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jeunesse

L’ardeur qui est en moi fait que les moindres minutes perdues qui ne sont ni créatrices, ni amoureuses, ni aventureuses, ni même reposantes, me mettent hors de moi. Nul n’a comme moi, je l’ai dit et je m’en aperçois chaque jour, la sensation de la fuite du temps, les instants de jeunesse irréparable qu’il faut sans relâche et sans repos muer en vie active et diverse, afin, plus tard, à l’âge du renoncement forcé, ne pas douter un instant d’avoir tiré le maximum de sa jeunesse.
Personne ne commence assez jeune et tout le monde s’économise : monde de vieillards prématurés, vous méritez de vivre vieux et conservés. Je hais toute épargne.

Auteur: Havet Mireille

Info: Journal intime 2, 22.05.22, p. 291

[ vue de l'intérieur ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

conquêtes amoureuses

Le bonheur de don Juan n’est que de la vanité basée, il est vrai, sur des circonstances amenées par beaucoup d’esprit et d’activité ; mais il doit sentir que le moindre général qui gagne une bataille, que le moindre préfet qui contient un département, a une jouissance plus remarquable que la sienne ; tandis que le bonheur du duc de Nemours quand madame de Clèves lui dit qu’elle l’aime est, je crois, au-dessus du bonheur de Napoléon à Marengo.

L’amour à la don Juan est un sentiment dans le genre du goût pour la chasse. C’est un besoin d’activité qui doit être réveillé par des objets divers et mettant sans cesse en doute votre talent.

Auteur: Stendhal

Info: De l'amour

[ fuite en avant ] [ insatisfaction ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

concessions amoureuses

Il avait toujours semblé à Selden que l’existence avait beaucoup à offrir en dehors de l’aventure sentimentale, et pourtant il avait une conception très vive d’un amour qui s’élargirait et s’approfondirait jusqu’à devenir le fait central de la vie. Ce qu’il ne pouvait accepter pour lui-même, c’était le pis-aller d’une alliance inférieure à cet idéal, qui laisserait certaines parties de sa nature non satisfaites, tandis qu’elle imposerait à d’autres un effort excessif. Il ne voulait pas s’abandonner au développement d’une affection qui ferait appel à sa pitié, mais laisserait son intelligence intacte : la sympathie ne le duperait pas plus qu’un jeu de prunelles, la grâce de la faiblesse pas plus que la courbe d’une joue.

Auteur: Wharton Edith

Info: Dans "Chez les heureux du monde" page 211

[ sentiment total ] [ absolu ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

homme-femme

Il était prêt à être condamné. Le mariage lui apparaissait comme une condamnation. Il voulait se condamner lui-même au mariage, devenir une sorte de bagnard condamné aux mines, ne vivant plus au soleil, mais menant une terrible activité souterraine. Il était tout prêt à accepter cela. Et le mariage était le sceau de sa condamnation. Il désirait être relégué ainsi dans le sous-sol, comme une âme damnée, vivant à jamais dans sa damnation. Mais il ne voulait avoir de relation avec aucune autre âme. Il ne pouvait pas. Le mariage ne consistait pas à s’unir à Gudrun, mais à accepter le monde établi ; il accepterait l’ordre établi, en lequel il n’avait aucune confiance, puis pour toute sa vie, il se terrerait. Voilà ce qu’il consentait à faire.

Auteur: Lawrence David Herbert

Info: Femmes amoureuses, traduit de l’anglais par Maurice Rancès et Georges Limbour, éditions Gallimard, 1949, page 509

[ couple ] [ union ] [ sacrement ] [ conception ] [ transcendant ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

impossibilité relationnelle

Si Marina [Tsvetaieva] n’a pas, de toute évidence, une vie chaste, si elle multiplie les liaisons souvent éphémères, elle entretient avec [Rainer Maria] Rilke, comme avec Boris [Pasternak], un amour idéalisé, combien plus spirituel que charnel. Il ne s’agit pas pour autant de cet amour courtois qui prône la chasteté, celui qu’ont chanté les troubadours du XIIe siècle, même si son amour à elle y ressemble un peu. Car, pour Marina, le corps finit là où l’âme commence. Elle cherche dans ses aventures amoureuses à traduire ce corps en âme, en magnifiant l’amour physique, en "s’abîmant en lui, l’évidant", selon ses termes, seule manière à ses yeux de pouvoir aimer. Mais cet effort obstiné ne la mène à rien, sinon à retourner à elle-même, à sa seule âme.

Auteur: Pajak Frédéric

Info: Dans "Manifeste incertain", volume 7, page 211

[ sublimation ] [ solitude ] [ impasse sexuelle ]

 

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fragilité

Elle se sentait toujours vulnérable, il y avait toujours un défaut secret dans son armure. Elle ne savait pas elle-même en quoi il consistait. C’était le manque d’un moi robuste. Elle n’avait pas d’assurance naturelle. Il y avait en elle un terrible vide, une absence, un défaut d’existence.

