Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 937
Temps de recherche: 0.0505s

science-fiction

- Tu comprends Gontran... Mâles égoïstes et femelles altruistes, c'est notre stade de vie à nous, un antagonisme que le cosmos a créé pour projeter la vie animale un peu plus loin. Même si avant nous certaines formes végétales usaient de plus de deux parents pour se reproduire. Je pense aux champignons, avec toutes ces polarités différentes.
- ...
- Et avec l'homme ces polarités se sont ouvertes grâce à notre mobilité... Déjà ce que notre civilisation peut réaliser est exceptionnel... Mais dans le cas de ce qui vient de nous être dévoilé, nous sommes enfoncés dans les grandes largeurs. Nous voilà face à une civilisation qui jongle avec les polarités reproductrices de système planétaires...
Elle contemplait, rêveuse, le schéma multidimensionnel concocté par notre Intelligence Artificielle externe qui se matérialisait en hologramme au centre de la pièce.
- Et tu peux être sûr que ce n'est pas suffisant pour eux. Ils ont des objectifs au-delà... Mais va savoir lesquels ?
S'installa un long silence que je ne rompis pas. Elle se tourna à nouveau vers moi formant un cercle avec son pouce et son index comme si elle me posait une question.
- Tu veux mon avis ?
- Tu vas me le donner de toutes façons.
- Ça me fout les boules.

Auteur: Mg

Info: 8 janv. 2016

[ sens-de-la-vie ]

 

Commentaires: 0

genèse

Au commencement la Terre était une plaine sans fin, obscure, séparée du ciel et de la mer grise, étouffant dans une pénombre crépusculaire. Il n’y avait ni soleil ni lune ni étoiles. Cependant, bien loin, vivaient les habitants du ciel, êtres jeunes et indifférents, humains de forme, mais possédant des pattes d’émeu et une chevelure dorée étincelante comme une toile d’araignée dans le soleil couchant, sans âge et insensibles aux atteintes des ans, existant depuis toujours dans leur vert paradis bien arrosé, au-delà des nuages de l’ouest.
A la surface de la Terre, il n’y avait que des trous qui deviendraient un jour des points d’eau. Aucun animal, aucune plante, mais autour de ces sources étaient rassemblés des amas de matière pulpeuse, des restes de la soupe primordiale – silencieux, sans souffle, ni éveillés ni endormis – contenant chacun l’essence de la vie ou la possibilité de devenir humain.
Sous la croûte terrestre, cependant, les constellations luisaient, le soleil brillait, la lune croissait et décroissait et toutes les formes de vie gisaient endormies – la fleur écarlate du pois du désert, le chatoiement de l’aile du papillon, les moustaches blanches et frémissantes du Vieil Homme Kangourou – tous en sommeil comme les graines du désert qui doivent attendre l’averse vagabonde.

Auteur: Chatwin Bruce

Info: Le Chant des pistes

[ aborigène ] [ rêve ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

entendement

Juan Huarte de San Juan distingue ensuite trois degrés d’intelligence. Le plus bas de ceux-ci est "l’intelligence docile", satisfaisant à la maxime qu’il attribue par erreur […] à Aristote, selon laquelle il n’y a rien dans l’esprit qui ne lui est simplement transmis par les sens. Le degré suivant, l’intelligence humaine normale, va bien au-delà de la limitation empirique : elle peut "engendrer elle-même, par sa propre puissance, les principes sur lesquels repose la connaissance". […] Ainsi l’intelligence humaine normale est-elle capable d’acquérir la connaissance par ses propres moyens, en utilisant peut-être les données des sens, mais en continuant à construire un système cognitif grâce à des concepts et des principes développés sur des bases indépendantes ; et elle est capable d’engendrer de nouvelles pensées et de trouver des moyens nouveaux et appropriés pour les exprimer, par des voies qui transcendent entièrement tout entraînement et toute expérience.
Huarte postule un troisième type d’intelligence, "par laquelle certains, sans art ni étude, disent des choses subtiles et surprenantes, cependant vraies, qui ne furent jamais vues ou entendues ou écrites, ni même pensées". On fait ici référence à la vraie créativité, exercice de l’imagination créatrice par des moyens qui vont plus loin que l’intelligence normale et qui peuvent, pense-t-il, impliquer un "mélange de folie".

Auteur: Chomsky Noam

Info: Le Langage et la Pensée

[ abstraction ] [ historique ] [ triade ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

surmoi maternel

Dans la dualité de l’espace narratif, public, symbolique, "officiel", l’espace symbolique public est régi par la Loi symbolique. La question est alors de savoir quelle instance de loi est à l’œuvre dans le domaine fantastique de son double spectral. La réponse est évidemment le surmoi. Gardons ici en tête l’idée que la tension entre Loi symbolique et Chose réelle ou impossible – dont l’exemple paradigmatique est la Chose maternelle interdite par la Loi paternelle – n’est pas l’horizon ultime de la pensée de Lacan. Au-delà, ou plutôt en dessous, il y a ce fait que, du point de vue lacanien, c’est la Chose elle-même qui "fait la loi" : "Das ding se présente au niveau de l’expérience inconsciente comme ce qui fait déjà la loi. [...] C’est une loi de caprice, d’arbitraire, d’oracle aussi, une loi de signes où le sujet n’est garanti par rien."

