Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 100
Temps de recherche: 0.0495s

intraduisible

Nadryv : qui va de confusion émotionnelle et blessure morale à déchirement.
Ce mot est une notion clé chez Fiodor Dostoïevski, qui décrit ainsi une vague émotionnelle incontrôlée qui permet à l’homme de faire ressortir au grand jour des sentiments très personnels profondément enfouis.
Cette notion aide Dostoïevski à traduire la situation du personnage qui s’adonne à tel point à la réflexion qu’il devient capable de trouver dans son âme ce qu’elle ne contient pas ou presque pas. Ainsi, le mot exprime souvent des sentiments imaginaires, excessivement exagérés et déformés. L’une des parties des Frères Karamazov est d’ailleurs intitulée Nadryvy et traduite comme Les Déchirements.

Auteur: Internet

Info: Du russe

[ vocabulaire ] [ précision ] [ introspection ] [ tourment ] [ angoisse ]

 

Commentaires: 0

perdu

Mes souvenirs pâlissent à mesure que je fais encore et encore appel à eux. Ils deviennent de plus en plus fantomatiques. Je ne crains rien tant que de les perdre complétement et de n'avoir plus pour y vivre que le désert illimité de mon esprit. Si je pouvais devenir fou, si mon propre vouloir pouvait provoquer cela, peut- être ne saurais-je pas combien je vais mal, combien est affreuse cette conscience qui est irrémédiablement consciente d'elle-même.
Avec seulement le contact de la main de mon frère pour savoir que je ne suis pas seul.
Il y a eu un grand fracas, la maison entière a tremblé. Où est Langley? Où est mon frère ?...

Auteur: Doctorow Edgar Laurence

Info: Homer and Langley

[ angoisse ]

 

Commentaires: 0

religion

On croit les choses parce qu’on a été conditionné à les croire. L’art de trouver de mauvaises raisons à ce que l’on croit en vertu d’autres mauvaises raisons, c’est cela, la philosophie. On croit en Dieu parce qu’on a été conditionné à croire en Dieu.
– Pourtant, malgré tout, insista le Sauvage, il est naturel de croire en Dieu quand on est seul, tout seul, la nuit, quand on songe à la mort…
– Mais on n’est jamais seul, à présent, dit Mustapha Meunier. – Nous faisons en sorte que les gens détestent la solitude ; et nous disposons de la vie de telle sorte qu’il leur soit à peu près impossible de la connaître jamais.

Auteur: Huxley Aldous

Info: Le meilleur des mondes

[ société ] [ manipulation ] [ angoisse ] [ justifications ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Plouin

représentation

Le Monde en tant qu’image conçue ne devient pas, de médiéval, moderne ; mais que le Monde comme tel devienne image conçue, voilà qui caractérise et distingue le règne des Temps Modernes. Pour le Moyen Age au contraire, l’étant est l’ens creatum, ce qui est créé par le Créateur, Dieu personnel agissant en tant que cause suprême. Être un étant signifie alors : appartenir à un degré déterminé de l’ordre du créé et correspondre, en tant qu’ainsi causé, à la cause créatrice (analogia entis). Jamais l’être de l’étant ne réside ici en ce que, amené devant l’homme en qualité d’objet, il soit fixé et arrêté dans son domaine d’assignation et de disponibilité, devenant étant seulement de cette manière.

Auteur: Heidegger Martin

Info: Dans "L'époque des "conceptions du monde"" in Chemins qui ne mènent nulle part, page 118

[ absurde ] [ collectif-individuel ] [ angoisse ] [ époques ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

psychose

Je me rappelle un professeur de philosophie qui est venu un jour me consulter à propos d'une phobie qu'il avait du cancer. Il souffrait de la conviction obsédante qu'il avait une tumeur maligne, bien que rien de cette sorte n'eût jamais été découvert au cours de douzaines de radiographies. [...] Qu'est-ce qui lui avait mis cette idée en tête ? Elle provenait manifestement d'une peur qui ne devait rien à la volonté consciente. La pensée morbide le submergeait soudain et possédait un pouvoir propre qu'il ne parvenait pas à contrôler. Il était beaucoup plus difficile pour cet homme cultivé de faire un aveu de cette sorte qu'il n'eût été pour le primitif de se déclarer hanté par un fantôme.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Essai d'exploration de l'inconscient

[ angoisse ]

 

Commentaires: 0

discernement

[…] le vrai critère du psychologue analyste est sa capacité à ne pas donner à ses concepts une forme anthropomorphique. Car, s’il cède à cette tentation, il ne lui sera que trop facile de projeter dans le concept tels attributs de la personnalité qu’il se sent incapable d’expliquer. Même le freudien soumis à une stricte discipline peut subir cette tentation, et parle parfois de l’Id* comme s’il s’agissait d’une instance archaïque de l’ego. Certains même ont été jusqu’à postuler chez le nourrisson des structures et des contenus psychiques qui seraient possibles chez l’enfant de deux ou trois ans. Ceci n’est pas de la psychanalyse : c’est une technique projective au moyen de laquelle l’analyste mal avisé attribue à l’enfant ses propres fantasmes subjectifs, tant conscients qu’inconscients. 

