Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 21
Temps de recherche: 0.0313s

hypocrisie

Faire le tolérant ostensiblement et mépriser par-devers soi, ou entre amis sélectionnés : voilà pour Voltaire une ligne de conduite, sinon quasiment une règle de vie. Non sans délicatesse il donna la recette à Mme Deffand, et d'avoir déféré à son téléguidage elle se félicitait, écrivant à l'orfèvre en matière de mépris : "Je répète sans cesse ce que vous m'avez dit dans une de vos lettres, qu'il faut mépriser les hommes et qu'il faut les tolérer". Elle ajoutait, à la lumière de l'expérience : "[C]e qui est de singulier et d'heureux, c'est qu'ils sont contents de la tolérance, et ne s'aperçoivent point du mépris, on aurait donc grand tort de n'en point user ainsi."

Auteur: Martin Xavier

Info: Dans "Voltaire méconnu", pages 203-204

[ vacherie ] [ dissimulation ] [ sournois ] [ manipulation psychologique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

souffrance juvénile

Pendant les vacances d'août, la période consécutive la plus longue que je passais avec lui, on allait passer trois quatre semaines dans la maison de Dora en Calabre, et il n'y avait presque jamais de trêve. Trois semaines quand tu es enfant sont interminables. Le désespoir que j'éprouvais était sans limite. Et c'est là que je découvris que la douleur des enfants n'intéressait personne: la majorité des adultes la considère comme sans importance, un incident négligeable, ou simplement ils ne s'en aperçoivent même pas. Et plus je souffrais, plus il s'énervait. Ce n'était pas juste que je souffre alors que j'étais avec lui.

(Les parents sont séparés, elle passe les vacances avec son père)

Auteur: Barone Marta

Info: Città Sommersa

[ famille divorcée ] [ psy ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

crachin

Il tombe une pluie si fine qu'on ne la voit pas, à moins de lancer le regard vers les pins, au fond de l'horizon, ou sur le mur du hangar, et alors on aperçoit comme une neige de fines perles, oblique et continue, un voilage qui glisse, luisant, tout ajouré et que promène à son gré le vent qui ne nous quitte plus. Il décoche, sur l'eau du lac, tranquille et noire comme du thé, des rafales de flèches invisibles, qui font frissonner le miroir où les herbes réfléchies s'embrouillent, se mêlent aux nuages et aux sapins, et ce n'est plus qu'une simagrée remuante de vert, de paille et d'argent, semblable à ce grouillement chamarré, à cette bouillie de couleurs et de lumière qu'aperçoivent tout d'abord, parait-il, les aveugles qui recouvrent la vue.

Auteur: Lalonde Robert

Info: Le monde sur le flanc de la truite

[ nature ] [ giboulées ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

vertes années

On dit de l'enfance que c'est le temps le plus heureux d'une existence. En est-il toujours ainsi ? Non. Peu nombreux ceux dont l'enfance est heureuse. L'idéalisation de l'enfance a ses lettres d'origine dans la vieille littérature des privilégiés. Une enfance assurée de tout et, avec surcroît, une enfance sans nuage dans les familles héréditairement riches et instruites, toutes de caresses et de jeux, restait dans la mémoire comme une carrière inondée de soleil à l'orée du chemin de la vie. Les grands seigneurs en littérature ou les plébéiens qui chantèrent les grands seigneurs ont magnifié cette idée de l'enfance toute pénétrée d'esprit aristocratique. L'immense majorité des gens, si seulement ils jettent un coup d'oeil en arrière, aperçoivent au contraire une enfance sombre, mal nourrie, asservie. La vie porte ses coups sur les faibles, et qui donc est plus faible que les enfants ?...

Auteur: Trotsky Léon ​​​​​​​Bronstein

Info: Ma vie

[ enfances comparées ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

hésiter

Lorsque Calhoun retourna dans le magasin, Ben Fallow était à la caisse et Kate comptait les mouches qu'il avait choisies.
- J'ai pris un peu de tout, dit Fallow. On ne sait jamais à quoi les poissons pourraient mordre.
- Il y a des jours, dit Calhoun en hochant la tête, ils restent là sans bouger et ils se disent : je mordrai à rien, sauf si c'est une Matuka jaune avec trois bandes de Flashabou de chaque côté, fixée à un hameçon Limerick 4XL avec du fil blanc. D'autres fois, ils vont attendre une Black Ghost Carrie Stevens toute la journée, et s'ils s'aperçoivent que ce n'est pas une authentique, ils disent : Bon, je laisse tomber, et ils préfèrent rester sur leur faim.
Fallow fronça les sourcils comme s'il se disait qu'on était peut-être en train de se payer sa tête, mais il n'en était pas sûr.

Auteur: Tapply William G.

Info: Dark tiger

[ pêche à la ligne ]

 

Commentaires: 0

impatience

... je sais que l'être humain éprouve ce qui arrive à ce chevalier du conte des "Trois plumes". Comme le petit cheval lui conseille à chaque fois : "Ne ramasse pas la plume", il laisse où elles sont la première et la deuxième plume qu'il rencontre. Mais à la troisième, il ne résiste plus, met pied à terre et la ramasse malgré l'avertissement du petit cheval. Ainsi devient-il roi. "Mais s'il n'avait pas ramassé la troisième plume, il en aurait trouvé une quatrième au sommet de la montagne et serait devenu un puissant empereur." Il est rare que quelqu'un attende la quatrième plume. La plupart des gens n'arrivent même pas à la troisième; il leur faut immédiatement ramasser la première ou au moins la deuxième plume qu'ils aperçoivent, de peur de ne plus en découvrir d'autre s'ils passaient outre. Et très souvent, c'est bien ce qui arrive, et on ne saurait donner à celui qui a laissé par terre la première plume l'espérance certaine de la deuxième, et encore moins des suivantes.

Auteur: Kolmar Gertrud Käthe Chodziesner

Info: Lettres

[ destin ] [ attendre ]

 

Commentaires: 0

nuée ardente

Ceux qui ont passé la nuit dans les entrepôts du port et sur le rivage aperçoivent alors un mur incandescent rouler vers eux à une vitesse terrifiante.

Tout ce qui se trouve sur son passage est aussitôt englouti dans un bruit monstrueux. La terre vibre, comme sous le martèlement d’un immense troupeau de chevaux. Les habitants qui sont restés dans la ville se précipitent vers la mer, certains que dans l’eau ils seront à l’abri. (…)

Au port, les réfugiés voient le mur rougeoyant passer par-dessus les maisons, les engloutir, submerger la plage, avaler les hangars à bateaux, les entrepôts des commerçants. Quand la nuée atteint la mer, de gigantesques explosions projettent les ponces qui tapissent la surface avec une gerbe d’écume. Le feu se mélange à l’eau dans un bouillonnement intense et un bruit indescriptible, mais il n’y a plus personne pour l’entendre. D’épaisses colonnes de fumée grise, mélange de vapeur d’eau et de cendre, montent à l’assaut du ciel bleu, forment des nuages sombres où crépite la foudre.

Puis le silence retombe sur Herculanum, un silence étrange, profond, celui de la mort.

Auteur: Bordes Gilbert

Info: La dernière nuit de Pompéi

[ éruption ] [ volcanique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

devenir

[...] les événements n'ont été que rarement l'émanation des hommes, la plupart du temps ils ont dépendu de toutes sortes de circonstances, de l'humeur, de la vie et de la mort d'autres hommes, ils leur sont simplement tombés dessus à un moment donné. Dans leur jeunesse, la vie était encore devant eux comme un matin inépuisable, de toutes parts débordante de possibilités et de vide, et à midi déjà voici quelque chose devant vous qui est en droit d’être désormais votre vie, et c’est aussi surprenant que le jour où un homme est assis là tout à coup, avec qui l’on a correspondu pendant vingt ans sans le connaître, et qu’on s’était figuré tout différent. Mais le plus étrange est encore que la plupart des hommes ne s'en aperçoivent pas ; ils adoptent l'homme qui est venu à eux, dont la vie s'est acclimatée en eux, les événements de sa vie leur semblent désormais l'expression de leurs qualités, son destin est leur mérite ou leur malchance. Il leur est arrivé ce qui arrive aux mouches avec le papier tue-mouches : quelque chose s'est accroché à eux, ici agrippant un poil, là entravant leurs mouvements, quelque chose les a lentement emmaillotés jusqu'à ce qu'ils soient ensevelis dans une housse épaisse qui ne correspond plus que de très loin à leur forme primitive.

