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indiscrétion

Monsieur Paul s’était mis à chuchoter. "Pourriez-vous tout de même me dire comment vous vous appelez ?"
Cette question toute simple rendit le visage de l’artiste parapluiste blanc comme la chaux. Ses yeux devinrent aussi grands que les roues d’une calèche et, dans le même temps, la pluie se changea en une terrible averse, sous laquelle on n’y voyait pas à plus d’un mètre. Plus étonnant encore, la pluie ne tombait pas du ciel, mais de la terre vers le ciel, de sorte que Monsieur Paul eut beau disposer son parapluie dans toutes les positions possibles, il se retrouva trempé jusqu’aux os.
Lorsque la pluie cessa enfin, Monsieur Paul découvrit que la terre autour de lui était complètement sèche. Quant à l’artiste parapluiste, il n’était plus visible nulle part.

Auteur: Heinsaar Mehis

Info: Les Chroniques de Monsieur Paul

[ lourdeur ] [ intempestivité ]

 

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dialogue

Je me hisse sur la pointe des pieds et pose délicatement ma bouche sur la sienne. Je le sens maladroit, sa main effleure mon bras, il n’ose pas écarter les lèvres.

C’est un timide.

- Moi aussi, j’ai passé une excellente soirée.

Il est tout pâle.

Un grand timide.

- Appelez-moi.

Il acquiesce machinalement, puis je le vois pencher légèrement la tête.

- Pour quelle raison devrais-je vous appeler ?

La question me désarçonne.

- Au cas où vous auriez envie que... qu’on dîne à nouveau ensemble.

- On a déjà dîné ensemble. Pourquoi recommencer ?

J’écarquille les yeux, un peu déroutée.

- Je vous ai eue !

Et il éclate de rire.

- Si vous aviez vu votre tête.

Un à zéro. Il m’a bien eue, effectivement. Sa blague est gentiment ringarde, mais elle a fonctionné.

Auteur: Patterson James

Info: La villa rouge

[ séduction ] [ jeu ] [ humour ] [ drague ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

science-fiction

Il développa simultanément une autre idée, qui paraissait tout à fait farfelue aux observateurs : la création d'une "aide au désincarnement"*. Au début du site, sous forme d'un petit lien insignifiant ouvrant sur de la musique onirique*, qu'il présentait comme un sas de décompression mentale, destiné à aider les participants à se mettre dans les meilleures dispositions possibles pour participer au site FLP. Détente, chill, relaxation... Appelez là comme vous voulez... Bref manière selon lui d'attraper un peu de recul, de tranquillité et de lenteur. Il répétait sans cesse que passer moins 15 minutes sur le site était de fait sans intérêt. PRENEZ LE TEMPS ! Tel était le leitmotiv. Idée totalement loufoque à une époque - vers les années 2030 - où le village médiatique global voyait encore et partout se développer d'innombrables stimuli pour inciter les populations à se précipiter sur les infos les plus courtes et les plus spectaculaires possibles. Stress dans tous les cerveaux. En clair son idée était totalement à contre-courant.

Auteur: Mg

Info: 22 mars 2017, *link helping to be disembodied

[ réflexion ] [ étiquetage ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ]

 
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transcendance

Je crois que tout ce qui est dans un film est ce qu'on n'y a pas mis. Il faut arriver à mettre des choses sans les mettre, c'est-à-dire qu'il faut que tout ce qui est important n'y soit pas au départ et y soit à l'arrivée. Alors, ce que vous venez d'appeler mysticisme doit venir de ce que, moi, je sens dans une prison, c'est-à-dire, comme le second titre Le Vent souffle où il veut l'indique, ces courants extraordinaires, la présence de quelque chose ou de quelqu'un, appelez cela comme vous voudrez, qui fait qu'il y a une main qui dirige tout. Les prisonniers sont très sensibles à cette atmosphère curieuse, qui n'est d'ailleurs pas du tout une atmosphère dramatique : cela se passe à un niveau plus haut. Il n'y a pas de drame dans une prison : on entend fusiller les gens, mais on ne fait pas de grimaces pour cela : c'est normal, cela fait partie de la vie de la prison. Tout le drame est à l'intérieur.

Auteur: Bresson Robert

Info: Entretien paru dans les "Cahiers du cinéma", n°75, oct. 1957 (à propos de "Un condamné à mort s'est échappé") - cité dans "Passage du cinéma", éd. Ansedonia, p. 752

[ cinéma ] [ paradoxe ] [ confinement ] [ pénitencier ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

colonialisme

Mais Pontardier, pris dans son envolée, continuait :
- Vous comprenez, n'est-ce pas, mon cher Mayéla, pourquoi on dit que l'Afrique est mal partie.
Alors Mayéla ne sut plus se contenir.
- Ecoutez, monsieur l'expert, j'en ai assez d'entendre que l'Afrique est mal partie, surtout de votre bouche, vous qui n'avez aucun droit moral à nous donner des leçons. A l'"indépendance", vous vous êtes arrangés pour balkaniser l'Afrique et pour créer des structures facilitant votre mainmise sur les nouveaux Etats où vous avez placés de nouveaux rois nègres à votre service, après avoir éliminé les vrais nationalistes. Et pour camoufler tout cela, vous nous jetez aux yeux la poudre de l'"aide et de la coopération". Et vous faites semblant de vous indigner quand vous savez bien que ce que vous appelez de l'argent gaspillé retourne chez vous, bénéfices en plus !
Vous poussez la malhonnêteté jusqu'à dire à vos concitoyens que si rien ne va plus chez vous dans le domaine social, c'est parce que tout l'argent s'envole en Afrique, où la France est en train de construire un système de tout-à-l'égout dans tous les petits villages !

Auteur: Dongala Emmanuel Boundzéki

Info: Un fusil dans la main, un poème dans la poche

[ . ]

 

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prospective

Le monde de l’an 2014 n’aura que peu de travaux de routine qui ne puissent être mieux accomplis par une machine quelconque que par n’importe quel être humain. La race humaine sera ainsi globalement dévouée à l’entretien des machines… l’humanité souffrira gravement du mal de l’ennui, une maladie se répandant toujours plus largement chaque année, et gagnant en intensité. Cela aura des conséquences sévères sur le plan mental, émotionnel et sociologique, et j’ai l’audace de dire que la psychiatrie sera de loin la plus importante spécialité médicale en 2014. Les rares chanceux qui peuvent s’impliquer dans un quelconque emploi créatif seront la véritable élite de l’humanité, car eux seuls feront davantage que servir une machine. L’hypothèse la plus sombre que je puisse faire pour 2014 est que dans une société de loisirs forcés, le mot travail sera le plus valorisé du vocabulaire ! (...) L’écran, en plus de vous permettre de voir les gens que vous appelez, vous permettra également daccéder à des documents, de voir des photographies ou de lire des passages de livres. Une constellation de satellites rendra possible les appels directs vers n’importe quel point de la terre, même la station météorologique en Antarctique. (...)

Auteur: Asimov Isaac

Info: Invité en 1964 à la Foire Internationale de New-York, répondant à la question " à quoi ressemblera la Foire Internationale de 2014 ?"

[ futur-ancien ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

être humain

Le problème, c'est peut-être d'oublier que nous avons modélisé le monde selon nos sens. Nous au centre. Oeuf Corse. Anthropocentrisme, solipsisme ?... Appelez ça comme vous voulez mais il semble qu'on se dirige vers un sacré déséquilibre. Donc toi esprit/moteur, piégé dans ce corps de bipède dépoilé, censé représenter l'espèce dominante (ou qui croit l'être) de la troisième planète d'un petit système solaire, tu perçois (ou croit percevoir) via tes sens, un petit nombre parmi les 800 octaves du cosmos (du noyau de l'atome jusqu'à la taille de l'univers), principalement par tes oreilles et tes yeux. Ainsi as-tu calibré et "nommé" ton environnement. Ensuite, grâce aux outils que tu as su concevoir : télescopes, rayons X, microscopes, ondes infra-rouges, etc. tu as légèrement agrandi cette fenêtre de perception. Et pour ce qui est de l'étude et de la compréhension des interactions entre les forces qui sous-tendent ta réalité physique, limités par ce qui précède, tu sembles quelque peu borné par une nature-pensée peut-être trop bipolaire. Tu es néanmoins parvenu à concevoir, entre autres, la bombe atomique, tout en restant incapable de limiter tes pulsions de reproduction galopante. D'où une surpopulation qui conduit fréquemment à des drames chez les gens de ta race. Comment dit-on ? Abrutelligent ?

Auteur: Mg

Info: 29 sept 2014

[ limitation ]

 

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identité floue

Je suppose que vous êtes quelque peu curieux de savoir qui je suis, mais je fais partie de ceux qui n'ont pas de nom arrêté. Il dépend de vous. Appelez-moi comme bon vous semble.

