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kalos kathagos

Sachez donc qu’il n’est rien de plus noble, ni de plus fort, ni de plus sain, ni de plus utile dans la vie qu’un beau souvenir, surtout s’il remonte encore à l’enfance, à la maison paternelle. On vous parle beaucoup de votre éducation mais un tel souvenir, beau, sacré, qu’on garde depuis l’enfance, est peut-être la meilleure éducation. Si l’on emporte beaucoup de ces souvenirs dans la vie, on est sauvé pour toujours. Et même si un seul beau souvenir reste dans notre cœur, il peut servir un jour à nous sauver. Peut-être même deviendrons-nous méchants plus tard, peut-être même ne pourrons-nous résister devant une mauvaise action, nous moquerons-nous des larmes des autres et de ceux qui disent, comme Kolia s’est exclamé tout à l’heure : "je veux souffrir pour toute l’humanité", de ceux-là aussi peut-être nous moquerons-nous méchamment. Et pourtant, quelque méchants que nous devenions, ce qu’à Dieu ne plaise, en nous rappelant comme nous enterrions Ilioucha, comme nous l’aimions en ces derniers jours et comme nous parlions, si amicalement et si unis près de cette pierre, le plus cruel d’entre nous et le plus ironique, si nous devenons tels, n’osera quand même pas, dans son for intérieur, rire d’avoir été bon en ce moment ! Bien plus, peut-être est-ce précisément ce souvenir qui seul le préservera d’un grand mal, et il se ravisera en se disant : "Oui, j’étai alors bon, courageux et honnête". Qu’il sourie à part lui, cela ne fait rien, l’homme se moque souvent de ce qui est beau et bien ; cela n’est qu’une légèreté d’esprit ; mais je vous assure, garçons, qu’en souriant il se dira aussitôt dans son cœur : "non, c’était mal de sourire car on ne peut se moquer de cela !"

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Dans "Les Frères Karamazov", volume 2, traduction d'Elisabeth Guertik, le Cercle du bibliophile, pages 569-570

[ influence ] [ point de repère ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

littérature

[…] Thomas Mann lui-même, et c’était extrêmement grave, avait été incapable d’échapper à la fascination de la jeunesse et de la beauté, qu’il avait finalement placées au-dessus de tout, au-dessus de toutes les qualités intellectuelles et morales, et devant lesquelles il s’était au bout du compte lui aussi, sans la moindre retenue, abjectement vautré. Ainsi toute la culture du monde ne servait à rien, toute la culture du monde n'apportait aucun bénéfice moral ni aucun avantage, puisque dans les mêmes années, exactement dans les mêmes années, Marcel Proust concluait, à la fin du "Temps retrouvé", avec une remarquable franchise, que ce n'étaient pas seulement les relations mondaines, mais même les relations amicales qui n'offraient rien de substantiel, qu'elles étaient tout simplement une perte de temps, et que ce n'était nullement de conversations intellectuelles que l'écrivain, contrairement à ce que croient les gens du monde, avait besoin, mais de "légères amours avec des jeunes filles en fleurs". Je tiens beaucoup, à ce stade de l'argumentation, à remplacer "jeunes filles en fleurs" par "jeunes chattes humides" ; cela contribuera me semble-t-il à la clarté du débat, sans nuire à sa poésie (qu'y a-t-il de plus beau, de plus poétique, qu'une chatte qui commence à s'humidifier ? Je demande qu'on y songe sérieusement, avant de me répondre. Une bite qui entame son ascension verticale ? Cela pourrait se soutenir. Tout dépend, comme beaucoup de choses en ce monde, du point de vue sexuel que l'on adopte).
Marcel Proust et Thomas Mann, pour en revenir à mon sujet, avaient beau posséder toute la culture du monde, ils avaient beau être à la tête (en cet impressionnant début du XXe siècle, qui synthétisait à lui seul huit siècles et même un peu plus de culture européenne) de tout le savoir et de toute l’intelligence du monde, ils avaient beau représenter, chacun de leur côté, le sommet des civilisations française et allemande, c’est-à-dire des civilisations les plus brillantes, les plus profondes et les plus raffinées de leur temps, ils n’en étaient pas moins restés à la merci, et prêts à se prosterner devant n’importe quelle jeune chatte humide, ou n’importe quelle jeune bite vaillamment dressée – suivant leurs préférences personnelles, Thomas Mann demeurant à cet égard indécidable, et Proust au fond n’étant pas très clair non plus.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: Dans "Sérotonine", pages 333-335

[ défaite ] [ instincts primaires ] [ bestialité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

anti-TV

La télévision n’est jamais aussi vulgaire que lorsqu’elle feint de s’intéresser à un objet qu’elle méprise. La télévision méprise l’Art. Il est son ennemi juré‚ il met en évidence‚ sans un mot – il suffit de les confronter –‚ sa petitesse et lui rappelle qu’elle n’est rien de plus qu’un outil. La télévision est un médium – ce n’est pas rien – mais elle souhaite ardemment devenir un spectacle à part entière. Dès lors‚ elle s’appuie sur l’Art‚ entre autres choses‚ pour s’élever au-dessus de sa condition. Elle le vampirise. Elle le réduit à ses propres dimensions ("on ne voit rien") et elle l’oblige à parler le même langage qu’elle.

La télévision se croit essentielle. Elle a raison‚ c’est elle qui fait la pluie et le beau temps. Elle peut rendre célèbre n’importe qui et le faire disparaître en l’oubliant. Elle est le plus grand dénominateur commun : fatalement‚ au nom du populaire‚ elle se laisse aller au populisme et nivelle par le bas. À quand un Ministère de la Communication et (accessoirement) de la Culture ?

Quand la télévision fait sa fête au théâtre‚ elle se soucie moins de l’Art en question – il suffit de regarder les programmes pour constater qu’elle s’en fiche royalement – que de le réduire à son moule‚ s’en servir pour sa propre cause. Et comme le seul but de la télévision‚ actuellement‚ est de remplir le temps qui lui est imparti et de ratisser large‚ ce qu’elle nomme une fête devient un défilé longuet de gens connus du plus grand nombre. C’est mal cuisiné mais il y a beaucoup de plats.

