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art pictural

- Vous reprenez l'argument de cette Américaine qui parle d'"insert prospectif" dans la Vénus d'Urbin et qui y voit une sorte d'emblème du déplacement du toucher vers le voir propre au dispositif d'Alberti.

- Mary Pardo ? Tout à fait. Ce qu'elle écrit est très bien et je regrette presque de ne pas y avoir pensé plus tôt, ou tout seul. C'est exactement ce déplacement, ce retrait du toucher pour le voir que la Vénus d'Urbin nous impose par sa mise en scène. La servante agenouillée touche mais n'y voit rien, nous voyons mais nous ne pouvons pas toucher et, pourtant, la figure nous voit et se touche...

- Une pin-up. C'est exactement ce que je vous disais. Une pin-up.

- Oh, Charles ! J'y renonce. C'est sans espoir. Vous ne voulez rien voir.

Auteur: Arasse Daniel

Info: On n'y voit rien : Descriptions, p 173. https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/bb/Tiziano_-_Venere_di_Urbino_-_Google_Art_Project.jpg

 
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Ajouté à la BD par miguel

art pictural

Et voilà, pour finir, pourquoi ses chevaux montrent si souvent et si aimablement leur croupe. Leurs beaux arrière-trains riches, denses, variés, pulpeux. Ronds. Chauds. Quels modèles ! Ne dites pas que ça ne vous fait penser à rien, ces demi-sphères en l’air sur leurs muscles. Ces modelés. Ces crinières. Ces flancs. Ces robes fauves, rousses ou dorées. Ou mouchetées. Ces rondeurs fruitées, soyeuses. Ne protestez pas que vous n’avez pas envie de leur mettre la main au panier à ces globes femelles en relief. Ne soyez pas plus chaste que Géricault lui-même dont toutes les croupes de chevaux additionnées parlent pour les culs féminins qu’il n’a pas peints. Pas voulu ? Pas pu ?  "Je commence par une femme, je finis par un lion", soupirait-il. Mais on cite moins souvent cette autre confidence où, parlant d’un ami et de lui-même, il avoue : "Nous aimons les grosses fesses." 

Auteur: Muray Philippe

Info: A propos de Géricault, dans "Exorcismes spirituels, tome 2 : Mutins de Panurge", éd. Les Belles lettres, Paris, 1998, page 317

[ représentation détournée ] [ sexualité ] [ érotisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

art pictural

Joanna Ashbury, ça sonne comme John Ashbery, et son long poème "autoportrait dans un miroir convexe" que je m'étaits promis de lire, rappelle-toi. Ashbery parle d'un tableau du cinquecento, une oeuvre de Parmigianino, j'ai aimé ce poème et j'ai voulu connaitre l'histoire du tableau. 

Un jour, le peintre - il est tout jeune, il a 21 ans, se voit dans un de ces miroirs de coiffeur convexe, et il veut faire son autoportrait. Il fait fabriquer au tour une coupe de sphère de bois, de la taille du miroir, afin de le reproduire exactement dans sa forme. En bas, au premier plan, il peint sa main, très grande, si belle qu'elle parait vraie, et au centre, à peine déformé, sa figure d'ange, gracieux, c'est presque un enfant. Le monde tournoie autour de ce visage, tout s'y déforme, plafond, lumière, perspective : c'est un chaos de courbes.

Auteur: Le Tellier Hervé

Info: L'Anomalie, p 309

[ portrait ] [ référence littéraire ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

art pictural

On avait en effet reconnu dans certains des tableaux peints par Schiele, que ce dernier était capable de retourner l'intérieur de l'homme vers l'extérieur, et l'on répugnait à regarder ce que l'on avait soigneusement caché de décomposition putride et galeuse. Egon Schiele a vu et peint des visages humains qui ont des lueurs pâles, qui sourient douloureusement, qui ressemblent à des visages de vampires à qui leur répugnante nourriture fait défaut. Les visages de possédés (!), dont les âmes sont purulentes, et qui coagulent des souffrances inouïes en un masque pétrifié...
Dans ces visages humains, il a vu et peint des yeux froids comme des pierres précieuses, qui rayonnent du pâle reflet de la décomposition, et il a peint la mort sous la peau. Avec une grande candeur, il voyait des mains tordues, déformées, des mains décharnées aux ongles jaunes... Mais on se trompe en pensant qu'il peint toutes ces choses par perversité...