Das Ding n’est donc plus conçue comme un sombre au-delà constitué par l’interdit de la Loi. Que la Chose réelle elle-même "fasse la loi", voilà l’horreur dernière. Et dans la mesure où la Chose veut dire jouissance, cette Loi, qui est la Loi de la Chose même, n’est, bien sûr, rien d’autre que celle du surmoi, cette loi dont l’injonction revient à l’impossible commandement : "Jouis !".

Auteur: Zizek Slavoj

Info: Dans "Fragile absolu", éditions Flammarion, 2010, pages 190-191

[ concept psychanalytique ] [ injonction contradictoire ] [ dérégulation dissolvante ] [ psychose ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par Coli Masson

délivrance

Si je ne m'étais pas plongée dans les livres, dans les histoires et les légendes, dans les journaux, les rapports, si tout ce qui est communicable n'avait pas grandi en moi, j'aurais été une non-entité, une collection d'événements incompris. (Et cela aurait probablement été positif, j'aurai pu alors penser à quelque chose de nouveau). Ce que je peux voir, ce que je peux entendre, sont des choses que je ne mérite pas ; mais mes sentiments, ceux que je mérite vraiment, ces hérons sur les plages blanches, vagabonds nocturnes, errants affamés qui prennent mon cœur pour route. J'aimerais pouvoir lancer un appel à tous ceux qui croient en leur existence propre et en la forte nature de leurs pensées : soyez de bonne volonté ! Ces pièces de monnaie que vous faites tinter ensemble ont été retirées de la circulation, seulement vous ne le savez pas encore...

Admets que lorsque tu payes réellement, avec ta vie, tu ne le fais qu'au-delà de cette barrière, une fois que tu as dit adieu à tout ce qui t'est cher - points d'atterrissage et autres bases volantes,  ce n'est qu'à partir de là que tu te lance sur ton propre chemin, périple d'une étape imaginaire vers une autre, voyageur nécessairement insoucieux de sa destination.

Auteur: Bachmann Ingeborg

Info: The Thirtieth Year: Stories. Trad Mg

[ langage prison ] [ libération ] [ oser ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

croyances

La religion est le moyen déployé par l'homme pour accepter la vie comme une défaite inévitable. Le fait qu'elle ne soit pas une défaite inévitable est une affirmation qui ne peut être défendue en toute bonne foi. On peut bien sûr étaler sa vie sur les contingences de chaque jour, mais même là ce n'est que désir incessant et désespéré de vivre, et enfin le regret de ne pas avoir bien vécu. On ne peut accepter la vie, et l'accepter en même temps comme une défaite, que si l'on accepte qu'il existe un sens au-delà de celui qui est inhérent à l'histoire humaine - en d'autres termes, en acceptant l'ordre du sacré. Un monde hypothétique dont le sacré aurait été balayé n'admettrait que deux possibilités : une vaine fantaisie qui se reconnaîtrait comme telle, ou une satisfaction immédiate sans issue vouée à l'épuisement. Il ne resterait plus que le choix proposé par Baudelaire, entre amants des prostituées et amants des nuages : ceux qui ne connaissent que les satisfactions du moment et sont donc méprisables, et ceux qui se perdent en d'imaginaires otioses, et sont donc pareillement vils. Tout est ignoble et il n'y a rien à ajouter. La conscience libérée du sacré le sait, même si elle se le cache à elle-même.

Auteur: Kolakowski Leszek

Info:

[ nécessaires ] [ inévitables ] [ théologie ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par miguel

écrivain-sur-écrivain

... j'essaie - et je ne pense pas l'avoir fait, car sinon les critiques l'auraient découvert - j'essaie de faire avec la prose, avec le roman, ce qu'on fait généralement avec la poésie. Je veux dire que j'essaie d'aller au-delà du réel, et des idées explicables, et d'explorer l'homme - sans le faire par le son des mots comme les romans poétiques du début du siècle ont essayé de le faire. Je ne peux pas expliquer techniquement mais - j'essaie de mettre dans mes romans des choses que l'on ne peut expliquer. De donner un message qui n'existe pas dans la pratique. Vous comprenez ce que je veux dire ? J'ai lu il y a quelques jours que T. S. Eliot, que j'admire beaucoup, pensait que la poésie est nécessaire dans les pièces ayant un certain type d'histoire et pas dans celles qui en ont un autre, que cela dépend du sujet que vous traitez. Je ne le pense pas. Je pense que vous pouvez avoir le même message secret à donner avec n'importe quel type de sujet. Si votre vision du monde est d'un certain type, vous mettrez de la poésie dans tout, nécessairement.

Mais je suis probablement le seul à penser qu'il y a quelque chose de ce genre dans mes livres. 

Auteur: Simenon Georges

Info: interviewé par Carvel Collins en 1955

[ auto-évaluation ] [ indicible ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

fraternité

Je n’ai pas de frères de race,
j’ai des frères de condition,
des frères de fortune et d’infortune,
de même fragilité, de même trouble
et pareillement promis à la poussière
et pareillement entêtés à servir
si possible à quelque chose,
à quelqu’un, même d’inconnu,
à quelque frère de même portée,
de même siècle, ou d’avenir…

Je n’ai pas de frères de race,
ni de religion, ni de communauté,
pas de frères de couleur,
pas de frères de guerre ou de combat,
je n’ai que des frères de Terre
secoués dans la galère
des espoirs et désespoirs
des mortels embarqués,
des frères de rêve partagés
de peurs trop communes.

Je n’ai pas de frères de race,
j’ai des frères de condition,
bien différents et très semblables,
d’ailleurs terriblement interchangeables
dans l’égoïsme
ou dans la compassion…
Des frères tout pétris de l’envie
de partager leur solitude avec le pain
et parfois le bonheur insigne
d’apprendre ensemble à dire non…

Je n’ai pas de frères de race,
mais des frères dans le refus
de n’être qu’un passant,
des frères par l’art et par le chant,
et l’énergie déployée chaque jour
à tenir tête au néant.
Des frères à travers les âges,
la géographie et les frontières,
- et qui sait même, au-delà de l’espèce,
peut-être un frère en tout vivant…

Auteur: Baglin Michel

Info: Un présent qui s'absente, Frères de terre

[ poème ]

 

Commentaires: 0

être parlant

Puisque la parole leur [aux hommes] est désormais garantie, livrée toute prête et instillée goutte à goutte dans l’oreille, ils ont cessé d’être des animaux doués de logos [...]. Les mots ne sont plus pour eux quelque chose qui se prononce, mais quelque chose qui s’écoute ; la parole n’est plus pour eux un acte mais une réception passive. [...] [Cette évolution du logos] produira un type d’homme qui, parce qu’il ne parle plus lui-même, n’a plus rien à dire ; un type d’homme qui, parce qu’il se contente d’écouter, de toujours écouter, n’est qu’un "serf". Le premier effet de cette limitation est d’ores et déjà perceptible sur ceux qui ne sont plus que des auditeurs. Il se répand dans toutes les sphères linguistiques, rendant la langue plus grossière, plus pauvre, si bien qu’elle finit par lasser ceux même qui la parlent. Mais il va bien au-delà : la vie et l’homme deviennent eux aussi plus grossiers et plus pauvres, parce que le "cœur" de l’homme – sa richesse et sa subtilité – perd toute consistance sans la richesse et la subtilité du discours ; car la langue n’est pas seulement l’expression de l’homme, mais l’homme est également le produit de son langage ; bref, parce que l’homme est articulé comme lui-même articule, et se désarticule quand il cesse d’articuler.

Auteur: Anders Günther Stern

Info: Dans "L'obsolescence de l'homme", trad. de l'allemand par Christophe David, éditions Ivrea, Paris, 2002, page 128

[ dépossession ] [ privation ] [ condition humaine ] [ parlêtre ] [ abrutissement ] [ signes déconnectés ] [ sémiose hors-sol ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

mondialisation numérique

Les intentions de la tribu cybernétique totaliste sont bonnes. Elles suivent simplement une voie qui fut tracée par le passé par des freudiens et autres marxistes bien intentionnés - et je ne dis pas cela de manière péjorative. Je pense aux premières incarnations du marxisme, par exemple, avant que le stalinisme et le maoïsme ne tuent des millions de personnes.

Les mouvements associés à Freud et Marx revendiquaient tous deux des fondements de rationalité et de compréhension scientifique du monde. Les deux se perçoivent comme étant en guerre avec les fantasmes étranges et manipulateurs des religions. Et pourtant, tous deux ont inventé leurs propres fantasmes qui étaient tout aussi bizarres.

La même chose est en train de se reproduire. Un mouvement matérialiste autoproclamé qui tente de se baser sur la science commence gentiment à ressembler à une religion. Il a vite présenté sa propre eschatologie et ses propres révélations sur ce qui se passe réellement - événements prodigieux que seul un initié peut apprécier. La singularité et la noosphère, l'idée qu'une conscience collective émerge de tous les utilisateurs du web, tout ça fait écho au déterminisme social marxiste et au calcul des perversions de Freud. Nous allons ainsi à nos risques et périls au-delà de l'enquête scientifique sceptique, tout comme les marxistes et les freudiens.

Auteur: Lanier Jaron

Info: You Are Not a Gadget

[ Internet ] [ dénigrement ]

 

Commentaires: 0