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vacherie

Pour rire (du moins espérons-le), Margot Duras nous avait jadis produit, comme chef-d'oeuvre de la littérature à la fois féminine et contemporaine (rayez l'épithète que vous jugerez en contradiction avec le mot qu'elle qualifie), la liste des commissions de la ménagère. Dieu merci, les choses ne tenait que sur le quart d'une demi-page. Depuis, Gavalda a fait mieux -elle nous en sert des livres, écrits sur le même modèle, dont l'intérêt oscille entre le bon de commande d'une dinde du VIe arrondissement au magasin de surgelés Picard du bout de la rue, le journal intime d'une mongolienne sentimentale en train de tripler sa classe de seconde, et le skyblog d'une attardée de sous chef-lieu de canton, rêvant de son boy's band préféré.

Auteur: Prouvost d'Agostino Pierre-Emmanuel

Info: Journal impossible, Sur Anna Gavalda

[ écrivaine ]

 

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beaux-arts

Tout est dit lorsque le visiteur se trouve nez à nez avec la Papesse. "C'est une grande prêtresse du pouvoir féminin, de l'intuition, nous dit Niki de Saint-Phalle. Cette intuition féminine qui est une des clés de la sagesse. Elle représente l'irrationnel inconscient." L'eau, qui jaillit de sa bouche grande ouverte, dévale un long escalier évasé, recouvert de céramiques, et se jette dans un bassion aux rebords marquetés de faïences bleues. Le long des marches ondule un gigantesque serpent incrusté de carreaux bleus et blancs. Pas une ligne droite, pas d'angles droits, des courbes, des arrondis qui épurent ces figures de monstres de toute leur agressivité. Leur confèrent même une sorte de bonhomie. Le serpent, son emblème, et l'eau, élément féminin, accueillent dès l'entrée le spectateur.

Auteur: Reynaud Elisabeth

Info: Niki de Saint Phalle

[ femmes-par-femmes ]

 

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personnage

Représente-toi un homme aux larges épaules, surmontées d'une grosse tête informe, un visage terne, des sourcils gris et touffus sous lesquels étincellent deux yeux verts arrondis comme ceux des chats, et un nez gigantesque qui s'abaisse brusquement sur ses lèvres épaisses. Sa bouche contournée se contourne encore davantage pour former un sourire ; deux taches livides s'étendent sur ses joues, et des accents à la fois sourds et siffleurs s'échappent entre ses dents irrégulières. [...] Sa petite perruque qui couvrait à peine son cou, se terminait en deux boucles à boudin que supportaient ses grandes oreilles d'un rouge vif. [...] Toute cette figure composait un ensemble affreux et repoussant ; mais ce qui nous choquait tout particulièrement en lui, nous autres enfants, c'étaient ses grosses mains velues et osseuses.

Auteur: Hoffmann Ernst Thedor

Info: L'Homme au Sable

[ description ]

 
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insolite

Prenons un chiffre précis qui est bien connu des générations de parents et de médecins : la température normale du corps humain est de 38,6 Fahrenheit. Des études récentes portant sur des millions de mesures révèlent que ce chiffre est erroné ; la température normale du corps humain est en fait de 38,2 Fahrenheit. Le défaut n'est pas dû aux mesures originales du Dr. Wunderlich - elles ont été calculées en moyenne et sensiblement arrondies au degré le plus proche : 37 Celsius. Cependant, lorsque cette température a été convertie en Fahrenheit, l'arrondissement a été oublié et 98,6 a été considéré comme exact au dixième de degré près. Si l'intervalle initial entre 36,5 et 37,5 Celsius avait été traduit, les températures équivalentes en Fahrenheit auraient varié de 97,7 à 99,5. Apparemment, la discalculia* peut même provoquer des fièvres.

Auteur: Paulos John Allen

Info: A Mathematician Reads the Newspaper. Ranking Health Risks: Experts and Laymen Differ (p. 139). Basic Books. New York, New York, USA. Classement des risques pour la santé : Experts et profanes diffèrent (p. 139). Livres de base. New York, New York, États-Unis. 1995. *Difficulté à apprendre les principes du calcul, causée par un problème cérébral qui rend difficile l'utilisation du système symbolique.