Le problème avec le théâtre‚ c’est qu’il n’y a pas de "vedettes". Une vedette est fabriquée par la télévision‚ y compris celles du cinéma‚ et comme elle n’a que faire du théâtre‚ les organisateurs se retrouvent en manque. Les seules vedettes du théâtre qu’on puisse connaître sont celles du théâtre télévisé‚ tendance Sabbagh ou celles du cinéma‚ revenues à la source ("C’est là qu’est mon seul amour... "). On se retrouve donc‚ pour "honorer" le théâtre‚ avec une cohorte de gens‚ tous respectables au demeurant‚ mais dans bien des cas‚ à des années-lumière de ce qu’est la réalité de ce métier. Le temps de devenir une vedette grâce à la télévision et le train est largement passé.
D’où l’aspect fête de charité‚ amicale des anciens élèves‚ gala de l’Union des artistes ou noces d’or des grands-parents.

Pourtant‚ devant tant de vulgarité‚ un pauvre digne et magnifique fait taire la médiocrité. Terzieff parle. Et la télévision la ferme. Elle ne gouverne plus. Elle est à son service‚ elle doit se rapprocher de lui‚ le cadrer comme un acteur‚ et non comme un présentateur. Il ne la regarde pas‚ il parle au public. Il prend son temps‚ pas de chronomètre dans la poche. Il est un acteur‚ le théâtre sur la scène. Et paradoxalement‚ il fait de la bonne télévision.
Les dames patronnesses en restent un instant bouche bée : le théâtre est grand‚ il se suffit à lui-même‚ il ne rêve pas de "passer à la télé"‚ il ne demande qu’à vivre. Les médailles‚ c’est bon quand on est mort.

Auteur: Lagarce Jean-Luc

Info: Article paru dans 7 à Paris en 1988 à propos de la cérémonie des Molières signé Paul Dasthré (inspiré d’un personnage balzacien‚ cf. Le Roman de Jean-Luc Lagarce de J.-P. Thibaudat) qui est le pseudonyme sous lequel Jean-Luc Lagarce écrivit quelques articles dans la presse.

[ coup de gueule ] [ nivellement par le bas ] [ pouvoir informationnel ] [ média descendant ]

 
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dernières paroles

Mardi 16 août, dans l'après-midi, à Hautefaye en Dordogne, un jeune noble du coin, Alain de Monéys (1842 - 1870), vient chercher une génisse. C'est jour de foire. Un certain Camille de Maillard, fils du maire de la commune voisine de Beaussac et propriétaire des environs, communique à quelques personnes, au milieu du champ de foire, les dépêches publiées par les journaux, relatives à la bataille de Reischoffen, où la France a été obligée de se replier :
- Ce n'est pas vrai, dit une voix, vous ne lisez pas ce qu'il y a, les Français ne reculent jamais, vous n'êtes qu'un prussien.... M. de Maillard veut donner quelques explications, mais on l'entoure, on le bouscule, on s'apprête à lui faire un mauvais parti, lorsque heureusement quelques uns de ses métayers, qui se trouvent à portée, parviennent à le dégager et il s'enfuit précipitamment pour se soustraire à la colère ambiante. Cinq minutes ne se sont pas écoulées qu'un grand tumulte s'élève un peu plus loin dans le champ de foire : ce sont les mêmes forcenés qui, voyant M. de Maillard leur échapper, portent leur fureur sur M. de Moneys, que son caractère, sa situation de famille, ses opinions politiques et ses accointances locales amicales devraient pourtant sauvegarder. Mais non ! C'est donc sur des rumeurs et des accusations infondées que des dizaines de personnes vont, tout en allant simultanément boire à l'auberge, participer au massacre du jeune Alain. Lui, pour essayer de s'en sortir, ne cessera de crier tout au long de son supplice :

"Vive l'Empereur ! A bas la Prusse !"

Tout cela au milieu des injures et des vociférations d'une foule abrutie d'au moins six cents personnes. On le frappe de coups de bâton, on le roue de coups, et on le traîne dans les ruelles du village l'espace de 600 mètres. Le maire de la localité et quelques personnes s'étant interposés, on parvient à l'arracher des mains de ces cannibales et on le dépose dans une étable à porcs, mais dans quel état ! Les vêtements lacérés, n'ayant qu'un reste de pantalon, les favoris arrachés et une plaie béante derrière l'oreille. Tout est donc fini ? Non, cette foule tout à l'heure ivre de vin, est maintenant ivre de sang. Elle redemande sa victime, on écarte les gens qui gardent la porte, on pénètre dans ce misérable refuge, et puis, qui par un bras, qui par une jambe, on traîne de nouveau ce malheureux jeune homme sur le champ de foire. On lui arrache les ongles des pieds... Mais l'oeuvre n'est pas tout à fait accomplie, le corps que l'on martyrise ainsi depuis plus de deux heures, donne encore quelques signes de vie. Alors, qu'imagine-t-on : on le dépose dans une mare desséchée, on accumule sur lui des fagots et de la paille, et .... on pousse les mômes à y mettre le feu !
Et pendant que la victime cherche instinctivement à repousser les atteintes de la flamme qui lui calcine les membres, la foule hurle, certains dansant avec des mimiques obscènes. Un instant après, M. de Moneys, tout à l'heure plein de force et de santé, chéri de sa famille, affectionné de tous ceux qui le connaissaient, n'est plus qu'un cadavre à moitié carbonisé. Et comme à un certain moment le maire, débordé, avait crié : " - après tout faites ce que vous voulez, mangez le si ça vous dit... " Certaines femmes iront jusqu'a récolter la graisse qui suppure du cadavre pour en faire des tartines qui seront distribuées à la ronde.
Le mercredi 21 décembre 1870, 21 personnes seront condamnées à diverses peines.
Le lundi 6 février 1871, à 8h 31 à Hautefaye, quatre des vingt et une personnes condamnées pour l'assassinat d'Alain de Moneys d'Ordières, sont guillotinées sur le lieu même de la vilénie, chose rare.

