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ange gardien

Regardons maintenant le démon personnel. [...] La plupart des hommes - et certains dont on ne s’y attendrait pas - le cachent sous un pseudonyme qui varie selon leurs connaissances littéraires ou scientifiques. Le mien vint à moi très tôt; alors que j'hésitais, perplexe, entre plusieurs idées, il me dit: "Prends celle-ci, et pas une autre". J’obéis et j’en fus récompensé. [...]

Après cet incident, j'appris à compter sur lui et à reconnaître les signes de son approche. Si jamais je dissimulais la moindre chose de moi-même, à la façon d’Ananias dans la Bible, et même si je devais l’expulser plus tard, j’étais toujours puni, car il manquait alors quelque chose à mon conte, et je savais quoi. [...]

Mon démon était avec moi dans Les livres de la jungle, dans Kim et dans les deux Puck et je prenais grand soin de marcher tout doucement de peur qu’il ne se retire. Je sais qu’il ne le fit pas, car lorsque ces livres furent terminés, ils me le dirent eux-mêmes en émettant presque le "clic" du robinet qu’on ferme. [...] Prenez bien note de ceci: lorsque votre démon prend le commandement, n’essayez pas de penser consciemment, laissez-vous dériver, attendez et obéissez.

Auteur: Kipling Rudyard

Info: Something of Myself (New York: Double-day).

[ inspiration ] [ écriture ] [ création ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-hommes

Tout cela ne dura que quelques secondes. Il ne se passa rien d’ailleurs : nous nous tenions tous quatre comme figés. Frédéric dit, en désignant du doigt à Karol le pantalon un peu trop long du garçon, qui traînait par terre :
― Dites donc, il faudrait retrousser les jambes.
― C’est vrai, dit Karol.
Il se pencha. Frédéric dit :
― Une seconde.
Visiblement, ce qu’il avait à dire ne venait pas tout seul. Il se détourna un peu pour ne pas leur faire face et regardant droit devant lui, d’une voix enrouée mais distincte, dit :
― Non, attendez. Elle peut le faire, elle.
Il répéta :
― Elle peut le faire, elle.
L’impudeur de cette exigence - c’était comme de pénétrer en eux par effraction - recelait l’aveu : c’est cette excitation que j’attends de vous, faites-le, c’est ce que je veux, ce que je désire... Il les introduisait ainsi dans la dimension de notre désir, du désir que nous avions d’eux, l’espace d’une seconde leur silence en frémit. Ce qui suivit fut à ce point simple et facile, oui, "facile" que la tête m’en tourna, comme si un abîme s’ouvrait brusquement sous mes pas. Elle ne dit rien. Mais, s’étant penchée jusqu’à terre, elle releva les jambes du pantalon. Lui n’avait même pas bougé ; le silence de leurs corps était absolu.
Me frappa soudain avec une force angoissée la nudité étrange de cette cour de ferme, avec les timons des charrettes à ridelles pointant vers le ciel, l’abreuvoir fendu, la grange récemment couverte de chaume frais, tache claire sur le fond brunâtre du sol battu et du bois entassé.

Auteur: Gombrowicz Witold

Info: La Pornographie

[ instant suspendu ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

citation s'appliquant à ce logiciel

FLP est comme le monde astral, ne vous attendez pas à trouver des réponses, mais des pistes et une idée élargie de l'infini. Aucun point fixe ici, juste une volonté de faire participer les gens via des étapes mentales, lieux de méditation, stases amorcées par une idée, un mot, une conjonction de termes... Avant de reprendre la route.

FLP s'appuie beaucoup sur la logique formelle et la désambiguïsation (voir notre profession de foi) sans chercher à conclure, mais en tentant de rendre compréhensible, d'éclaircir, le SENS. De plus, de par la subjectivité des participants, FLP va souvent au-delà des associations d'idées, ce qui demande des efforts, puisque cet outil/base de données ne se refuse à rien, se contentant d'être un instrument puissant, expérimental, communautaire, libre... qui développe et construit petit à petit un corpus... en parallèle à une constante quête de clarification de ses classifications. Les chaines, citations liées et échanges entre utilisateurs allant dans ce sens.