[ anecdote ] [ transposition ] [ source d'erreur ] [ inexactitude ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

racisme

Ma profession c'est terroriste et ma vie elle se termine comme ça. Par une coupure dans les journaux :

"UN TERRORISTE RECONNU COUPABLE DE LA MORT DE DOUZE PERSONNES DANS UN ATTENTAT À LA BOMBE À PARIS.

Un jeune intégriste, sans doute d'origine algérienne, fortement soupçonné d'appartenir au réseau Al-Qaïda et à l'entourage proche d'Ousama Ben Laden, a été jeudi reconnu coupable d'avoir participé à un attentat à la bombe dans le XVIe arrondissement de Paris. […] Il a été condamné à la prison à perpétuité."

On n'apprend pas assez aux enfants ce que c'est qu'un terroriste, je trouve. Du coup tout le monde croit que c'est qu'un enculé, en général un Rebeu qui fait que buter des gens. Peut-être que c'est vrai mais comme dit le dico je trouve que c'est un peu réducteur. Le dico il dit aussi qu'un terroriste c'est quelqu'un qui sème la terreur partout où il passe. Comme le Petit Poucet avec ses cailloux qu'il balance par terre, quoi. Je suis exactement comme ça moi. Un putain de Poucet.

Auteur: Amellal Karim

Info: Cités à comparaître, Chapitre I, incipit

[ banlieues ] [ musulman ]

 
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échographie

Le jour où Pierre reçut la grande photo sur carton, il sauta en l'air, ne se contint plus.

- Je distingue très mal l'image.

On apercevait, en un brouillard de grisaille, le bas de la cage thoracique, l'ombre mate du bassin maternel et le squelette de l'enfant bien formé, la tête en bas, genoux au menton, faisant une immobile culbute où s'arrondissait son épine dorsale annelée dans un recroquevillement de momie péruvienne, comme dans les plus anciens ensevelissements humains, comme dans les jarres néolithiques.

- Que c'est laid ! dit Pierre, déçu.

- C'est ravissant, dit Hedwige, enthousiaste.

Quelques jours plus tard, ce fut une autre affaire. Cette fois, Pierre voulut écouter au stéthoscope battre le cœur de l'embryon. Il se penchait sur cette grande caverne habitée qu'était le corps d'Hedwige, appuyait son front contre elle, enfonçant aux oreilles les deux écouteurs, prêtant une attention auditive à ce ronron, à ce léger cliquetis qu'était le cœur de son enfant.

- Si tu me continues à me tourmenter ainsi, il aura des convulsions, cria Hedwige, crispée.

Auteur: Morand Paul

Info: l'homme pressé (1941, 350 p., Gallimard, p. 230, 231)

[ poésie du détail ] [ couple ] [ famille ] [ cocasserie émouvante ]

 

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couchant

Les beaux jours sont rares, mais de quelle magie ils parent la blanche banquise ! La plaine, comme poudrée de diamants, étincelle sous le clair soleil ; les icebergs et les hummocks dressent leurs arêtes d'argent et projettent derrière eux des ombres diaphanes, d'un bleu si pur qu'elles semblent un lambeau détaché du ciel. Les chenaux décrivent des méandres de lapis-lazuli, et, sur leurs bords, la jeune glace prend des teintes d'aigue-marine. Vers le soir, insensiblement, les ombres changent, tournent au rose tendre, au mauve pâle, et, derrière chaque iceberg, il semble qu'une fée, en passant, ait laissé accroché son voile de gaze. Lentement, l'horizon se colore en rose, puis en jaune orange, et, lorsque le soleil a disparu, longtemps encore une lueur crépusculaire persiste, s'estompant délicieusement sur le fond bleu sombre du ciel où scintillent, innombrables, les étoiles. Plus souvent, hélas ! la brume noie tout ce qui nous entoure dans de blancs floconnement ; les nuages bas se confondent avec les dos arrondis des hummocks ; les ombres ont disparu avec les contours des choses, et c'est à tâtons qu'il faut marcher dans ces blancheurs opaques.

