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déclaration d'amour

Je ne suis pas jaloux de ton passé, chérie,
Et même je t'en aime et t'en admire mieux.
Il montre ton grand coeur et la gloire inflétrie
D'un amour tendre et fort autant qu'impétueux.

Car tu n'eus peur ni de la mort ni de la vie,
Et, jusqu'à cet automne fier répercuté
Vers les jours orageux de ta prime beauté,
Ton beau sanglot, honneur sublime, t'a suivie.

Ton beau sanglot que ton beau rire condolait
Comme un frère plus mâle, et ces deux bons génies
T'ont sacrée à mes yeux de vertus infinies
Dont mon amour à moi, tout fier, se prévalait

Et se targue pour t'adorer au sens mystique :
Consolations, voeux, respects, en même temps
Qu'humbles caresses et qu'hommages ex-votants
De ma chair à ce corps vaillant, temple héroïque

Où tant de passions comme en un Panthéon,
Rancoeurs, pardons, fureurs et la sainte luxure
Tinrent leur culte, respectant la forme pure
Et le galbe puissant profanés par Phaon.

Pense à Phaon pour l'oublier dans mon étreinte
Plus douce et plus fidèle, amant d'après-midi,
D'extrême après-midi, mais non pas attiédi,
Que me voici, tout plein d'extases et de crainte.

Va, je t'aime... mieux que l'autre : il faut l'oublier.
Toi : souris-moi du moins entre deux confidences,
Amazone blessée ès belles imprudences
Qui se réveille au sein d'un vieux brave écuyer.

Auteur: Verlaine Paul

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[ poème ]

 

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poème

Je te narine je te chevelure
je te hanche
tu me hantes
je te poitrine je buste ta poitrine puis te visage
je te corsage
tu m'odeur tu me vertige
tu glisses
je te cuisse je te caresse
je te frissonne tu m'enjambes
tu m'insuportable
je t'amazone
je te gorge je te ventre
je te jupe
je te jarretelle je te bas je te Bach
oui je te Bach pour clavecin sein et flûte
je te tremblante
tu me séduis tu m'absorbes
je te dispute
je te risque je te grimpe
tu me frôles
je te nage
mais toi tu me tourbillonnes
tu m'effleures tu me cernes
tu me chair cuir peau et morsure
tu me slip noir
tu me ballerines rouges
et quand tu ne haut-talon pas mes sens
tu les crocodiles
tu les phoques tu les fascines
tu me couvres
je te découvre je t'invente
parfois tu te livres
tu me lèvres humides
je te délivre je te délire
tu me délires et passionnes
je te cils et pupilles
et si je n'omoplate pas avant mes poumons
même à distance tu m'aisselles
je te respire
jour et nuit je te respire
je te bouche
je te palais je te dents je te griffe
je te vulve je te paupières
je te haleine je t'aine
je te sang je te cou
je te mollets je te certitude
je te joues et te veines
je te mains
je te sueur
je te langue
je te nuque
je te navigue
je t'ombre je te corps et te fantôme
je te rétine dans mon souffle
tu t'iris
je t'écris
tu me penses.

Auteur: Luca Ghérasim

Info: Prendre corps, extraits de La fin du Monde

[ couple ]

 

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femmes-par-femme

Tout Châtillon défilait. Elle se disait : "Est-ce que tu aimerais être cette femme-là ? Non. Et celle-là ? Oui, mais je ne voudrais pas sa tête. Et celle-là ? Non, mais j’aimerais bien sa robe. Et les bottines de l’autre. Quant à celle-là, alors pas du tout, elle marche comme sur des œufs. L’autre non plus, on dirait un bâton." Elle imaginait très bien la vie de ces dames et de ces demoiselles. C’étaient des cuisines, des pot-au-feu, des légumes, des carnets de comptes, des boules à repriser les bas, les buscs, de l’émulsion Scott. Elle, elle était quand même partie avec Firmin à pied, en pleine nuit, après être descendue d’une fenêtre, par une échelle. Elle n’y pensait pas beaucoup mais c’était là. Elle n’avait pas beaucoup d’imagination mais, si elle multipliait seulement par dix la vie de sa mère à la ferme, elle avait la vie de cette femme-là. Si elle divisait par mille la vie des Charmasson, elle avait la vie de cette autre-là. Si elle donnait un peu de réussite à Firmin, qu’il soit seulement patron, elle avait la vie de cet autre. C’était facile. Il n’y avait pas de quoi tirer gloire.

