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grâce divine

Les doctrines selon lesquelles l’homme, fondamentalement mauvais, est un instrument impuissant entre les mains de Dieu et qui lui assignent comme seule tâche de se soumettre à la volonté de Dieu qui peut le sauver selon un incompréhensible acte de justice, ces doctrines ne peuvent pas être une réponse acceptable pour un homme comme Luther, poussé à la fois par le désespoir, l’angoisse et le doute et en même temps par un si grand désir de certitude. En 1518, il eut une révélation soudaine. L’homme ne peut être sauvé du fait de ses vertus ; il ne devrait même pas méditer pour savoir si son travail est ou n’est pas acceptable aux yeux de Dieu ; mais il peut avoir la certitude de son salut s’il a la foi. La foi est donnée à l’homme par Dieu ; à peine l’homme a-t-il vécu cette incontestable expérience subjective de la foi, il peut alors être certain de son salut.

Auteur: Fromm Erich

Info: Dans "La peur de la liberté", pages 78-79

[ énantiodromie ] [ réassurance ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

donner

Un jour, un jeune garçon entra dans le restaurant d'un hôtel et s'assit à une table. Une serveuse lui apporta un verre d'eau.
- Combien coûte une glace garnie de fraises et de chocolat? demanda le garçon.
- Cinquante cents, répondit la serveuse.
Le garçon fouilla dans sa poche et en sortit des pièces de monnaie qu'il examina.
- Et combien coûte une glace sans rien dessus ? demanda-t-il.
Quelques personnes attendaient qu'on leur assigne une table. Impatiente, la serveuse répondit brusquement :
- Trente-cinq cents.
Le petit garçon compta de nouveau son argent.
- Je vais prendre la glace sans rien dessus.
La serveuse apporta la glace, déposa la note sur la table et repartit. Le garçon mangea toute la glace, paya la note et quitta le restaurant. Lorsque la serveuse revint pour nettoyer la table, sa gorge se serra. À côté de la coupe vide, le petit garçon avait soigneusement placé deux pièces de cinq cents et cinq pièces de un cent : son pourboire.

Auteur: Internet

Info:

[ canevas ]

 

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hommes-femmes

Vous croyez qu’en agissant ainsi vous aidez leurs épouses, leurs filles et leurs sœurs ? Elles sont toutes destinées à être louées, encensées en public et rabaissées dans le privé. Les allégez-vous du poids de leur vie quotidienne ? Soulagez-vous leur esprit épuisé par la monotonie de leurs tâches triviales et par l’obligation de mettre au pas leur corps qui galopait, leur cœur qui avait appris à voler et leur âme qui s’amusait à des cabrioles ? Or plus l’homme agit au gré de ses caprices, plus il est considéré, plus il nous écrase, plus il semble généreux. Et puis il court à sa perte, plus il conquiert. Les femmes, en revanche, doivent composer avec un corps qui porte depuis toujours inscrit en lui des échéances, des prescriptions et toutes sortes de mesures de précaution. En vous faisant payer, vous croyez vraiment les défendre ? Vous ne faites que renforcer les barreaux de leur cage ; vous leur assignez une valeur marchande et les réduisez à une réalité purement tangible et contrôlable.

Auteur: Masino Paola

Info: Dans "La Massaia", page 152

[ femme-par-femme ] [ ménagère ] [ inégalité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

épistémologie

Le danger majeur qui, selon Schrödinger, menace la représentation scientifique du monde est alors la tentation d'en opérer la clôture ici et maintenant, de pervertir le rêve mobilisateur d'un accomplissement toujours à venir par l'accomplissement toujours prématuré du rêve. Une tentation d'autant plus difficile à combattre qu'elle ne cesse de changer de masque selon l'époque et les circonstances, et qu'elle peut se vêtir tour à tour d'oripeaux théologiques ou de respectabilité scientiste. Dans un cas, elle se nomme la finalité, et dans l'autre la vérité. La finalité confère à ce qui apparaît le statut d'un texte dans lequel se déchiffre la perfection tautologique du divin. Par là, elle remplit la première mission que les religions lui assignent : "clore l'ouverture déconcertante d'une vision acquise par la seule expérience" *. La vérité pour sa part, constitue la version scientiste de la clôture ; elle hypostasie la simple adéquation d'un modèle en validité pérenne ; elle menace d'immobiliser le dynamisme d'un "programme de recherches" (au sens de Lakatos **) par la croyance en un système auto-producteur sans faille.

Auteur: Bitbol Michel

Info: "Esquisses, forme et totalité (Schrödinger et le concept d'objet)", in "Erwin Schrödinger, philosophy and the birth of quantum mechanics", éd. Frontières, p.56. * E. Schrödinger, "La nature et les grecs". ** Imre Lakatos (1922-1974) : logicien et épistémologue hongrois

[ quête infinie ] [ illusions théoriques ] [ citation philosophique ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

éloge

Quand Toussaint-Louverture vint, ce fut pour prendre à la lettre la déclaration des droits de l'homme, ce fut pour montrer qu'il n'y a pas de race paria ; qu'il n'y a pas de pays marginal ; qu'il n'y a pas de peuple d'exception. Ce fut pour incarner et particulariser un principe ; autant dire pour le vivifier. Dans l'histoire et dans le domaine des droits de l'homme, il fut, pour le compte des nègres, l'opérateur et l'intercesseur. Cela lui assigne sa place, sa vraie place. Le combat de Toussaint-Louverture fut ce combat pour la transformation du droit formel en droit réel, le combat pour la reconnaissance de l'homme et c'est pourquoi il s'inscrit et inscrit la révolte des esclaves noirs de Saint-Domingue dans l'histoire de la civilisation universelle. S'il y a dans le personnage un côté négatif — difficilement évitable d'ailleurs eu égard à la situation — c'est en même temps là qu'il réside : de s'être davantage attaché à déduire l'existence de son peuple d'un universel abstrait qu'à saisir la singularité de son peuple pour la promouvoir à l'universalité.

Insuffisante synthèse sans doute, mais qui donnait le branle décisif à l'histoire haïtienne. C'est pourquoi l'Intercesseur mérite bien le nom que lui donnent ses compatriotes d'aujourd'hui : le Précurseur.

Auteur: Césaire Aimé

Info: Toussaint-Louverture, la Révolution française et le problème colonial / Aimé Césaire ; préface de Charles-André Julien. - Paris : Présence africaine, 2004. - 345 p.-[3] p. de pl. ; 21 cm. ISBN 2-7087-0397-8. En guise de conclusion, pp. 344-345

[ racisme ] [ libération ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

rémunération

Inversement, à partir du moment où le salaire est déconnecté de la force de travail, rien ne s’oppose plus (sinon les syndicats) à une revendication salariale maximaliste, illimitée. Car s’il y a un "juste prix" à une certaine quantité de force de travail, il n’y a plus de prix pour le consensus et la participation globale. [...]

Salaire maximum pour un travail minimum : tel est le mot d’ordre. Escalade de la revendication dont l’issue politique pourrait bien être de faire sauter le système par en haut, selon sa propre logique du travail comme présence forcée. Car ce n’est plus alors en tant que producteurs que les salariés interviennent mais en tant que non-productifs, rôle que leur assigne le capital – et ils n’interviennent plus dialectiquement, mais catastrophiquement, dans le processus.

Moins on a à en faire, plus on doit exiger un salaire élevé, puisque ce moindre emploi est le signe d’une absurdité plus évidente encore de la présence forcée. Voilà la "classe" telle qu’en elle-même le capital la change : dépossédée de son exploitation même, de l’usage de sa force de travail, elle ne saurait faire payer trop cher au capital ce déni de production, cette perte d’identité, cette débauche. Exploitée, elle ne pouvait exiger que le minimum. Déclassée, elle est libre d’exiger tout.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Dans "L'échange symbolique et la mort", éditions Gallimard, 1976, pages 39-40

[ inversement proportionnel ] [ inflation ] [ travail social abstrait ] [ perte de la fonction d'index ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

théorie du genre

Ce livre [La Domination masculine de Pierre Bourdieu], où la différence des sexes est dénoncée comme une fiction, fruit d’une "violence symbolique" destinée à assurer la domination éternelle des hommes sur les femmes, débouche sur une obscure aspiration à en finir avec tous les processus différenciateurs qui ne peut que s’accompagner (mais ce n’est jamais dit) de la levée de l’inceste. Dans cette longue subversion de la norme hétérosexuelle, Bourdieu assigne aux homosexuels un rôle d’éclaireurs. Cependant, plus royaliste que la plupart d’entre eux, il demeure réservé concernant le Pacs, où il voit une soumission des intéressés à la "norme dominante", et même un coup d’arrêt au mouvement homosexuel de subversion symbolique permanente de la domination hétérosexuelle. Au bout du compte, ce n’est même pas l’hétérosexualité, ni la "violence masculine", qui sont visées, mais bien la simple division des sexes qui, assimilée à la division du travail, est regardée comme la source même de toute violence et, comme la division du travail, doit être abolie. Après seulement commencera le paradis de l’indifférenciation omnilatérale, où n’importe qui pourra être n’importe quoi, un rossignol, une pomme de douche, un boulon, une rose jaune faisant l’amour avec une feuille morte, etc. Et, bien sûr, chacun aussi s’exprimera dans une langue de feuille morte, de boulon, de rose jaune ou de pomme de douche. Car le rêve d’abolition de la "violence symbolique" débouche sur le meurtre de la parole, c’est-à-dire de ce qu’il y a de plus humain. C’est là ce que tous les Bourdieu présents et à venir ne disent jamais qu’ils veulent ; et pourtant, du fond de leur nihilisme rayonnant, ils ne veulent que ça.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 3", Les Belles Lettres, Paris, 2002, pages 149-150

[ critique ] [ imaginaire-symbolique ] [ régression ] [ stérile égalitarisme ]

 

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sociétés secrètes

En ce qui concerne les premiers [les Illuminés de Bavière], les fondateurs sont connus, et l’on sait de quelle façon ils ont élaboré le "système" de leur propre initiative, en dehors de tout rattachement à quoi que ce soit de préexistant ; on sait aussi par quels états successifs sont passés les grades et les rituels, dont certains ne furent d’ailleurs jamais pratiqués et n’existèrent que sur le papier ; car tout fut mis par écrit dès le début et à mesure que se développaient et se précisaient les idées des fondateurs, et c’est même là ce qui fit échouer leurs plans, lesquels, bien entendu, se rapportaient exclusivement au domaine social et ne le dépassaient sous aucun rapport. Il n’est donc pas douteux qu’il ne s’agit là que de l’œuvre artificielle de quelques individus, et que les formes qu’ils avaient adoptées ne pouvaient constituer qu’un simulacre ou une parodie d’initiation, le rattachement traditionnel faisant défaut tout autant que le but réellement initiatique était étranger à leurs préoccupations. Si l’on considère au contraire le Carbonarisme, on constate, d’une part, qu’il est impossible de lui assigner une origine "historique" de ce genre, et, d’autre part, que ses rituels présentent nettement le caractère d’une "initiation de métier", apparentée comme telle à la Maçonnerie et au Compagnonnage ; mais, tandis que ceux-ci ont toujours gardé une certaine conscience de leur caractère initiatique, si amoindrie soit-elle par l’intrusion de préoccupations d’ordre contingent, et la part de plus en plus grande qui leur a été faite, il semble bien (quoiqu’on ne puisse jamais être absolument affirmatif à cet égard, un petit nombre de membres, et qui ne sont pas forcément les chefs apparents, pouvant toujours faire exception à l’incompréhension générale sans en rien laisser paraître) que le Carbonarisme ait poussé finalement la dégénérescence à l’extrême, au point de n’être plus rien d’autre en fait que cette simple association de conspirateurs politiques dont on connaît l’action dans l’histoire du XIXe siècle.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "Aperçus sur l'initiation", Éditions Traditionnelles, 1964, page 84

[ pseudo-initiatique ] [ temporelles ] [ profanes ] [ historique ]

 

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sublimation

Sur quelques-uns des problèmes qui se rattachent à l'art et aux artistes, l'examen psychanalytique donne des éclaircissements satisfaisants ; d'autres lui échappent complètement.

La psychanalyse reconnaît également dans la pratique de l'art une activité qui se propose l'apaisement de désirs inassouvis et à la vérité tout d'abord chez l'artiste créateur et en conséquence chez l'auditeur et le spectateur.

Les forces pulsionnelles à l'œuvre dans l'art sont les mêmes conflits qui poussent à la névrose d'autres individus, qui ont déterminé la société à ériger ses institutions.

D'où vient à l'artiste la capacité de créer, cela ne relève pas de la psychologie.