FLP s'intéresse donc à tout en même temps, mélange le fond avec la forme, concilie ouverture maximale avec d'incessantes discussions sur les catalogages et autres taxonomies linguistiques. En ce sens cette application informatique communautaire se comporte comme les premiers humains qui utilisèrent l'écriture : elle crée des listes... Mais ici intriquées, interchangeables, modifiables, éphémères. Des volutes.

La réalité humaine pourrait bien être en train d'évoluer à cette image : d'une forme d'immobilité amenée par une réalité stable au premier abord, que renforce un besoin naturel d'homéostasie, elle se révèle bien plus complexe que cela, échangeant et mélangeant allègrement niveaux et vitesses, échelles et points de vues.

FLP tente donc, sémantiquement, de témoigner de ce continuel bouillonnement multidimensionnel, qui devrait grandir sans cesse, et, peut-être.... nourrir, voire élargir, certains esprits humains.

Auteur: Mg

Info: 13 avril 2020

[ trier ] [ réfléchir ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

procréation médicalement assistée

Malgré les postures faussement subversives des activistes LGBT contre "le modèle familial traditionnel", leur exigence d’accès à la PMA, comme celle des couples hétéros stériles, n’aspire qu’à reproduire ledit modèle : des parents et des enfants comme tout le monde. Les fanatiques du "tout social", en guerre contre "la révérence totale à l’égard de la nature" (Elisabeth Badinter), veulent des contrefaçons de la nature (biotechnologiques). Un enfant fabriqué en laboratoire plutôt qu’une famille sans enfant. Soit dit en passant, si le désir d’enfant est "on ne peut plus naturel", comme le déclare Marta Spranzi, alors il y a une nature humaine. On n’avait pas coutume d’entendre les déconstructionnistes soutenir pareille hérésie essentialiste. C’est comme ça les arrange.

La stérilité, naturelle ou provoquée par le mode de vie industriel (pollution, sédentarité, obésité, etc.), n’altère pas la santé. Elle relève plutôt du handicap, ou de la carence. La conception artificielle d’un enfant ne soigne pas l’infertilité, mais la compense. Elle est remboursée par la Sécu, à la différence des chiens d’aveugles — mais Libération ne milite pas contre cette inégalité-là.

Handicapés, nombre de sourds refusent une greffe d’implants cochléaires. Ils ne veulent pas être des hommes-machines dotés d’ouïe artificielle, mais enrichir la culture humaine de leur particularité et transmettre le langage des signes. Une solution humaine et autonome plutôt que l’automachination et la soumission à des dispositifs hétéronomes, qu’il leur est de plus en plus difficile à défendre puisque la technologie existe.

Comme eux, les couples infertiles et les célibataires qui acceptent leurs limites suscitent incompréhension et défiance. Pourquoi refuser un enfant puisque la technologie le permet ? C’est ainsi que la reproduction artificielle, même minoritaire, s’impose comme la référence, ses possibilités influençant désirs et comportements de toussétoutes. Attendez qu’on puisse choisir les caractéristiques de ses héritiers. Chacun sait que, passé un certain seuil, l’exception devient la norme. Le phénomène se répète à chaque saut technologique. La diligence n’a pas cohabité longtemps avec l’automobile et le train. Engendrer soi-même, gratuitement et au hasard, semblera bientôt aussi incongru que faire de l’auto-stop sans plateforme web.

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: Dans "Alertez les bébés ! ", éditions Service compris, 2020, pages 99-100

[ contradictions ] [ désir-loi ] [ normalisation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

totalitarisme

Quand la société impose à l'homme des sacrifices supérieurs aux services qu'elle lui rend, on a le droit de dire qu'elle cesse d'être humaine, qu'elle n'est plus faite pour l'homme, mais contre l'homme. Dans ces conditions, s'il arrive qu'elle se maintienne, ce ne peut être qu'aux dépens des citoyens ou de leur liberté! Imbéciles, ne voyez-vous pas que la civilisation des machines exige en effet de vous une discipline chaque jour plus stricte?

Elle exige au nom du Progrès, c'est à dire au nom d'une conception nouvelle de la vie, imposée aux esprits par son énorme machinerie de propagande et de publicité. Imbéciles! [...]

Avez vous jamais imaginé que dans une une société où les dépendances naturelles ont pris le caractère rigoureux, implacable, des rapports mathématiques, vous pourrez aller et venir, acheter ou vendre, travailler ou ne pas travailler, avec la même tranquille bonhomie que vos ancêtres? Politique d'abord disait Maurras. La Civilisation des Machines a aussi sa devise: "Technique d'abord! technique partout! Imbéciles! [...]

Dans un monde tout entier voué à l'Efficience, au Rendement, n'importe-t-il pas que chaque citoyen, dès sa naissance, soit consacré aux mêmes dieux? La Technique ne peut être discutée, les solutions qu'elle impose étant par définition les plus pratiques. Une solution pratique n'est pas esthétique ou morale. Imbéciles!

La Technique ne se reconnaît-elle pas déjà le droit, par exemple, d'orienter les jeunes enfants vers telle ou telle profession? N'attendez pas qu'elle se contente toujours de les orienter, elle les désignera. Ainsi à l'idée morale, et même surnaturelle de la vocation s'oppose peu à peu celle d'une simple disposition physique et mentale, facilement contrôlable par les Techniciens.

Croyez-vous, imbéciles, qu'un tel système, et si rigoureux, puisse subsister par le simple consentement? Pour l'accepter comme il veut qu'on l'accepte, il faut y croire, il faut y conformer entièrement non seulement ses actes, mais sa conscience. [...]

Il n'y a rien de plus mélancolique que d'entendre les imbéciles donner encore au mot de Démocratie son ancien sens. Imbéciles! Comment diable pouvez-vous espérer que la Technique tolère un régime ou le téchnicien serait désigné par le moyen du vote, c'est-à-dire non pas selon son expérience technique garantie par des diplomes, mais selon le degré de sympathie qu'il est capable d'inspirer à l'électeur? La société moderne est désormais un ensemble de problèmes techniques à résoudre. Quelle place le politicien roublard, comme d'ailleurs l'électeur idéaliste peuvent-ils avoir là-dedans? Imbéciles!

Auteur: Bernanos Georges

Info: Dans "La France contre les robots"

[ asservissement ] [ déshumanisation ] [ anti-technologie ] [ question ] [ coup de gueule ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

dialogue imaginaire

Café-Restaurant Lafayette (octobre 1926)

Rinette* me voici à Toulouse. Je garde de ces quelques jours à Paris un souvenir pauvre. Des visites, des courses, l’examen. Le déménagement de ma chambre d’hôtel. Le transport compliqué de malles trop lourdes pleines de livres et d’un tas d’objets extraordinaires dont je n’ai pas su me détacher. (...)

Maintenant je viens enfin m’asseoir tranquillement auprès de vous. Ce que vous ne m’avez pas permis là-bas. et vous me reprochiez de ne pas faire la cour à des tas de gens dont je me moquais éperdument et qui me volaient votre présence - je sais mal préciser ma grande rancune. (…) Et je viens m’asseoir près de vous ce que sans doute vous ne me permettez pas non plus. Ce qui vous agace. Mais si vous saviez comme je m’en moque. Car je vous fabrique ce soir à mon gré et si vous saviez comme vous êtes gentille. Au fond ce sont les seules conversations que j’aie avec vous. Celles que j’invente en moi-même. Et vous êtes d’une patience. Et d’une intelligence : vous comprenez tout. Et moi je deviens bavard : ça c’est merveilleux. Quelle revanche je prends avec mon amie inventée. Car c’est peut-être parce que je vous invente que je tiens tellement à vous. Parfois pourtant vous cadrez avec votre image. En tout cas vous l’alimentez. (…)