Sauf pour une. On ne pouvait pas dire son âge. Elle était grande et souple, vêtue d’une amazone de bure et d’une palatine fourrée, coiffée d’un petit tyrolien vert à plume. Elle marchait d’un pas vif, mieux qu’un homme, mais son pas rassurait comme le pas d’un homme. Elle tenait l’ampleur de sa jupe dans son poing gauche, ondulait juste un peu des hanches. Ses yeux étaient si clairs qu’ils semblaient des trous. Celle-là, on avait beau multiplier, diviser, faire des comptes : on n’arrivait pas à sa vie. "Celle-là, j’aimerais bien l’être, se disait Thérèse. Oui, celle-là, je la voudrais toute."

Auteur: Giono Jean

Info: Les âmes fortes, Librairie Gallimard, 1949, pages 230-231

[ imagination ] [ comparaison ] [ singularité ] [ mystère ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-par-hommes

Elle serait à la retraite dans quinze ans, si le gouvernement ne pondait pas une connerie d'ici là. C'était loin encore. Elle comptait les jours. Le week-end, elle voyait sa sœur. Elle rendait visite des copines. c'était fou le nombre de femmes seules qui voulaient profiter de la vie. Elles faisaient des balades, s'inscrivaient à des voyages organisés. C'est ainsi qu'on voyait des bus parcourir l'Alsace et la Forêt Noire, gorgés de célibataires, de veuves, de bonnes femmes abandonnées. Elles se marraient désormais entre elles, gueuletonnaient au forfait dans des auberges avec poutres apparentes, menu tout compris, fromage et café gourmand. Elles visitaient des châteaux et des villages typiques, organisaient des soirées Karaoké et des cagnottes pour aller aux Baléares. Dans leur vie, les enfants, les bonshommes n'auraient été qu'un épisode. Premières de leur sorte, elles s'offraient une escapade hors des servitudes millénaires. Et ces amazones en pantacourt, modestes, rieuses, avec leurs coquetteries restreintes, leurs cheveux teints, leur cul qu'elles trouvaient trop gros et leur désir de profiter, parce que la vie, au fond, était trop courte, ces filles de prolo, ces gamines grandies en écoutant les yéyés et qui avaient massivement accédé à l'emploi salarié, s'en payaient une bonne tranche après une vie de mouron et de bouts de chandelle. Toutes ou presque avaient connu des grossesses multiples, des époux licenciés, dépressifs, des violents, des machos, des chômeurs, des humiliés compulsifs. À table, au bistrot, au lit, avec leurs têtes d'enterrement, leurs grosses mains, leurs cœurs broyés, ces hommes avaient emmerdé le monde des années durant. Inconsolables depuis que leurs fameuses usines avaient fermé, que les hauts-fourneaux s'étaient tus. Même les gentils, les pères attentionnés, les bons gars, les silencieux, les soumis. Tous ces mecs, ou à peu près, étaient partis par le fond. Les fils aussi, en règle générale, avaient mal tourné, à faire n'importe quoi, et causé bien du souci, avant de trouver une raison de se ranger, une fille bien souvent. Tout ce temps, les femmes avaient tenu, endurantes et malmenées. Et les choses, finalement, avaient repris un cours admissible, après le grand creux de la crise. Encore que la crise, ce n'était plus un moment. C'était une position dans l'ordre des choses. Un destin. Le leur.