Auteur: Roessler Arthur

Info: qui avait recueilli les souvenirs d'Egon Schiele

[ spectres ]

 

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art pictural

Une peinture de Klee intitulée "Angelus Novus" montre un ange qui semble sur le point de s'éloigner de quelque chose qu'il contemple fixement. Ses yeux sont fixes, sa bouche est ouverte, ses ailes sont déployées. C'est ainsi que l'on imagine l'ange de l'histoire. Son visage est tourné vers le passé. Là où nous percevons une chaîne d'événements, il voit une seule et unique catastrophe, qui ne cesse d'empiler les ruines les unes sur les autres et les jette à ses pieds. L'ange voudrait rester, réveiller les morts et réparer ce qui a été détruit. Mais une tempête souffle du Paradis ; sa prise sur les ailes de l'ange est d'une telle violence qu’il ne peut plus les fermer. Cette tempête le propulse irrésistiblement vers l'avenir auquel il tourne le dos, tandis que le tas de décombres qui se trouve devant lui croît vers le ciel. Cette tempête est ce que nous appelons le progrès.

Auteur: Benjamin Walter

Info: Sur le concept d'histoire, "Thèse IX" in Oeuvres III, page 434

[ interprétation ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

art pictural

Vous ne pouvez pas savoir, me répondit Monet, combien tout ce que vous venez de dire est véritable. C'est la hantise, la joie, la tourmente de mes journées. A ce point qu'un jour, me trouvant au chevet d'une morte qui m'avait été et m'était toujours chère, je me surpris, les yeux fixés sur la tempe tragique, dans l'acte de chercher machinalement la succession, l'appropriation des dégradations de coloris que la mort venait d'imposer à l'immobile visage. Des tons de bleu, de jaune, de gris, que sais-je ? Voilà où j'en étais venu. Bien naturel le désir de reproduire la dernière image de celle qui allait nous quitter pour toujours. Mais avant même que s'offrit l'idée de fixer des traits auxquels j'étais si profondément attaché, voilà que l'automatisme organique frémit d'abord aux chocs de la couleur, et que les réflexes m'engagent, en dépit de moi-même, dans une opération d'inconscience où se reprend le cours quotidien de ma vie. Ainsi de la bête qui tourne sa meule. Plaignez-moi, mon ami.

Auteur: Monnet Claude

Info: Rapporté par George Clémenceau dans : Claude Monnet intime, cité par Salva Rubio

[ seconde nature ] [ manie ]

 

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art pictural

Je suis le genre de mangaka qui prend comme point de départ ce qu’il aimerait dessiner, avant d’inventer une histoire.

A mes débuts, l’envie de représenter tel ou tel personnage était tellement forte que j’avais du mal a élaborer des intrigues qui tiennent la route… ça donnait des œuvres pas très claires pour les lectrices et lecteurs.

Pour "Lucja" aussi, je suis parti de l’image d’une "chevalière vêtue d’une armure à vapeur" comme héroïne ; Je me suis demandé comment rendre ce personnage attractif pour le public. Et puis, j’ai eu la chance de me rendre en Pologne, où j’ai découvert le château de Czocha. Cette visite a enflammé mon imagination : quel chevalier utilisant la technologie vapeur pourrait vivre en ces lieux ? A force de creuser, j’ai commencé à me familiariser avec la Pologne et la culture slave, et bientôt, l’univers de "la Pologne, pays des mille fumées" est apparu.