Auteur: Internet

Info:

[ barbarie ]

 

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dictateur

Mes parents avaient des opinions très arrêtées sur Adolf Hitler. Pour avoir tous deux vécu la guerre - outre que le frère de mon père a été tué dans les convois de l'Atlantique -, ils pensaient qu'il était l'incarnation du Mal. Mais je me rappelle m'être demandé, alors que je n'étais pourtant encore qu'un enfant, comment, si Hitler était le Démon dans un corps d'homme, il avait pu obtenir de tant de personnes qu'elles obéissent à ses ordres. C'est d'une certaine façon une question à laquelle je n'ai cessé de penser depuis, et c'est à elle que je tâche de répondre dans cet ouvrage.
Adolf Hitler était, à première vue, le dirigeant le plus improbable pour un État sophistiqué au coeur de l'Europe. Il était incapable d'entretenir des relations amicales normales ou d'accepter un débat intellectuel : rempli de haine et de préjugés, dépourvu de toute aptitude à aimer, c'était avant tout un homme "seul". Il était, indubitablement, "en tant qu'être humain, lamentable". Et pourtant, il joua un rôle déterminant dans trois des décisions les plus dévastatrices jamais prises : celle d'envahir la Pologne - qui conduisit à la Seconde Guerre mondiale -, celle d'envahir l'Union soviétique et enfin celle d'assassiner les Juifs.
Cependant Hitler ne fut pas à lui seul l'auteur de toute cette horreur, et à côté de ses nombreuses insuffisances personnelles, il possédait à n'en point douter de grands pouvoirs de persuasion. "Toute ma vie, dit-il en 1942 en une formule marquante, se résume dans mes efforts incessants pour persuader autrui." Et j'ai pour ma part rencontré bien des personnes ayant vécu cette période qui m'ont confirmé ce jugement. Quand je les pressais de me dire ce qu'elles trouvaient de si convaincant dans une personnalité tellement étrange, elles me citaient une myriade d'éléments tels que les circonstances de l'époque, leurs peurs, leurs espoirs, etc. Mais elles étaient également nombreuses à évoquer simplement le puissant attrait qu'Hitler exerçait sur elles - un phénomène qui fut bien souvent imputé à son "charisme".
Mais qu'est-ce exactement que le "charisme" ? Le terme provient d'une racine grecque signifiant une grâce ou une faveur octroyée par une divinité, mais le "charisme", dans l'acception que nous donnons aujourd'hui à ce mot, n'est pas un don "divin", il est "axiologiquement neutre" - bons et méchants peuvent le posséder à la même enseigne. La signification originaire implique également que le charisme est une qualité absolue qui existe - ou n'existe pas - dans un individu spécifique. Mais la séduction charismatique d'Hitler n'était pas universelle. Elle n'existait que dans l'espace entre lui et les sentiments de son auditoire. Quand deux personnes rencontraient Hitler en même temps, il pouvait arriver que l'une le trouve charismatique, mais que la seconde le prenne pour un fou.
Notre compréhension moderne du concept de "charisme" commence avec les travaux du sociologue allemand Max Weber qui écrivit des pages célèbres sur la "domination charismatique" au tournant du siècle dernier. Sans doute le fit-il bien avant qu'Hitler ne devienne chancelier du Reich, mais ses réflexions sont toujours très pertinentes pour quiconque s'intéresse à l'étude du nazisme en général et d'Hitler en particulier. Là où la contribution de Weber est capitale, c'est en ce qu'il examine la "domination charismatique" comme un type particulier d'exercice du pouvoir - plutôt que comme une qualité personnelle qu'une pop-star peut posséder au même titre qu'un homme politique. Pour Weber, le chef "charismatique" doit posséder un fort élément "missionnaire" et il est plus proche d'une figure quasi religieuse que d'un homme d'État démocratique ordinaire. Les partisans d'un tel chef recherchent autre chose qu'une amélioration matérielle de leur sort - bénéficier d'impôts moins élevés ou d'un meilleur système de santé -, car ils poursuivent un but plus général, presque spirituel, de rédemption et de salut. Il est difficile, dans des structures bureaucratiques normales, de voir émerger un chef "charismatique", poussé en avant par le sens qu'il a de sa destinée personnelle. Hitler, selon cette définition, est l'archétype du "chef charismatique".

Auteur: Rees Laurence

Info: Adolf Hitler, la séduction du diable

[ charme ] [ autorité ]

 

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écrivain-sur-écrivain

Mais l’éclectisme de Gacougnol est attesté surtout par la présence de Folantin*, le peintre naturaliste et préalable dont le succès, longtemps captif, se déchaîne.

On trouverait malaisément une chose plus instructive que le calendrier de ses produits.

Après une série liminaire de petits paysages pisseux égratignés avec labeur dans des banlieues sans verdure ; après le demi-triomphe d’un tableau de genre, où les amours indécises d’un jeune maçon et d’une brocheuse dessalée, au sein d’un garno, se coagulaient sous les yeux en mastic blafard, ainsi qu’un fromage visité déjà ; Folantin, lassé de ne paraître point un penseur, s’avisa de répandre un peu de morale philosophique sur ses enduits.

On vit poindre alors, à l’inexprimable découragement de plusieurs fantoches de l’appui-main, la surprenante image d’un cocu en cassonade reconduisant, bougeoir en main, avec la plus froide politesse, un individu sébacé qu’il vient de surprendre, après minuit, aux bras de sa femme. Cela s’appelait : En ménage !. Mais la louange fut moindre que pour le garno dont la vogue, hélas ! périclitait, et il fallut trouver autre chose.

Changeant tout à fait son tube d’épaule, il peignit, décidément, un grand seigneur, un enfant de tous les preux dont il étudia le type chez un authentique gentilhomme qui s’est donné la fonction de ramasser les bouts de cigares de la Poésie contemporaine sans parchemins.

L’optimate fut représenté, bien malgré lui, sur un bidet, lisant des vers de vingt-cinq pieds. Or, il arriva, contre toute attente sublunaire, que ce portrait allégorique fut une manière de bas chef-d’œuvre, et la noblesse de France, — la première du monde, jadis, — une fois de plus, se vérifia si charogne que le simulacre engendré par Folantin, confronté à l’original, procura quelques instants, l’hallucination de la force.

L’heureux peintre érigea son front parmi les étoiles et put s’annexer quelques disciples. Impossible de le nier. Si ennemi qu’on pût être de Folantin et de son odieuse peinture documentée à la manière d’un roman de la sotte école, son personnage avait une tenue équestre sur ce vase devenu comme un piédestal.

À partir de cet instant, le maître nouveau repoussa du pied les châssis de faible étendue et se précipita aux vastes toiles.

On s’est bousculé autour de sa Messe noire et de ses Trappistes en prière, crépis énormes, léchotés au petit blaireau, qu’il faut scruter par centimètre carré, au moyen d’une loupe de géologue ou de numismate, sans espoir de réaliser la vision béatifique d’un ensemble.

Le premier de ces engins paraît avoir été calculé pour le branle et pour le brandon d’une récente portée de bourgeois que démange la convoitise des lubricités de l’enfer. L’habile homme, toutefois, se croyant, quand même, désigné pour instruire ses contemporains, c’est, en même temps, le prodige d’une sorte de jocrisserie peinturière s’exaspérant jusqu’à devenir tourbillon, mais tourbillon noir, combien fétide et profanant !

Les Trappistes en prière ont voulu être le contre-pied, le rebrousse-poil de la précédente révélation. Folantin, dont la crête augmente et dont la moutarde s’affiche de plus en plus, tenait à montrer comment un artiste assez audacieux pour baiser le croupion du Diable savait, en revanche, tripoter l’extase.

Folantin, tout à coup sorcier, découvrit le Catholicisme !

Clairvoyance peu récompensée. La vindicative bondieuserie de Saint-Sulpice, appelée en duel, lui passa son goupillon au travers du cœur. Cette fois encore, pourtant, il bénéficia du renouveau de crédit que semblent avoir les préoccupations religieuses, aux approches de la fin du siècle, et sa robe d’initiateur n’est pas devenue l’humble veste qu’on aurait pu croire, après un tel coup.

La forme extérieure de ce pontife est analogue à celle d’un de ces arbres très pauvres, noyers d’Amérique ou vernis du Japon, dont l’ombre est pâle et le fruit vénéneux ou illusoire. Il est fier, surtout, de ses mains qu’il juge extraordinaires, "des mains de très maigre infante, aux doigts fluets et menus". Telles sont ses amicales expressions, car il ne se veut aucun mal.

— Je me fais à moi-même, déclarait-il à un reporter, l’effet d’un chat courtois, très poli, presque aimable, mais nerveux, prêt à sortir ses griffes au moindre mot.

Le chat paraît être, en effet, sa bête, moins la grâce de ce félin. Il est capable de guetter indéfiniment sa proie, et même la proie des autres, avec une douceur féroce que ne déconcerte nul outrage. Il accueille tout sur la pointe d’un demi-sourire figé, laissant tomber, de loin en loin, quelques minces phrases métalliques et tréfilées qui font, parfois, les auditeurs incertains d’écouter un être vivant.

Il est celui qui "ne s’emballe pas". Le pli dédaigneux de sa lèvre est acquis, pour l’éternité, à tout lyrisme, à tout enthousiasme, à toute véhémence du cœur, et sa plus visible passion est de paraître un fil de rasoir dans un torrent.

— Celui-là, c’est l’Envieux ! dit, un jour, avec précision, Barbey d’Aurevilly qui l’assomma de ce mot.

Sa malignité, cependant, est circonspecte. Très soigneux de sa renommée, qu’il cultive en secret, comme un cactus frileux et rare, il ne néglige pas de prendre contact avec des journalistes qu’il pense avoir le droit de mépriser ou avec certains confrères pleins de candeur dont il subtilise les conceptions. On tient pour sûre l’histoire malpropre de cette esquisse de la Messe noire carottée pour quelques louis à un artiste mourant de misère, — ébauche superbe qu’il se hâta d’avilir de son pinceau, après avoir ignominieusement congédié le malheureux qui lui faisait une telle aumône.

Auteur: Bloy Léon

Info: A propos de *Joris-Karl Huysmans, dans "La femme Pauvre", Mercure de France, 1972, pages 193-196

[ résumé de l'œuvre ] [ description ] [ critique ] [ dénigrement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

proto-biologie

Suzan Mazur : Donc, avec cette donation, vous allez tenter de déterminer les principes généraux de la vie. Comment définissez-vous la vie ?

C W : C'est le problème, nous ne pouvons pas. Nous n'avons pas encore répondu aux questions centrales sur l'origine de la vie. Nous devons encore obtenir des preuves plus directes de ce que j'appelle une condition pré-Darwinienne, une condition progénote de la vie. C'est l'une des choses sur lesquelles nous travaillons, en essayant d'obtenir autant de preuves directes que possible. Évidemment, comme il s'agit d'un stade de l'évolution qui s'est déroulé il y a trois milliards d'années ou plus, nous n'allons pas obtenir beaucoup de preuves directes. Nous pouvons obtenir des archives fossiles, mais elles ne sont pas fiables. Il faut déduire tout ce qu'on peut de l'analyse intelligente et perspicace des données de la séquence du génome.

SM : Que considérez-vous comme l'évolution ?

CW : L'évolution est en fait ce que la biologie devrait être. Qu'est-ce que la biologie ? Est-ce une description de formes sous le microscope ? Cela ne peut pas être cela. L'évolution est un processus. C'est le processus que nous appelons maintenant biologie, et  qui est très statique. L'évolution, en revanche, est dynamique. Et nous devons comprendre quelles sont les règles que suit cette dynamique.

Alfred North Whitehead disait qu'en biologie et dans d'autres domaines, nous n'avons pas affaire à une procession de formes (ce qui résume le point de vue de Lazcano), nous avons affaire à la forme ou aux formes du processus. C'est dans cette distinction que réside l'essence même de l'institut d'astrobiologie de l'Illinois. Nous allons réellement étudier l'origine évolutive de la vie. Toute personne ayant une intuition biologique peut sentir - que la vie est un processus évolutif. Comme je l'ai dit, ce n'est pas seulement une procession de formes.

SM : Avez-vous des inquiétudes concernant la création d'une protocellule ?

CW : Oh oui. Il y en a, comme vous le savez, Craig Venter bat le tambour sur ce sujet tout le temps, juste pour être à l'avant-garde. Le pouvoir.

SM : Il y a aussi les chercheurs de Harry Lonsdale, qui l'abordent de manière ascendante. David Deamer, scientifique à l'origine de la vie à l'Université de Santa Cruz, par exemple, dit qu'il prévoit de fabriquer une protocellule d'ici une dizaine d'années.

CW : Bonne chance.

SM : ça vous préoccupe, la protocellule ?

CW : Je suis préoccupé par les scientifiques qui pensent qu'ils sont Dieu quand il s'agit de biologie. Les scientifiques devraient essayer d'étudier les expériences que la nature a déjà faites sous la forme du processus d'évolution.