Auteur: Nicolas Mathieu

Info: Leurs enfants après eux, pp 418-419, Actes Sud, 2018

[ ménopausées ] [ femmes-entre-elles ] [ sociologie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

archéologie mystérieuse

[...] il existait dans l’ancienne Lydie en Anatolie, patrie la plus septentrionale des Amazones, la légende d’un Titan nommé Tantalis, condamné par Zeus à soutenir le poids d’un immense rocher auquel il était enchaîné pour l’éternité, et la mythologie grecque précise que Tantale est littéralement embourbé dans le Tartare, le fond des Enfers, tandis que la faim et la soif le tenaillent indéfiniment. Cet ancien roi divin d’un royaume anatolien mythique submergé sous un lac sacré n’est pas sans évoquer Atlas, père des Atlantes, très souvent figuré soutenant le Ciel et portant le globe terrestre sur son dos. A cette étape de notre investigation, il est indéniable que Tantalis et Atlas désignaient les deux chaînes montagneuses jumelles sur lesquelles s’étaient établis les Ases, ce qui explique leur caractère d’interchangeabilité, et les affinités linguistiques, sociétales et génétiques qui relient les différents rameaux liguro-pélasges. Ceci explique aussi pourquoi certains ethnologues auraient tendance à attribuer une origine capsienne aux Berbères, lorsqu’ils signalent qu’il parait y avoir eu, avant même le néolithique, contact et interférence entre deux civilisations : l’une proto-berbère et l’autre capsienne et méditerranéenne. La catastrophe de Marmara qui brisa le barrage naturel du Bosphore au nord de la Lydie, et auquel on serait tenté de relier le mythe du titan Tantalis, n’était que l’une des nombreuses conséquences de la chaîne de bouleversements et de cataclysmes successifs qui remodelèrent sur plusieurs millénaires les régions s’étendant de l’Ibérie et la Mauritanie jusqu’au Caucase. Ce déluge particulier entre dans le cadre des multiples catastrophes qui furent la conséquence de la Grande Catastrophe lorsque le niveau de la Méditerranée monta jusqu’à 150 mètres, soit à cause de la fonte des glaces de l’Europe, soit par l’autre déluge que fut l’ouverture du détroit de Gibraltar.
Pour Andrew Collins, "le mont Atlas passait pour être le titan pétrifié, portant les cieux sur ses épaules. Le nom Atlas apparaît donc au fait d’avoir élevé les cieux vers le haut, et ce lien suggère fortement que le mont Atlas ne provient pas du grec, langue indo-européenne mais du punique, langue des Carthaginois". Il suggère ainsi que la racine atl ne signifie pas "supporter" mais "élever, lever" et que les monts Atlas s’appelleraient ainsi parce que leurs "cieux" étaient "élevés" au-dessus du sol et qu’Atlas, le puissant géant de pierre, désignait celui qui avait élevé les cieux dans les airs. Selon cette hypothèse, Atlas pourrait se traduire par "l’élévateur", "l’exalteur" ou encore "l’exalté" nous dit-il, "Atl" étant ici à rapprocher des "Ases" dont nous avions relevé l’héritage génétique préservé aussi bien chez les montagnards du Caucase que dans le sang bleu des fils d’Atlas dont les actuels descendants les plus directs sont les Chleuhs du Maroc ou les Kabyles d’Algérie. On peut lire dans le dictionnaire classique de Lemprière qu’Atlas "supportait les cieux sur son dos" et que cette fable "naquit du goût qu’il avait pour l’astronomie, et de son habitude de fréquenter les lieux élevés d’où il pouvait observer les corps célestes", ce qui révèle le caractère hénochien de ses fonctions ainsi que la relation qui avait pu s’établir entre l’Atlantide et les centrales primitives des Ases du Caucase lors du règne d’Atlas...

Auteur: Anonyme

Info: Dans "Les magiciens du nouveau siècle"

[ étymologie ] [ peuples vestiges ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

mythologie égyptienne

Dans la mythologie, Horus est fils d’Osiris et d’Isis. Osiris, assassiné par son frère Seth avec lequel il était en guerre pour la possession de la terre d’Égypte, est ramené à la vie du moins symboliquement, le temps d’une union, grâce aux efforts d’Isis et de Nephtys. C’est de cette union miraculeuse que vit le jour Horus, engendré pour venger la mort de son père, celui-ci affrontera dès lors son oncle Seth et recevra le trône d’Égypte en héritage. C’est la raison pour laquelle Horus, le dieu "aux deux couronnes" était le descendant post-mortem d’Osiris. Cependant sa légitimité sera sans cesse contestée par Seth et c’est durant l’un des combats qui l’opposa à son oncle qu’Horus perdra temporairement l’œil gauche qui sera ensuite reconstitué par Thot. Appelé Oudjat, cet œil, que les Égyptiens portaient sous forme d’amulette protectrice possédait des vertus magiques. A l’opposé de Seth qui manifeste le chaos, les orages et le désert infertile des "terres rouges", Horus incarne l’ordre et la stabilité, il est le dieu dynastique par excellence, garant de l’harmonie universelle. (...)
Cette monarchie se réclamant d’Horus, dont les souverains furent très certainement coiffés de têtes de faucons, sera très vite absorbée par les rois porteurs de la couronne blanche d’Osiris. C’est de cette double souche méridionale que surgira bien plus tard (on compte jusqu’à 200 à 300 pharaons ayant précédé Ménès) la toute première dynastie officielle symbolisée par Ménès à l’ère cananéenne. Ainsi, pour J. Gossart, "dans ce contexte, Osiris serait le dernier prince consort de l’ancienne société matriarcale, et Horus le premier roi de l’ordre patriarcal", ce qui permettrait d’expliquer "la centralisation progressive et l’émergence de centres de pouvoir en Haute-Égypte, jusqu’à l’unification de toute la vallée sous un même sceptre" qui eut lieu après l’assèchement du Sahara, lorsque les populations qui y résidaient furent contraintes de s’exiler en Égypte. Athéna fait d’ailleurs partie du mythe osirien où elle incarne la "Grande Reine de sagesse" qui jugea le combat entre Seth et Horus et proposa au tribunal divin qu’Horus devienne roi du monde végétal encore préservé du dessèchement, tandis que Seth aurait détenu la garde des plaines désertiques et stériles, les "Terres rouges", mais, pour ne pas favoriser la dynastie d’Horus, elle offrit à Seth des déesses étrangères pouvant très bien désigner ici des reines garamantes ou éthiopiennes, de tradition "rouge" qui succédèrent aux reines libyennes primitives. Tritonide fut donc au départ gouvernée par les reines Berbères de Libye bien avant la naissance de l’Égypte de Ménès mais leur déclin s’accentua progressivement, nous explique J-L Bernard, suite aux invasions répétées, "soit des Amazones dont le matriarcat exacerbé contrariait et rivalisait le leur, soit plus probablement par l’arrivée des Garamantes, peuple du cheval qui partis du Soudan s’introduisirent au Sahara". Les Grandes Reines Berbères n’en cessèrent pas moins de régner sur les régions du Hoggar et ne s’éteignirent que lors de l’invasion arabe à laquelle la célèbre Kahina résista dans les Aurès. Nous signalerons enfin un tombeau exhumé dans le Hoggar en 1932, celui d’une certaine Tin Hinan dont la ressemblance phonétique avec Anthinéa saute aux yeux. La princesse saharienne était ensevelie avec des trésors, sa momie portant un diadème d’or enrichi de pierres précieuses.

Auteur: Anonyme

Info: Dans "Les magiciens du nouveau siècle"

[ légendes ] [ histoire ] [ fortéen ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson