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homme-par-homme

Visiblement, ils venaient à peine de se marier, il posait sa main sur la sienne, il la regardait dans les yeux. Comment était-il ? Assez grand, plutôt bien bâti, un peu alourdi, assez intelligent, architecte, chargé de la construction d’un hôtel. Il parlait peu, il prenait un radis – mais comment était-il ? Et comment étaient-ils ensemble, tout seuls, que faisait-il avec elle, elle avec lui, l’un avec l’autre ? … Pouah, trouver ainsi un homme aux côtés de la femme qui vous intéresse, cela n’a rien de plaisant… mais c’est pis encore lorsqu’un tel homme, avec qui vous n’avez rien de commun, devient aussitôt l’objet de votre curiosité (forcée) et que vous devez deviner ses tendances et ses goûts les plus secrets ; il vous faut, malgré votre répugnance, le sentir à travers cette femme.

Auteur: Gombrowicz Witold

Info: Dans "Cosmos", trad. Georges Sédir, éd. Denoël, 1966, page 30

[ rivalité ] [ imagination sexuelle ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

cité imaginaire

Manneran n’est pas une ville faite de pierre, comme le sont nos cités du Nord ; le matériau de construction est plutôt une sorte de plâtre artificiel, peint de couleurs pastel, ce qui donne à chaque mur et à chaque façade l’aspect d’un chant joyeux. L’éclat du jour était étincelant et les rayons du soleil qui enflammaient les rues m’obligeaient à m’abriter les yeux de la main. J’étais stupéfait devant la complexité de ces rues. Les architectes de Manneran utilisaient à profusion les ornements ; partout, ce ne sont que balcons de fer forgé ouvragés, volutes et arabesques fantastiques, chapiteaux somptueux, draperies éclatantes aux fenêtres : au regard d’un homme du Nord, une sorte de monstrueux kaléidoscope qui, seulement à la longue, s’ordonne en un spectacle où rivalisent la grâce, l’élégance et les proportions.

Auteur: Silverberg Robert

Info: Dans "Le temps des changements", page 97

[ description ] [ féérique ] [ science-fiction ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

mitage humain

Jusqu'à la fin des années 1960, l'architecture s'est progressivement déconnectée des lieux, instaurant un divorce entre le lieu et ce qu'on y construit. Or entre le sol - le substrat - et la spiritualité, l'occupation humaine d'une portion de l'étendue terrestre produit des liens aux lieux et, ce faisant, des milieux, rapports du vivant à son environnement. La recherche d'un nouvel ordonnancement de ces liens au lieu constitue aujourd'hui, notamment en architecture, une voie d'innovation. La mésologie dont l'objet est précisément la recherche d'une certaine cosmicité (une réinsertion de l'objet dans l'histoire et dans le territoire) vient en appui au projet architectural : "Que peut-on se permettre en ce lieu? Quelles sont les prises, les affordances? Où est le lien entre le bâti et son contenant?" Ce sont les questions que se pose Hugues Rolland, architecte.

Auteur: Berque Augustin

Info: Le lien au lieu

[ inadéquation architecturale ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

urbanisme

Les villes ne meurent plus. Elles enflent, elles se superposent à elles-mêmes comme des cristaux malades. Elles cherchent la lumière qu'elles absorbent.
En tant que futur architecte vous avez peut-être des propositions ? Imagineriez-vous une ville molle ? Pliable, capable de se transformer sous l'effet de la pluie et du vent ? Du gel ? Flasque comme une méduse, pleine d'eau ? ...
Pourquoi pas... Je ne sais pas quelle forme aurait une ville érodable... La forme actuelle des villes traduit notre archaïsme, notre inaptitude à enregistrer le mouvement pour le faire nôtre. Au flux de l'eau nous continuons à opposer des digues... que l'eau un jour porte à la ruine. On peut se demander s'il ne faut pas plutôt infléchir son cours, travailler avec elle... Imaginez que l'on construise un ouvrage qui aille dans le sens de l'érosion. Alors il ne pourrait jamais y avoir ruine. Il y aurait transformation...

