atmosphère du matin donne bonne mine à nos espérances. La maladie est une fainéante que nous dépassons - et que nous n’affronterons jamais. Le commencement de chaque jour nous appartient, et nous pouvons bel et bien distancer le matin avant que la rosée ait disparu ; mais si nous nous allongeons à midi sous les tonnelles, il pourra finalement nous rejoindre. La rosée du matin n’engendre aucun froid. Nous aimons profiter de l’accalmie quotidienne née au point du jour. Le matin, nous ne croyons pas aux expédients - nous recommençons à zéro, sans avoir recours au ravaudage ni à rien de provisoire.

Auteur: Thoreau Henry David

Info: Journal (I) octobre 1837- décembre 1840

[ énergie matinale ] [ réveil ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

civilisation

Je donnerais cher pour être né il y a deux cent ans, à une époque où on pouvait encore s'approprier un bout de terrain, je serais parti dans n'importe quelle direction et j'aurais avancé jusqu'à ce que je trouve un endroit qui me convenait, j'aurais posé mon cul et déclaré que c'était chez moi, pas d'impôt, pas de sécu, pas d'identité, pas d'histoire. Y a plus un centimètre cube sur cette terre où me poser et m'allonger pour regarder passer les volutes des nuages, sans qu'on me fasse payer le privilège d'exister ou que j'aie la trouille de me faire tirer dessus ou passer les bracelets.

Auteur: Williamson Eric Miles

Info: Bienvenue à Oakland

[ oppression ]

 

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progrès

J-R Deléage : Certains chercheurs en robotique rejoignent les auteurs de science-fiction, affirmant que nous ne sommes plus très loin du croisement irréversible entre l'homme et la machine. Qu'en pensez-vous ?
W. Gibson : À un certain point, nous y sommes déjà. Nous humains, sommes déjà mi-homme, mi-machine, des sortes de cyborgs. Grâce à la technologie, je n'ai jamais eu la polio. La vaccination, les appareils dentaires, les simulateurs cardiaques, l'allongement de la vie, tout cela montre que nous ne sommes déjà plus une forme animale naturelle. Nous sommes déjà autre chose, une espèce hybride. Notre technologie est passée sous la peau, elle entre intimement dans notre corps.

Auteur: Gibson William

Info: entretien avec Jean-Rémi Deléage

[ transhumanisme ] [ techno-dépendance ]

 

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couchant

Ici, le lac est une toile bleue immobile.

Aussi bleue que le ciel. (Minisota : mot de la langue amérindienne dakota signifiant "eau peinte de la couleur du ciel".)

De grands arbres le bordent et le protègent du vent. Ils montent très haut, mais ils gisent aussi à l'envers dans l'eau. Le lac est un miroir. Je vois tout en double.

Un nuage de huards rase la surface puis s'élève haut dans le ciel, décrit une courbe et disparaît. Leur cri est bruyant et sauvage.

Le soleil descend, les ombres s'allongent, tout s'enveloppe de nuance de jaune et d'or.

Auteur: Harris Eddy L.

Info: Mississippi Solo

[ étymologie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

thérapie

Quand l'angoisse pour le monde grandit en moi et que je me réveille la nuit au moindre bruit dans la crainte de ce que ma vie et celle de mes enfants deviendra peut-être, je vais m'allonger là où la sa beauté des colverts s'expose sur l'eau, et où le grand héron se nourrit. J'entre dans la paix des choses sauvages qui ne mettent pas leur vie à rude épreuve en pensant d'avance au malheur. Je me retrouve en présence de l'eau calme. Et je sens au-dessus de moi les étoiles aveugles qui sont là avec leurs lumières. Pendant un moment je me repose dans la grâce du monde, et je suis libre.

Auteur: Berry Wendell

Info: “New Collected Poems”, p.79, Counterpoint Press. 2012

[ sérénité ] [ contemplation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

pessimisme

Si d'aucuns avaient pensé qu'avec le temps et le mûrissement des civilisations les langues s'allongeraient, gagneraient en signification et en syllabes, voilà tout le contraire : elles avaient raccourci, rapetissé, s'étaient réduites à des collections d'onomatopées et d'exclamations, au demeurant peu fournies, qui sonnaient comme cris et râles primitifs, ce qui ne permettait aucunement de développer des pensées complexes et d'accéder par ce chemin à des univers supérieurs. À la fin des fins régnera le silence et il pèsera lourd, il portera tout le poids des choses disparues depuis le début du monde et celui encore plus lourd des choses qui n'auront pas vu le jour faute de mots sensés pour les nommer.