SM : Vous avez décrit la "déconnexion entre les darwinistes, qui avaient pris le contrôle de l'évolution, et les microbiologistes, qui ne trouvaient aucune utilité à la sélection naturelle darwinienne." Avez-vous quelque chose à dire sur la récente décision du Huffington Post de bloquer la publication de la réponse du microbiologiste James Shapiro au darwiniste Jerry Coyne suite à la récente attaque de Coyne sur la pensée de Shapiro concernant un rôle réduit de la sélection naturelle dans l'évolution ?

CW : Je pense que c'est immoral. La science doit être libre d'examiner ce qu'elle voit. Si vous dites que tout le monde doit suivre la ligne darwinienne, ce n'est pas de la science libre. Le Huffington Post est passé de droite/gauche à gauche/droite. Je ne sais pas où il est maintenant. Cela n'appartient pas à la science.

Je pense que Shapiro a le doigt sur l'avenir. Il voit que nous devrions étudier la régulation. L'épigénétique est très importante.

SM : Vous avez également remarqué que la pensée de Darwin sur la descendance commune est "principalement fondée sur l'analogie" et que l'évolution qui émerge maintenant ne découle pas de Darwin. Je vous cite "Il me semble qu'une biologie future ne peut être construite dans les superstructures conceptuelles du passé. L'ancienne superstructure doit être remplacée par une nouvelle pour que les problèmes holistiques puissent émerger comme le nouveau courant dominant de la biologie". Vous attendriez-vous à ce que Darwin suive la voie de Freud si la biologie entre dans le monde non linéaire et que l'évolution est redéfinie ?

CW : Cela pourrait bien être le cas. J'ai longtemps soutenu, jusqu'à la fin du XXe siècle, que le problème du processus d'évolution est un problème antérieur à son époque. Darwin a essayé d'obtenir un crédit personnel en faisant irruption avec ça à un certain moment. La pensée conceptuelle sur l'évolution a d'abord été établie par des gens comme Buffon et le propre grand-père de Darwin, Erasmus Darwin - que Darwin ne mentionne jamais dans l'Origine des espèces, sauf dans une note de bas de page lorsqu'il y fut contraint, dans la troisième édition, de l'ajouter au bas de la préface.

Il l'a nommé d'une manière dédaigneuse. Disant en gros, oh oui, beaucoup de gens ont pensé à cela et a nommé des gens comme Buffon et Lamarck. Mais il n'a pas nommé son propre grand-père, Erasmus Darwin, sauf pour dire que son grand-père avait les mêmes idées fausses que Lamarck et Goethe. Et il n'a pas dit quelles étaient ces idées ou ce qu'il leur reprochait. Il voulait se distancer de son grand-père autant qu'il le pouvait.

SM : J'ai été intrigué par l'interview que vous avez donné au magazine Wired il y a quelques années où vous avez parlé de "l'interaction distribuée" agissant au sein de diverses communautés en réseau de la vie précoce avant la cellule moderne. Et puis vous avez dit que cette dynamique pré-darwinienne se retrouve dans la société. Je me demandais si vous vouliez dire que nous continuons en quelque sorte à reconstituer notre ancien passé organisationnel ?

CW : Non, je ne pense pas que nous tournons dans les mêmes cercles. Il s'agit d'une spirale toujours plus grande, parce que c'est ainsi que l'on peut définir un système complexe dynamique.

SM : Nigel Goldenfeld a fait des conférences sur les "trois régimes dynamiques". Fait-il référence à ce que vous avez décrit dans votre article de 2006 - une faible évolution communautaire, une puissante évolution communautaire et une évolution individuelle ?

CW : Oui, je crois qu'il le fait. Je suis presque sûr que c'est le cas. Et dans un article que j'ai écrit sur les archées, je parle de l'évolution de l'individualité. Il y avait un stade communautaire au départ. C'est ce que j'appelle habituellement le progénote. J'utilise le terme "trois domaines". J'ai écrit quelque chose en 2004 pour Microbiology and Molecular Biology Review. Freeman Dyson a été séduit par ce texte et a demandé la permission de l'utiliser dans un article qu'il a écrit pour la New York Review of Books. Nigel essaie de définir pour les physiciens ce que sont ces trois domaines. C'est l'un des rares points sur lesquels je diffère de Nigel Goldenfeld. C'est un amicale différent dans nos dialogues.

SM : C'est merveilleux que vous fassiez ces percées sans rencontrer trop d'hostilité de la part de la communauté de la biologie classique.

CW : Mais je n'ai pas détrôné l'hégémonie de la culture de Darwin.

Auteur: Woese Carl

Info: interviewé par Suzan Mazur, 4 October 2012, https://www.scoop.co.nz/. Trad Mg

[ triade ] [ pré-mémétique ] [ apprentis sorciers ] [ changement de paradigme ] [ éthique ] [ prébiotique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

discussion entre quêteurs métaphysiques

Eric Durieux : - Je prends le clavier ce soir pour rédiger un post un peu dérangeant. S'il n'est pas publié par les modérateurs je comprendrai. J'ai cependant besoin de  vous faire part de ma frustration. J’ai presque honte de ce que je vais écrire mais je crois qu’il est possible que ça soit utile.

Voici le problème : depuis ces quelques mois passés dans ce groupe, je me retrouve dans une situation où je suis d’avantage sceptique quant à l’existence et la réalité des shc qu’avant d’entrer dans le groupe. Je trouve la plupart des témoignages très oniriques et irrationnels, reflétant souvent la même incohérence que dans les rêves. Ils suscitent en moi une multitude de questionnements qui me fait de plus en plus douter de ces voyages (je veux dire du caractère simplement non onirique de ceux-ci). Quelques exemples :

1) La corde d’argent. Pourquoi doit elle être épaisse près du corps biologique et ultra fine à une certaine distance, alors qu’elle semble pouvoir s’étirer à l’infini. Ne peut elle pas être d’office fine dès le départ ? Puisque infinie… Ou épaisse tout le temps ? Et pourquoi ne diminue-t-elle pas proportionnellement à la distance de façon régulière si c’est la distance qui l’étire et la fait changer de taille ?

