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hygiénisme

L’amour commence dans le cerveau. Un simple béguin suffit à libérer de la dopamine, l’hormone qui nous permet de nous sentir bien. L’engouement qui s'ensuit résulte de l'inhibition de la sérotonine, suite à la production élevée de dopamine. Nos glandes surrénales délivrent ensuite de l’adrénaline et de la noradrénaline: ce sont ces hormones qui, lorsque vous tombez amoureux, provoquent d'irrépressibles tremblements et font battre votre cœur à la chamade. Votre amour est scellé lorsque votre cerveau libère de l’ocytocine, l’hormone de l’amour.

Ces hormones sont bénéfiques pour votre système nerveux –donc pour votre cœur. Elles renforcent le système nerveux parasympathique, réduisant le stress et l’anxiété. Une étude menée sur soixante couples a montré que leur tension artérielle était meilleure lorsque les amoureuses et les amoureux étaient physiquement ensemble. Une autre recherche, sur 280.000 hommes et femmes ayant participé à la National Longitudinal Mortality Study, a constaté que les personnes mariées avaient moins de risques d’avoir des maladies cardiovasculaires.

Le sexe est aussi favorable à la santé. Une analyse a été faite sur des étudiantes et étudiants engagés dans des relations suivies, ayant un rapport sexuel une à trois fois par semaine. Ces personnes avaient un niveau plus élevé d’immunoglobulines A dans leur salive –elles ont un rôle essentiel dans la défense de l’organisme.

Enfin, être amoureux encourage à adopter un mode de vie plus sain: «Vous allez probablement être plus susceptible d'écouter votre épouse quand elle vous dira de prendre vos médicaments ou d’aller chez le médecin, a déclaré Jauhar. Ou vous suivrez peut-être ses conseils lorsqu'elle vous dira de vous lever du canapé pour faire de l’exercice, ou de cesser de fumer.»

[...]

Si la romance n’est pas au rendez-vous dans votre vie, ne vous inquiétez pas. Les scientifiques pensent que les bienfaits physiques de l’amour peuvent aussi apparaître lorsque vous ressentez de l’affection pour vos parents, enfants, ou animaux de compagnie.

Auteur: Slate.fr

Info: "L'amour et le sexe sont bons pour le coeur", https://www.slate.fr/story/173709/amour-sexe-bons-coeur-stress-maladies-cardio-vasculaires?utm_source=Ownpage&_ope=eyJndWlkIjoiZDQ1M2YyYWIyN2FhZWVjYWYzMzU1YzQzOWUyZmI5OGIifQ%3D%3D

[ justification biologique ] [ réductionnisme ] [ gymnastique ] [ affection ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

mythe théogonique

Le jour où naquit Aphrodite, les dieux étaient au festin. Avec eux tous il y avait le fils de Métis, Poros. Après le dîner, Pénia était venue mendier, ce qui est naturel un jour de bombance, et elle se tenait près de la porte. Poros qui s’était enivré de nectar (car le vin n’existait pas encore) entra dans le jardin de Zeus, et tout alourdi s’endormit. Pénia, dans sa pénurie, eut l’idée d’avoir un enfant de Poros : elle se coucha près de lui, et fut enceinte de l’Amour. Voilà pourquoi l’Amour est devenu le compagnon d’Aphrodite et son serviteur ; engendré lors des fêtes de la naissance de celle-ci, il est naturellement amoureux du beau – et Aphrodite est belle.

Etant donc fils de Poros et de Pénia, l’Amour se trouve dans la condition que voici : d’abord, il est toujours pauvre, et loin d’être délicat et beau comme le croient la plupart, il est rude au contraire, il est dur, il va pieds nus, il est sans gîte, il couche toujours par terre, sur la dure, il dort à la belle étoile près des portes et des chemins, car il tient de sa mère, et le besoin l’accompagne toujours. D’autre part, à l’exemple de son père, il est à l’affût de ce qui est beau et de ce qui est bon, il est viril, résolu, ardent, c’est un chasseur de savoir et sait trouver les passages qui y mènent, il emploie à philosopher tout le temps de sa vie, il est merveilleux sorcier, et magicien, et sophiste. Ajoutons qu’il n’est, par nature, ni immortel ni mortel. Dans la même journée, tantôt il fleurit et il vit, tantôt il meurt ; puis il revit quand passent en lui les ressources qu’il doit à la nature de son père, mais ce qui passe en lui sans cesse lui échappe ; aussi l’Amour n’est-il jamais ni dans l’indigence ni dans l’opulence.

Auteur: Platon

Info: Discours attribué à Diotime dans "Le Banquet" de Platon, trad. Paul Vicaire, Les Belles-Lettres, Paris, 1989, 203 c - e

[ conception ] [ origines ] [ caractéristiques ] [ défini ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

fantasme

Même si la plupart de ces femmes recherchent surtout de l'affection, de la compagnie et de la communication, certaines font plus volontiers part de leurs exigences sexuelles. Les phantasmes s'avèrent de tout ordre. Benoît a dû répondre quelques fois à des demandes à tendances masochistes. Par exemple, celles d'une femme qui exigeait d'être fouettée, frappée et injuriée. Ils peuvent aussi être à tendances sadiques, comme le démontre l'aventure de Jeff: "Une femme voulait me battre. J'ai discuté avec elle afin de l'en dissuader, mais elle m'a répondu qu'elle m'avait payé, qu'elle ne voulait pas me frapper durement, qu'elle voulait seulement "voir ce que ça fait". J'ai finalement accepté. Au début, elle n'y allait pas très fort, mais ensuite, elle s'est mise à cogner brutalement et elle m'a fait mal. Ses coups ont même laissé des marques." Les fantasmes visent parfois plus simplement à satisfaire une certaine curiosité, comme l'illustre bien une autre aventure de Jeff, plus agréable celle-là: "Deux jeunes filles hétérosexuelles de 19 ou 20 ans, nous rapporte-t-il, voulaient les services d'un homme pour tenter l'expérience de faire l'amour à trois". Un autre fantasme assez répandu concerne l'homosexualité. Quoique la majorité des clientes fassent appel aux services d'un homme, certaines requièrent plutôt les services d'une femme, probablement pour combler une tendance bisexuelle difficilement avouable ou pour essayer une nouvelle expérience. II arrive fréquemment qu'une femme mariée, mais néanmoins lesbienne, comble ses besoins spécifiques en faisant appel à des prostituées. Dans certains cas, des femmes font appel aux services d'un couple pour réaliser, cette fois, un autre genre de fantasme. "II est facile pour une femme de "lever" un homme dans un bar, mais il lui est plus difficile de trouver une femme ou un couple pour coucher avec elles ", explique le directeur de l'agence H. Les femmes n'osent pas avouer ces fantasmes à leurs amis et relations, les considérant comme inadmissibles dans le contexte amoureux, mais ils les habitent tellement qu'elles vont payer pour les réaliser.

Auteur: Internet

Info: http://www.canoe.qc.ca/artdevivresociete/juil17_chair_g-can.html

[ désir ]

 

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sexualité

Il y a quelques années, fut découvert le "cerveau du plaisir". Une terra incognita appelée "système limbique", ou cerveau primaire, en charge de nos émotions. Celles-ci permettent aux animaux, y compris nous, les Homo sapiens sapiens, d'exprimer la peur pour éviter un danger, ou la joie pour garder une relation sociale ou sexuelle. Ainsi se perpétue la survie de l'espèce.
Nous venons de mettre à jour le "cerveau amoureux" en identifiant, à l'intérieur du cerveau du plaisir, quelques zones qui jouent un rôle essentiel dans les love story durables. "Ce qui peut être considéré comme les premiers pas dans la conquête neurologique des sentiments positifs. Nous avons étudié l'amour romantique." Nous pouvons le définir ainsi : "Un amour où se loge une part importante de sentiment et qui doit donc se distinguer d'un simple désir sexuel." La pulsion d'un côté, le sentiment de l'autre... D'aucuns se sentiront immédiatement déculpabilisés, d'autres frémiront à l'idée que sexe et amour sont bien distincts. Pour mener à bien l'expérience, dix-sept cobayes "follement, profondément amoureux" se sont couchés dans un scanner pour y regarder... des photos de vieux camarades. Rien de très excitant. Sauf qu'à la vue du visage de l'être aimé glissé parmi ces clichés, quatre zones appartenant au cerveau du plaisir se sont "allumées", signe d'une activité neurologique soutenue. Ces zones s'intègrent dans les "aires de l'euphorie", qui réagissent sous l'effet de la cocaïne ou des amphétamines, entre autres. L'amour, aussi fort qu'une drogue ? Nous observons donc que le "cerveau romantique" est propre au désir amoureux. Et à lui seul. Lors d'études menées sur d'autres sources de plaisir, manger par exemple, il reste "éteint". Nous identifions même les différentes composantes de l'amour romantique. L'une d'elles correspond à la scène connue du : " Je sais que je l'aime, et lui ? Je pense qu'il m'aime... Non, non, je suis sûre qu'il m'aime !" Ce que nous appelons la reconnaissance de ses sentiments propres et de ceux d'autrui. "Une faculté indispensable à l'amour".

Auteur: Zeki Semir

Info: En collaboration avec Andreas Bartels

[ fidélité ] [ réconfort ] [ rapports humains ] [ couple ]

 

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curiosité

L’un des secrets des calmars révélé : comment la date de naissance influence leur comportement amoureux ?

​​​Des chercheurs ont découvert un lien surprenant entre le mois de naissance des calmars et leur sexualité. Les céphalopodes basent définitivement leur stratégie d’accouplement sur leur date de naissance.

- Une étude de l'Université de Tokyo révèle que le mois de naissance des calmars influence leur stratégie de reproduction.

- Les calmars nés en début d'année sont plus susceptibles de devenir des combattants, tandis que ceux nés plus tard adoptent des stratégies de reproduction plus discrètes.

- Cette découverte souligne l'effet d'âge relatif chez les calmars, similaire à celui observé chez les humains, et ouvre la voie à de futures recherches sur l'influence environnementale.

Les céphalopodes qui regroupent les mollusques marins à tentacules sont réputés pour être des animaux particulièrement intelligents. Ils sont même considérés comme étant les plus intelligents des invertébrés. Le calmar ne fait pas exception à la règle avec son évolution cognitive.

Une nouvelle étude publiée dans la revue Proceedings of the Royal Society B Biological Sciences met en lumière une nouvelle facette du comportement des calmars qui était jusqu’à présent inconnue. Cela concerne leur sexualité et plus spécifiquement leur stratégie d’accouplement pendant la période de reproduction.

Le mois de naissance détermine le comportement des calmars

Des chercheurs de l’université de Tokyo ont découvert que le mois de naissance des calmars impacte directement cette stratégie de reproduction. En clair, les mâles ne se comportent pas de la même manière en fonction de leur date de naissance.

Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont étudié l’espèce japonaise Yari-ika (Heterololigo bleekeri). Ils ont suivi 201 calmars mâles et 68 femelles en âge de reproduction. Les résultats de l’étude sont sans appel.

Il faut savoir que les calmars mâles ont plusieurs stratégies de reproduction. Les plus gros n’hésitent pas à combattre leurs congénères rivaux afin d’imprégner la femelle. Ils montent aussi la garde pendant qu’elle pond ses œufs.



 

Auteur: Internet

Info: https://www.science-et-vie.com/ - Auriane Polge, 2 mai 2024

 

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romantisme psychiatrique

Les propagandistes de l’antipsychiatrie se complaisent fort souvent dans des situations ambigües. C’est ainsi que Laing voit dans la schizophrénie " une stratégie particulière qu’une personne inventerait pour supporter une situation insupportable " (Politique de l’expérience, p.80). Or il faut bien reconnaître que le schizophrène n’est nullement un stratège et qu’il n’invente rien du tout, car on ne devient pas schizophrène à volonté ; le mystère de la maladie mentale, comme celui de l’amour, c’est qu’il est toujours possible de lui trouver des causes, des motifs, des mobiles, mais que pourtant, pas plus qu’on ne décide de tomber amoureux de quelqu’un, pas davantage on ne décide de devenir un malade mental.

En outre, Laing et Cooper affirment que la société est folle, ce qui, hélas, est fort souvent incontestable ; mais Laing se souvenant des analyses de Hegel et de celles de Sartre sur l’être-pour-autrui affirme que le schizophrène est celui que la société force à devenir tel en le schizophrénant, en le chosifiant comme schizophrène et en se donnant ensuite le beau rôle de décréter : C’est un schizophrène. Mais on pourrait retourner cette argumentation contre Laing en lui faisant remarquer qu’il a commencé par chosifier la société comme société-repoussoir pour pouvoir affirmer ensuite qu’elle était effectivement folle et repoussante.

Enfin l’attitude de Laing à l’égard de la folie est des plus équivoques. D’un côté il reconnaît que la maladie mentale existe, qu’elle exige des soins, une mise en observation dans une clinique psychiatrique et qu’il faut tenter de réinsérer le malade dans la société (cf. R. D. Laing, Le moi divisé, p.25). Mais d’un autre côté, la maladie mentale le fascine et jouit à ses yeux d’un grand prestige ; il voit, en effet, en elle la possibilité d’un extraordinaire voyage et les premiers pas d’une initiation à l’inconnu. Il est ainsi tenté de s’embarquer sur la nef des fous car il trouve dans la folie une démarche de créativité proche de ce que le Zen appelle Satori. C’et pourquoi l’on peut lire, chez Laing, de nombreux récits et analyses de maladies-voyages (cf. La politique de l’expérience, p. 101).

Auteur: Brun Jean

Info: "Les vagabonds de l'occident", Desclée, Paris, 1976, page 105

[ critique ] [ ambivalence ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

spiritualité

On trouve, dans l'ésotérisme de l'Islam, trois étapes de la voie mystique, trois étapes qui sont, d'une certaine manière, des degrés de l'amour. La première –shari'ah– est l'étape de la prudence humaine, qui fait que nous séparons nettement ce qui nous appartient, de ce qui est à un autre: "ce qui est à moi est à moi, ce qui est à toi est à toi." Suit une nouvelle étape –tariqah–, étape d'une première sortie de soi, d'un glissement significatif vers l'autre: "ce qui est à toi est à toi et ce qui est à moi est aussi à toi." Cette phase est consommée dans la chimie intime de l'amoureux, indépendamment de la participation de sa partenaire. Enfin, dans la troisième étape –ma'rifah– la distinction entre le "mien" et le "tien" disparaît. Entre les partenaires s'épanouit une parfaite homogénéité, une fusion intense, presque un effacement de la personne.

Je me souviens que, sans connaître le soufisme, Constantin Noica avait sa manière à lui de dire une chose semblable. Il déplorait, parfois, la médiocrité de la formule: "Ne fais pas à l'autre ce que tu n'aimes pas que l'on te fasse." Cela lui semblait d'un minimalisme inacceptable. Il aurait fallu dire, au moins: "Fais à l'autre ce qui te plaît à toi." Cela aurait un air plus généreux, plus noble. La formule idéale serait: "Fais à l'autre ce qui lui plaît."

Les versions islamique et nicassienne culminent par la perte de soi, par le déversement dans l'autre. C'est une des définitions traditionnelles de l'amour. Mais la perte de soi est seulement une moitié, la première moitié de son mouvement respiratoire. Si les choses s'arrêtent là, si après "solve" ne suit pas "coagula", l'amour reste une pure dissolution du moi, une sorte de possession médiumnique. Le cycle complet de l'acte d'amour inclut un deuxième temps, une réintégration de la personne, les retrouvailles de soi dans une variante améliorée. C'est cela, le modèle de l'amour existant entre l'homme et l'ange. Il faut nous perdre dans notre ange pour découvrir le contour personnel de notre humanité, tout comme l'ange doit se perdre, un instant, dans notre humanité, pour retourner, comblé, à la splendeur de son angélicité. 

Auteur: Plesu Andrei

Info: Actualité des anges, "L'amour de l'ange", p.180-181

[ triade ] [ incarnation-maturation ]

 

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racisme

Comment ontologiser l’antisémitisme ?

Le 18 octobre 1916, Martin Heidegger écrivait à sa fiancée Elfride : "L’enjuivement de notre culture et nos universités est absolument épouvantable et je pense que la race allemande devrait rassembler assez de force intérieure pour parvenir au sommet." ["Die Verjudung unsrer Kultur u. Universitäten ist allerdings schreckerregend u. ich meine die deutsche Rasse sollte noch soviel innere Kraft aufbringen um in die Höhe zu kommen15."]

S’il ne s’agit pas seulement d’un badinage entre amoureux, que devient cette forte pensée dans Sein und Zeit ? Relisons le § 27, description décisive d’une vie inauthentique, caractérisée par la perte d’identité et l’oubli de l’Être. Il n’est plus ici question de collègues juifs, mais toutefois d’un Man intolérable. La promiscuité entre le Dasein et le Man y est décrite en des termes angoissants. En effet, ici, au lieu que le Dasein "jouissant d’une primauté sur les autres, s’attache à les tenir au-dessous de lui" ["das Dasein im Vorrang über die Anderen darauf aus ist, sie niederzuhalten" (p. 126)], au lieu de régner au sommet [cf. supra "in die Höhe"], "il se tient sous l’emprise d’autrui", et ainsi "le On déploie sa véritable dictature" ["entfaltet das Man seine eigentliche Diktatur" (p. 126)], dans un quotidien banal où il est question de journaux et de moyens de transport. Cette aliénation se confirme au § 38 : le On "tentateur" (donc diabolique) procure au Dasein un "rassurement" trompeur, engage à un affairement égarant, et se caractérise par "l’absence de sol" (cf. bodenlos, p. 177), bref, le déracinement (cf. Bewegtheit, ibidem ; en d’autres termes, le cosmopolitisme apatride). Il en résulte une déchéance (Verfallen), dans un monde de la "facticité" et du "commercium". Ce commercium évoque inévitablement l’argent, tout comme la publicité du § 27, dont Martineau prend la peine de préciser qu’elle n’a rien à voir avec la réclame (p. 127, note).

Ainsi, par une simple technique de diffusion sémantique, se trouvent disséminés les éléments d’un thème bien connu : la dictature d’une ploutocratie cosmopolite. La phrase de la lettre à Elfride contre l’enjuivement de l’université que nous citions plus haut était suivie de l’exclamation : "Allerdings das Kapital!" ["Voilà bien le Capital !"], qui renvoie tout à la fois au marxisme et à l’avidité des collègues juifs, ce Man menaçant.

Auteur: Rastier François

Info: Compilation de Stephane Montavon à partir de https://journals.openedition.org/labyrinthe/4031#ftn20 où on pourra retrouver les références du texte

[ philosophie ] [ anti-Heidegger ] [ nazis ]

 
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transcendance

La perspective théologique de la participation sauve en fait les apparences en les dépassant. Elle reconnaît que le matérialisme et le spiritualisme sont de fausses alternatives, puisque s'il n'y a que de la matière finie, il n'y a même pas cela, et que pour que les phénomènes soient vraiment là, il faut qu'ils soient plus que là. Par conséquent, en faisant appel à une source éternelle pour les corps, leur art, leur langage, leur union sexuelle et politique, on ne s'éloigne pas éthériquement de leur densité. Au contraire, on insiste sur le fait que derrière cette densité réside une densité encore plus grande - au-delà de tous les contrastes de densité et de légèreté (comme au-delà de tous les contrastes de définition et d'illimitation). C'est dire que tout ce qui est n'est que parce qu'il est plus que ce qu'il est. (...)

Cette perspective devrait, à bien des égards, être considérée comme mettant à mal certains des contrastes entre libéraux et conservateurs théologiques. Les premiers ont tendance à valider ce qu'ils considèrent comme l'acceptation moderne de notre finitude - en tant que langage, en tant que corps érotiques et esthétiquement agréables, etc. Les conservateurs, en revanche, semblent encore adopter une sorte de distanciation éthérée nominale par rapport à ces réalités et un dédain à leur égard. L'orthodoxie radicale, en revanche, voit la racine historique de la célébration de ces choses dans la philosophie participative et la théologie de l'incarnation, même si elle peut reconnaître que la tradition prémoderne n'a jamais poussé cette célébration assez loin. L'apparente adhésion moderne au fini lui semble, à l'examen, illusoire, car pour empêcher le fini de disparaître, la modernité doit l'interpréter comme un édifice spatial lié par des lois, des règles et des maillages clairs. Si, au contraire, suivant les options postmodernes, elle embrasse le flux des choses, ce flux vide cache et révèle à la fois un vide ultime. Ainsi, la modernité oscille entre le puritanisme (sexuel ou autre) et un érotisme totalement pervers, amoureux de la mort, qui veut donc la mort de l'érotisme, et qui ne préserve pas l'érotisme jusqu'à une consommation éternelle. Bizarrement, il semble que la modernité ne veuille pas vraiment ce qu'elle croit vouloir, mais d'un autre côté, pour avoir ce qu'elle croit vouloir, il faudrait qu'elle récupère le théologique. Ainsi, bien sûr, elle découvrirait également que ce qu'elle désire est tout à fait autre que ce qu'elle a supposé.

Auteur: Milbank John

Info: Radical Orthodoxy : A New Theology

[ christianisme ] [ Dieu ] [ laïcité ]

 

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lecture déclic

Ce dont je suis certain, c'est que ça n'arrive pas immédiatement. Tu finiras [le livre] et ce sera tout, jusqu'à ce qu'un truc arrive, peut-être dans un mois, peut-être dans un an, plusieurs années même. Tu seras malade ou troublé ou profondément amoureux ou tranquillement incertain ou même satisfait pour la première fois de ta vie. Cela n'aura pas d'importance. Tout à coup, sans que tu puisses en trouver la cause, tu te rendras compte que les choses ne sont pas du tout comme tu les avais perçues. Pour quelque raison tu ne seras plus la personne que tu croyais être. Tu détecteras de lents et subtils changements autour de toi, et plus important encore, des changements en toi. Pire, tu réaliseras que ces transformations ont toujours eu lieu, comme une sorte de miroitement, un vaste phénomène, comme dans une pièce sombre. Et tu ne comprendras pas pourquoi ni comment. Tu auras oublié ce qui t'a donné cette conscience en premier lieu...

...

Alors tu essayeras peut-être, comme je l'ai fait, de retrouver un ciel suffisamment empli d'étoiles pour t'aveugler à nouveau. Seulement, ce ne sera plus possible. Même avec toute cette magie iridescente là-haut, ton œil ne s'attardera plus sur la lumière, il ne repérera plus les constellations. Tu ne te soucieras que de l'obscurité et tu la scruteras des heures, des jours, peut-être même des années, essayant en vain de te voir comme une sorte de sentinelle indispensable, désignée par l'univers, comme si le simple fait de ressentir ces choses pouvait réellement t'éviter tout ça. La situation deviendra si grave que tu auras peur de regarder au dehors, tu auras peur de dormir.

Puis, où que tu sois, dans un restaurant bondé, dans une rue déserte ou même dans le confort de ta propre maison, tu verras se défaire toutes les illusions qui t'ont permis de vivre. Tenu à l'écart alors que s'immisce la grande complexité, désintégrant, pièce par pièce, toutes tes dénégations soigneusement conçues, qu'elles soient délibérées ou inconscientes. Et puis, pour le meilleur ou pour le pire, tu découvriras, incapable de résister, même en usant de toutes tes forces ce que tu redoutes le plus, ce qui est maintenant, ce qui sera, ce qui a toujours existé, la créature que tu es vraiment, la créature que nous sommes tous, enfouie sous la nuit noire d'un nom inepte.

C'est là que commenceront les cauchemars.

Auteur: Danielewski Mark Z.

Info: La Maison des feuilles, trad Mgg

[ effet différé ] [ maraboutage ] [ désorientation ] [ progressive décomposition ]

 

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