L'artiste aspire d'abord à une autolibération et fait partager celle-ci, par l'intermédiaire de son œuvre, aux autres hommes qui souffrent des mêmes désirs réfrénés.

Il représente sans doute ses fantasmes de désirs les plus personnels comme accomplis, mais ceux-ci ne deviennent œuvre d'art que par un changement de forme qui atténue le choquant de ceux-ci, en dissimule l'origine personnelle et offre aux autres hommes, par le respect de règles esthétiques, des primes de plaisir séduisantes.

Il n'est pas difficile à la psychanalyse de montrer, à côté de la participation manifeste au plaisir artistique, une participation latente, ô combien plus active, provenant de sources cachées de la libération des pulsions.

La relation entre les impressions psychiques et le cours de la vie de l'artiste et ses œuvres comme réactions à ces excitations appartient aux plus attrayants objets de l'examen psychanalytique.

Du reste, la plupart des questions de la création artistique et de la jouissance artistique attendent encore un traitement qui laisse tomber sur elles l'éclairage d'une connaissance analytique et assigne sa place dans l'édifice complexe des compensations des désirs de l'homme.

En tant que réalité acceptée conventionnellement et dans laquelle, par la vertu de l'illusion artistique, des symboles et des formations substitutives peuvent provoquer de véritables affects, l'art forme un royaume intermédiaire entre la réalité qui interdit le désir et le monde imaginaire qui réalise le désir, et dans lequel les aspirations de toute-puissance de l'humanité primitive sont restées pour ainsi dire en vigueur.

Auteur: Freud Sigmund

Info: L'intérêt de la psychanalyse, 1913

[ activité transitionnelle ] [ signification ] [ planche de salut ]

 

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dépravation

En 1770, un père de famille vint se jeter aux pieds de M. de Sartines, et lui dit que la veille au soir on a enlevé sa fille, et qu'il ne sait ce qu'elle est devenue.
M. de Sartines lui promet une prompte vengeance, et lui assigne un jour pour lui donner des nouvelles sûres de son enfant; il fait faire les perquisitions les plus exactes, et parvient enfin à découvrir les ravisseurs. Le père revient aujour marqué ; M. de Sartines le reçoit les larmes aux yeux : "Hélas ! lui dit ce magistrat, vous êtes bien malheureux, mais je suis presque aussi à plaindre que vous : je sais où est votre fille, et je ne puis vous rendre justice : une autorité supérieure me lie les mains..." L'infortunée était au Parc aux Cerfs, et avait été enlevée pour les plaisirs du roi.
Les courtisans suivaient à l'envi l'exemple de leur maître. Quelques mois après, M. le duc de *** devient amoureux d'une jeune demoiselle très-jolie, fille d'un ancien officier : ne pouvant corrompre ni elle ni sa mère, par argent, il imagine un stratagème bien digne de la cour de Louis XV. Il se déguise avec quelques-uns de ses gens, met le feu pendant la nuit à la maison où demeuraient la mère et la fille; il entre comme pour donner du secours, enlève la demoiselle, la met dans un carrosse, et en abuse à deux lieues de là. Il se rend coupable du double crime de ravisseur et d'incendiaire.
Ce qu'il y a de remarquable, c'est qu'il ne fut point puni, malgré les plaintes de M. de Sartines; il en fut quitte pour quelque argent. Le duc de ***, son père, présenta au roi cette affaire comme une petite plaisanterie, et le monarque se contenta de recommander au fils d'être un peu plus sage à l'avenir.
Peu de seigneurs de la cour de France résistèrent à cette contagion, et se préservèrent de la corruption générale. M. le maréchal de Brissac était un de ces derniers.
Il y a quelques années qu'on le plaisantait sur la rigidité de ses principes d'honneur et de probité, et sur ce qu'il se fâchait, parce qu'on prétendait qu'il était c..., comme tant d'autres, Louis XV qui était présent, et qui riait de sa colère, lui dit : "Allons, monsieur de Brissac, ne vous fâchez point, c'est un petit malheur, ayez bon courage.
- Sire, répondit M. de Brissac, j'ai toutes les espèces de courage, excepté celui de la honte."

Auteur: Internet

Info: Correspondance secrète, année 1774, in le Dictionnaire encyclopédique d'anecdotes modernes, anciennes, françaises et étrangères d'Edmond Guerard

[ abus de pouvoir ] [ dépravation ] [ viol ] [ honneur ]

 

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