Auteur: Clément Gilles

Info: Thomas et le Voyageur : Esquisse du jardin planétaire

[ symbiose ]

 

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nature

Le second souvenir est celui d'une mémorable rencontre avec Fernand Pouillon, l'architecte qui fut aussi l'auteur des "Pierres sauvages", ce fort beau roman qui raconte l'édification de l'abbaye du Thoronet. Avant de me faire visiter ses constructions algériennes d'inspiration traditionnelle, Pouillon me fit contempler un palmier et voir que toute l'architecture était là présente, avec le tronc dont le bois sert aux charpentes, avec les palmes qui ont inspiré la courbe des arcatures et avec ces feuilles pennées frémissant au gré du vent qui ont suggéré le grillage des moucharabiehs destinés à voir sans être vu.
Des souvenirs comme ceux-là, j'en ramasse à la pelle dans ma mémoire et je ne peux davantage vous en accabler. Mais je ne peux non plus me taire sur un rapport à l'arbre qui est présent depuis longtemps sinon depuis toujours dans ma vie d'écrivain et d'éditeur. Je veux parler du papier dont l'arbre est le fournisseur.

Auteur: Nyssen Hubert

Info: Neuf causeries promenades, p. 114

[ inspiration ]

 

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sculpture

Il arriva alors que Soderini, voyant avec satisfaction la statue [le David] debout tandis que Michel-Ange y faisait quelques retouches, lui dit que le nez lui paraissait un peu fort. Michel-Ange observa que Soderini regardait le géant par en-dessous et ne pouvait en saisir la véritable proportion ; il monta sur l'échafaudage qui se trouvait à la hauteur des épaules, prit rapidement un marteau de la main gauche avec un peu de poussière de marbre qui traînait sur les planches, et se mit à façonner doucement avec les ciseaux en laissant tomber des petits tas de poussière, sans rien modifier au nez. Il s'adressa au gonfalonier qui d'en bas suivait le travail et lui dit : "Regardez-le maintenant" - "Je l'aime mieux ainsi, répondit-il, vous lui avez donné la vie". Et Michel-Ange descendit tout en riant de pitié à part soi de ceux qui, pour avoir l'air de s'y connaître, disent n'importe quoi.

Auteur: Vasari Giorgio

Info: les vies des meilleurs peintres sculpteurs et architectes, tome 9, Berger-Levrault, p. 197

[ anecdote ]

 

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existence

Personne n'a une vie facile. Le seul fait d'être vivant nous porte immédiatement au plus difficile. Les liens que nous nouons dès la naissance, dès la première brûlure de l'âme au feu du souffle, ces liens sont immédiatement difficiles, inextricables, déchirants. La vie n'est pas chose raisonnable. On ne peut, sauf à se mentir, la disposer devant soi sur plusieurs années comme une chose calme, un dessin d'architecte. La vie n'est rien de prévisible ni d'arrangeant. Elle fond sur nous comme le fera plus tard la mort, elle est affaire de désir et le désir nous voue au déchirant et au contradictoire. Ton génie est de t'accommoder une fois pour toute de tes contradictions, de ne rien gaspiller de tes forces à réduire ce qui ne peut l'être, ton génie est d'avancer dans la déchirure, ton génie c'est de traiter avec l'amour sans intermédiaire, d'égal à égal, et tant pis pour le reste. D'ailleurs quel reste ?

