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déclarations d'amour

Mes chères amours,
Il faut dire vrai, nous nous aimons bien. Certes, pour femme il n'en est point de pareille à vous ; pour homme, nul ne m'égale à savoir bien aimer : mon désir de vous revoir, encore plus violent qu'alors ; bref, je vous chéris, adore et honore miraculeusement. Pour Dieu, que toute cette absence se passe comme elle a commencé et bien avancé ! Car dans dix jours j'espère mettre fin à ce mien exil. Préparez-vous mon tout, de partir dimanche, et lundi être à Compiègne. [...] Bonsoir mon coeur, je vous baise un million de fois les mains.
Mais Gabrielle ne sera jamais reine. La belle histoire finit en 1599, Gabrielle meurt d'un mal mystérieux en l'absence d'Henri. Les lettres qu'il lui a écrites depuis le jour de leur rencontre attestent que la jeune femme avait converti le séducteur à l'amour unique.

Auteur: Henri IV

Info: à Gabrielle d'Estrées, Amiens, 22 octobre 1595

 

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félicité

Je n'ai même pas trente ans, et je suis heureux.

Je ne pense pas à la fragilité de la vie ; cela fait sept ans que je n'ai pas pleuré - exactement depuis la minute où mon unique m'a dit qu'elle m'aimait, qu'elle m'aimait et qu'elle serait ma femme. Dès cet instant, je n'ai pas trouvé une seule minute pour les larmes, je ris au contraire très souvent et, plus souvent encore, je souris en pleine rue - à mes pensées, à mes amours, qui scandent à trois cœurs la mélodie de mon bonheur.

Et je caresse le dos de mon aimée, la tête de mes enfants, et je caresse aussi mes joues non rasées, et mes paumes sont tièdes, et derrière la vitre, c'est la neige et le printemps, la neige et l'hiver, la neige et l'automne. C'est mon pays, c'est là que nous vivons.

Auteur: Prilepine Zakhar

Info: Le péché

[ déclaration d'amour ] [ famille ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

réminiscences

[...] je crois qu’il y a des devenirs qui s’épuisent ou se résorbent, localement. Un exemple bête : très longtemps, j’ai voulu faire de la musique professionnellement, j’y suis même un peu arrivé — et puis j’ai fini par abandonner, pour mille bonnes raisons. Mon “devenir-musicien”, qui m’a pris tant d’énergie et de temps, s’est épuisé. C’est comme une autre vie qui a laissé de nombreuses traces dans la mienne (toutes joyeuses) mais c’est le petit tombeau d’un devenir en moi. C’est la même chose pour nos amours passées et, au fond, pour tout ce par quoi nous sommes passés ou qui est passé par nous : nous sommes entièrement striés par les anciens passages de devenirs résorbés. Mais c’est comme les cours d’eau : ils peuvent gonfler ou s’amenuiser, confluer ou se diviser, faire de longs méandres ou déferler droit vers la mer, ils peuvent aussi s’assécher définitivement ou attendre la prochaine saison des pluies.

Auteur: Astor Dorian

Info: Interview pour les Inrockuptibles (https://www.lesinrocks.com/2016/10/16/idees/philosophie-cache-formule-deviens-es-11870923/)

[ choix ] [ nostalgie ] [ construction-de-soi ] [ palimpseste ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

déclaration d'amour

Tu dors en croyant que mes vers
Vont encombrer tout l'univers
De désastres et d'incendies ;
Elles sont si rares pourtant
Mes chansons au soleil couchant
Et mes lointaines mélodies.
Mais si je dérange parfois
La sérénité des cieux froids,
Si des sons d'acier ou de cuivre
Ou d'or, vibrent dans mes chansons,
Pardonne ces hautes façons,
C'est que je me hâte de vivre.
Et puis tu m'aimeras toujours.
Éternelles sont les amours
Dont ma mémoire est le repaire ;
Nos enfants seront de fiers gars
Qui répareront les dégâts,
Oue dans ta vie a faits leur père.
Ils dorment sans rêver à rien,
Dans le nuage aérien
Des cheveux sur leurs fines têtes ;
Et toi, près d'eux, tu dors aussi,
Ayant oublié, le souci
De tout travail, de toutes dettes.
Moi je veille et je fais ces vers
Qui laisseront tout l'univers
Sans désastre et sans incendie ;
Et demain, au soleil montant
Tu souriras en écoutant
Cette tranquille mélodie.

Auteur: Cros Charles

Info: Recueil, Le collier de griffes, A ma femme endormie

[ poème ]

 

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décadence

Une musique diffuse, lointaine, lui parvint aussitôt, qui se précisa : des guitares hurlantes, des accidents de tambours et des mugissements perçants. Jean-Luc n'était pas encore au lit comme l'attestait le bruit qu'il vénérait du lever au coucher. Mehrlicht se demandait si la musique pouvait dégénérer davantage. Saccagé, souillé, le quatrième art abandonné à des hydrocéphales hirsutes, bardés de cuir et de clous, qui rotaient leurs bières dans leurs micros et trouvaient ça joli, à des rappeurs-à-nattes qui, au bord d'une piscine, un 9 mm à la main, s'offusquaient de la violence des ghettos, à des brailleuses prépubères repeintes au karcher, qui paraissaient en public et en chaleur pour déverser incontinent leurs humides amours, à des divas botoxées façon ballon de foot, qui quémandaient le retour d'une gloire à jamais perdue, dans des shorts trop courts et des corps trop vieux... Et chacun y allait de sa voix robotique et de ses cabrioles, s'émerveillait qu'amour rimât avec toujours, se kiffait et se la jouait cool...

Auteur: Lebel Nicolas

Info: De cauchemar et de feu

[ déchéance ] [ show-business ] [ rock ] [ sex ]

 

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fin de vie

SCHIBEUGEN  - Oui. C'est le petit espoir qui vous reste. L'épuisement. Ce qui vous guérira, en fin de compte, ce sera une incommensurable lassitude. Vous vieillirez, vous vous étiolerez, et avec la faiblesse viendra le repos. Certes, vous n'aurez pas la force de vous réjouir, mais pas celle non plus de crier, de protester ou de souffrir. Une douce sérénité vous enveloppera. Vous serez calme, calme, juste un petit moignon de vie déchue, repliée sur elle-même et bien ordonnée. Une épaisse couche de cendres recouvrira vos amours passées, présentes, inachevées, inaccessibles, et qui, de toute façon, vous auront renvoyés à votre solitude. Ensuite, doucement, très doucement, sans sursaut ni amertume, vous commencerez un jour à agoniser. Plus rien ne vous intéressera, ni l'agitation ambiante, ni Dieu, ni l'espoir, ni le sens à donner à votre vie. Il vous restera juste assez de force pour tourner vers l'avenir un regard fermé, un regard qui lui aussi se brouillera peu à peu. Jusqu'à ce que vous mouriez. Oui, misez sur l'épuisement.

Auteur: Hanokh Levin

Info: Théâtre choisi I : Comédies. Kroum l'Ectoplasme, pp 105-106

[ fatigue ] [ agonie ] [ extinction ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

origine

Dans le choix du fétiche se manifeste, comme Binet l'a affirmé le premier et comme cela a été l'influence persistante d'une impression sexuelle, le plus souvent reçue dans la prime enfance, ce qu'on peut mettre en parallèle avec l'adhésivité proverbiale d'un premier amour chez le normal ("on revient toujours à ses premiers amours.") . Une telle provenance est particulièrement claire dans les cas  le fétiche ne représente qu'une condition attachée à l'objet sexuel. Nous rencontrerons encore en un autre lieu l'importance d'impressions sexuelles. Dans d'autres cas, c'est une association symbolique en pensée, dont la personne concernée n'est le plus souvent pas consciente, qui a conduit au remplacement de l'objet par le fétiche. Il n'est pas toujours possible de mettre en évidence avec certitude les voies de ces associations (le pied est un symbole sexuel archaïque, déjà dans le mythe, la "fourrure" doit sans doute son rôle de fétiche à l'association avec la toison du mont de Vénus.), mais même telle symbolique ne semble pas toujours indépendante d'expériences sexuelles du temps de l'enfance.

Auteur: Freud Sigmund

Info: trois essais sur la théorie sexuelle (1905, 205 p.) page 117

[ fétichisme ] [ passif répondant ]

 

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jeunesse

Vous passez l'après-midi à fuir ensemble vos responsabilités. (Vous vous dites que vous avez plus de chance de les semer à deux.) Vous regardez le chat d'en face gambader frileusement sur votre bout de balcon enneigé. Vous ne faites pas la vaisselle. Vous ne parlez pas de choses importantes, votre travail, vos amours, vos projets d'avenir. Vous vous donnez le droit d'oublier que vous êtes des adultes, peut-être, mais c'est qu'en fait vous n'avez jamais l'impression d'être des adultes lorsque vous êtes ensemble. Vous avez une amitié comme au temps de la polyvalente, lorsque vous pouviez passez des heures à ne pas faire grand-chose avec les gens que vous aimiez le plus, sans leur demander autre chose que d'être là, que de rire avec vous quand vous aviez envie de rire et de partager ensemble quelques silences songeurs qu'ils ne vous demandaient pas d'expliquer. C'est ce que vous faites durant ces longs après-midis oisifs, vos jambes et vos coudes et vos hanches s'entrechoquant sur le petit divan : vous entretenez votre amitié.

Auteur: Panneton Amélie

Info: Le charme discret du café filtre

[ laisser-aller ] [ plaisir ] [ trainasser ]

 

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couple

Comédie. Nous avons tous peur et en même temps grand besoin de l'"être-deux" pour affronter la vie. L'amour est la reconnaissance du Toi. Un besoin du Toi. D'une manière ou d'une autre, je perds toujours mon guide à mi-chemin sur la montagne. Je ne crois pas que je cherche un homme, mais un dieu. Je commence à éprouver un vide, qui correspond certainement à l'absence d'un dieu. J'ai déifié l'homme. L'un après l'autre, j'ai cherché un guide, un père, un chef, un soutien. J'ai un mari, un protecteur, des amants, un père, des camarades, mais il me manque encore quelque chose. Ça doit être Dieu. Mais je déteste un Dieu abstrait. Je veux un Dieu de chair, un Dieu incarné et fort, avec deux bras et un sexe. Et sans défauts. Ce qui prouve que j'ai mélangé mes amours humaines et divines, alors qu'elles ne veulent pas se mélanger; aussi, plus vite séparerai-je Dieu de l'homme, mieux se porteront les hommes que j'aime. J'ai aimé le génie, qui est ce qui se rapproche le plus de la divinité.

Auteur: Nin Anaïs

Info: Journal de l'amour

[ hommes-par-femme ] [ quête d'absolu ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-par-femmes

Il suffit de poser la main sur la nuque ou le cou des femmes avec la tendresse d’un hypnotiseur et elles renversent la tête en arrière comme des chevaux, découvrent leurs dents et mouillent à tel point que de l’écume jaillit par tous leurs orifices. Nul ne les voit rêvasser à leurs amours défuntes. Mais tout le monde les voit aspirer à un nouvel amour que voici déjà. Quelle chance que j’aie tout de même pris la voiture. Ô voiture japonaise de classe moyenne et de couleur claire que l’on a vue sur les lieux du crime ! La langue pointe hors de la bouche ouverte, elle veut être matraquée par une autre langue, où est la limite ? Les lèvres veulent encore s’attarder longtemps à l’endroit où la chose s’est produite et échanger encore davantage de caresses, à croire que cela se passe comme dans un petit roman à l’eau de rose ; du fer-blanc contre des chaînes en or, des bagues et des bracelets, de même que l’on a donné de l’or pour du fer, où est la limite ?

Auteur: Jelinek Elfriede

Info: Avidité

[ question ] [ excitation sexuelle ]

 

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Ajouté à la BD par miguel