2) Autre point, les constructions et les bâtiments dans les autres mondes, qui semblent parfois défier les lois de la physique. Ok, mais si les lois de la physique sont différentes, pourquoi faire des bâtiments qui ont tout de même l’air de reposer sur une partie de ces lois ? Et pourquoi s’abriter dans des bâtiments si les habitants de ces mondes sont immatériels donc n’ont pas besoin de la protection matérielle des bâtiments.

3) Le côté candide et naïf de certaines situations qui ressemblent presque à des dessins animés. Des rencontres d’archétypes, d’êtres étrangement limités à des rôles prédéfinis comme dans les livres d’enfants.

4) Les projections, qui ont bon dos et permettent d’expliquer un peu n’importe quoi et n’importe quelles incohérences.

5) L’infinité des mondes (ça c’est  "normal") mais l’impossibilité de retourner facilement dans le même monde ou d’y retrouver un autre voyageur comme dans un rendez-vous fixé au préalable.

6) La manipulation des médiums par des êtres énergétiques. Rien ne dit, du coup, que le même phénomène ne se produit pas à un échelon supérieur et que les voyages ne sont pas une manipulation par une catégorie d'êtres encore supérieurs qui sont capables de nous faire croire à la lucidité et aux shc...

Si au final ces voyages ne sont rien de plus que des rêves, avec l’incohérence des rêves, mais de la lucidité en plus, ce ne sont que des rêves ultra lucides et pas de la sortie de corps. D’autant que les sorties dans le monde proche montrent régulièrement des incohérences par rapport au monde tangible biologique (meubles différents, objets à d’autres places). N’est-il pas possible d’au moins pouvoir voyager dans le même plan tel qu’il est exactement dans le corps afin de vérifier les choses rationnellement ?

Ou alors, est-ce que ce qui caractérise notre monde physique est précisément la rationalité et que celle-ci n’existe pas ailleurs ? Auquel cas on aurait LA raison pour laquelle les mondes physiques existent.

J'ai d'autres questionnements du même type mais je m'arrête là, plus le temps passe plus je suis perdu. Il y a pire qu'être quelqu'un qui ne croit pas aux shc parce qu'il ne veut pas y croire (le sceptique de base zététicien), Il y a celui qui comme moi commence à ne plus y croire parce qu'il a tellement envie d'y croire qu'il remarque tout ce qui nourrit sa peur que ce soit du vent.

Marc Auburn : - C'est quelque chose de très commun, et de très logique. Tant qu'on n'experimente pas soi-même, on ne peut être que sur des opinions, des avis, des croyances, des analyses. On ne peut strictement rien comprendre, et on pose des questions à l'infini.

Quelques soient les réponses qui sont fournies par les Voyageurs, elles ne seront pas comprises par beaucoup, et ils le savent. C'est pourquoi l'essentiel des Voyageurs demeurent silencieux. C'est une question récurrente pour moi: à quoi sert une telle page?

Ceux qui savent, qui sont de véritables Voyageurs peuvent échanger entre eux, et sélectionner UNIQUEMENT dans le groupe ces personnes là fut ma première idée, qui par ailleurs me revient régulièrement en tête.

Il y a aussi ceux qui s'interrogent non stop, qui sont parfois des "EXPERTS" du sujet, mais qui n'ont pas la moindre expérience et qui s'enferment dans des idées réductrices, ils ne peuvent pas concevoir que la structure de leur mental est la CAUSE unique de leur absence d'expérience.

Je vais ici dévoiler quelque chose : j'ai observé et compris qu'il existe une catégorie qui a de très faibles chances de Voyager durant la vie biologique, et qui devraient laisser tomber ce sujet: ceux dont le mental réduit à l'impuissance par une sur-activité "rationnelle" qui est en réalité une profonde méconnaissance souvent doublée de nœuds psychologiques bien serrés issus de traumas complexes.

Cette catégorie là constitue moins de 1%, mais elle devrait s'intéresser à autre chose, au moins tant que leur mental est verrouillé aussi fermement.

Quand leur "mort" viendra, ce qu'ils auront lu, entendu leur servira, mais probablement pas avant.

Du point de vue des Voyageurs, ces profils là sont ceux qui posent le plus de questions, qui analysent et déduisent non stop, et dont les réponses qui leurs sont apportées ne leur servent aucunement, par contre elles vont servir AUX AUTRES PROFILS.

Dans ces groupes sociaux, il y a ceux qui sont là pour se distraire, pour rêver. Les sujets leurs paraissent sympa, mais ils ne mettent rien en œuvre pour expérimenter eux-mêmes.

Et puis il y a les autres, ceux qui vont pouvoir vivre le Voyage, par un procédé ou un autre, au terme d'un mois ou de 5 ans, peu importe.

C'est pour ceux-ci que je garde cette page ouverte aux non Voyageurs.

Sinon ce serait une page de vierges qui parleraient sans cesse de sexualité et d'amour sans jamais pratiquer. Une sorte de réunion de loosers...

Néanmoins, pour TOUS les followers sans exception, je SAIS que ce qui est décrit ici servira immanquablement, au moment de la destruction de leur corps biologique, l'auteur de ce post y compris.

Mais bien amicalement, je lui conseille de s'intéresser à autre chose et d'oublier le Voyage pour le restant de son incarnation.

Aucune des réponses à ses incessantes questions ne lui permettra de vivre lui-même la chose, à un moment il faut laisser tomber, comme moi pour le dessin, le piano, le bricolage et un million d'autres trucs.

Borvo Conscience : - Eric Durieux Ton post n'est pas dérangeant, on voit que tu es une personne réfléchie. Seulement, on pressent bien qu'à travers les questionnements, tu cherches à te convaincre, où tu souhaites être rassuré. À un niveau individuel, il n'y a pas d'enjeu majeur, ce n'est pas grave, let go. Si tu ne crois plus, tant mieux, tu vas pouvoir commencer le vrai taff et expérimenter sans te prendre la tête quand tu as envie et comme tu as envie ou pas du tout.

Je te réponds sur les points, mais ça ne sera pas exhaustif. Marc a raison sur le fait que certains traits favorisent la production de sortie hors du corps comme l'absorption, l'imagination, susceptibilité hypnotique et quelques autres qui vont travailler ensemble et permettre à un sujet de :

- Se relaxer vite et bien,

- Calmer ses pensées vite et bien,

-  Avoir une imagination plus puissante (à considérer comme un organe de la conscience)

Si on n'a pas les traits adéquats, cela sera plus difficile, mais pas impossible.