Auteur: Bobin Christian

Info: La plus que vive

[ malaisée ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

hommes d'influence

Le mot "intellectuel" est apparu dans le langage du débat public en France après la publication de la lettre ouverte (dans l’édition de l’Aurore littéraire datée du 13 janvier 1898) d’Emile Zola à Félix Faure, président de la République, en protestation au procès Dreyfus, au nom des valeurs supérieures de la vérité et de la justice. Dans les semaines qui suivirent, l’Aurore continua de publier, dans deux douzaines de numéros, les protestations signées de centaines de personnalités distinguées et de notoriété publique. Il s’agissait avant tout d’importants professeurs d’université de divers horizons dont les noms étaient suivis d’une kyrielle de titres académiques et de distinctions honorifiques ; mais il y eut aussi parmi eux quelques artistes, architectes, avocats, chirurgiens, écrivains et musiciens. Dès l’édition du 23 janvier, le rédacteur en chef, Georges Clemenceau, pouvait annoncer qu’une force politique nouvelle et puissante était née, et que le fait de se rallier autour d’une idée politique en constituait l’acte de naissance. Il baptisa cette nouvelle force du nom d’intellectuels […].

Auteur: Bauman Zygmunt

Info: Dans "La vie en miettes", page 219

[ origine ] [ autorité ] [ apparition dans le discours ]

 

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deuil

D'Honoré, je garde l'image d'un conteur. Quand il vous saluait, il s'inclinait légèrement, en vous demandant droit dans les yeux : " Tu vas bien ? " Honoré adorait raconter des histoires, et c'était toujours passionnant. D'ailleurs, il lui arrivait toujours des choses incroyables, comme sa découverte d'un dessin de Raymond Queneau dans une benne à papiers. Il aimait les histoires, mais aussi l'Histoire. Il adorait détourner les images célèbres, de tableaux, de films ou de pubs. Dans l'univers d'Honoré, les gargouilles de Notre-Dame portent des masques à gaz, les panneaux autoroutiers posent des questions philosophiques, Chaplin et son Kid deviennent des racailles de cité, les gorilles jouent de la guitare électrique, et les grands noms de la littérature sont des rébus. À l'heure de la palette graphique et de Google Images, Honoré faisait de la résistance esthétique. Il dessinait toujours à l'ancienne, sur une table d'architecte des années cinquante, au milieu d'une multitude de boîtes à chaussures remplies de photos découpées dans les journaux, où il allait puiser son inspiration. Honoré m'aidait à prendre du recul pour mieux comprendre le monde.

Auteur: Fischetti Antonio

Info: Même pas morts. Suite au massacre de Charlie Hebdo

[ hommage ] [ épitaphe ]

 

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concordances maçonniques

[...] il y a plusieurs grades de l’Écossisme pour lesquels [Eugène] Aroux croit remarquer une parfaite analogie avec les neufs cieux que Dante parcourt avec Béatrice. Voici les correspondances indiquées pour les sept cieux planétaires : à la Lune correspondent les profanes ; à Mercure, le Chevalier du Soleil (28e) ; à Venus, le Prince de Mercy (26e, vert, blanc et rouge) ; au Soleil, le Grand Architecte (12e) ou le Noachite (21e) ; à Mars, le Grand Ecossais de Saint-André ou Patriarche des croisades (29e, rouge avec croix blanche) ; à Jupiter, le Chevalier de l’Aigle blanc et noir ou Kadosh. À vrai dire, quelques-unes de ces attributions nous semblent douteuses ; ce qui n’est pas admissible, surtout, c’est de faire du premier ciel le séjour des profanes, alors que la place de ceux-ci ne peut être que dans les "ténèbres extérieures" ; et n’avons-nous pas vu précédemment, en effet, que c’est l’Enfer qui représente le monde profane, tandis qu’on ne parvient aux divers cieux, y compris celui de la Lune, qu’après avoir traversé les épreuves initiatiques du Purgatoire ? Nous savons bien, cependant, que la sphère de la Lune a un rapport spécial avec les Limbes ; mais c’est là un tout autre aspect de son symbolisme, qu’il ne faut pas confondre avec celui sous lequel elle est représentée comme le premier ciel.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "L'Ésotérisme de Dante", éditions Gallimard, 1957, pages 21-22

[ interprétation ] [ symboles ] [ critique ]

 

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