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langage

Je pense que nous ne communiquons que trop bien, dans notre silence, dans ce qui est non-dit, donc ce qui se passe c'est une évasion continue, de désespérées tentatives d'arrière-garde afin de nous garder de nous-mêmes. La communication est trop alarmante. Entrer dans la vie de quelqu'un d'autre trop effrayant. Communiquer aux autres la pauvreté qui est la nôtre est une éventualité bien trop effroyable.

Auteur: Pinter Harold

Info:

[ corporel ] [ impudeur ] [ en creux ]

 

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révolte

De nos jours, nous voyons souvent mentionner le courage ou l'audace avec lesquels certain rebelle s'en prendra à une tyrannie séculaire ou une superstition désuète. Ce n'est pas faire preuve de courage que de s'en prendre à des choses séculaires ou désuètes, pas plus que de provoquer sa grand-mère. L'homme réellement courageux est celui qui brave des tyrannies jeunes comme le matin ou des superstitions fraîches comme les premières fleurs.

Auteur: Chesterton Gilbert Keith

Info: Dans "Le monde comme il ne va pas"

[ pressentiment ] [ esprit critique ] [ sédition d'arrière-garde ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

rêve

Les plats les plus succulents et les plus variés passaient en songe devant lui, dans une procession fantastique et interminable. Ce n'étaient que jambons rosés, chapons gras, dindonneaux truffés, perdrix rôties à la broche et pâtés de venaison, que suivaient en foule compacte les crèmes, les conserves, les gelées et les fruits variés du dessert; le tout suivi d'une formidable arrière-garde de vins de choix.
En un mot, tout ce que la vengeance d'une faim non satisfaite peut inventer pour torturer le cerveau d'un homme exténué.

Auteur: Marmette Joseph

Info: L'intendant Bigot

[ gastronomie ]

 

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femmes-hommes

Les misogynes cousus de fil blanc ne font plus peur à grand monde. Il en reste tout au plus un numéro de cirque que certains littérateurs nostalgiques, parmi lesquels des femmes, cherchant à démontrer qu'elles peuvent égaler les hommes en misogynie, s'amusent encore à exécuter pour distraire la galerie à bon compte. Napoléon et Proud'hon faisaient peur et faisaient mal; mais aujourd'hui, nos braves misos de service, combattants d'arrière-garde d'un virilisme démodé, qu'ils s'appellent Lartéguy, Cau, Michel Droit, Barjavel, Dutourd ou Dugland, nous feraient plutôt rire et servent finalement notre cause par l'absurde. Mais comment nous délivrer des autres ? Des misos subtils, des misos naïfs, des misos galants qui font appel "à ce qu'il y a de meilleur en nous" et qu'ils ont pris la peine de définir auparavant ?

Auteur: Groult Benoîte

Info: Le Féminin au Masculin

[ pensée-de-femme ] [ question ]

 

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stratégie du capitalisme

Le cul est devenu une silhouette. Et quelle silhouette ! Celle de l'archétype Hollywoodien. Les jeans à l'origine tenue de travail, permettent de camoufler cette promotion mondaine, du derrière. La tenue de vulgarisation Hollywoodienne pourra même être proposé comme mépris de toute sophistication mondaine (constante inversion des significations de la réalité par les signifiants mondains). Hollywood est descendu dans la rue, et les idéologies diront que la jeunesse tourne le dos au passé, qu'elle méprise les modes ! Promotion du derrière : il est devenu enfin une silhouette et celle-ci est celle de la mode. Une matière a pris forme. Ce qui était en puissance est devenu en acte. La sexualité a revêtu la mode. Quelle séduction ! Quel triomphe narcissique ! L'objet lourd, gros, obscène, la femme encombrée de son derrière, culpabilité secrète, pesante, pendante au dos (étalée sur la poitrine) s'efface et devient la silhouette longue, fine, souple, galbée, élégante "sans le vouloir", nonchalante, décontractée. Libre, l'unisexe. Pour revendiquer l'identité, (laquelle ?).

Le couturier vous faisait porter la toilette : toute une civilisation. Et celle-ci s'avérait non seulement incapable de résoudre le problème mais aussi de le poser. Que faire d'un derrière qui révèle, dans le moindre geste, à travers la sexualité, la maternité ? Cet élargissement du bassin, cette disposition de l'os iliaque, qui proclame la fonction de l'espèce en même temps que le désir de la créature ?

Le couturier ne savait comment s'y prendre : le cacher ou le révéler, le révéler en le cachant ? Ce qui s'avérait alors c'est l'ambiguïté du statut de la femme : objet de désir et moyen de reproduction, et à mesure que la bourgeoisie accède à la société civile - à la sphère des besoins - l'idéologie du désir se développe de telle manière que le derrière, moyen de reproduction est de trop (de Rubens, Fragonard, Delacroix, Renoir à Van Dongen et Modigliani)

Le nouveau bourgeois devenu le parfait consommateur ne veut que d'un derrière objet de désir. Le derrière de la pondeuse doit s'effacer pour ne plus être que la silhouette inventée par la libido capitaliste.

Cette opération est réalisée par les blue-jeans. L'eurêka de la mondanité : l'uniforme du désir, l'objectivation de la phallocratie. Voici le nouveau corps prêt à porter, le corps du désir. Les couturiers peuvent aller se rhabiller. Les modélistes doivent se soumettre au modèle. Certes, déjà la mode était descendue dans la rue. L'élégance des modélistes était devenue celle du prêt-à-porter. L'imitation de Chanel pour un dernier combat d'arrière-garde, une banalisation chère. Alors la femme pauvre élégante. La toilette de la femme qui ne peut la porter. Quel style : la prétention petite-bourgeoise de sa maman, affichée, proclamée. La copie de la copie comme bonne tenue respectueuse. Le blue-jeans permet de franchir d'un bond barrières et niveau de l'étiquette bourgeoise, pour revêtir le corps idéal, celui qu'Hollywood a mis si longtemps à forger dans son usine à rêver. Les jeans permettent de passer de la robe modèle au corps modèle. La toilette était valorisante du couturier de la mode. Elle revêtait le corps. Alors que les jeans donnent forme - parfaite - au corps. Le corps réinventé ! Une autre peau. La forme culturelle, d'abord prototype de l'usine à rêver, est reproduite en série. C'est le modèle parfait qui devient prêt-à-porter. Il suffit de l'endosser pour se l'approprier.

Blue-jeans, rêve de femme ! À la portée de toutes, corps parfait revêtu en masse. Enfin une féminité désencombrée de la maternité, le sexe sans la reproduction, le désir sans le mariage et le mariage avec le divorce. Le corps libre, naturel, spontané ! Le corps sans la toilette ! Le corps sans la mode !

C'est toute l'idéologie de la libéralisation qui est endossée avec les jeans. Idéologie sans laquelle ces jeans ne seraient qu'un banal instrument de mode.

Auteur: Clouscard Michel

Info: Le capitalisme de la séduction (1981, 340 p., éditions delga, 2006, p.49, 50, 51)

[ évolution vestimentaire ] [ féminisme ] [ masculinisation vestimentaire ]

 

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