C’est dommage que vous soyez capable de me faire parfois un peu de peine - et que je me protège si mal. Car votre image est ce soir très légère. Si j’écrivais des vers je dirais de bien jolies choses. Je dirais "votre image - à la ligne - pèse le poids d’une colombe…" Ça c’est ravissant. Et puis c’est aimable. Je ne sais pas si vous comprenez combien c’est ravissant. Cet oiseau envisagé comme quelque chose de pas durable. On fait "Pfff…" et on est libre. Malheureusement parfois c’est un pavé. Devant ma boîte aux lettres je fais bien " Pfff…". Mais le pavé pèse tout de même. Voilà. Tant pis pour vous, cette lettre. D’ailleurs elle n’est pas adressée à vous. J’ai bien le droit de faire la conversation avec moi-même. J’ai un peu déballé mes valises, mais en trichant. Maintenant si vous vous attendez à ce que je vous dise la date de mon départ, le temps qu’il fait et le menu de mon dîner vous n’aurez rien. Je possède à St-Maurice un grand coffre. J’y engloutis depuis l’âge de sept ans mes projets de tragédie en cinq actes, les lettres que je reçois, mes photos. Tout ce que j’aime, pense et tout ce dont je veux me souvenir. Quelquefois j’étale tout pêle-mêle sur le parquet. Et à plat ventre je revois des tas de choses. Il n’y a que ce grand coffre qui ait de l’importance dans ma vie. Le reste, le temps qu’il fait, le menu des dîners, ce que je deviendrais je m’en fous. Je n’ai plus rien à dire à votre image…

Antoine

Auteur: Saint-Exupéry Antoine de

Info: Lettres de jeunesse, Gallimard Folio, 1976, extraits des pp 59 à 63. *Renée de Saussine, amie d'enfance

[ épistole ] [ prosopopée ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

résistant-occupant

- J’y vais, dit l’ouvrier.

- Tu y vas ?

- Je veux apprendre à fond.

- Tu veux peut-être apprendre un peu trop.

- C’est que j’aime ça.

- Alors, vas-y.

L’ouvrier prit, sous le siège, un revolver.

- Attention : cette fois-ci, c’est face à face.

- C’est ça que je veux apprendre.

L’ouvrier descendit.

- Nous allons jusque sous le pont du chemin de fer. Rejoins-nous là avec la moto.

Un bref coup de klakson, interrogatif, parvint de Metastase. Les deux camions repartirent. L’ouvrier entra dans la maison.

- Une petite grappa ?

- Pas de grappa.

C’était une vieille derrière le comptoir.

- Quelque chose de chaud ?

- Rien de chaud.

- Même si j’attends ?

- Si vous attendez, oui. Du café de chicorée.

- Je vais attendre. Ce sera long ?

-I l faut que le percolateur chauffe. Je viens de l’allumer.

Il s’assit à un guéridon de fer, regarda et vit l’Allemand, assis, dans le coin près de la porte, qui attendait, lui aussi.

Il lui fit un clin d’œil.

- Hein ? demanda l’Allemand.

Ce n’était plus un jeune homme, il avait sur la poitrine un petit ruban, celui d’une campagne, non point celui d’une décoration. Et sa voix fut très timide. "Hein ?" demanda-t-il.

L’ouvrier détourna de lui son petit visage.

Bon Dieu de bon Dieu ! pensa-t-il. Qu’avait donc un Allemand à être triste comme ça ?

Il était assis, les jambes écartées, le dos appuyé au dossier de la chaise, la tête un peu en arrière, et le visage triste, perdu, un visage las d’ouvrier.

Bon Dieu de bon Dieu ! N’était-il donc pas vainqueur ? N’était-il pas en terre conquise ? Qu’avait donc à être triste comme ça, un Allemand qui était vainqueur ?

Il le regarda de nouveau, et vit que l’autre ne le regardait pas. Il avait baissé davantage encore les yeux, comme humilié. Un moment, il observa ses mains ; d’un côté, de l’autre, les deux à la fois, et ce fut un geste long comme en font seulement les ouvriers.

Bon Dieu de bon Dieu ! se dit-il de nouveau.