Auteur: Gerlache de Gomery Adrien De baron

Info: Quinze mois dans l'Antarctique : L'Expédition de la Belgica 1897-1899, pp. 158-159, Chapitre 9, Le premier hivernage dans la banquise australe

[ pôle sud ]

 

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portrait

Le responsable kolkhozien chargé du ramassage et du stockage des baies était un homme que l'on eût dit fait d'éléments rapportés : une tête minuscule avec de petits yeux onctueux, mais conscients de leur propre dignité, sous un bonnet carré à l'ouzbèke, en tissu brodé noir argenté, le tout émergeant d'un long cou maigre surmontant, par ce qui ne pouvait être qu'une erreur de la nature, un corps massif ondulant comme de la pâte à tarte qu'il avait fait entrer avec les pires difficultés dans un veston de toile roussie, plein de taches, aux poches gonflées de factures. Sous la bedaine venaient des pattes étonnamment courtes, mais solidement accrochées et enfermées dans un pantalon bouffant de milicien. Par contre celui-ci ne s'insérait pas, comme aurait pu s'y attendre, dans des bottes d'allure martiale et les cordonnets qui auraient dû tirer le pantalon vers le bas se balançaient d'un air gaillard à la limite du cou-de-pied et des sandalettes beiges que son gros corps martyrisait. Tout cela réuni composait la personne de Tikhon Tikhonovitch Touguigkh, le responsable pour les baies de la coopérative kolkhozienne de l'arrondissement de Zima, la Station Hiver.

Auteur: Evtouchenko Evgueni Aleksandrovitch

Info: Les baies sauvages de Sibérie

[ vêtements ] [ composite ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

décor

Quand un voyageur dans le centre nord du Massachusetts prend la mauvaise direction au carrefour du péage d'Aylesbury juste après Dean's Corner, il découvre une campagne étrange et désolée. Le terrain s'élève peu à peu, les murs de pierre bordés de broussailles se pressent de plus en plus vers les ornières de la route sinueuse couverte de poussière. Les arbres des nombreuses zones forestières semblent trop grands, et les herbes sauvages, ronces et graminées manifestent une luxuriance qu'on leur voit rarement dans les régions défrichées. En même temps, les champs cultivés sont singulièrement rares et improductifs ; tandis que les maisons très dispersées présentent un aspect étonnamment uniforme de vieillesse, de misère et de délabrement. Sans savoir pourquoi, on hésite à demander son chemin aux silhouettes noueuses et solitaires aperçues de temps à autre sur un seuil croulant ou dans les prairies en pente semées de rochers. Elles sont tellement silencieuses et furtives qu'on se sent comme en face de choses défendues dont il vaut mieux ne pas se mêler. Quand une côte sur la route révèle les collines au-dessus des bois profonds, le sentiment de vague malaise grandit. Les sommets trop arrondis, trop symétriques pour évoquer un naturel rassurant, et parfois le ciel fait ressortir avec une particulière netteté les cercles bizarres de grandes colonnes de pierre dont la plupart sont couronnés.

Auteur: Lovecraft Howard Phillips

Info: Oeuvres de H.P. Lovecraft, tome 1, L'abomination de Dunwich

[ étrange ] [ inquiétant ] [ unheimlich ]

 
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Gaule

... Le Conseil de Paris a repoussé la proposition faite par des élus de gauche de la capitale de donner le nom d'une rue à Robespierre. Pour une fois, des élus socialistes, dont M. Delanoë, et des élus UMP ont trouvé l'énergie et le courage de se réconcilier dans ce grand dessein consistant à couper le kiki une seconde fois à l'un des plus grands acteurs de la Révolution française, lequel avait, il est vrai, la guillotine un peu facile pour les contre-révolutionnaires plus ou moins avérés, mais qui ne s'est pas fait prier quand il s'est agi de se faire raccourcir à son tour. Mon cher Stéphane, ayez l'amabilité de rappeler de ma part à votre ami Bertrand qu'un certain Jean Jaurès a existé, il y a longtemps, et qu'il écrivit ceci dans son histoire socialiste : "Devant le tribunal de l'histoire, je suis avec Robespierre et je vais m'assoir avec les jacobins !" Faites-lui savoir, dans la foulée qu'un grand historien du nom de Jules Michelet a également existé et que lui estimait que la Révolution française était un bloc. Bref, Paris n'aura toujours pas de rue Robespierre, alors que le massacreur des communards, Adolphe Thiers, dispose de la sienne dans le 16è arrondissement, comme il se doit. De toute façon, on s'en fout : l'essentiel, c'est que Dalida ait sa statue !

Auteur: Porte Didier

Info: Incorrigible

[ rue ] [ postérité ] [ ironie ]

 

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