Auteur: Glover Edward

Info: Dans "Freud ou Jung ?", trad. Lucy Jones, P.U.F., Paris, 1954, page 146, *le ça dans la seconde topique freudienne

[ conclusion hâtive ] [ angoisse du théoricien ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

statue

Des années plus tôt, une fête avait été organisée dans cette maison pour tout le voisinage. Les hôtes étaient une famille qui, venant d'emménager, voulait faire bonne impression. Comme le voulait la coutume à Jäniksenselkä, on leur avait offert des statues mythologiques - des lutins, des sylvaines, des gnomes, et un troll à taille humaine dans lequel l'artiste avait cristallisé ses émotions les plus noires. Les hôtes, ravis, avaient placés les statues dans la maison et dans le jardin ; mais la sinistre physionomie du troll avait tant effrayé les enfants de la famille qu'il avait discrètement été laissé dans la maison de campagne. Depuis lors, le troll avait fait de la maison un lieu très apprécié des enfants, qui se défiaient mutuellement de s'y aventurer.

Auteur: Jääskeläinen Pasi Ilmari

Info: Lumikko

[ peur ] [ angoisse ] [ malédiction ]

 

Commentaires: 0

perdue

Je voulais tuer le moi en dessous. Ça me hantait jour et nuit. Quand vous réalisez que vous vous détestez tant, que vous ne pouvez supporter qui vous êtes, et que ce profond malaise était la motivation derrière votre comportement durant de nombreuses années, votre cerveau ne peut pas vraiment le supporter. Il s'efforcera très fort d'éviter cette prise de conscience; il tentera, dans un ultime effort, de conserver vivant ce qui reste, de le reconstruire. C'est, je crois, différent du désir suicidaire de ceux qui souffrent tellement que la mort devient un soulagement, différent du suicide que j'essaierais plus tard, pour tenter d'échapper à cette douleur. C'est un désir de se tuer soi-même; le terme tuer est trop doux. C'est la croyance que tu mérites torture lente et mort violente.

Auteur: Marya Hornbacher

Info: Wasted: A Memoir of Anorexia and Bulimia

[ maladie ] [ angoisse ] [ haine de soi ] [ adolescence ] [ auto-destruction ]

 

Commentaires: 0

peur créative

Beaucoup plus que le paradis, l’enfer se prête à une exploitation par l’imaginaire de l’homme. Autant l’embarras des artistes, des moralistes, des prédicateurs, est manifeste lorsqu’il s’agit d’évoquer les félicités éternelles dont peuvent jouir les purs esprits, autant ils sont prolixes et inventifs pour décrire les souffrances. C’est que, dans le cas du paradis, toute jouissance qui serait trop charnelle est jugée inconvenante et hors de propos, ce qui limite considérablement les possibilités. Les délices des élus donnent bien souvent l’impression d’un ennui mortel, et en dépit des efforts des prédicateurs, la vision béatifique est plutôt soporifique. 

L’avantage de l’enfer est que tous les débordements imaginatifs sont permis, puisque tous les supplices décrits ne sont que des images, toujours inférieures à la réalité, destinées à suggérer une souffrance en elle-même inimaginable.

Auteur: Minois Georges

Info: Que sais-je ? Histoire de l'enfer

[ extrapolation ] [ angoisse moteur ] [ géhenne ] [ douleur ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

sécheresse

La famine donc était au village. Les pluies, trois années successives, avaient manqué au rendez-vous. Plus un seul nuage noir ne s'égarait dans le ciel. Les nuages, affamés, mouraient-ils en route? Le soleil, de colère, grillait tout, et le vent pour lui faire la cour, ne cessait de charrier du sable. Les herbes ne poussaient plus. La terre sèche, chaque jour se fendillait, se craquelait davantage. Non content d'incendier des forêts, le soleil flambait des cases. Les arbres dénudés, faisaient pitié à voir. Ils ressemblaient à une femme dont on aurait rasé la chevelure, enlevé les parures. Les branches, les rameaux, les ramilles, on les aurait pris pour des racines, des radicelles cherchant à puiser dans l'air surchauffé une sève qu'elles ne trouvaient plus dans un sol sans eau. La détresse était générale.

Auteur: Dadié Bernard B.

Info: Le pagne noir

[ paysage ] [ angoisse ] [ disette ]

 

Commentaires: 0