Auteur: Musil Robert

Info: Dans "L'homme sans qualités", tome 1, trad. Philippe Jaccottet, éditions du Seuil, 1957, page 204

[ auto-trahison ] [ pantins ] [ circonstances maitresses ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

tour d'horizon

A mesure qu'ils avancent dans leur oeuvre de prospection, les sémioticiens s'aperçoivent que tout est communication, la langue bien sûr, mais aussi les images, les sons, les objets, les gestes, et que tous ces phénomènes constituent des systèmes de signes qui doivent être étudiés en ramenant chaque message aux codes qui en régissent l'émission et la compréhension. Comprendre les systèmes de signes impose toutefois d'envisager les codes comme des structures, puis de recouvrir à des structures toujours plus vastes, dans un mouvement de régression vers la matrice originelle de toute communication possible, vers un prétendu Code des Codes qui devrait représenter la détermination "naturelle" précédant toute culture. Mais si la sémiotique s'engageait dans cette voie, elle ne pourrait qu'aboutir à la "source" de toute structure possible, forcément non structurée, à ce qu'Eco appelle la structure absente. Son livre, tout en refusant ce Code des Codes, essaie de montrer que tout acte communicatif est dominé par la présence massive de codes socialement et historiquement déterminés. La sémiotique découvre ainsi dans la dialectique entre code et message les rapports entre l'univers de signes et l'univers des idéologies, qui se reflètent dans les modes communicatifs préconstitués, et elle relie le monde des choses au monde de la culture, qui formalise les choses non pas pour les reconnaître comme elles sont mais afin de les transformer. Après avoir étudié dans L'oeuvre ouverte (1965) les structures des langages expérimentaux de l'art contemporain, sont traités ici l'ensemble des problèmes sémiotiques et ce livre constitue à la fois sa contribution à la recherche en cours avec une tentative de constituer le panorama le plus vaste et le plus complet possible sur les préalables constitutifs à toute sémiotique et sur l'état présent du structuralisme.

Auteur: Eco Umberto

Info: Résumé de "La structure absente". Traduction Uccio Esposito-Torrigiani, Le Mercure de France, 1984

[ holisme ] [ linguistique ] [ interactions ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par miguel

être humain

Dans ce qui va suivre, j'utiliserai la notion de "pédagogie noire" pour désigner cette attitude hautement complexe, le contexte permettant chaque fois de comprendre quel aspect je fais passer au premier plan. Les différents aspects caractéristiques ressortent directement des citations précédentes qui nous enseignent les principes suivants :
1.que les adultes sont les maîtres (et non pas les serviteurs!) de l'enfant encore dépendant ;
2.qu'ils tranchent du bien et du mal comme des dieux ;
3.que leur colère est le produit de leurs propres conflits ;
4.qu'ils en rendent l'enfant responsable ;
5.que les parents ont toujours besoin d'être protégés ;
6.que les sentiments vifs qu'éprouve l'enfant pour son maître constituent un danger ;
7.qu'il faut le plus tôt possible "ôter à l'enfant sa volonté" ;
8.que tout cela doit se faire très tôt de manière à ce que l'enfant "ne s'aperçoivent de rien" et ne puisse pas trahir l'adulte.
***
L'une des méthodes de la "pédagogie noire" consiste également à transmettre dès le départ à l'enfant des informations et des opinions fausses. Ces dernières se transmettent depuis des générations et sont respectueusement reprises à leur compte par les enfants, alors que non seulement leur validité n'est pas prouvée, mais qu'il est prouvé qu'elles sont fausses. Entre autres opinions erronées, on peut citer par exemple les principes selon lesquels ;
1.le sentiment du devoir engendre l'amour ;
2.on peut tuer la haine par des interdits ;
3.les parent méritent a priori le respect en tant que parents ;
4.les enfants ne méritent a priori aucun respect ;
5.l'obéissance rend fort ;
6.un sentiment élevé de sa propre valeur est nuisible ;
7.un faible sentiment de sa propre valeur est nuisible ;
8.les marques de tendresse sont nocives (mièvrerie) ;
9.il ne faut pas céder aux besoins de l'enfant ;
10.la dureté et la froideur sont une bonne préparation à l'existence ;
11.une reconnaissance simulée vaut mieux qu'une sincère absence de reconnaissance ;
12.l'apparence est plus importante que l'être ;
13.les parents ni Dieu ne pourraient supporter la moindre injure ;
14.les corps est quelque chose de sale et de dégoûtant ;
15.la vivacité des sentiments est nuisible ;
16.les parents sont des êtres dénués de pulsions et exempts de toute culpabilité ;
17.les parents ont toujours raison.

Auteur: Miller Alice

Info: C'est pour ton bien, p. 77

[ dressage ]

 

Commentaires: 0