Il le vit non sous l’uniforme, mais tel qu’il avait pu être : des vêtements de travail humain sur le dos, un béret de mineur sur la tête.

[…]

Il se leva, une main dans la poche, et il s’approcha de la porte.

Il l’ouvrit.

L’Allemand leva la tête et, tristement, lui sourit ; doucement aussi. Il semblait que l’on vît sur son visage ce qu’était la crasse du charbon.

Il sortit.

Bon Dieu de bon Dieu ! pensait-il. Il prit la moto et mit plein gaz.

Auteur: Vittorini Elio

Info: Dans "Les hommes et les autres", trad. Michel Arnaud, éd. Gallimard, 1947, pages 243-245

[ ennemi ] [ inquiétante ressemblance ] [ seconde guerre mondiale ] [ entre civils ] [ naturelle empathie ]

 
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désinformation

Vous vous souvenez de la psychose sur les punaises de lit à Paris ? C'était de la propagande... russe !

Vous les avez sûrement déjà oubliées, mais les punaises de lit ont pourtant accaparé l'attention de tous les médias en fin d'année dernière. Cet épisode, devenu viral sur les réseaux sociaux, pourrait bien avoir été " artificiellement amplifié " par la Russie, selon le ministre délégué français à l'Europe, Jean-Noël Barrot.

À l'été dernier, qui aurait pu imaginer un seul instant que de si petits insectes parviendraient à accaparer le débat public ? Pourtant, les punaises de lit se sont immiscées dans le quotidien des Français lors de leur dernier séjour à la Ville Lumière, au point de provoquer l'hystérie générale, particulièrement à l'approche des Jeux Olympiques de Paris 2024. D'ailleurs, le phénomène a pris une ampleur considérable sur Tik-Tok.

Pour Jean-Noel Barrot, il ne fait désormais plus l'ombre d'un doute que la Russie a joué un rôle dans le battage médiatique autour des punaises de lit dans l'Hexagone…

La psychose autour des punaises de lit à Paris aurait été amplifiée par la Russie

Si cet épisode semble aujourd'hui loin derrière nous, force est d'admettre que les punaises de lit ont chamboulé le quotidien des parisiens à l'automne dernier. Fauteuils de cinéma, sièges de train, écoles, lits… aucun lieu ne leur résistait pour semer la pagaille autour d'elles et se nourrir du sang des habitants ainsi que des touristes à Paris.

Mais, pour le ministre délégué français à l'Europe Jean-Noël Barrot, " la polémique des punaises de lit (...) a été artificiellement amplifiée sur les réseaux sociaux par des comptes dont il a été établi qu’ils sont d’inspiration ou d’origine russe ".

(Photo - Les punaises de lit sont très douées pour se dissimuler là où vous ne les attendez pas)

Vendredi dernier, sur la chaîne TF1, le ministre a même ajouté que le phénomène a été " très largement été amplifié par des comptes liés au Kremlin ", comme cela nous est rapporté par 20 minutes

La Russie, première menace dans la guerre informationnelle ?

En se fondant sur les récentes déclarations de Jean-Noël Barrot, les opérations de cyberattaques et de désinformation en provenance de la Russie se seraient considérablement multipliées ces deux dernières années, coïncidant ainsi avec le début de la guerre en Ukraine. 

Pour soutenir ses propos, celui-ci a même affirmé que " le président de la République a créé en 2021 un service qui s'appelle Viginum, dont la mission est de détecter ces manœuvres qui visent à déstabiliser l'opinion publique en France et à affaiblir le soutien public à l'Ukraine ".

Comme le rappellent nos confrères de la Tribune, Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, a déclaré cette semaine que la Russie représentait " la première menace " dans la guerre informationnelle. La France ayant présenté son soutien aux réfugiés ukrainiens, les services russes auraient discrètement contribué à répandre la psychose engendrée par les parasites à l'automne 2023, créant ainsi de faux rapprochements entre l'arrivée des Ukrainiens sur le sol français et l'invasion des punaises de lit.

Auteur: Internet

Info: https://www.clubic.com/, Mérouan Goumiri  2 mars 2024

[ cyberguerre ] [ propagande ] [ manipulation ] [ PsyOps ]

 

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querelle religieuse

[…] quand vous dites que tous les justes ont le pouvoir prochain d’observer les commandements, vous entendez qu’ils ont toujours toute la grâce nécessaire pour les accomplir, en sorte qu’il ne leur manque rien de la part de Dieu. Attendez, me dit-il, ils ont toujours tout ce qui est nécessaire pour les observer, ou du moins pour le demander à Dieu. J’entends bien, lui dis-je ; ils ont tout ce qui est nécessaire pour prier Dieu de les assister, sans qu’il soit nécessaire qu’ils aient aucune nouvelle grâce de Dieu pour prier. Vous l’entendez, me dit-il. Mais il n’est donc pas nécessaire qu’ils aient une grâce efficace pour prier Dieu ? Non, me dit-il, suivant M. Le Moyne.

Pour ne point perdre de temps, j’allai aux Jacobins, et demandai ceux que je savais être des nouveaux Thomistes. Je les priai de me dire ce que c’est que pouvoir prochain. N’est-ce pas celui, leur dis-je, auquel il ne manque rien pour agir ? Non, me dirent-ils. Mais, quoi ! mon Père, s’il manque quelque chose à ce pouvoir, l’appelez-vous prochain ? et direz-vous, par exemple, qu’un homme ait, la nuit et sans aucune lumière, le pouvoir prochain de voir ? Oui-da, il l’aurait selon nous, s’il n’est pas aveugle. Je le veux bien, leur dis-je ; mais M. Le Moyne l’entend d’une manière contraire. Il est vrai, me dirent-ils ; mais nous l’entendons ainsi. J’y consens, leur dis-je. Car je ne dispute jamais du nom, pourvu qu’on m’avertisse du sens qu’on lui donne. Mais je vois par là que, quand vous dites que les justes ont toujours le pouvoir prochain pour prier Dieu, vous entendez qu’ils ont besoin d’un autre secours pour prier, sans quoi ils ne prieront jamais. Voilà qui va bien, me répondirent mes Pères en m’embrassant, voilà qui va bien : car il leur fait de plus une grâce efficace qui n’est pas donnée à tous, et qui détermine leur volonté à prier ; et c’est une hérésie, de nier la nécessité de cette grâce efficace pour prier.

Voilà qui va bien, leur dis-je à mon tour ; mais selon vous, les Jansénistes sont catholiques, et M. Le Moyne hérétique ; car les Jansénistes disent que les justes ont le pouvoir de prier, mais qu’il faut pourtant une grâce efficace, et c’est que vous approuvez. Et M. Le Moyne dit que les justes prient sans grâce efficace, et c’est ce que vous condamnez. Oui, dirent-ils, mais M. Le Moyne appelle ce pouvoir pouvoir prochain.

Quoi ! mes Pères, leur dis-je, c’est se jouer des paroles de dire que vous êtes d’accord à cause des termes communs dont vous usez, quand vous êtes contraires dans le sens. Mes Pères ne répondent rien ; et sur cela mon disciple de M. Le Moyne arriva par un bonheur que je croyais extraordinaire […]

Je dis donc à mon disciple de M. Le Moyne : Je connais un homme qui dit que tous les justes ont toujours le pouvoir de prier Dieu, mais que néanmoins ils ne prieront jamais sans une grâce efficace qui les détermine, et laquelle Dieu ne donne pas toujours à tous les justes. Est-il hérétique ? Attendez, me dit mon docteur, vous me pourriez surprendre. Allons doucement, distinguo ; s’il appelle ce pouvoir pouvoir prochain, il sera thomiste, et partant catholique ; sinon, il sera janséniste, et partant hérétique.

Auteur: Pascal Blaise

Info: Les " Provinciales ", Première lettre, éditions Gallimard, 1987, pages 47-48

[ jansénisme ] [ jésuites ] [ désaccord ] [ sophisme ] [ nomination ]

 

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geek

Ils en ont attrapé un autre aujourd'hui, c'est partout dans les journaux. "Un adolescent arrêté dans un scandale de crime informatique", "Hacker arrêté après une falsification bancaire" ...
Putains les gars. Ils sont tous pareils.
Mais n'avez-vous jamais, dans votre psychologie à trois balle de techno cerveau des années 50, jeté un oeil derrière les yeux du pirate ? Ne vous êtes vous jamais demandé ce qui l'a fait cliquer, quelles forces l'ont façonné, ce qui peut l'avoir moulé?
Je suis un hacker, entrez dans mon monde...
Le mien est un monde qui commence avec l'école... Je suis plus intelligent que la plupart des autres enfants, cette merde qu'ils nous enseignent m'ennuie ...
Putain de mauvais élève. Tous les mêmes.
Je suis au lycée ou au collège. J'ai écouté les enseignants expliquer pour la quinzième fois comment réduire une fraction. Je comprends très bien. "Non, madame Smith, je ne montre pas mon travail, je le fais dans ma tête..."
Putain. Il a probablement copié. Ils sont tous pareils.
J'ai fait une découverte aujourd'hui. J'ai trouvé un ordinateur. Attendez une seconde, c'est cool. Il fait ce que je veux. S'il fait une erreur, c'est parce que j'ai merdé. Pas parce qu'il ne m'aime pas... Ou se sent menacé par moi.. Ou pense que je suis un âne intelligent.. Ou que je n'aime pas l'enseignement et suis à la mauvaise place...
Putain de gamin. Tout ce qu'il fait c'est de jouer à des jeux. Tous pareils.
Et puis c'est arrivé... une porte s'est ouverte vers un monde... surgissant via la ligne téléphonique comme l'héroïne au travers des veines d'un toxicomane, pulsion électronique envoyée, quête du refuge des incompétences au jour le jour... Une planche de salut est trouvée. "C'est ça ... c'est à ça que j'appartiens..." Je connais tout le monde ici... même si je ne les ai jamais rencontrés, n'ai jamais parlé avec eux, peut-être jamais en entendu parler... Je vous connais tous ...
Putain de môme. Encore vissé à sa ligne téléphonique. Tous pareils ...
Tu parles qu'on est tous les mêmes... A l'école on nous a alimentés à la cuillère avec de la nourriture pour bébé alors qu'on avait de l'appétit pour du steak... les morceaux de viande que vous avez laissé passer à travers étaient pré-mâchés et sans saveur. Nous avons été dominés par les sadiques, ou ignorés par les apathiques. Les rares qui avaient quelque chose à enseigner nous trouvaient disposés, mais ces profs là sont comme des gouttes d'eau dans le désert.
C'est notre monde maintenant... monde de l'électron et du commutateur, de la beauté du baud. Nous faisons usage d'un service déjà existant sans payer pour ce qui pourrait être bon marché si ce n'était pas exploité par des gloutons profiteurs, et vous nous nommez criminels. Nous explorons... et vous nous nommez malfaiteurs. Nous cherchons le savoir... et vous nous appelez criminels. Nous existons sans couleur de peau, sans nationalité, sans dénomination religieuse... et vous nous appelez criminels. Vous construisez des bombes atomiques, vous faites des guerres, vous tuez, trichez, nous mentez et essayez de nous faire croire que c'est pour notre propre bien, bref nous sommes des criminels.
Oui, je suis un criminel. Mon crime est d'être plein de curiosité. Mon crime est de juger les gens par ce qu'ils disent et pensent, pas par ce à quoi ils ressemblent. Mon crime est d'être plus malin que vous, quelque chose que vous ne me pardonnerez jamais.
Je suis un pirate, et ceci est mon manifeste. Vous pouvez arrêter cette personne là, mais vous ne pouvez pas nous arrêter tous... après tout, nous sommes tous les mêmes.

Auteur: Loyd Blankenship

Info: Le Manifeste du Hacker, 8 janvier 1986. Sous le pseude de : Le Mentor

[ liberté ] [ refuge ] [ Internet ]

 

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