Et elle voulait quelqu’un pour combler ce déficit, pour le combler à jamais. Elle avait faim de Rupert Birkin. Quand il était là, elle se sentait complète, elle était entière. Le reste du temps, elle était établie sur le sable, construite sur un gouffre et en dépit de toute sa vanité et de son assurance, la première servante venue, de tempérament positif et robuste, pouvait par la plus légère allusion moqueuse ou méprisante la précipiter dans l’abîme sans fond de son insuffisance.

Auteur: Lawrence David Herbert

Info: Femmes amoureuses, traduit de l’anglais par Maurice Rancès et Georges Limbour, éditions Gallimard, 1949, page 23

[ faiblesse ] [ portrait ] [ dissimulation ] [ homme-femme ]

 

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fellation

Je ne fréquentais pas, comme disaient mes vieux avec leur vocabulaire d'une autre époque. Ils ignoraient que je devais mes bons résultats aux DM de maths au fait que je suçais Florian en échange d'exercices impeccablement réalisés. Je gobais son cornichon en récitant mes verbes irréguliers d'anglais : cela me faisait gagner du temps sur mes devoirs. Réciter des verbes me permettait aussi de faire abstraction de l'odeur aigrelette de la transpiration qui collait à ses poils. Au verbe bite bit bitten, ça ne ratait pas, la sienne giclait et j'aurais à chaque fois volontiers mordu dans le morceau parce qu'il avait la manie de l'enfoncer loin dans ma gorge quand il se sentait venir. Je le suçais, il me filait les réponses des exercices. Rien qu'un deal. Mon coeur était ailleurs... Elle s'appelait Lise.

Auteur: Chocolatcannelle

Info: Confidences amoureuses et sexuelles d'une lesbienne

[ lesbienne ] [ prostitution ] [ parents ] [ malentendu ] [ enfant ]

 

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épouse écrasée

D’ordinaire, je suis tout à fait d’accord avec mon destin et je vois parfaitement combien j’ai de la chance, mais de temps en temps je suis torturée par le conflit, comment me mettre en valeur à côté de Carl ; je trouve que je n’ai pas d’amis, mais que tous ceux qui nous fréquentent ne viennent en fait que pour Carl, sauf quelques personnes tout à fait ennuyeuses et inintéressantes pour moi.

Toutes les femmes sont naturellement amoureuses de lui, et chez les hommes je suis de toute manière immédiatement écartée en tant que femme du père ou de l’ami. Mais j’ai quand même un fort besoin de voir des gens, et Carl dit aussi que je ne dois plus comme jusqu’à présent me concentrer uniquement sur lui et les enfants, mais comment dois-je m’y prendre ?

Auteur: Jung Emma

Info: Lettre à Freud du 24 novembre 1911, à propos de son mari Carl Gustav Jung

[ déséquilibre conjugal ] [ solitude ] [ célébrité ] [ recherche d'indépendance ] [ prestige dépréciatif ] [ couple ] [ impasse ]

 

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femmes-hommes

''Il ne me parle plus d'amour'' : mot de femmes, désespoir de femmes. La survalorisation féminine de l'amour a pour corrélat la ''longue plainte des femmes en mal d'amour'', les défilés de récriminations à l'endroit des hommes accusés d'être égoïstes, de manquer de romantisme, de ne pas extérioriser leurs sentiments, de négliger la vie affective au profit du travail professionnel. (…) Parce que les hommes ne sont pas socialisés au romanesque, ils s'accommodent plus facilement des relations plus ''routinières'', d'une moindre théâtralisation des sentiments. Les femmes vivent plus difficilement le manque de mots d'amour, le déficit de sentimentalité ; elles rêvent plus que les hommes de connaître le grand amour et reprochent aux hommes, fréquemment, de se protéger, de fuir, de ne pas se donner pleinement. La culture égalitaire n'a pas réussi à rendre similaires les exigences amoureuses des deux sexes.

Auteur: Lipovetsky Gilles

Info: La troisième femme : Permanence et révolution du féminin

[ décalés ]

 

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homme-femme

Elle l’avait attendu dans un faible délire de torture nerveuse. Comme elle se tenait debout, accablée par le poids de ses pensées, l’expression de son regard perdu qui semblait spirituelle comme celle des anges, mais venait en réalité de sa torture, apparut si poignante à Birkin que la pitié lui tordit le cœur. Il vit sa tête penchée, son visage transporté, sa face plongée dans une sorte d’extase diabolique. Sentant qu’il la regardait, elle releva la tête, chercha ses yeux, tandis que les siens, magnifiques et gris, allumaient pour lui un signal flamboyant. Mais il évita son regard ; elle laissa son visage retomber dans le tourment et la honte, son cœur torturé retourna à son mal. Et lui aussi la honte le torturait, une pitié aiguë pour elle parce qu’il ne désirait pas rencontrer ses yeux, ne désirait pas recevoir la flamme qu’elle lui adressait en signe de reconnaissance.

Auteur: Lawrence David Herbert

Info: Femmes amoureuses, traduit de l’anglais par Maurice Rancès et Georges Limbour, éditions Gallimard, 1949, pages 29-30

[ observation ]

 

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