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portrait

Un jour de juillet dernier, dans ce journal [Libération], à la veille de la Love Parade de Berlin, apparut ainsi la photo d’un personnage trentenaire dont la physionomie abondamment piercée se montrait en couleurs. Pourquoi nous parlait-on de cet inconnu ? Parce que c’était un raver et qu’il allait précisément se rendre, cette année encore, à la Love Parade de Berlin. Il s’agissait donc d’un héros de notre temps, et chacun sait qu’il vaut mieux survivre avec son temps que mourir dans les ténèbres. Au fil de l’article, dans lequel il était question de "danseurs fluo-délire" et de boutiques de "boisson tchaï", on apprenait que cet homme de Nulle-Part-Land, végétarien comme il se doit, ne buvait que des choses saines car il comptait bien danser toute sa vie, qu’il était généralement habillé d’une "mégatunique psychédélique ornée d’une spirale de sphères orange, jaunes, violettes" afin de se mettre des couleurs plein la tête, qu’il était membre d’une association de ravers préventifs, Techno plus, prônant la rave propre, sans drogues, qu’il avait découvert Trotski, Marx et Proudhon au rayon Histoire de la Fnac, et qu’il avait ensuite "poussé la révolte jusqu’à se manifester au cri de "Libérez Marie-Jeanne, enfermez Jean-Marie"". Un bon petit diable, en somme, un mouton à cinq pattes comme on s’exprime dans la néo-presse quand on veut faire l’éloge de ceux que possède au plus haut point le frisson sacré de l’enthousiasme fraternel. 

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 2 : Mutins de Panurge", éd. Les Belles lettres, Paris, 1998, page 128

[ caricature ] [ cliché ambulant ] [ homo festivus ] [ fêtard sans frontières ] [ ironie ]

 

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métropole

Cité de marchands et de banquiers accourus de toutes part pour les quatre foires, Florentins et Lucquois, Vénitiens et Génois, Souabes et Alémaniques, les facteurs des Médicis comme ceux des Fugger – Gadaigne le proverbialement riche comme Klebeerger le proverbialement libéral. Cité de fabricants et d’inventeurs, ceux qui (deux piémontais de Cherasco, Turquetti et Nariz, associés à des Français, Vauzelles, et précisément en 1536) établissement à Lyon la soierie, installent des métiers, attirent des ouvriers. Cité royale, Lyon, où la cour tient son état des semaines durant : la cour, armée pittoresque, cirque ambulant de courtisans à cheval, de grandes dames en chariots, de valets et de bouffons, d’animaux de selle et de bât, qui précisément en janvier 1536 envahit la presqu’île d’entre Saône et Rhône, y campe bruyamment :

"Lyon c’est ville entre toutes cités

Pleine de gens, de richesse et d’avoir...

Car l’on y peut des grandes choses voir,

Le Roi, la Reine, Evêques, Cardinaux,

Les trois Enfants, les Seigneurs principaux

Ayant crédit envers ce puissant Roi." [Boyssoné, Les Trois centuries de Maistre Jehan de Boyssoné, dr régent à Tholoze, II, XX, 133]

Tout ce monde excursionne de Crémieu à Saint-Chef et à Montbrison au printemps, de Valence à Avignon pendant l’automne ; mais le Conseil reste à Lyon avec ses gens de lettres – à Lyon, cité des livres, aux cent presses en action, aux imprimeurs actifs contrôlés de près par leurs riches commanditaires ; et de leurs officines un flot de papier s’épand [...].

Auteur: Febvre Lucien

Info: "Le problème de l'incroyance au 16e siècle", éditions Albin Michel, Paris, 1968, pages 41-42

[ renaissance ] [ description ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

singularités

Bien que le concept d'inconscient collectif de Jung ait eu un impact énorme sur la psychologie et soit désormais adopté par des milliers de psychologues et de psychiatres, notre compréhension actuelle de l'univers ne fournit aucun mécanisme permettant d'expliquer son existence. L'interconnexion de toutes les choses prédite par le modèle holographique offre toutefois une certaine explication. Dans un univers où toutes les choses sont interconnectées à l'infini, toutes les consciences sont également interconnectées. Malgré les apparences, nous sommes des êtres sans frontières. Ou, comme le dit Bohm, "au fond, la conscience de l'humanité est une. "

Si chacun d'entre nous a accès au savoir inconscient de toute la race humaine, pourquoi ne sommes-nous pas tous des encyclopédies ambulantes ? Le psychologue Robert M. Anderson Jr, de l'Institut polytechnique Rensselaer de Troy dans l'État de New York, pense que c'est parce que nous ne sommes capables de puiser dans l'ordre implicite que les informations directement en adéquation avec nos souvenirs. Anderson appelle ce processus sélectif "résonance personnelle" et le compare a un diapason qui n'entre n'entre en résonance (ou ne déclenche une vibration) avec un autre diapason que si ce dernier possède quelque structure, forme ou taille similaires. "Du à  la résonance personnelle, une part assez faible de la variété presque infinie d'images de la structure holographique implicite de l'univers est accessible à la conscience personnelle d'un individu", explique Anderson. "Ainsi, lorsque certaines personnes éveillées ont pu entrevoir cette conscience unitive il y a des siècles, elles n'ont pas rédigé la théorie de la relativité à cause d'un contrexte trop différent de celui dans lequel Einstein a étudié la physique."

Auteur: Talbot Michael Coleman

Info: The Holographic Universe

[ individus ] [ carcan anthropocentrique ] [ collectifs syntonisés ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

révolution ratée

L'antilepéniste est un théologien du lepénisme, et il combat ce dernier avec lyrisme, mais aussi conserve-til avec lui des modes de raisonner communs et s'expose-t-il à des chocs en retour (celui du 21 avril par exemple). L'a-lepéniste, à l'opposé, considère le lepénisme comme vide de sens. C'est mon cas. Il n'entretient donc pas, même par l'exécration, cette ornière. L'anti-lepéniste, lui, dès le soir du premier tour, se précipite pour y déverser dans cette ornière, toutes ses protestations. Et la suite s'enchaîne. Pendant quinze jours, du haut de leurs rollers antifascistes, les jeunes au bord des larmes de crocodiles accusent "la connerie des adultes", lesquels ne sont pourtant guère plus que des jeunes un peu vieillis. La presse s'extasie de tous ces défilés et décrit, dans l'inimitable style de bergerie néo-stalinienne qui est le sien, ces merveilleuses coulées de foules, ces "débats ambulants nourris par des fanfares", ces "veillées citoyennes", ce "mouvement quasi festif qui déroule son cortège dans les rues de Paris", entre les cris de "No pasaran" et de "Nous sommes tous des enfants d'immigrés". On hurle aussi : "Le Pen crapaud, le peuple aura ta peau" ou encore : " Le Pen au zoo, libérez les animaux". (Slogan qui nous ramène à la monstruosité dont je parlais et qui mériterait de longues gloses fort instructives...). Les jeunes, qui ont toujours dit oui à tout, toujours tout approuvé, apprennent à dire NON, en grosses lettres, en capitales, pour la première fois de leur vie et sans doute aussi pour la dernière. La rave-party devient la résistance continuée par les moyens de la sono. Un battage de coulpe frénétique mais toujours "festif, créatif et imaginatif" ("Beaucoup de lycéens, confie un responsable de la Fédération lycéenne, nous appellent pour nous demander comment structurer leur action, comment rendre leur mouvement festif"), parcourt les rues de son frisson sacré. Avec, de temps en temps, une lueur d'intelligence : "Il faut qu'il y ait une suite sinon ça n'a pas de sens, charabiate ainsi un manifestant. Que les jeunes se bougent, qu'on organise une marche silencieuse sur l'Elysée pour plus d'impact. Le côté festif de ce soir c'est un peu bizarre parce qu'après, on ne sait plus pourquoi on est là". Des landaus surgissent dans tous les cortèges ("La Poussette, nous voici !"). Une génération se baptise passionnément et dévotement dans l'antilepénisme. Puis, la grande peur passée tous ces Pokémons pieux se demandent (d'après Le Monde) « comment transformer l'émotion en action ; faisant ainsi l'économie rentable du stade intermédiaire : celui où ils se seraient demandé où est le sens de tout cela. Mais, déjà, le durcissement en mythe de leur niaiserie bruyante est en cours. Et il ne faudra que quinze jours pour qu'ils se persuadent qu'ils ont vécu une épopée. Et qu'ils ont fait quelque chose, dans les rues, alors que personne ne leur demandait rien (à part les médias, c'est-à-dire personne au sens propre). Et qu'ils ressemblent, dès lors, à la souris de la vieille histoire drôle qui, courant à côté de l'éléphant, lui dit : "Qu'est-ce qu'on soulève comme poussière !..."

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Festivus festivus"

[ mutins de panurge ] [ récupération médiatique ] [ franco-français ]

 

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