Auteur: Sansal Boualem

Info: 2084 - La fin du monde

[ décadence linguistique ] [ déchéance ] [ déclin idiomatique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

poème

Il siège au coin du feu, les paupières mi-closes,
Aspirant la chaleur du brasier qui s'éteint ;
La bouilloire bouillonne avec des bruits d'étain ;
Le bois flambe, noircit, s'effile en charbons roses.

Le royal exilé prend de sublimes poses ;
Il allonge son nez sur ses pieds de satin ;
Il s'endort, il échappe au stupide destin,
A l'irrémédiable écroulement des choses.

Les siècles en son coeur ont épaissi leur nuit,
Mais au fond de son coeur, inextinguible, luit,
Comme un flambeau sacré, son rêve héréditaire.

Un soir d'or, le déclin empourpré du soleil,
Des fûts noirs de palmiers sur l'horizon vermeil,
Un grand fleuve qui roule entre deux murs de terre.

Auteur: Taine Hippolyte

Info:

[ chat ] [ animal domestique ]

 

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fuite

Depuis que je suis enfant, mon unique pensée au sujet de  l'apocalypse, du désastre ou de la guerre, c'est que je n'ai  ni vrai instinct, ni profond désir, de survivre, surtout si ce qui se trouve de l'autre côté de cette survie, c'est moi. Un livre comme La Route m'est aussi incompréhensible qu'un cycle de mythes nordiques en langue originale. Le suicide me tendrait sa main tranquille dès le premier jour, dès la première heure. Et pas le suicide courageux de l'autodestruction, mais simplement la mort passive qui survient lorsque tu restes sous le lit pendant qu'ils montent les escaliers, ou quand on s'allonge dans le champ de maïs alors que l'avion équipé de mitrailleuses se dirige vers nous.

Auteur: Smith Zadie

Info: Intimations : Six Essais

[ indifférence ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

oscillation

Il y a une sorte de rythme-hésitation dans la vie de l’organisme : un groupe de pulsions s’élance vers l’avant afin d’atteindre le plus tôt possible le but final de la vie, l’autre, à un moment donné de ce parcours, se hâte vers l’arrière pour recommencer ce même parcours, en partant d’un certain point, et en allonger ainsi la durée. Mais bien que la sexualité et la différence des sexes n’aient certainement pas existé aux origines de la vie, il n’en reste pas moins possible que les pulsions qui devaient plus tard se caractériser comme sexuelles soient entrées en action dès le tout premier début, possible aussi que leur travail qui s’oppose au jeu des "pulsions du moi" n’ait pas commencé seulement à un moment ultérieur.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Dans "Au-delà du principe de plaisir" (1920), trad. de l'allemand par Jean Laplanche et J.-B. Pontalis, éditions Payot, Paris, 2010, page 105

[ division ] [ ambivalence ] [ sexuation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

drogues

Le vin sait revêtir le plus sordide bouge
D'un luxe miraculeux,
Et fait surgir plus d'un portique fabuleux
Dans l'or de sa vapeur rouge,
Comme un soleil couchant dans un ciel nébuleux.

L'opium agrandit ce qui n'a pas de bornes,
Allonge l'illimité,
Approfondit le temps, creuse la volupté,
Et de plaisirs noirs et mornes
Remplit l'âme au delà de sa capacité.

Tout cela ne vaut pas le poison qui découle
De tes yeux, de tes yeux verts,
Lacs où mon âme tremble et se voit à l'envers...
Mes songes viennent en foule
Pour se désaltérer à ces gouffres amers.

Tout cela ne vaut pas le terrible prodige
De ta salive qui mord,
Qui plonge dans l'oubli mon âme sans remord,
Et, charriant le vertige,
La roule défaillante aux rives de la mort!

Auteur: Baudelaire Charles

Info: Les fleurs du mal. Le poison

[ déclaration d'amour ] [ passion ]

 

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Ajouté à la BD par miguel