Merci de suivre les aventures de Lucja, guerrière d’un pays imaginaire entouré de mystère…

Auteur: Inada Coji

Info:

[ création ] [ image moteur ]

 
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art pictural

Swaine allait d'une toile à l'autre, sans mot dire, s'arrêtant un peu plus devant certaines, approuvant parfois de la tête. Quand il arriva devant Le seuil du Jardin, sa malingre silhouette se figea sur place. Il demeura plusieurs minutes absolument immobile - et Masson attendait, anxieux, comme si l'opinion de cet inconnu avait autant pesé dans la balance que celle d'un maître. Swaine revint à la table, toujours silencieux, et vida d'un trait son restant de cognac. Sa voix rauque et voilée, lorsqu'il se décida à parler, révélait son émotion.
- Vous... vous savez ce que vous avez fait ? dit-il enfin. Vous avez atteint le coeur même, l'essence. C'est un rêve, n'est-ce pas ?
- Un rêve, oui, dit Masson. Une copie.
Le regard de Swaine prit une fixité surprenante.
- Je vous envie, dit-il comme se parlant à lui-même, vous y êtes parvenu seul... plus tard, je vous expliquerai, les mots me manquent, ce soir.
Leur amitié data de ce jour, une amitié singulière et qui n'excluait, chez Masson, ni la perplexité, ni une sorte de réticence.

Auteur: Hardellet André

Info: Le Seuil du jardin, Imaginaire Gallimard, p. 44

[ anecdote ] [ admiration ]

 

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art pictural

C'est une si belle chose que la lumière, que Rembrandt, presque avec ce seul moyen, a fait des tableaux admirables. On ne conçoit point de rayons et d'obscurité qui appellent plus puissamment les regards. Il n'a, le plus souvent, représenté qu'une nature triviale, et cependant on ne regarde pas ses tableaux sans gravité et sans respect. Il se fait, à leur aspect, une sorte de clarté dans l'âme, qui la réjouit, la satisfait et la charme. Ils causent à l'imagination une sensation analogue à celle que produiraient les plus purs rayons du jour, admis, pour la première fois, dans les yeux ravis d'un homme enfermé jusque-là dans les ténèbres. Dans ses belles figures, comme son rabbi, la lumière, il est vrai, n'est plus l'objet principal dont l'imagination soit occupée ; mais elle est encore le principal moyen employé par l'artiste pour rendre le sujet frappant. C'est elle qui dessine ces traits, ces cheveux, cette barbe, ces rides et ces sillons qu'a creusés le temps. Ce que Rembrandt a fait avec le clair-obscur, Rubens l'a fait avec l'incarnat.

Auteur: Joubert Joseph

Info:

[ beaux-arts ] [ texte-image ] [ peinture ]

 
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art pictural

Plus que toute autre forme artistique, la photographie requiert d’être froid et dépassionné. (…)

Le traumatisme et la souffrance sont les fondements de l’art. J’y crois. Mais confronté à la tragédie, un peintre spécialisé dans les fresques ou dans les aquarelles peut vivre ce moment en être humain et redevenir artiste après. Face à la mort d’un être cher, un sculpteur ou un portraitiste peut d’abord souffrir, faire son deuil, guérir – puis créer. La plupart des artistes traversent l’existence de cette manière. Ils peuvent avoir des réactions normales face aux vicissitudes de l’expérience humaine. Ils peuvent traverser le monde avec compassion et camaraderie.

Ils peuvent créer plus tard. En dehors, ailleurs, au-delà.

Mais la photo est immédiate. Elle n’offre pas le luxe du temps. Confronté au sang, à la mort ou au changement, un photographe n’a pas d’autre choix que de saisir son appareil. L’artiste vient en premier, l’être humain en second. La photo est la captation neutre des événements, la chronique du sublime comme de l’effroyable. La nécessité veut que ce travail soit effectué sans émotion, sans attache, sans amour.

Auteur: Abby Geni

Info: Farallon Islands

[ distanciation ] [ froideur ]

 

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