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conseils

Méfiez-vous de l'irrationnel, même s'il est séduisant. Évitez le " transcendant " et tous ceux qui vous invitent à vous y subordonner ou à vous y annihiler. Méfiance à l'égard de la compassion ; préférez la dignité pour vous-même et pour les autres. N'ayez pas peur d'être considéré comme arrogant ou égoïste. Imaginez tous les experts comme s'ils étaient des mammifères. Ne soyez jamais un spectateur d'injustice ou de stupidité. Cherchez le débat et la dispute pour eux-mêmes ; une fois mort vous aurez tout le temps de la fermer. Mettez en question vos propres motivations et vos excuses. Ne vivez pas pour les autres plus que vous ne vous attendriez à ce qu'ils vivent pour vous.

Auteur: Hitchens Christopher

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[ attitude ] [ vivre ] [ être ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

écriture

Je ne sais pas faire des poèmes, ne me considère pas comme un poète, ne trouve pas particulièrement de la poésie dans les poèmes et ne suis pas le premier à le dire. La poésie qu'elle soit transport, invention ou musique est toujours un impondérable qui peut se trouver dans n'importe quel genre, soudain élargissement du monde. Sa densité peut être bien plus forte dans un tableau, une photographie, une cabane. Ce qui irrite et gêne dans les poèmes, c'est le narcissisme, le quiétisme (deux culs de sac) et l'attendrissement assommant sur ses propres sentiments. Je finis par le pire : le côté délibéré. Or, la poésie est un cadeau de la nature, une grâce, pas un travail. La seule ambition de faire un poème suffit à le tuer.

Auteur: Michaux Henri

Info: Ecrit en 1943

[ murphique ] [ poétique ]

 

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vieillir

[...] par la vertu du grand mystère de la vie humaine, l’ancien chagrin se transforme progressivement en une douce joie attendrie ; à la place du jeune sang bouillant, vient une vieillesse douce et sereine ; je bénis le lever quotidien du soleil et mon cœur lui chante comme jadis, mais déjà je préfère son coucher, ses longs rayons obliques, et avec lui de doux souvenirs paisibles, attendris, les chères images de toute une vie longue et bénie, et au-dessus de tout la vérité divine qui attendrit, apaise, qui absout ! Ma vie s’achève, je le sais et je le perçois, mais pour chaque jour qui me reste, je sens ma vie terrestre rejoindre déjà une vie nouvelle, infinie, inconnue, mais toute proche et dont le pressentiment fait vibrer mon âme de ravissement, resplendir mon esprit et pleurer mon cœur d’allégresse...

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Dans "Les Frères Karamazov", volume 1, traduction d'Elisabeth Guertik, le Cercle du bibliophile, page 375

[ mort ] [ perception du monde ] [ crépuscule ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

amour

Alors, comme si sa destinée se fût accomplie à cet instant, une soudaine et corrélative révélation s’était faite, en cet élu de la Douleur, de sa propre puissance affective, jusqu’alors inconnue de lui-même, enveloppée et flottante dans l’amnios… Une surprenante avidité de tendresse humaine fut l’accompagnement immédiat des surnaturelles appétences de ce vierge cœur.

Du premier coup, sans avoir passé par le cloaque des intermédiaires impressions cupidiques, il se trouva prêt pour la grande tribulation passionnelle. Tout ce que la misère et les défiances d’un rétractile orgueil avaient, jusque-là, comprimé, fit explosion : l’ignorance, les niaises pudeurs, les crédulités jobardes, les lyriques éruptions, les attendrissements dangereux, le besoin subit de se fendre l’âme du haut en bas, au milieu du hennissement sexuel, enfin, tout le déballage coquebin d’un chérubinisme attardé et grandiloque. Éternelle dilapidation des mêmes trésors pour aboutir à l’empyreume fatal de la passion satisfaite !

Auteur: Bloy Léon

Info: Dans "Le Désespéré", Livre de poche, 1962, page 60

[ coup de foudre ] [ étapes obligatoires ] [ volupté ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

au revoir

Une certitude affreuse lui avait serré le cœur tout d’un coup : Pauline allait mourir, peut-être ne passerait-elle pas la nuit. […]
Cependant, la nuit se termina sans catastrophe. Deux journées passèrent encore. Mais, à présent, il y avait entre eux un nouveau lien, la mort toujours présente. Elle ne faisait plus aucune allusion à la gravité de son état, elle trouvait la force de sourire ; lui-même parvenait à feindre une tranquillité parfaite, un espoir de la voir se lever d’une heure à l’autre ; et, pourtant, chez elle comme chez lui, tout se disait adieu, continuellement, dans la caresse plus longue de leurs regards qui se rencontraient. La nuit surtout, lorsqu’il veillait près d’elle, ils finissaient l’un et l’autre par s’entendre penser, la menace de l’éternelle séparation attendrissait jusqu’à leur silence. Rien n’était d’une douceur si cruelle, jamais ils n’avaient senti leurs êtres se confondre à ce point.

Auteur: Zola Emile

Info: Les Rougon-Macquart, tome 12 : La Joie de vivre

[ mort ] [ séparation définitive ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

féminisme

D'autant plus troublant, à ce titre, est le cas de Rosa Bonheur (1822-1899), peintre dont la gloire est plus grande aux Etats-Unis qu'en France, et qui eut l'habileté de mener une existence à contre-courant de bien des conventions sans jamais faire scandale. et pourtant, si l'on veut résumer grossièrement les éléments du délit, elle fut:
1) une femme artiste; 2) une peintre qui au lieu de s'attendrir devant des fleurs, des enfants, des humains, prit pour sujet des vaches, des porcs et des lions; 3) qui vécut ouvertement sa vie amoureuse avec des jeunes femmes; 4) qui installa dans le jardin de son château de By, en Seine-et-Marne, une foule de bêtes, dont une lionne en liberté dans le parc et la maison; 5) qui obtint du préfet de police un sauf-conduit spécial pour se travestir en homme... Il y avait là de quoi choquer plus d'un bien-pensant. Au contraire, elle fut honorée, respectée, décorée, comme protégée par son nom magique.

Auteur: Braudeau Michel

Info: Six excentriques, p. 62-63

[ homo ] [ femmes-par-hommes ] [ originale ]

 

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justification

Un domestique disait tous les jours à son maître: " Monsieur a des valeurs dans son secrétaire et monsieur y laisse toujours la clef. Monsieur a tort : un jour, on volera monsieur. " En effet, un jour, monsieur fut volé. Il alla raconter sa mésaventure au commissaire de police, en s'accusant de n'avoir pas suffisamment écouté lès avertissements de son vertueux Scapin. Cette touchante sollicitude du domestique pour les trésors de son maître eût arraché des larmes à tout autre mortel qu'un commissaire de police. Mais le magistrat sceptique ne s'attendrit pas ; bien plus, il osa soupçonner Caleb. Que dis-je! il osa le faire arrêter ! il osa même le faire fouiller, et on trouva sur lui les billets de banque qui manquaient dans le secrétaire de son maître.
Voici donc quel fut le système du domestique de mon ami : " Je suis, dit-il au magistrat, une victime de l'amour propre. J'avais prédit à mon maître qu'on le volerait; on ne le volait pas : je craignis de passer à ses yeux pour un imbécile."

Auteur: Villemot Auguste

Info: La vie à Paris

[ larcin ]

 

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joie amoureuse

Ils s’assirent, la tête à l’abri et les pieds dans la chaleur. Ils regardaient toute cette vie grouillante et petite qu’un rayon fait apparaître ; et Jeanne attendrie répétait : "Comme on est bien ! que c’est bon la campagne ! Il y a des moments où je voudrais être mouche ou papillon pour me cacher dans les fleurs."

Ils parlèrent d’eux, de leurs habitudes, de leurs goûts, sur ce ton plus bas, intime, dont on fait les confidences. Il se disait déjà dégoûté du monde, las de sa vie futile ; c’était toujours la même chose ; on n’y rencontrait rien de vrai, rien de sincère.

Le monde ! elle aurait bien voulu le connaître ; mais elle était convaincue d’avance qu’il ne valait pas la campagne.

Et plus leurs cœurs se rapprochaient, plus ils s’appelaient avec cérémonie "monsieur et mademoiselle", plus aussi leurs regards se souriaient, se mêlaient ; et il leur semblait qu’une bonté nouvelle entrait en eux, une affection plus épandue, un intérêt à mille choses dont ils ne s’étaient jamais souciés.

Auteur: Maupassant Guy de

Info: Dans "Une vie", éditions Gallimard, 1974, page 69

[ flirt ] [ jeune couple ] [ expansion ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

Bible

Qu’il pleure aussi, le prêtre de Dieu, et il verra qu’en réponse les cœurs de ses auditeurs seront bouleversés. Il suffit d’une petite semence infime jetée dans l’âme du simple, et elle ne mourra pas, pendant toute sa vie elle vivra dans son âme, demeurera en lui au milieu des ténèbres, au milieu de la pestilence de ses péchés, comme un point lumineux, comme un grand rappel. Et il est inutile, bien inutile de beaucoup lui expliquer et enseigner, il comprendra tout, simplement. Croyez-vous que l’homme du peuple ne comprenne pas ? Essayez, lisez-lui l’histoire touchante et attendrissante de la belle Esther et de la hautaine Vasthi ; ou le merveilleux récit du prophète Jonas dans le ventre de la baleine. N’oubliez pas non plus les paraboles du Seigneur, notamment dans l’Évangile selon saint Luc (c’est ce que je faisais), puis dans les Actes des apôtres, la version de Saül (cela absolument, absolument !) et enfin, dans les Ménées, ne serait-ce que la vie d’Alexis homme de Dieu et de la joyeuse martyre, grande entre les grandes, sainte Marie l’Égyptienne, qui a vu Dieu et qui portait le Christ en elle.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Dans "Les Frères Karamazov", volume 1, traduction d'Elisabeth Guertik, le Cercle du bibliophile, pages 377-378

[ marquants ] [ impressionnants ] [ exemplarité ] [ transmission ]

 
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dictateur

Tous ceux qui connaissent Hitler pour l'avoir vu à l'époque héroïque du national-socialisme, savent qu'il avait un tempérament larmoyant et exagérément sentimental, avec une tendance à l'attendrissement et au romantisme. Ses crises de sanglots devant chaque difficulté intérieure n'étaient pas dues à une simple nervosité. Derrière la cruauté et l'inflexibilité d'Hitler, on trouverait le désespoir d'une inhumanité forcée et artificielle plutôt que l'amoralité du fauve obéissant à ses instincts naturels. Cependant, dans la dureté et dans le cynisme inouïs d'Hitler, il intervient encore autre chose que la passion refoulée d'un hypersensible. C'est un besoin irrésistible de venger et punir. C'est un sentiment spécifiquement révolutionnaire qui, à l'instar des nihilistes russes, le pousse à vouloir se faire à toute force, sans discernement ni méthode, le champion des humiliés et des offensés. Nous savons aujourd'hui qu'il n'y a eu pour ainsi dire aucun homme de quelque rang qui ait agi avec une telle méchanceté, avec si peu de pitié, avec une telle soif de vengeance et qui se soit montré aussi mesquin dans la répression d'injustices subies - ou soi-disant subies - qu'Hitler, dont on ne saurait, par ailleurs, citer un seul trait de générosité.

Auteur: Rauschning Hermann

Info: Hitler m'a dit

[ revanche ] [ Allemagne ]

 

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