Si vous pensez à quelque chose qui s'est passé il y a longtemps : Quelqu'un qui vous a posé une question dont vous ne connaissiez pas la réponse.

Voilà mon nom.

Peut-être pleuvait-il très fort.

Voilà mon nom.

Ou alors, quelqu'un voulait que vous fassiez quelque chose. Vous l'avez fait. Puis on vous a dit que c'était mal fait - "Navré pour cette erreur" - et qu'il a fallu faire autre chose.

Voilà mon nom.

Peut-être était-ce un jeu auquel tu jouais dans ton enfance ou quelque chose qui t'es venu à l'esprit une fois vieux et assis sur une chaise près de la fenêtre.

Voilà mon nom.

Ou bien tu t'es promené quelque part. Il y avait des fleurs tout autour.

Voilà mon nom.

Peut-être contemplais-tu fixement une rivière. Il y avait quelque chose près de toi qui t'aimait. Sur le point de te toucher. Tu pouvais la sentir avant que ça n'arrive. Puis c'est arrivé. 

Voilà mon nom.

Auteur: Brautigan Richard

Info: In Watermelon Sugar. Trad Mg

[ poème ] [ perdu ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

langage

— Je vous lis régulièrement, et je m’interroge sur ce que vous appelez "idéologie" ou "discours dominant", pouvez-vous me donner un exemple concret comme quoi, selon vous, moi (je veux dire la plupart d’entre nous...) je serais "pris dans un discours" pour reprendre votre formule...

— Rien de plus simple. Mais tout d’abord laissez-moi vous préciser que la formule n’est pas de moi mais de Lacan. C’est lui qui a inventé ce qu’on appelle la "théorie des discours"... Mais ne nous égarons pas. Un exemple simple: le mot "partage". C’est incroyable ce qu’un mot comme ça en arrive à signifier dans le discours dominant. Il en perd sa propre étymologie, jusqu’à son histoire et son sens. "Partager", sur les réseaux dits sociaux, cela signifie appuyer sur un bouton électronique pour relayer un lien hypertexte. Ça ne coûte rien! Peut-il y avoir partage s’il n’y a pas de perte? Si ça ne coûte pas? Partager (je vous laisse le soin de vérifier l’histoire de ce mot, son origine...) c’est tout le contraire de ça. Partager ce n’est pas jeter un os à un chien, partager c’est lorsqu’on n’a qu’une pomme de terre pour repas, on en donne la moitié à un autre. C’est ça le partage. Je pourrais aussi vous parler de république, qui étymologiquement, res publica, veut dire "la chose publique"...

Auteur: Dubuis Santini Christian

Info:

[ relatif ] [ époque ]

 

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rencontre

"Quel est votre prénom demanda Thérèse.

- Carol. Surtout ne dîtes pas Carôle, comme les Américains prononcent ce qu'ils croient être français.

- Eh bien ne m'appelez pas Thiriise, à l'américaine.

- Comment dois-je dire ? Thérèse ?

- Oui. Comme ça." Carol avait accentué à la française. Thérèse avait l'habitude d'entendre son prénom écorché de toutes les manières et elle-même ne savait pas toujours comment le présenter. Elle aimait la façon dont Carol le prononçait, elle aimait voir les lèvres de Carol dire son nom. Un désir ancien, dont elle n'avait que vaguement conscience par moments, se réveilla, un désir si embarrassant qu'elle l'écarta de son esprit.

"Que faîtes-vous le dimanche ? demanda Carol.

- Je ne sais pas toujours quoi faire. Rien de particulier. Et vous ?

- Récemment, rien. Si vous voulez venir me voir, à l'occasion, vous êtes la bienvenue. Au moins, c'est la campagne, là où je vis. Aimeriez-vous venir dimanche ?" Les yeux gris la regardèrent en face, et pour la première fois Thérèse soutint leur regard. Elle y vit une pointe d'humour. Et encore : de la curiosité. Et peut-être du défi.

"Oui, dit Thérèse.

- Vous êtes une drôle de fille.

- Pourquoi ?

- Tombée d'une autre planète, on dirait ", dit Carol.

Auteur: Highsmith Patricia

Info: Carol - Les Eaux dérobées

[ femmes-entre-elles ]

 

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Ajouté à la BD par miguel