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précision terminologique

Je n’avois pour objet lorsque j’ai entrepris cet ouvrage, que de donner plus de développement au Mémoire que j’ai lu à la séance publique de l’Académie des Sciences du mois d’Avril 1787, sur la nécessité de réformer & de perfectionner la Nomenclature de la Chimie.

C’est en m’occupant de ce travail, que j’ai mieux senti que je ne l’avois, encore fait jusqu’alors, l’évidence des principes qui ont été posés par l’Abbé de Condillac dans sa logique, & dans quelques autres de ses ouvrages. Il y établit que nous ne pensons qu’avec le secours des mots ; que les langues sont de véritables méthodes analytiques ; que l’algèbre la plus simple, la plus exacte & la mieux adaptée à son objet de toutes les manières de s’énoncer, est à-la-fois une langue & une méthode analytique ; enfin que l’art de raisonner se réduit à une langue bien faite. Et en effet tandis que je croyois ne m’occuper que de Nomenclature, tandis que je n’avois pour objet que de perfectionner le langage de la Chimie, mon ouvrage s’est transformé insensiblement entre mes mains, sans qu’il m’ait été possible de m’en défendre, en un Traité élémentaire de Chimie.

Auteur: Lavoisier Antoine-Laurent de

Info: Traité élémentaire de chimie. Discours préliminaire. 1789

[ incipit ] [ historique ] [ mathématiques ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

cercle vicieux

Les États, en s’étant portés au secours du secteur bancaire et en ayant écarté comme solution envisageable le gel de la situation par la nationalisation, avaient déversé dans le puits sans fond des crédits qui ne seraient jamais honorés des sommes à ce point considérables que l’insolvabilité était désormais également la leur. Alors, en désespoir de cause, ils se tournèrent vers le citoyen ordinaire, en tant que contribuable, et en tant que futur retraité. On annonça l’austérité, qu’on appelait aussi "rigueur"», comme si les mesures qui seraient prises résultaient d’un impératif moral : on lui prendrait davantage sous la forme de l’impôt et des cotisations sociales. Comme l’impôt avait cessé d’être progressif, l’argent que l’on ponctionnerait, l’État l’exigerait essentiellement de ménages qui en général dépensent la totalité de celui dont ils disposent. Ce qui voulait dire que le pouvoir d’achat et donc la consommation seraient affectés. Ceux qui avaient de l’argent à ne pas savoir qu’en faire, l’État s’abstiendrait de les importuner par l’imposition : il leur emprunterait leurs fonds et les gratifierait en échange d’intérêts à des taux qui, comme nous l’avons vu, seraient en hausse, leur permettant d’avoir au bout du compte, encore plus d’argent à ne plus savoir qu’en faire.

Auteur: Jorion Paul

Info: Le capitalisme à l’agonie

[ pouvoir financier ] [ faiblesse politique ] [ crise des subprimes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-hommes

Histoire d'appâter le vieil aristo, elle lui avait promis la liberté et, surtout, elle lui avait fait miroiter monts et merveilles côté galipettes. Shooté au viagra, l'ancien bellâtre sur le retour - plus près du terminus que de la sortie de secours - était tombé dans le panneau. Cornemuse s'en était tirée en lui pompant le dard façon tourniquet bavarois - une de ses spécialités. Elle excellait plus dans les prouesses de cul que dans l'art culinaire. Arrivé au souvenir de l'orgasme au bout d'une heure trente de boulot acharné pratiqué par sa bienfaitrice, le papy avait vu la Vierge en poussant un gémissement de nouveau-né, alléluia ! Pour Gilberto Van Pinderlok, la vie venait de prendre un nouveau tournant, à nous les petites anglaises, les bidasses en folie et Hiroshima mon amour… Il était mûr pour épouser la perlouze et lui léguer sa fortune. Il ne se doutait pas un instant dans quel traquenard elle allait le précipiter. Persuadé d'être redevenu le "bellissimo hombre " de la via Appia, dès sa sortie de l'asile, celui qui se prenait pour le charmeur de la Grande Belleza avait foncé chez un chapelier pour s'acheter un panama. Sur ce point, les hommes sont aussi cons que les femmes et s'imaginent qu'il suffit de paraître pour être.

Auteur: Monfils Nadine

Info: Maboul Kitchen

[ manipulatrices ] [ turlutte ]

 

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géopolitique

La cause profonde de la Deuxième Guerre mondiale fut, comme chacun sait, la rivalité entre les groupes capitalistes juif et chrétien pour la domination de l’Europe.

Quant à la cause occasionnelle, on en discute encore.

D’après certains auteurs, cette guerre fut directement provoquée par le pacte d’agression antipolonais qui fut signé à Moscou le 23 août 1939 entre les oligarques de l’Allemagne nazie et ceux de l’Empire russe.

Ce fut là, en effet, le prétexte invoqué par l’Angleterre d’abord, ensuite par la France, lorsque, le 3 septembre de la même année, elles déclarèrent la guerre à l’Allemagne. A les entendre, elles volaient au secours de la Pologne...

Cette thèse est parfaitement indéfendable si l’on considère le sort de la Pologne à la fin de cette même guerre : la résistance polonaise écrasée par les Allemands avec la complicité passive, mais efficace, de l’armée russe ; Varsovie entièrement détruite, sans qu’aucun des alliés fasse un geste pour la sauver ; ensuite l’occupation russe, le génocide de classes entières de la population comme "réactionnaires", le massacre systématique de tous les patriotes polonais, même communistes ; enfin, le rattachement du pays tout entier à l’empire colonial stalinien, avec un statut analogue à celui du Maroc sous le protectorat français. A qui fera-t-on croire qu’une guerre dont l’objectif premier aurait été de défendre la Pologne pouvait se terminer ainsi ?

Auteur: Gripari Pierre

Info: Dans "La vie, la mort et la résurrection de Socrate-Marie-Gripotard", éditions de la Table Ronde, 1968, pages 187-188

[ instrumentalisation ] [ prétexte ] [ ww2 ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

numérique

Le fait qu’un metteur en scène tel que G. Lucas ait nommé sa société de production "Industrial Light and Magic" montre en effet comment la technologie vient au secours d’un psychisme occidental avide des prodiges qu’il ne trouve plus dans son existence, ternie par l’industrie et la mécanisation. Cette "matérialisation" de l’imaginaire, envisagée comme porte de sortie du monde, vise à concrétiser un désir double : celui de pouvoir "créer" l’être et, disions-nous, celui de remplacer le merveilleux manquant. La complexité croissante des "effets spéciaux", qu’ils recherchent l’horreur ou l’esthétisme, simule en fait le rite magique traditionnel des métamorphoses. Les toutes récentes théories de l’art intermédiaire, conférant à l’image une "quasi-vie", sinon une vitalité autonome, illustrent bien ce que vise ici la culture informatique. L’apparition, également récente, des images virtuelles prouve effectivement que l’un des projets les plus pernicieux qu’ait engendrés l’invention de l’ordinateur consiste en la possibilité d’"entrer", pour ainsi dire, dans l’image afin de pouvoir intervenir de façon interactive, en tant que personnage du film. Il serait donc envisageable de "pénétrer" à l’intérieur de paysages totalement synthétiques et artificiels, d’entretenir des "relations" envers des anthropoïdes tout aussi irréels. "L’existence médiatique" deviendrait par conséquent l’existence véritable. Mais cette consommation d’images fantasmatiques enfermerait l’individu dans une "existence autre que la sienne", qui lui ferait atteindre en quelque sorte le comble de l’illusion. L’ordinateur, comme machine à vision contemporaine, chercherait donc à singer un "au-delà" du monde en essayant de recomposer par l’image les structures vivantes de l’univers.

Auteur: Geay Patrick

Info: Dans "Hermès trahi", page 83

[ imitation parodique ] [ virtualisation ] [ contre-initiation ] [ réels factices ] [ dématérialisation ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

gratitude

Un lieu où règne la douleur est terre sainte. On comprendra un jour ce que cela veut dire. Jusque-là, on ne saura rien de la vie. Quand, de ma prison, on m'amena entre deux policiers, devant le tribunal des faillites, Robbie attendait dans le sinistre et long couloir afin de pouvoir, devant toute la foule, qu'un geste si simple et si charmant réduisit au silence, soulever gravement son chapeau tandis que, menottes aux mains et tête basse, je passais devant lui. Des hommes sont allés au ciel pour de moindres actes que celui-ci.
(...) Je ne lui ai jamais soufflé mot de ce qu'il avait fait. Jusqu'à présent, j'ignore s'il sait que j'ai eu conscience de son geste. Ce n'est pas là une chose pour laquelle on puisse exprimer des remerciements conventionnels avec des mots conventionnels. Je la conserve dans le sanctuaire de mon coeur. Je la garde là comme un dette secrète que, je suis heureux de le penser, je ne pourrai jamais payer.
Alors que la sagesse ne m'était d'aucun secours, que la philosophie demeurait stérile, que les sentences et les phrases de ceux qui cherchaient à me consoler me laissaient dans la bouche un goût de cendre, le souvenir de ce petit geste d'amour, silencieux et charmant, a descellé pour moi le puits de la pitié, a fait fleurir le désert comme un rose, m'a arraché à l'amertume de la solitude et de l'exil pour me mettre en harmonie avec le grand coeur blessé du monde.

Auteur: Wilde Oscar

Info: De profundis ; La Ballade de la geôle de Reading

[ reconnaissance ]

 

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évangélisateur

Voici qu'il grandissait à chaque mot, cet être d'un premier aspect si vulgaire, et nous commencions à l'entourer avec une curiosité charmée.

— Cependant, c'est vous qui serez le moins épargné de tous, mon Père ?

— Oh ! c'est bien probable, en effet, répondit-il, tranquille et admirable comme un martyr antique. Dix de ses paroissiens l'attendaient sur la plage au coucher du soleil ; tous ensemble, ils retourneraient la nuit au village menacé, et alors, à la volonté de Dieu !

Et comme on le pressait de rester, — car c'était courir à la mort, à quelque atroce mort chinoise, que de s'en retourner là-bas après ce refus de secours, — il s'indigna doucement, obstiné, inébranlable, mais sans grandes phrases et sans colère :

— C'est moi qui les ai convertis, et vous voulez que je les abandonne quand on les persécute pour leur foi ? Mais ce sont mes enfants, vous comprenez bien l...

Avec une certaine émotion, l'officier de quart fit préparer un de nos canots pour le reconduire, et nous allâmes tous lui serrer la main à son départ. Toujours tranquille, redevenu insignifiant et muet, il nous confia une lettre pour un vieux parent de Lorraine, prit une petite provision de tabac français, puis se mit en route.

Et, tandis que le jour baissait, nous restâmes longtemps à regarder en silence s'éloigner, sur l'eau lourde et chaude, la silhouette de cet apôtre qui s'en allait simplement à son martyre obscur.

Auteur: Loti Pierre

Info: Figures et choses qui passaient

[ chrétien responsable ] [ sacrifice ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

ignorance

Dans la nature humaine il n’y a pas de loi, il n’y a pas de destinée, il n’y a pas de fatalité. Comment peut-il y avoir une loi dans l’infinité ? La liberté est sa devise. La liberté est sa nature et son héritage. Soyez libre et ayez alors autant de personnalités que vous voudrez. Alors nous jouerons comme l’acteur qui vient sur la scène jouer le rôle d’un mendiant. Comparez-le avec le vrai mendiant qui déambule dans la rue. La scène est peut-être la même dans les deux cas, les mots sont peut-être les mêmes, et pourtant quelle différence ! L’un jouit de la misère tandis que l’autre en souffre amèrement. Qu’est-ce qui fait la différence ? L’un est libre et l’autre ne l’est pas. L’acteur sait que son dénuement n’est pas réel et qu’il ne l’a assumé que pour le spectacle, tandis que le vrai mendiant y voit un état déjà trop familier qu’il doit supporter bon gré mal gré. Telle est la loi. Tant que nous n’avons aucune connaissance de notre nature réelle, nous sommes des mendiants, poussés de-ci de-là par toutes les forces de la nature et rendus esclaves de tout ce qui est dans la nature ; dans le monde entier nous crions au secours, mais le secours n’arrive jamais ; nous nous adressons à des êtres imaginaires et il ne vient pas davantage. Mais nous espérons toujours qu’il viendra, et ainsi une vie se passe à pleurer, à se lamenter, à espérer, et la même pièce se répète encore et toujours.

Auteur: Vivekânanda Swâmi

Info: Dans "Jnâna-Yoga", pages 319-320

[ samsâra ] [ mâyâ ] [ identification ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

voyage

J'établirai dans quelques lignes comment Simon, bien malgré lui, à son corps défendant, fut obligé de quitter Vancouver en coup de vent, sans prendre congé de personne, pas même de Monika, sa sublime troubadour hollandaise au corps de sirène et à la bouche vorace, pour rentrer en toute hâte à Paris afin de venir au secours de Judith sa soeur tant aimée qui une nouvelle fois, par pure distraction ou par simple désoeuvrement, avait tenté de mettre fin à ses jours ; comment se présentant au guichet de l'aéroport international de Vancouver, la mine défaite et les yeux humides, il s'aperçut que son passeport était périmé, terminé, achevé ; comment, volontaire et déterminé, il s'engouffra alors dans le premier taxi venu qui poireautait dans la file d'attente à l'ombre des touristes en fleurs direction le consulat de France où après avoir plaidé sa cause auprès du conseiller culturel, ce brave M. Boitillon, compagnon de beuverie et partenaire de chagrin, il repartit avec le précieux sésame en poche, toujours dans le même taxi qui poireautait cette fois à l'ombre du pacifique océan, direction l'aéroport ; comment une fois passé la douane, la milice, la police, les experts du contre-espionnage et des Jack Daniel's qu'il vida d'un seul trait à l'ombre du calme douillet d'une cabine de toilettes venant tout juste d'être récurée par une employée philippine ; comment il se réveilla le lendemain matin, hagard et sombre, désorienté et perdu, en entendant la voix lasse du commandant de bord lui souhaiter un bon séjour à Paris.

Auteur: Sagalovitsch Laurent

Info: La métaphysique du hors-jeu

[ précipitation ] [ absurde ]

 

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entraide

Même parmi les animaux qui sont à un degré assez peu développé d'organisation, nous pouvons trouver des exemples analogues. Certains crabes terrestres des Indes occidentales et de l'Amérique du Nord se réunissent en grandes bandes pour aller jusqu'à la mer où ils déposent leurs oeufs. Chacune de ces migrations suppose accord, coopération et assistance mutuelle. Quant au grand crabe des Moluques (Limulus), je fus frappé (en 1882, à l'aquarium de Brighton) de voir à quel point ces animaux si gauches sont capables de faire preuve d'aide mutuelle pour secourir un camarade en détresse. L'un d'eux était tombé sur le dos dans un coin du réservoir, et sa lourde carapace en forme de casserole l'empêchait de se remettre dans sa position naturelle, d'autant plus qu'il y avait dans ce coin une barre de fer qui augmentait encore la difficulté de l'opération. Ses compagnons vinrent à son secours, et pendant une heure j'observai comment ils s'efforçaient d'aider leur camarade de captivité. Ils venaient deux à la fois, poussaient leur ami par-dessous, et après des efforts énergiques réussissaient à le soulever tout droit ; mais alors la barre de fer les empêchait d'achever le sauvetage, et le crabe retombait lourdement sur le dos. Après plusieurs essais on voyait l'un des sauveteurs descendre au fond du réservoir et ramener deux autres crabes, qui commençaient avec des forces fraîches les mêmes efforts pour pousser et soulever leur camarade impuissant. Nous restâmes dans l'aquarium pendant plus de deux heures, et, au moment de partir, nous revînmes jeter un regard dans le réservoir : le travail de secours continuait encore !

Auteur: Kropotkine Petr Alekseevitch

Info: L'entraide : Un facteur de l'évolution

[ animal ] [ solidarité ]

 

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