Concernant le rêve et la sortie hors du corps, des études ont quand même été menés quand les neuroscientifiques/psychiatre/psychologue en avait quelque chose à faire.

On a les expériences avec des sujets voyageurs des Dr Twemlow, Tart ou Krippner. Je donne les noms au cas où tu souhaiterais regarder).

En se fondant sur leurs expériences sur des sujets doués, ils ont pu remarquer que l'activité corticale n'était pas la même entre la sortie hors du corps et le rêve.

SHC :

- Activité corticale diversifiée par rapport aux rêves (theta, Delta Alphaloide pour la SHC et principalement Beta et Theta pour le rêve)

- Peut se dérouler à n'importe quel stade du sommeil, même depuis l'éveil.

- Pas de MOR (mouvement oculaire rapide) pendant la SHC

- Processus secondaire (cohérence dans la sensation de réalité) contrairement au rêve (processus primaire)

- Si stimulus extérieur, la shc s'arrête aussitôt, tandis que durant le rêve et le rêve lucide, il y a une intégration du stimulus dans le scénario du rêve/rêve lucide

On a quand même des indices objectifs que la shc et le rêve/rêve lucide sont deux choses différentes. Bon, ça, c'est si on veut rester à raz la pâquerette, l'expérimentation nous donne des données en plus qu'on n'aurait pas autrement.

Enfin, et cela ne concerne que moi. La nature de l'environnement onirique et l'environnement du voyageur est la même. C'est une substance psychique qui réagit à nos pensées et nos émotions. Elle prend la forme d'instance personnelle lors des rêves et se nourrit de nos expériences. Le rêveur lucide restera sous l'empire de cette instance, le voyageur hors du corps accède lui aux réseaux psychiques dans sa globalité. Un réseau qui dans sa nature est une sorte de conscience globale qu'on peut appeler Cosmos ou Akasha. C'est pour cette raison que le rêve et la sortie hors du corps sont par ailleurs proches et très distinctes simultanément.

Je fais avec la numérotation de tes questions pour essayer t'apporter un point de vue. Toutefois, je n'aurai pas les réponses estampillées 100 % pure vérité. On est bien incapable de le faire, mais on ne peut pas non plus nous le reprocher, tu me diras. Mais j'espère que ça t'aidera :

1) Tu sembles penser que la corde d'argent doit obéir à une logique, on peut l'observer et la toucher. On est donc sûr des observations subjectives, on n'a aucune idée de l'anatomie de ce truc s'il y en a une.

Déjà d'autres expérienceurs ne voit pas de corde d'argent, qui nous dit que ce n'est pas une forme pensée, une croyance matérialisée ? Enfin, quand tu prends du caramel chaud et que tu le travailles en l'étirant, tu observes bien que la pâte épaisse s'affine. Analogiquement, cela correspond et on peut que spéculer.

2) Je n'ai jamais eu d'habitation dans la contrepartie éthérique qui défiait les lois de la physique classique personnellement. Concernant les extraphysiques qui ont besoin de bâtiments, je dirai simplement qu'il serait assez naïf de penser que la réalité que nous expérimentons avec ce corps physique soit le seul à être tangible.

3) Idem, si ça sort des expériences du groupe, je ne pourrai pas y répondre. Personnellement, les êtres que j'ai pu rencontrer sont loin d'être limités xD

4) Les projections sont une dynamique importante, pas une explication qu'on invente. C'est un vécu. Comme je le répète souvent, la sortie hors du corps permet d'accéder à un espace psychique qui relit tout le vivant dans un genre d'arrière monde, un espace PSYCHIQUE. Les projections sont juste la conséquence de l'activité d'un organe imaginatif de la conscience qui tend à s'exprimer (peur et désir).

Avec l'expérience, on projette moins. Seulement ce sujet mérite beaucoup de développement pour en expliquer tous les détails, mais de façon concise, oui la projection a un bon dos bien musclé.

5) Les rendez-vous ne sont pas impossibles. Mais, écoutes, il faut des amis déjà ;-).

On ne contrôle pas tous la translocalisation. Généralement, tu vas poser une intention pour un lieu et cela sera l'intention sous-jacente ou inconsciente qui aura la priorité. Il faut rendre visite aux amis à vol d'oiseau si je puis me permettre.

6) Bah non, on peut atteindre des pointes de lucidité qu'on peut à peine concevoir et qui ferait passer ton expérience de la réalité pour une blague onirique. Combien de guides ou de pseudos gars haut dans la hiérarchie céleste, j'ai laissé derrière moi ? Ce que tu nous dis là est plutôt à mettre en rapport avec la personnalité de base du voyageur.

Autant le médium à pas forcément le choix, il capte l'info et c'est tout. Autant un voyageur peut prendre par le col un extraphysique. Cela dépendra vraiment de qui tu es à la base, une personne qui va facilement s'intégrer dans des systèmes (maitre/apprentis dominé/dominant). Ainsi, sans vouloir généraliser, parce qu'on est tous différents, on va vers plus d'indépendance, même si on n'est jamais à l'abri.

Enfin, si on est quand même manipulé comme tu le dis, et alors ?

Dans ce scénario-là, on s'en rendrait pas compte, on fait quoi alors ? On arrête de voyager et de se poser des questions ? On se convertit aux gnosticismes en espérant un jour cassé la gueule au démiurge ?

Pour conclure, si les témoignages t'ont mis dans une détresse intellectuelle par rapport à la SHC, c'est positif. Si tu étais venu gober tout et n'importe quoi, cela aurait été déprimant. Ce qu'il faut retenir c'est qu'un témoignage n'est qu'un témoignage. Le mien n'a pas plus de valeur parce que je serai un voyageur. On vit des choses, on est assez intelligent pour voir qu'il y a une ù^$*ù^ dans le potager et que c'est plus qu'un rêve lucide (principe de comparaison).

Mais, ce sont uniquement des témoignages pouvant servir de base à une réflexion sur la conscience, la réalité et notre rapport à la vie et rien d'autre. Par ailleurs, il est indéniable que certains vont prendre un rêve particulièrement lucide pour une sortie hors du corps sur le groupe, mais ce n'est pas grave.

Je pense que tu serais intéressé par la lecture de Thomas Campbell, c'est un physicien et un voyageur hors du corps. Le fait qu'il soit physicien est une plus-value intéressante également Ervin Laszlo, un philosophe des sciences qui a développé une réflexion sur le champ Akashique comme toile de fond d'un web cosmique. Une toile accessible via diverses expériences comme le rêve, rêve lucide, sortie hors du corps et autres.

J'avais une tasse de café et un peu de temps pour répondre, en espérant que cela ait été utile.

Callirhoé Déicoon : - Merci Eric pour ce post. Je pense que chaque niveau de réalité est un leurre à dépasser car la compréhension progresse et s’affine. Et qu’il faut admettre que quand on est à un niveau A, le niveau B est en dehors de notre compréhension.

“j’ai eu l'illusion de regarder un coucher du soleil, ce qui m'a laissé à penser que l'horizon pourrait être le bout. Mais tout cela n'est qu'illusion, parce que, si l'on progresse dans les niveaux, de nouveaux niveaux apparaissent.”

La zone d’après-vie contiendrait des environnements terrestres créés pour un certain but, du moins c’est comme ça que c’est décrit dans les bouquins de Monroe. Ce n’est en aucun cas la “réalité ultime”. Juste un leurre de plus, fait pour accueillir les décédés. Donc, c’est conforme à leurs habitudes. “to ease their mind”…

Les yogi le disent aussi, qu’il y a une zone très attractive mais que le but n’est pas d’y rester. Qu’il faut aller de l’avant.

Le problème c’est que c’est une zone immense donc on a l’impression qu’il n’y a que ça au-delà de notre plan, or ce n’est pas vrai, des gens ont ramené des témoignages d’une zone d’énergie pure qui se “situe” après une seconde mort mais, c’est si “loin” et difficile d’en ramener des informations qu’il n’y a presque rien à ce sujet.

Je ne parle pas ici d’autres mondes/dimensions que Marc semble parcourir et qu’il est impossible de situer sur la cartographie Monroe. Le problème est bien là d’ailleurs, les voyageurs n’ont pas vraiment les moyens de savoir où ils sont exactement. Je comprends bien le principe des bulles de réalité locales décrit par Marc mais, ça ne m’aide pas à concevoir la big picture. Cependant je pense que c'est très difficile de donner rdv dans un monde X ou Y à quelqu'un qui lui même n'y a pas été d'abord tout seul ! Or il semble qu'on aille à tel ou tel endroit pour des raisons qui nous échappent et qui sont peut-être liées à notre itinéraire personnel... Donc on comprend la difficulté du truc. Des sorties collectives ont été effectuées par des TMI graduates mais, dans des zones connues par eux au préalable et "proches" du plan physique.

En tout cas. Pour ceux qui arrivent à voyager sans charge epsilon… c’est génial et probablement la meilleure expérience de ce qu’on peut avoir en étant incarné. Mais eux aussi ils auront leur propre progression à faire une fois morts. De ce qu’on peut avoir comme réponses d’entités d’autres dimensions, ça semble infini. Moi je m’interroge sur la subjectivité de tout ça. Je ne remets pas en question la réalité de ça mais justement, je me demande si l’univers n’est pas en fait perceptible uniquement de façon subjective. Même si les consciences désincarnées communiquent peut-être sur leurs perceptions individuelles, je me demande si la compréhension progressive de la réalité n’est pas en fait quelque chose de subjectif et intime dans son essence. Et si les différents consensus n’ont une solidité qui n’est en fait que le fruit d’une subjectivité qui s’accorde entre les consciences à tel instant et tel endroit. Et qui dépend aussi du niveau de “densification” (cf consensus relatifs sur la zone d’après-vie, par exemple sur la Library et son emplacement, mais vue avec différentes architectures par les gens : donc on pourrait dire, consensus archétypal avec variantes subjectives sur l’apparence)

Par contre je ne remets pas en question l'existence des projections puisque pour moi c'est tout-à-fait logique notre propre conscience créatrice (et mal entraînée, surtout au début des OBE) mette un peu le dawa mais il y a des techniques pour différencier les projections d'une rencontre avec une autre entité aussi réelle que soi.

Pour ce qui est du plan physique qui semble présenter des différences d’un point de vue out of body, en effet c’est troublant mais ça peut s’expliquer je pense par des caractéristiques de la conscience qui sont encore mal cernées. Ça n’exclut pas la présence d’éléments vérifiables qui permettent donc de faire des reality checks une fois le retour dans le corps effectué. Plein de gens l’ont fait  ;-).

Il y a aussi la vision de son propre corps éthérique par ses yeux physiques qui peut arriver, comme Thomas Moine l’a dit dans son super com et comme Robert Bruce l’a vécu aussi et le raconte dans Astral Dynamics.

Mais, c’est sûr que si tu es venu sur ce groupe en pensant trouver des preuves par A plus B, et des témoignages tous concordants sur les mêmes zones de l’univers mental, etc etc… Tu es forcément déçu et perdu, mais c’est parce que la conscience et les créations qui en sont issus (les univers) ne fonctionnent pas comme notre cerveau physique appréhende les choses.

Je suis d’accord avec Marie-Jeanne, je ne pense pas qu’essayer de comprendre comment fonctionne tout ça aide à faire des expériences, au contraire. Donc dans l’idéal, il faudrait se concentrer sur la pratique. Mais je te comprends car je suis comme toi, j’ai pas pu m’empêcher d’essayer de comprendre de façon intellectuelle, et donc je me suis plongée dans Robert Monroe, et Robert Bruce, entre autres. Hyper intéressant. Mais, la partie qui m’a aidée à sortir n’a pas été le descriptif de comment c’est foutu là-bas, je suppose même que c’était contre-productif puisque j’ai gambergé à mort là-dessus (j’ai même fait un énorme mapping de l’astral sur un schéma). La partie qui m’a aidée a été l’information et les techniques pratico-pratiques que ces 2 auteurs fournissent également en parallèle. Et je pense que quand on se lance dans ce training, il vaut mieux laisser tomber les circonvolutions théoriques. Car on ne pourra pas tout comprendre anyway, la cogitation sera sans fin. Alors que ce qu’on cherche à activer est l’“autre cerveau”.

Auteur: Internet

Info: Fil FB de Marc Auburn, 21 août 2023

[ métempsychose ] [ décorporation ] [ voyage hors du corps ] [ dubitation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel