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hommes-femmes

L'histoire de notre ménage se confondait avec l'histoire de nos disputes : nous nous tenions mutuellement rigueur d'une mésentente continue, et chacun portait le deuil d'un amour que nous avions rêvé au lieu de le vivre. En va-t-il ainsi de tous les amoureux dont on jalouse les étreintes en public, et dont l'imperceptible succession vous laisse croire les amours plus durables que le vôtre ? Pourquoi Dieu permet-il la lente désunion de ceux dont il a permis la rencontre et l'intimité ? On assure que le temps, qui étouffe les affections superficielles, ne cesse de ranimer les plus profondes. [...] Et à la manière de certains divorcés qui cohabitent après leur divorce, nous demeurions enlacés par la longue tristesse de ne point réussir à nous entendre.

[...] Il vient dans un ménage une époque où chacun des époux n'a plus la faculté, qu'il voudrait détenir toujours, de réserver à l'autre le meilleur de soi, que l'accoutumance anéantit lentement à votre insu : une richesse affective en vous ne reste disponible qu'au profit de l'étrangère qui l'exhume pour votre effroi.

Auteur: Guillet Christian

Info: Dans "Au nom du père", pages 138-139

[ couple ] [ banalité quotidienne ] [ fantasme-réalité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

aventure

"J'ai mis des années à comprendre que c'est avant tout moi-même que j'explore, à admettre au fil des expéditions que je dépendais totalement des autres et du temps passé sur le terrain. Trop souvent, je devais retourner au travail, à la famille, à des responsabilités bien avant d'avoir atteint mes objectifs. J'ai ainsi compris qu'il ne pouvait y avoir de demi-mesure, que cette recherche constituait l'âme de ma vie.
Ce qui fait peut-être de moi un explorateur, c'est la fatigue au point de tomber, les cicatrices et les blessures récoltées dans la jungle et finalement, le succès, les sites sur lesquels j'ai été le premier homme à poser le regard et les expériences ainsi générées. Et ce qui fait de ma vie un tout, c'est l'exploration des amitiés formées, des amours ressentis, des excentricités et des caractères exceptionnels de tous ceux qui m'entourent. Je conclus en citant Kafka : "La splendeur de la vie demeure pour toujours aux aguets, voilée mais pas hostile, ni pleine de reluctance ou sourde. Si tu sais l'appeler par le mot juste, par le bon nom, alors elle se révèle".

Auteur: Bowden Jim

Info:

[ plongée ] [ spéléo ] [ quête ]

 

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vieillesse

Le pessimiste peut se comparer à l'homme qui observe avec crainte et tristesse que son calendrier mural, dont il déchire quotidiennement une feuille, s'amincit de jour en jour. En revanche, celui qui s'attaque activement aux problèmes de la vie ressemble à l'homme qui détache chaque feuille successive de son calendrier et la classe soigneusement avec les précédentes, après avoir écrit  quelques notes personnelles au dos. Il peut réfléchir avec fierté et joie à toutes les richesses ainsi consignées, à toute cette vie qu'il a déjà vécue pleinement. Qu'importe pour lui s'il constate les marques de l'âge ? A-t-il des raisons d'envier les jeunes qu'il rencontre, ou d'être nostalgique de sa propre jeunesse perdue ? Quelles raisons a-t-il pour cela ? A cause des possibilités qui s'offrent à un jeune, pour l'avenir qui lui est réservé ?

"Non, merci", pensera-t-il. Au lieu de possibilités, j'ai les réalités de mon passé, non seulement la réalité du travail et de l'amours accomplis, mais aussi des souffrances courageusement endurées. Ces souffrances sont même les choses dont je suis le plus fier, bien que ce soient des choses qui ne puissent inspirer l'envie.

Auteur: Frankl Viktor Emil

Info: Découvrir un sens à sa vie

[ bilan ] [ transmutation ] [ positiver ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

déclarations d'amour

Tu es toute belle, mon amie, et en toi il n'y a point de défaut. Viens avec moi du Liban, ma fiancée, viens du Liban avec moi ; regarde du sommet de l'Amana, du sommet du Senir et de l'Hermon, des tanières des lions, des montagnes des léopards. Tu m'as ravi le coeur, ma soeur, ma fiancée ; tu m'as ravi le coeur par l'un de tes yeux, par l'un des colliers de ton cou.
Que de charme ont tes amours, ma soeur, ma fiancée ! Que tes amours sont meilleures que le vin, et l'odeur de tes parfums plus que tous les aromates !. Tes lèvres, ma fiancée, distillent le miel ; sous ta langue il y a du miel et du lait, et l'odeur de tes vêtements est comme l'odeur du Liban. Tu es un jardin clos, ma soeur, ma fiancée, une source fermée, une fontaine scellée. Tes plants sont un paradis de grenadiers et de fruits exquis, de henné et de nard, de nard et de safran, de roseau odorant et de cinnamome, avec tous les arbres à encens ; de myrrhe et d'aloès, avec tous les principaux aromates.

Auteur: Cantique des Cantiques

Info: Extraits du chapitre 4, 7 à 14

 

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déclaration d'amour

Amour Viens avec moi, là bas dans la prairie, Toi dont le coeur est pur ; Viens avec moi chercher la rêverie Sous ce beau ciel d'azur. Jeune fille aux yeux noirs, oui, bien plus que moi-même, O ! je t'aime, je t'aime. La pâquerette à l'aurore vermeille A fait sécher ses pleurs. Viens avec moi pour orner ta corbeille Des plus tendres couleurs. Jeune fille aux yeux noirs, oui, bien plus que moi-même, O ! Je t'aime, je t'aime. Sous cet ormeau le rossignol qui chante Voudrait nous retenir, Quels doux accents, il parle à son amante, Ah ! C'est pour l'attendrir. Jeune fille aux yeux noirs, oui, bien plus que moi-même, O ! Je t'aime, je t'aime. Ainsi que lui, que ma lèvre brûlante T'exprime mes amours. Je touche aux plis de ta robe flottante Et te dirai toujours : Jeune fille aux yeux noirs, oui, bien plus que moi-même, O ! Je t'aime, je t'aime. Un doux baiser sur ta lèvre si rose ? Ne montre point d'aigreur. S'aimer, le dire... est une sainte chose Qui ne porte point malheur. Jeune fille aux yeux noirs, oui, bien plus que moi-même, O ! Je t'aime, je t'aime.

Auteur: Levesque Pierre-Charles

Info:

[ poème ]

 

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femmes-par-homme

Vous qui prenez ce bois pour allumer la lampe

Et la mettre au milieu de la table servie,

Et qui prenez ce lin pour essuyer la rampe,

Et qui rangez les fleurs et qui rangez la vie,



Ô femme qui rangez les travaux et les jours,

Et les alternements et les vicissitudes,

Et les gouvernements et les sollicitudes,

Et la vieille charrue et les nouveaux labours.



Ô femme qui rangez les palais et les tours,

Et les retournements et les iniquités,

Et la jeune détresse et les antiquités.

Et la vieille tendresse et les nouveaux amours,



Femmes, je vous le dis, vous rangeriez Dieu même,

S’il descendait un jour dedans votre maison.

Vous rangeriez l’outrage, et l’oubli du blasphème,

Si Dieu vous visitait dedans cette prison.



Femmes, je vous le dis, vous rangeriez Dieu même,

S’il venait à passer devant votre maison.

Vous rangeriez l’offense, et le pouvoir suprême,

S’il venait à passer devant votre raison.

Auteur: Péguy Charles

Info:

[ poème ] [ ironie ] [ pragmatisme ] [ ordonnatrices ] [ maniaques ] [ casse-bonbons ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

déclaration d'amour

Hé quoi ! Vous êtes étonnée
Qu'au bout de quatre-vingts hivers,
Ma Muse faible et surannée
Puisse encor fredonner des vers ?

Quelquefois un peu de verdure
Rit sous les glaçons de nos champs ;
Elle console la nature,
Mais elle sèche en peu de temps.

Un oiseau peut se faire entendre
Après la saison des beaux jours ;
Mais sa voix n'a plus rien de tendre,
Il ne chante plus ses amours.

Ainsi je touche encor ma lyre
Qui n'obéit plus à mes doigts ;
Ainsi j'essaie encor ma voix
Au moment même qu'elle expire.

"Je veux dans mes derniers adieux,
Disait Tibulle à son amante,
Attacher mes yeux sur tes yeux,
Te presser de ma main mourante."

Mais quand on sent qu'on va passer,
Quand l'âme fuit avec la vie,
A-t-on des yeux pour voir Délie,
Et des mains pour la caresser ?

Dans ce moment chacun oublie
Tout ce qu'il a fait en santé.
Quel mortel s'est jamais flatté
D'un rendez-vous à l'agonie ?

Délie elle-même, à son tour,
S'en va dans la nuit éternelle,
En oubliant qu'elle fut belle,
Et qu'elle a vécu pour l'amour.

Nous naissons, nous vivons, bergère,
Nous mourons sans savoir comment ;
Chacun est parti du néant :
Où va-t-il ?... Dieu le sait, ma chère.

Auteur: Voltaire

Info: A Mme Lullin

[ poème ]

 

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déclaration d'amour

Douce Maîtresse, touche,
Pour soulager mon mal,
Ma bouche de ta bouche
Plus rouge que coral ;
Que mon col soit pressé
De ton bras enlacé.

Puis, face dessus face,
Regarde-moi les yeux,
Afin que ton trait passe
En mon coeur soucieux,
Coeur qui ne vit sinon
D'Amour et de ton nom.

Je l'ai vu fier et brave,
Avant que ta beauté
Pour être son esclave
Du sein me l'eût ôté ;
Mais son mal lui plaît bien,
Pourvu qu'il meure tien.

Belle, par qui je donne
A mes yeux, tant d'émoi,
Baise-moi, ma mignonne,
Cent fois rebaise-moi :
Et quoi ? faut-il en vain
Languir dessus ton sein ?

Maîtresse, je n'ai garde
De vouloir t'éveiller.
Heureux quand je regarde
Tes beaux yeux sommeiller,
Heureux quand je les vois
Endormis dessus moi.

Veux-tu que je les baise
Afin de les ouvrir ?
Ha ! Tu fais la mauvaise
Pour me faire mourir !
Je meurs entre tes bras,
Et s'il ne t'en chaut pas !

Ha ! Ma chère ennemie,
Si tu veux m'apaiser,
Redonne-moi la vie
Par l'esprit d'un baiser.
Ha ! J'en sens la douceur
Couler jusques au coeur.

J'aime la douce rage
D'amour continuel
Quand d'un même courage
Le soin est mutuel.
Heureux sera le jour
Que je mourrai d'amour !

Auteur: Ronsard Pierre de

Info: Recueil : Second livre des Amours, Douce Maîtresse, Chanson

[ poème ]

 

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imagination

Chaque fois que je découvre une île sur la carte, je sens naître en moi des amitiés, des amours, comme un fourmillement. Il me semble voir immédiatement un chien qui fixe ses yeux dans les miens, un pêcheur vêtu de bure, aux gestes lents et aux mains agiles, qui parle peu, une barque lente et pesante au bois noirci et aux couleurs passées, qui sent fort la toile cirée, un oiseau qui suit la barque, des filets, des poissons, des écailles, des enfants merveilleusement beaux sur le quai, des cabanes honnêtes, du grondin ou du zée bouilli, une odeur de céleri, une marmite noire qui fume, une mer brumeuse aux horizons étroits...

J'ai toujours une carte sur le mur de ma chambre. C'est pour la regarder lorsque je ne crois plus au livre que je lis, la nuit quand il commence à m'ennuyer. Et quand je regarde la carte, j'y repère tout de suite une île minuscule comme un point et j'imagine les vents, les tempêtes, les grondements, les requins, et puis les hommes. Parfois je vois sur la carte des îles aux formes tortueuses sur lesquelles je me penche avec l'intuition d'un vieux sorcier pour en découvrir les secrets, mais ce qui m'attire le plus, ce sont les îles qui n'ont pas de forme et qui figurent comme des points.

Auteur: Sait Faik Abasiyanik

Info: Un point sur la carte

[ évasion ] [ déclencheur ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

gastronomie

Ce deuxième fils d'un marchand de tissus en gros de Kyoto, qui avait étudié la cuisine Kaiseki auprès d'un grand maître, avait conçu pour ce soir-là le menu suivant. L'ensemble des hors-d'œuvre, appelés Hassun dans la cuisine Kaiseki, était composé de champignons dits "Rosée de pins", accompagnés d'aiguilles de pin, de bulbes de lys grillés à la sauce de jeunes pousses, de kakis dits "de Hachiya", qu'il avait fait venir de chez un ami de Gifu, de soja fermenté du temple de Daitoku, de crabes grillés à la Saraça. Il y avait ensuite une soupe de miso rouge teintée de moutarde avec des boulettes de viande de petits oiseaux hachée. De fines tranches transparentes de platycéphale étaient servies sur une grande assiette rouge élégante de l'époque des Song, décorée de dessins de pivoines. Le poisson grillé était un ayu d automne en sauce. Une salade de champignons hatsutaké était assaisonnée avec une sauce bleue et une salade de coques avec une sauce blanche. Du tôfu à la dorade était accompagné de fougères marinées. Enfin des garances bouillies étaient proposées dans un pot. Comme dessert, il proposait un "Petit Poucet" de chez Morihachi, gâteau en forme de petite poupée blanc et rose, enveloppée dans du papier de soie. Mais aucun de ces mets précieux ne flattait le jeune palais de Yûichi. Il voulait manger une omelette.

Auteur: Mishima Yukio

Info: Dans "Les amours interdites"

[ repas ] [ description ] [ raffiné ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson